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3,93

sur 705 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Commencé il y a de nombreuses années, je ne l'avais jamais terminé.
Voilà, c'est chose faite.
Ce que je n'avais pas aimé à l'époque m'a un peu moins dérangé cette fois-ci.
- le ton sec et détaché
- La manière distante de désigner les personnages : « l'enfant », « le chinois »
- le fait que les scènes soient vues sous l'angle d'un film, donnant une certaine froideur au récit.
- Les dialogues longs, inconsistants et ennuyeux.
Non, cela ne m'a pas rebutée en deuxième lecture. J'y ai même trouvé de l'originalité et un certain charme. Comme quoi !
« L'enfant rit, le chinois pleure, l'enfant pleure, le chinois rit »
Les verbes pleurer et rire sont utilisés tout le long du roman. Je n'ai pas eu le courage, mais j'ai failli reprendre la lecture pour compter le nombre de fois.
Marguerite Duras n'a certes pas eu une jeunesse ordinaire. Réécrire cette histoire sept ans après un roman sur le même sujet ; après l'adaptation cinématographique qui l'a déçue, prouve l'importance de cette étape dans sa vie.
Ici, il semble qu'elle ait voulu réécrire le film tel qu'elle, elle l'aurait voulu.
J'ai bien envie de lire « L'amant » et de voir le film pour me faire une opinion sur les trois versions. En tout cas, c'est une belle histoire de passion.
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J'ai cru que ce livre était celui qui avait reçu le prix Goncourt et qui avait inspiré le film "L'amant". C'est avec surprise que je me suis rendue compte qu'il s'agit en fait d'une réécriture du roman suite au film que Marguerite Duras n'avait pas apprécié. D'où les consignes inclues dans le récit au cas où un film en serait tiré et des commentaires sur les personnages "plus ceci" ou "moins cela" par rapport au livre précédent. Je pense donc qu'il est préférable d'avoir lu "L'amant" avant de se plonger dans celui-ci.

Je savais qu'il s'agissait d'une histoire d'amour entre une adolescente française et un homme asiatique en Indochine au début du 20ème siècle. L'histoire est en fait plus complexe, les sentiments de la jeune fille sont beaucoup plus ambigus. L'aime-t-elle ? Est-elle avec lui juste pour la sensualité ? Pour le plaisir de séduire ? Ou alors pour l'argent ? Un peu de tout cela à la fois ?


L'écriture de Marguerite Duras décrit bien les troubles de l'adolescence, le souhait d'être considérée comme une femme, la découverte du désir et de la sexualité, les alternances de hauts et de bas, les pensées décousues, les sentiments ambivalents qu'on a du mal à démêler.

Tout le récit s'inscrit dans le contexte de l'Indochine coloniale, avec les relations entre les différents peuples marquées par les préjugés. Les paysages, les senteurs, les saveurs sont très bien retranscrits, en quelques phrases, sans longues descriptions. le milieu familial, profondément perturbé, occupe une grande place dans le livre. L'écriture est évocatrice, brute de décoffrage, concise et efficace.

Mais je ne peux pas vraiment dire que j'ai aimé ce roman.

Tout d'abord, je l'ai vite trouvé lassant. Les dialogues sont particulièrement creux et répétitifs. A toutes les pages quelqu'un pleure : la jeune fille et l'amant surtout mais pas uniquement. Cela en perd toute crédibilité et finit même par devenir ridicule. Quant au désir de meurtre, il est partout : le frère aîné sur le cadet, la jeune fille sur le frère aîné, l'amant sur la jeune fille, la mère sur la jeune fille, etc.


Surtout, à notre époque où les questions de pédophilie et de consentement sont sur le devant de la scène, je n'ai pu m'empêcher de me questionner sur cette relation entre une adolescente tout juste pubère et un homme qui a le double de son âge. Marguerite Duras l'appelle "l'enfant" tout au long du roman et elle indique à plusieurs reprises que ses seins sont à peine formés. On apprend à la fin du livre qu'elle n'avait que 14 ans. le fait qu'elle soit issue d'un milieu familial dysfonctionnel et à court d'argent faisait d'elle une proie facile.


Certes, il semble y avoir une certaine complicité entre eux et l'amant est tendre et respectueux. Mais il n'en est pas sympathique pour autant. Vu de l'extérieur, ce n'est qu'un jeune adulte privilégié qui ne fait rien de ses journées à part jouer aux cartes, fumer de l'opium et coucher avec "l'enfant" en attendant le mariage avec la promise imposée par son père.


En conclusion, je pense que c'est son ambiguïté et les différents niveaux de lecture qui donnent à ce récit son intérêt, chacun pouvant l'interpréter à sa guise.
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J'ai lu L'Amant au lycée, et j'ai trouvé celui-ci récemment. Réécriture de l'Amant, dit-on, avec effectivement la même intrigue centrale, mais ici la famille de la jeune fille (qui n'est pas nommée, ni narratrice) occupe une place beaucoup plus importante, avec ses tensions et ses dettes.
Le style est particulier, avec parfois des allusions aux précédentes oeuvres de l'auteur et des conseils pour une mise en scène cinématographique. Je n'ai pas vraiment accroché au concept ni à l'histoire, connaissant la fin. Les personnages sont assez froids finalement, surtout l'héroïne qui n'aime que ses frères, et de façon étrange qui plus est.
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C'est pour moi , mon cinquième roman que je viens de terminer de Marguerite Duras. Quand je lis les critiques je constate que les avis sont très partagés. Des lecteurs adorent, d'autres comme moi n'ont pas été accrochés par ce roman ,par cette autobiographie.
La jeunesse de l'auteure à Saigon dans une école de filles, sa rencontre, elle a quinze ans à ce moment là, avec un chinois bien plus âgé qu'elle, ses premiers ébats amoureux, tout est bien raconté. La vie en Indochine durant les années 30, aujourd'hui appelée Viet-Nam est bien décrite. Pour le relation amoureuse d'une jeune fille avec un homme bien plus âgé, je préférai Lolita de Nabokov.
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Mon premier ouvrage écrit par Marguerite Duras... Un style très particulier, très haché, très décontenançant...

N'ayant pas eu connaissance du contexte dans lequel ce livre a été écrit (réécriture suite à l'adaptation du roman "l'Amant"), je peinais sérieusement à comprendre les allusions de mise en scène cinématographique... Même après en avoir pris connaissance, je dois reconnaître être quelque peu dérangé par cette approche de mise en scène, alors qu'il est tant appréciable de lire un roman et d'imaginer la mise en scène au travers de l'écriture...

Bref, je en suis pas certain d'attaquer un nouveau "Duras" sous peu...
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Encore un autre point de vue sur "L'amant". Intéressant.
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Marguerite DURAS réécrit ici "L'amant". A t-elle eu des remords de nous l'avoir raconté avec tant de mépris, cet amant, ce Chinois, dans le 1er récit, qu'elle vient nous raconter ici qu'elle l'aimât aussi. Ici, elle ne parle plus d'elle à la première personne du singulier. Elle se nomme "l'enfant" comme pour mieux nous montrer l'innocence de la petite Suzanne qu'elle s'était bornée, dans "L'amant", à nous montrer dénuée de sentiments, jamais traversée d'aucune émotion, perverse et sadique aussi à se laisser aimer par un homme auquel elle ne manifestait que dédain. C'est bien beau, ici, dans cette réécriture, de nous raconter l'histoire d'une passion amoureuse partagée mais à force de réécrire l'histoire on ne sait plus où est la vérité. Ce richissime Chinois, était-il si laid, si repoussant que le Monsieur Jo qu'elle nous décrit dans "un barrage" et auquel elle ne montrera pas la moindre affection, ou bien était-il si beau que ce chinois à la peau blanche venue du Nord et dans le lit duquel elle s'abandonne corps et âme ? Si beau que l'acteur qui interprète L'Amant dans le film ? Outre la différence d'âge entre les deux amants, en disant "l'enfant", elle nous révèle le caractère pédophile de la relation que le lecteur n'aurait sans doute pas eu l'idée de caractériser ainsi dans "L'amant" ...
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Plus vivant que son hypotexte malgré des thèmes inhabituels et surprenants tels que l'inceste, le caractère sexuel entre une jeune adolescente et un homme, la violence... Un univers sombre inquiétant qui nous plonges dans la mélancolie et le spleen de l'auteur.
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