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EAN : 9782070647095
160 pages
Gallimard Jeunesse (06/09/2012)
3.57/5   7 notes
Résumé :
1614. Anne a treize ans. Elle vit en Espagne, à la cour du roi son père. Depuis la mort de sa mère, elle prend soin de ses frères et sœurs. L'ambiance de la cour espagnole est très pieuse, mais chaleureuse et bienveillante et elle peut compter sur l'affection de son père. Depuis sa naissance, elle est promise au futur roi de France. Le mariage est décidé : Anne doit quitter son pays pour la France, où elle a du mal à s'accoutumer aux usages d'une cour si différente... >Voir plus
Que lire après Anne, fiancée de Louis XIII : Journal d'une future reine de France, 1614-1617Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mercredi 14 octobre 1615.
Alors qu'elle se rend en France pour épouser Louis XIII âgé de 14 ans, tout comme elle, Anne d'Autriche, infante d'Espagne décide de profiter du long voyage pour rédiger son journal.

Les deux jeunes gens étaient fiancés depuis leurs 10 ans, bien que ne s'étant jamais vus.
Cette alliance est destinée à installer la paix entre la France et l'Espagne.

Quelle bonne idée a eue Isabelle Duquesnoy de donner la parole à Anne.
L'His.toire peut passionner les plus réfractaires quand elle devient "vivante".

On sait déjà que le roi, bien que majeur, se voit usurper le pouvoir par sa mère, Marie de Médicis, du 14 mai 1610 jusqu'au 24 avril 1617.
Mais le livre dit les choses différemment de ce que j'ai appris...

J'ai néanmoins trouvé ce récit passionnant, même si je n'avais lu que La chambre des Diablesses de l'autrice et que Anne... est très différent.

Livre dévoré en quelques heures, et je lirai d'autres oeuvres d'Isabelle Duquesnoy.



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Un nouveau journal intime est tenu par un personnage historique à une époque capitale de sa vie de fin d'enfance. Voilà l'année où Anne d'Autriche, qui a passé toutes ses jeunes années à la cour d'Espagne, arrive fin 1615 dans une cour de France qui voit son jeune mari subir le poids acquis par les Concini (confidents de la reine mère). Elle accompagne Louis XIII dans son désir de mettre fin à cette situation, cet évènement de fin avril 1617 clôt le récit. Plutôt que d'accumuler le nombre de jours où la narratrice prend la plume, l'auteur choisit le plus souvent de développer le récit et les pensées de l'héroïne sur deux ou trois pages. La question de la personnalité de Louis XIII apparaît de façon manifeste et la place à conserver ou non aux huguenots dans le royaume alors que la mort d'Henri IV date de quelques demi-douzaines d'années. Rappelons au passage qu'Anne d'Autriche est la reine mise en scène dans Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, aussi la lecture de cet ouvrage constitue une sorte de propédeutique pour de jeunes lectrices qui pourraient ensuite être plus tentées de lire un roman de capes et d'épée.
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C'est un journal fictif, très documenté, d'Anne d'Autriche qui nous est proposé. Il s'intéresse à ses premières années à la Cour de France, alors que son époux Louis XIII ne gouverne pas encore réellement, que le pouvoir est entre les mains de sa mère et du couple Concini.
Elle nous raconte sa difficile acclimatation aux usages français, sa nostalgie du royaume d'Espagne.
Un texte qui s'intéresse à une période historique peu connue des jeunes.
Le portrait non idéalisé d'une jeune reine, mêlant le vécu et le ressenti personnel, aussi bien que les enjeux politiques.
Un ouvrage destiné à toutes celles et tous ceux qui rêvent de beaux royaumes, de princesses, de princes charmants pour bien comprendre que la réalité est tout autre, que le destin d'une reine est souvent peu enviable...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Sous nos jupes à vertugadin, nous portons des culottes
à longues jambes, exactement comme les hommes. Ces
culottes sont attachées à une sorte de pourpoint par des
jarretières ou des ferrets. Les bas de soie d’Espagne sont
à la mode dans toute l’Europe ; nous les portons toujours
de couleur vive : jaunes, rouges, violets, verts…
Malgré la rigueur du temps et l’humidité, je chausserai
des souliers italiens à hauts talons car les souliers blancs
français ne sont plus à la mode. Mes dames de cour prétendent
que les Françaises de la haute noblesse ne portent
plus de fraise à roue de moulin autour du cou et l’ont remplacée
par un haut col en éventail, maintenu par du il de fer
et garni de dentelles de ils d’or. Généralement, au sortir de
leur carrosse, les femmes élégantes se plaquent un masque
sur le visage pour éviter de brunir ; une peau blanche
comme du lait est plus appréciée qu’un teint d’olive. Je ne
porterai pas ce masque pour une simple raison : le climat
orageux d’aujourd’hui annonce surtout de la pluie.
Je mettrai un corsage de satin vert (assorti à mes yeux)
orné de broderies d’or (qui rappellent la couleur de mes
cheveux). Mes dames ixeront par-dessus un bustier
d’ivoire et de nacre. De longues manches entonnoir et
la taille allongée en pointe achèveront de me grandir un
peu, car je suis plutôt petite pour mon âge.
Je serai poudrée et coiffée d’un chignon en forme de
poire, dans lequel seront piquées des épingles de diamants
et de perles.
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Mon père tient à impressionner les Français en montrant
que sa fille est actuellement la princesse du plus
haut rang des cours européennes ; il m’accompagne sur
une partie du voyage, jusqu’à Fontarabie. Puis, à la rivière
Bidassoa, représentant la frontière entre nos deux pays,
« l’échange » de princesses aura lieu.
Nous avons fait en sorte que la richesse de mon équipage
rappelle à la cour de France que je suis l’arrière-petite-
fille de Charles Quint. Douze malles et vingt-deux
coffres sont tirés par des mules et des chevaux ; mon cortège
est si long que je n’en vois ni le début ni la in en
sortant ma tête par la portière.
Pour mon propre lit, j’emporte soixante draps et cinquante
taies d’oreiller. Pour ma toilette personnelle, j’ai
prévu soixante-douze mouchoirs en toile de Hollande
ainsi que vingt-quatre petits linges pour le nettoyage de
mes dents. Deux chariots transportent toutes mes pièces
de velours ainsi que les trois cent soixante rubans assortis
à mes cheveux blonds et à chacune de mes robes. L’ensemble
de ma garde-robe ainsi que mes objets religieux,
la vaisselle d’argent pour les jours ordinaires sont tirés sur
des chariots numérotés. Les plateaux de présentation de
mes fraises à roue de moulin et collerettes, mes accessoires
de toilette et le brasero pour mon eau chaude du
matin sont en in de cortège et cela est bien dommage :
j’ai froid aux pieds ! Le plancher du carrosse est gelé par
les projections de boue glacée que les sabots des chevaux
nous envoient. L’humidité froide transperce les planches ;
le tapis de laine brodé à mes armoiries est trempé.
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Le temps a vite passé, j’étais vraiment impatiente de
découvrir ma nouvelle vie ; mon père a surveillé mon
éducation et j’avais hâte de me montrer digne des charges
et des devoirs qui incombent aux reines.
Parfois, lorsque je me sens très tourmentée, je me parle
à moi-même. Je me dis : « Calme-toi, Anne… Ne te préoccupes…
Calme-toi. »
Aujourd’hui, je suis là, assise sur le capiton de soie
d’un carrosse tiré par quatre chevaux, secouée comme
un royal sac de noisettes, les yeux rougis de larmes et
deux minutes après, je ris aux éclats.
Je n’ai jamais rencontré Louis, mon fiancé ; il n’est pas
d’usage qu’un roi sorte de son pays excepté pour conduire
une guerre. Les communications entre rois et reines
passent toujours par des ambassadeurs et nos mariages
ont lieu par procuration. Le mariage du roi de France avec
une princesse d’Espagne n’est pas un motif pour déranger
Sa Majesté ! Pourtant, je l’avoue, j’espérais secrètement
que Louis viendrait m’accueillir ou me saluer… Mais le roi
Louis XIII de France n’est pas venu demander ma main
et mon éducation m’interdit d’en être déçue.
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La route est longue et ennuyeuse, le temps est maussade
et j’ai des fourmis dans les jambes. Rien n’est plus malaisé
que d’écrire dans un carrosse ! Heureusement, Doña
Estefania, ma première dame de chambre, assise sur
l’autre banquette, me tient l’encrier, en priant le ciel de ne
pas tacher sa robe à chaque secousse. L’envie d’écrire ce
journal m’est venue ce matin, lorsque le paysage monotone
qui déilait devant nos yeux m’engourdissait l’esprit.
Quelle bonne idée ! Même si j’ai peu l’habitude d’écrire,
tenir un journal c’est un peu comme se confier à une amie
fidèle, qui jamais ne trahira mes confidences. Pour une
princesse de mon rang, il est très difficile d’avoir un jardin
secret ; je n’ai pas le droit de rester seule un instant.
Je suis en route pour la France car mon père m’a promise
en mariage au roi Louis XIII, déclaré majeur depuis
l’année dernière. Le roi de France a quatorze ans, tout
comme moi.
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La langue de notre féroce comtesse de la Torre a encore bavé quelques mauvaisetés.
[...]
Parler, parler à s'étourdir c'est comme tirer sans viser... Pauvre femme ! Elle est si blâmable qu'un jour, à faire son signe de croix, elle se crèvera l’œil.
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