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EAN : 9782268021744
213 pages
Les Editions du Rocher (02/04/1996)
3.75/5   2 notes
Résumé :

Le Grand Siècle ne se limite pas à la majesté de Versailles, aux nobles vers de Corneille ou de Racine, aux oraisons funèbres de Bossuet, au jansénisme, au classicisme.

Claude Dulong nous invite à découvrir un monde bien plus varié, parfois inattendu, naturel, humain, patrie de l'amour et des grandes amoureuses. A travers huit portraits, le présent ouvrage raconte les aventures de huit femmes au destin d'exception.

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Les femmes dont il est question ici ont brillé dans l'Histoire et/ou les Arts du XVIIe siècle. Nous les connaissons toutes, au moins de nom, sauf peut-être les humbles congrégantines du Québec, qui concluent ce volume, contrastant avec l'éclat des portraits précédents, où l'on croise entre autres Anne d'Autriche, Madame de la Fayette ou la tumultueuse et non moins radieuse maîtresse du roi Louis XIV, Athénaïs de Montespan.
On croise aussi la route de la « belle Iris » de Corneille, qui se refusa à lui mais pas à Racine – jeunesse oblige ! –, à savoir la Marquise du Parc, comédienne qui créa le rôle d'Andromaque dans la pièce éponyme du même Racine.
Et avec celles-ci d'autres femmes surgissent inévitablement, amies (Madame de Sévigné pour Madame de la Fayette) ou rivales (Madame de Maintenon pour Madame de Montespan). Car ce monde privilégié du Grand Siècle est un microcosme où chacun se connaît, pour le meilleur et pour le pire.
Ce qui fait, selon moi, la force de l'essai de Claude Dulong c'est d'abord qu'il s'agit d'une femme écrivant sur ses congénères, ce qui permet d'éviter les écueils de certains exégètes masculins, prompts à souvent juger un sexe auquel ils n'appartiennent pas !
Ainsi, on creuse la psychologie de ces femmes, dont quelques-unes entrées dans la grande histoire licencieuse, telle Ninon de Lenclos, cependant pleine d'esprit et figure majeure de l'indépendance – encore dérisoire à l'époque – féminine : « Ninon a assumé son destin, elle s'est servie du scandale qu'elle provoquait pour secouer le joug, et pas seulement pour son propre compte ; par son exemple et ses propos elle a aidé ou du moins voulu aider les autres à en faire autant. »
En effet, dans ces temps de toute-puissance masculine, il n'était pas aisé d'être une femme indépendante et encore moins instruite. La reine Anne d'Autriche en personne eut à supporter le poids des hommes, à commencer par celui, écrasant, de Richelieu.
Même pour les choses de l'amour, où elles régnaient un peu plus qu'ailleurs, c'était un combat de tous les instants : soit en perdant leur beauté de jeunesse elles étaient supplantées par d'autres, soit on leur avait infligé un mari abominable, comme ce fut le cas de la belle et orageuse Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, nièce du cardinal et soeur de Marie qui fit jadis vaciller le coeur du Roi-Soleil. Hortense, trahie dans son amour et désespérée de vieillir, finit par se donner la mort et décéda impénitente, une horreur pour l'époque. Quel romanesque, comme toutes les autres d'ailleurs, hormis une Jeanne Mance ou une Marguerite Bourgeoys, toutes deux mariées au Christ et dévouées exclusivement à leur prochain.
Que ce soit pour les plaisirs de l'amour, les Arts ou Dieu, ces femmes démontrent donc une force de caractère et une finesse d'esprit qui, précisément, les a rendues exceptionnelles ; sans oublier leurs charmes et leur coquetterie. Elles surent aussi s'entourer des plus remarquables esprits de leur temps, qu'elles favorisèrent volontiers quand elles en avaient le pouvoir. Et si elles pouvaient se montrer déraisonnables c'est qu'elles n'en étaient pas encore à comprendre cette remarque pleine de bon sens de Madame de la Fayette : « Il en coûte cher pour devenir raisonnable, il en coûte la jeunesse. »
Enfin, si ces femmes amoureuses sont demeurées aussi vivaces dans notre imaginaire collectif – au-delà des hommes d'exception qu'elles ont aimés et qui les ont aimées – c'est peut-être qu'elles appartenaient à un siècle qui, malgré ses nombreuses tragédies, « pleurait, mais ne criait pas. Il gardait pour lui ses gouffres et ne se confessait qu'à Dieu. C'est peut-être sa lacune : c'est sûrement sa grandeur ». Car il y a beaucoup de grandeur dans ces destins de femmes ; et beaucoup d'amour, cela va de soi…
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