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EAN : 9782213600956
589 pages
Fayard (31/12/2000)
3.83/5   60 notes
Résumé :
On ne compte plus les clichés, les légendes, les fausses énigmes dont Philippe le Bel continue à être l'objet ou le prétexte. Les énigmes vraies sont bien suffisantes. Car il en est à chaque détour de la recherche. Le roi en est une à lui seul, et la première de toutes. Froid calculateur, timide, pauvre homme ballotté? Son silence est-il habileté, refuge ou abdication? Sa foi est-elle cause première ou prétexte? Son amitié est-elle fidélité ou favoritisme? Le gouver... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Philippe IV le Bel (1268-1314), c'est le roi de l'argent, dès son accession au trône en 1285. Marié à Jeanne de Navarre, il accroît son royaume de la Champagne et de la Navarre. Et immédiatement, il cherche les moyens de renflouer sans cesse ses caisses, car les dépenses qu'il engage sont énormes. Et, très vite, il trouve de puissants soutiens auprès des banquiers toscans Albizzo (familièrement appelé Biccio ou Biche) et Musciato (ou Mouche) Guidi Dei Franzesi, qui lui consentent un prêt de deux cent mille livres en 1294. Ces derniers siègent même à son conseil, ils l'aident à réclamer aux villes et aux Juifs des contributions fiscales "extraordinaires" et lui soufflent en 1295 l'idée de retirer au puissant ordre des Templiers le contrôle du Trésor royal et de le confier à ses propres agents et officiers. L'influence de Biche et de Mouche va aller en grandissant. Quand Philippe se lance dans un vaste programme d'imposition du clergé et quand le pape Boniface VIII s'insurge contre cette politique en brandissant une menace d'excommunication, Biche et Mouche poussent Philippe à réagir très vite et à faire peur au souverain pontife en faisant intervenir des hommes en armes chez ce dernier, à Anagni, le 7 septembre 1303. de même, quand le roi part faire la guerre en Flandre en 1302, et qu'il est battu à Courtrai, les deux hommes trouvent rapidement les moyens de préparer de nouvelles opérations et ce sera le demi-succès de Mons-en-Pévèle en 1304 et un traité qui permettra au roi de France de se donner comme gagnant de cette deuxième entreprise militaire contre les Flamands. le 22 juin 1306, c'est sur les conseils de Biche et de Mouche que des milliers de Juifs sont expulsés du royaume et que leurs biens sont spoliés. Biche et Mouche auraient fait faillite la même année, et Philippe le Bel n'aurait pas levé le petit doigt pour eux, mais ils auraient très vite été remplacés dans la confiance du roi par les Peruzzi. Vient ensuite le tour des Templiers, qui sont arrêtés dans leurs commanderies, le 13 octobre 1307, sur un ordre transmis aux sénéchaux et aux baillis. Les chevaliers du Temple étaient les rivaux des banquiers et marchands toscans et lombards sur les places financières de l'époque. Les biens des Templiers sont mis sous séquestre puis cédés aux Hospitaliers, mais cette opération n'empêche pas le roi de s'attribuer une part du gâteau, et l'on dit parfois que le roi aurait réussi à détourner à son profit une somme de deux cent mille livres avant l'exécution des principaux dignitaires de l'Ordre en 1314. En 1309, les Lombards, à qui le roi doit des sommes colossales mais qui n'a pas les moyens de rembourser sa dette, sont chassés de France à leur tour, avec confiscation de leurs biens. Tout était bon, on le voit, pour se faire de l'argent.
Une autre manière de financer les projets de Philippe le Bel fut de jouer sur le poids et la valeur des monnaies, en faussant la teneur en métal précieux, en introduisant de nouvelles espèces, en dévaluant les monnaies en circulation.
Philippe fit flèche de tout bois pour arriver aux résultats qu'il se fixait et faire rentrer le plus d'argent possible.
Pourquoi croit-on qu'il s'entoura de légistes comme Marigny, Nogaret et Plaisians, et aussi de banquiers qui pénétrèrent jusque dans son conseil ?
L'argent est bien la clé d'explication de l'action de Philippe le Bel et de compréhension du personnage. Et c'est bien sous cet angle que Jean Favier a conduit tout son travail, qui ne pouvait pas qu'être une biographie ordinaire. Il faut prendre le temps de lire cet ouvrage pour prendre la mesure de son importance.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Autant Jean Favier sort désormais beaucoup de livres trop vite bâclés, autant il fut un temps où il publiait de magnifiques biographies historiques, et celle de Philippe IV le Bel en fait largement partie !
Une vraie biographie historique avec des problématiques à la fois concrètes et quotidiennes, mais aussi sociologiques et politiques, une vraie biographie historique comme on en fait désormais trop peu (Thierry Camous pour Romulus peut-être, mais cela devient rare), voilà ce qu'est le Philippe le Bel de Jean Favier. Sur le plan contextuel et purement événementiel, on ne peut pas changer grand-chose dans une telle oeuvre puisque tous les faits majeurs sont connus depuis des lustres (et cela rend évidemment cet ouvrage toujours d'actualité du coup, mais cela limite les choses à critiquer ici), en revanche c'est l'analyse qui accompagne le flot de la narration qui désigne si une biographie historique l'est bien ou non. Là, Jean Favier montre bien qu'il est un des plus grands historiens de son temps, au moins par moments, puisqu'il nous démontre, si besoin était (et ces temps-ci il l'est), que son analyse historique est à la pointe de la recherche française.
Un exemple en la matière selon moi !
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Il s'agit d'une étude extensive et savante sur le règne de Philippe le Bel par un spécialiste.
Le plan suivi n'est pas chronologique mais méthodique. Ce qui pose quelques difficultés au lecteur non suffisamment initié (tel que moi), surtout quand il s'agit de suivre le cours des évènements ou de se souvenir des noms propres (l'index aide, bien-sur).
Encore, plusieurs termes et notions nécessitent une connaissance préalable du droit médiéval, et le chapitre sur les monnaies de l'époque a été un peu compliqué.
Ainsi, un lecteur plus spécialisé aurait trouvé plus de plaisir. Mais celà ne veut pas dire que le lecteur profane n'en sort pas avec une meilleure compréhension de l'histoire de la France et de l'Europe médiévale.
J'en sors avec l'impression que Philippe le Bel a été un roi qui a aidé à l'affirmation de la monarchie française, vis à vis des autres nobles français et vis à vis de l'Europe et de la Papauté, mais, qui en même temps a eu plusieurs difficultés d'ordre financier et économique.
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De la Tour de Nesles à une monnaie unique, les prélats se succèdent à la barre pour en devenir accusé.
Le Temple est dissous d'une main de fer, l'équilibre de la puissance se rétablit.
Les liens d'hier avec la papauté se rompent et le siècle change.
Les monnaies se déstabilisent, les émeutes se font sourdre mais le pouvoir se tait et réprime.
Le renouveau se fait entre peurs et colères et une certaine idée de la monarchie absolue voit le jour.
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Très grande biographie d'un roi méconnu et pourtant essentiel dans l'histoire de notre pays. Philippe le Bel est un personnage fascinant, et cet aspect là est magistralement démontré par un historien dont la réputation n'est plus à faire. À lire et à relire. Les amoureux de l'indépendance nationale doivent apprendre, et aimer, l'intineraire de ce monarque au règne hors du commun.
L'ouvrage étant très detaillé (détails pas toujours utiles) et n'étant pas chronologique, la lecture peut être par moment difficile.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Les corps municipaux se comportent volontiers en barons pour affirmer leur personnalité politique.
Depuis le XIè siècle, l'alliance des villes et du roi a constamment battu en brèche les prérogatives des comtes et barons.

NDL : le règne de Philippe le Bel ( 1285-1314 ), c'est la lutte entre la féodalité et le début du centralisme royal, par le truchement des baillis et sénéchaux, des collecteurs d'impôts et des juristes.
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Pendant que l'économie rurale s'essouffle et que le système seigneurial est en crise, la société urbaine connaît, dans ses activités commerciales et industrielles, toute une série de mutations qui vont donner à la carte de l'économie française un visage nouveau.
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Nul ne mettait en doute que la Lorraine fût d'Empire [ saint empire romain germanique d'Adolphe de Nassau ] , mais le duc de Lorraine Thibaut prenait l'habitude de considérer le roi de France Philippe le Bel comme son seigneur.

NDL : Jean Favier souligne à plusieurs reprises la difficulté d'un vassal d'avoir un territoire dont des villes appartiennent à deux suzerains différents, à cette époque, ce dont Philippe le Bel sait très bien jouer, grâce à ses juristes.
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Pendant que les plus capables de défense étaient mis hors d'état d'agir, les sergent du notaire Raymond Durand parcouraient les rues de Laurac. Ils avaient à la main les rouleaux de parchemin sur lesquels étaient portés les noms des familles que les gens du roi disaient tenues à payer la "quête" [ un impôt ]. Ils entraient dans les maisons,fouillaient partout, expulsaient les habitants, et sortaient en fermant derrière eux la porte, et en gardant pour eux la clef.
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Les aventures lointaines enthousiasmaient peu Philippe IV. Il s'était dégagé de l'Espagne, et n'avait point voulu prétendre à l'Empire germanique. La seule chose qui comptât, c'était le royaume de France.

NDL : En cela, je rapprocherai Philippe Le Bel de Philippe Auguste [ Philippe II ]
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