Alice est la seconde fille d'Arthur et Céleste Rousset qui la préfère à Léonie “mollassonne et sans caractère”. Toutes deux ont été élevées chez les Ursulines. Selon la volonté d'Arthur, et aussi parce qu'elle l'aime, Alice épouse Florimond van Meulen et entre dans une famille de brasseurs sur plusieurs siècles qui ont accumulé de la richesse. Florimond est tuberculeux. Arthur Rousset vise la brasserie à récupérer par sa fille.
Nous retrouvons avec plaisir
Maria Vandamme et les personnes qui gravitent autour d'elle. L'action se passe dans les années 1880, toujours dans le Nord de la France. le récit commence par le sauvetage d'un navire organisé par l'association dunkerquoise de sauvetage en mer le jour du carnaval. La mer est déchaînée. Les bénévoles, déguisés pour le carnaval, ayant pas mal bu, abandonnent tout et s'élancent sur la mer à bord du Dunkerque. Parmi les trois naufragés, il y a une femme blessée. Ils décident de l'emmener à l'hôpital. D'après un bénévole, il s'agit de Mathilde de Réole, l'épouse du colonel. Ils n'en savent pas plus. Elle sera très présente tout au long de l'histoire d'Alice. Nous saurons plus tard que le bateau naufragé revenait du Canada avec d'énormes tronçons de bois mal attachés qui l'ont fait chavirer.
Alice van Meulen est veuve. Elle a rencontré Pierre Vandromme au bal du carnaval. Il est à la tête d'un chantier de construction de bateaux. Son père était républicain anticlérical, peut-être franc-maçon, il naviguait aux Antilles, la Nouvelle-Orléans, le Chili, jusqu'au jour où il fut immobilisé suite à un accident où il perdit ses jambes d'où la création d'un chantier de constructions navales repris par son fils. Il vit avec sa mère à Dunkerque. Alice a un fils de 6 ou 7 ans, Félicien, extrêmement compliqué, renfermé. Il lui arrive de ne pas parler pendant plusieurs jours, un peu comme le faisait Florimond, très secret, silencieux, enfermé dans sa maladie.
Alice n'est pas appréciée. C'est une femme d'affaires brillante, audacieuse, au caractère bien trempé, avec un tempérament de dominante. Elle a épousé l'héritier de la brasserie alors qu'elle le savait mourant, cela cache quelque chose sur ses motivations aux dires de son entourage. Elle ne réussit pas l'éducation de son fils. On jase derrière son dos, on se méfie d'elle, une femme n'a pas sa place dans les affaires, mais à la maison auprès des enfants. Certains fournisseurs lui refusent les délais de paiement.
Alice réussit bien. Son entreprise prospère, on vend de la bière van Meulen dans un large périmètre. Elle fait des envieux. Elle la dirige complètement entre les fournisseurs à suivre et le personnel à encadrer, les comptes à tenir, la prospection des clients...
Ce livre ne m'a pas passionnée, j'ai trouvé certains passages ennuyeux, je ne me suis pas attachée aux personnages, à l'exception de Maria et Blaise qui ont continué de m'émouvoir. Cependant, il contient quelques belles descriptions de la vie quotidienne telles que celle de la rue
Saint-Gilles à Dunkerque.