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EAN : 9782234073227
224 pages
Stock (03/09/2012)
3.36/5   36 notes
Résumé :
A l'aube de sa trentième année, la narratrice, future docteure en mathématiques, se souvient de son existence fantasque dans une famille brisée.
Enfant puis adolescente perspicace et inspirée, elle fait face à la tyrannie de sa mère, digne infirmière bien sous tous rapports le jour, enfermée chaque nuit dans une descente aux enfers alcoolisée, et résiste grâce aux personnages des romans qu'elle lit avec frénésie, Alice en tête, qui l'invitent dans un monde pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai acheté ce livre un peu au hasard de mes pulsions, en flânant dans une librairie, un peu éberlué.
J'ai vu que c'était un premier roman, un jeune de 25 ans. Je me suis dis "Et pourquoi pas ?" le titre était déjà en soi une référence, minime, à Alice au Pays des Merveilles. a moins que... Non ? Rien à voir ?

Stock a créé cette collection, "La Forêt", en 2010. Elle est dirigée par Brigitte GIRAUD, elle-même auteure. Elle "publie des textes de littérature sans a priori sur la forme, romans, récits, nouvelles…,
dont la démarche d'écriture, la voix et le travail sur la langue font preuve d'un engagement fort et singulier. "

Et c'est effectivement le cas ici. Un gros travail d'écriture se fait sentir, un gros exercice de style.

On suit l'histoire d'une jeune femme de 30 ans, bientôt docteur en mathématique, qui va nous conter sa vie au fil d'un album photo. On va passer de ses 10 ans, à ses 18 ans, et revenir sur ses 5 ans... le tout avec pour premier personnage sa mère : La Reine. Alcoolique notoire, dépressive et parfois violente. Mais il y a aussi son père, éternel absent. que peut-il bien cacher ? Et son frère, Germain, qui pour sa part prend distance avec les siens.

Pour se sortir de son cauchemar, notre narratrice se voit obligée de se plonger dans la littérature. C'est comme cela que nous avons droit à des paragraphes d'environ une page sans aucune ponctuation et bourrés de références; allant d'Alice au pays des Merveilles à American Psycho en passant par La Princesse de Clèves et une bonne cinquantaine encore.
Ces paragraphes semblent nous happer. le manque de ponctuation ponctue justement le roman de façon assez originale et pesante.

Bref, voici un livre de la rentrée littéraire à découvrir de toute urgence.
Si j'avais cependant une critique négative à faire, ou plutôt une interrogation c'est la suivante : pourquoi avoir fait du personnage principale, de la narratrice, une femme ? J'ai tout le long été troublé, parce que je pensais que c'était un homme, et à chaque fois j'ai été repris par les pronoms. C'est un exercice difficile que d'être un auteur homme qui se met dans une peau féminine, alors pourquoi ? Si ce n'est pour que le lecteur ne pense pas à une "autofiction"...
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Jusqu'ici lectrice inactive de ce site, la découverte du roman de Julien Dufresne Lamy m'a poussé à prendre la plume car IL NE FAUT PAS PASSER A COTE.

Ce roman narrant les ressentis d'une jeune femme tourmentée et névrosée, n'ayant que la littérature pour refuge m'a boulversé.

L'auteur esquisse, tout en finesse, un personnage attachant dont on comprend rapidement les raisons du mal-être: une famille d'écorchés ou chacun recherche (souvent égoistement) son échapatoire.

Rarement je n'ai ressenti une telle maîtrise de l'écriture. La lecture de ce roman parfois très violent est déléctable. Fort de comparaisons et métaphores toujours inventives, l'auteur dresse avec beaucoup d'humour un univers quasi fantastique ou l'on se laisse tomber avec plaisir.

Lisez le, vous ne le regretterez pas!!
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La Bonne Mère existe, pas celle qui domine la ville de Marseille et qui protège les marins, mais celle qui n'est pas en rivalité avec sa fille, qui ne la juge pas, qui la regarde pour ce qu'elle est. La narratrice n'a pas eu cette Mère digne de ce nom à cause de sa maladie, la bipolarité. « La Reine » sa mère s'imbibait d'alcool et sombrait dans l'incommunicabilité. Pour évacuer le non amour d'une mère défaillante, la narratrice de trente ans qui, enfant s'échappait et vagabondait avec la flamboyante Alice au pays du lapin blanc redevient cette petite fille qui lutte pour se convaincre qu'elle est une personne à part entière, dotée de qualités. La lectrice que je suis a suivi cette jeune femme blessée dans les méandres de sa mémoire. A six ans puis à douze ans et pour faire face à chaque fois aux secousses des disputes sismiques, elle se fait silencieuse et sage. Chaque jour est une épreuve pour elle dont elle doit sortir victorieuse, elle offrira à la lecture toute sa peau « mon armée de livres, je m'en sers comme d'une prothèse. Elle est ma branche d'arbre et je suis son hibou, ce dépressif à plumes qui la nuit s'agrippe à elle en dégustant le noir ». le père est absent « papa ne prend pas soin de ma mère il s'est autoproclamé ennemi de la Reine depuis cette fois où elle l'a tué avec les mots ». Tous aux abris ! Profil bas contre mère éruptive… La narratrice est une enfant d'une gentillesse à toute épreuve qui ne manifeste aucun désir sous peine de créer une remise en cause d'une paix si fragile. Elle s'isole, la lecture est son doudou, ses personnages de romans auxquels elle s'identifie créent un îlot de tendresse. Son refuge, ses échappées belles sont livresques, ce bel univers l'aide à vivre, c'est un monde plein de couleurs, elle se laisse emporter par la magie des personnages dans des lieux qu'elle s'invente. Julien Dufresne Lamy fait une belle analyse de ce que peuvent ressentir les petites filles qui ne tiennent pas compte de leurs émotions, qui mettent un couvercle sur ce qui risque de déborder. C'est tout le cheminement intérieur de la narratrice petite fille jusqu'à l'âge adulte que nous restitue avec brio l'auteur. C'est un roman à la fois réaliste et magique, les phrases sont courtes, sans fioritures, une histoire qui s'ouvre sur la douleur d'une femme qui a été dépossédée d'elle-même et qui se referme sur les voeux de cette même jeune femme comme sur une espérance. Pour réussir sa résilience, chacun dispose de ses propres matériaux, pour la narratrice ce sera d'exhumer les débris de l'imaginaire des contes de fées et les offrir en bouquets de pensées à sa mère pour se libérer, s'accepter et s'aimer quand les mots ne peuvent plus rien exprimer à cause d'un vécu trop brûlant et que les lettres sont restées mortes. Magnifique roman que celui-ci, infiniment touchant.
Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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En deux-cent pages, l'auteur parle de repli sans jamais tourner en rond ou lasser par désolation. Cette jeune narratrice qui reste chez elle à ruminer sur son passé familial, sa mère, la terrible Reine, exerce une vraie fascination. Conquis par cette forme littéraire rebiquée, dans ses passages fous, ses chapitres familiaux durs mais teintés d'un bel humour ironique, ce livre emporte et réussit à adhérer le lecteur dans ce quotidien terne, drôle et légèrement séduisant.
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Je viens de finir ce livre que j'ai dévoré en deux soirées. C'est un roman qui se lit comme un aveu d'une femme en mal de vivre. Toujours dans la justesse, l'histoire explore l'enfance de la narratrice et son besoin irrépressible de se purger, de se noyer dans les grands romans. le parallèle est bien vu, la littérature prend de la hauteur sous un angle encore jamais vu. L'histoire se scelle autour de moments forts qui tour à tour adoucissent et violentent ce récit écrit avec beaucoup de force et d'ironie. Ecrit par un auteur masculin, cette histoire de femme(s) est belle et impressionnante.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je crois que je couve quelque chose.

Ce matin, en tombant sur un pont, j'ai pris conscience que cela ne tournait pas rond. Quand mon corps s'est étalé sur le bitume, la fillette en moi s'est réveillée. Je retrouvais la petite peau à chair de poule. Je redevenais celle qui, frileuse, courbait la nuque.
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Pourtant, il n'y a pas de honte à tomber, tout le monde tombe. Mais chez moi, c'est fréquent, la route m'en fait baver, je crains la vue des ponts. Alors pour ne plus m'écorcher les genoux, je m'enfouis dans des romains informes qui font illusion.
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Allongée sur ma paillasse, je me suis peu à peu inventé un monde. Mais s'inventer un monde, la société est contre. Aujourd'hui, je me demande comment tout effacer.
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Si mon amour des livres m'a rendue folle, c'est d'abord l'amour des autres qui m'a aliénée. Ou l'absence.
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Mon armée de livres, je m'en sers comme d'une prothèse. Elle est ma branche d'arbre et je suis son hibou, ce dépressif à plumes qui, la nuit, s'agrippe à elle en dégustant le noir.
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Videos de Julien Dufresne-Lamy (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julien Dufresne-Lamy
Paraître et apparaître
Dans une société du paraître, quelle figure présenter aux autres ? Et quels regards sur nous les autres nous renvoie-t-il ? Jusqu'où aller, quelle identité endosser pour exister aux yeux de la société ?
Animé par Willy Richert.
Avec les auteur·rice·s Lise Martin (Ma vie avec John Wayne, Lansman), Marie Pavlenko (Rita, Flammarion Jeunesse), Julien Dufresne-Lamy (Trois fois rien (ça fait toujours rien), Actes Sud Jeunesse) et l'auteur-illustrateur Sylvain Bordesoules (L'Été des charognes, Gallimard BD).
Avec la participation de Noémie Uny et du club de lecture du lycée Galilée - Combs-la-Ville (77). Un grand merci à Françoise Olhagaray, professeure-documentaliste.
Et la voix de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
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