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3,89

sur 2320 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Voilà qui risque de remettre en question notre vision exotique de la colonisation. Ce récit, d'une grande justesse, nous transporte au fond de l'abîme colonial. Là où les blancs sont traités aussi misérablement que les "indigènes", où l'administration broie avec froideur et avidité des vies entières, Marguerite Duras nous fait traverser une frontière insoupçonnée, marquée de sang et de sueur, celle perdue dans les fameuses concessions coloniales, machines à fric incultivables qui fait le bonheur des plus riches.

L'atmosphère, constamment tendue, explore avec sécheresse et froideur les relations ambivalentes entre les êtres humains revenus à une vie quasi-primitive où le lien social, ne tenant qu'à un fil, fait osciller le malheureux entre son statut d'homme et celui d'animal. Les sentiments et les émotions n'ont pas leur place dans ces sociétés où la survie occupe la tête de la pyramide des besoins. Les personnages sont dénués d'humanité, à l'image de cette mère dévastatrice, de ce frère sauvage, de ce M. Jo anihilé ou de cet Agosti trompeur...

En toile de fond de cette Indochine rêvée, un questionnement existentiel sur le sens de la vie laisse entrevoir une pensée presque marxiste, crachant sur un capitalisme écoeurant. Une réflexion sur l'évolution, lente et invisible de l'espèce humaine et sur la liberté de l'être humain saisit le lecteur incrédule. Celle qui n'a pas de nom (la "mère"), être informe qui, avec son prénom, semble avoir perdu toute forme d'humanité, la "mère", étrange matrice stérile dont ne sortent plus que l'injure et l'entêtement, va laisser place à une génération nouvelle, plus forte et plus vivace, prête à reconstruire une réalité nouvelle à la lueur des erreur commises.

Du Marguerite Duras splendide, choquant, intrigant.
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Je crois que j'avais essayé de lire ce livre il y a très longtemps et que je n'avais pas trop apprécié et que je n'ai jamais plus lu d'ouvrages de Marguerite Duras depuis. Seconde chance : et il me faut bien avouer que cette lecture a été laborieuse pour moi. Je n'y ai pris aucun plaisir. Je n'ai pas réussi à dépasser ce style qui m'a paru flou et manquant de rythme, je n'ai éprouvé aucune empathie avec les personnages, des répétitions dans le même paragraphe ou la même page m'ont beaucoup rebuté, je n'ai pas compris (ou voulu comprendre) l'entêtement (imbécile ?) de la construction de ces barrages. En revanche, quelques passages ont été salvateurs car il faut bien reconnaître la beauté de certaines descriptions. Bref, une lecture laborieuse et décevante pour moi !
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Je ne sais plus ce qui m'a décidé à lire ce livre mais ce n'est pas l'histoire à laquelle je m'attendais... J'ai d'ailleurs eu du mal au début de ce roman qui est très très lent. Comme je ne suis pas du genre à abandonner rapidement une lecture, je m'y suis accrochée en attendant un déclic qui allait bousculer mon ennui mais rien n'est venu... Trois mots pour cette histoire : lente, triste et sombre. J'ai eu un peu de sympathie pour le personnage de Suzanne mais à la longue tous les personnages me faisaient pitié. J'ai quand même lu jusqu'à la fin mais celle-ci a été fidèle au reste.
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Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre de Marguerite Duras. le dernier remonte à quelques décennies. Il s'agissait de Moderato Cantabile. J'ai fait le choix de lire un Barrage contre le Pacifique après avoir entendu une interview de Laure Adler, au cours de laquelle elle expliquait que ce livre l'avait aidé à un moment difficile de son existence.
Pour être honnête, l'histoire ne m'a pas transportée mais je l'ai trouvée intéressante. D'une part, parce qu'elle est pour partie autobiographique (on peut facilement associer le personnage de Suzanne à Marguerite Duras jeune fille). D'autre part parce qu'elle dresse un portrait de la société coloniale française de l'entre deux guerre particulièrement désenchanté. C'est là que réside à mes yeux le principal intérêt de l'ouvrage. Marguerite Duras décrit l'existence d'une famille de blancs en Indochine (une femme et ses deux enfants), vivant dans un certain dénuement et victimes de la bureaucratie française, qui sciemment proposait à des colons d'exploiter sous forme de concessions, des terres complètement stériles. L'auteur dépeint une société compartimentée, avec d'un côté les blancs (et au sein de ce groupe, des règles de hiérarchisation sociétale très strictes) et les autochtones qui ne bénéficient pas des mêmes droits ni des mêmes conditions d'existence. le sort des femmes n'est guère enviable : blanches, leurs seules perspectives sont le mariage ou la prostitution. Asiatiques, elles doivent trimer, enchaîner les grossesses ou, comme leurs congénères blanches, faire le trottoir (il faut dire que la prostitution à cette époque était réglementée, on attribuait des licences). Il se dégage du livre une certaine lenteur et une certaine langueur que l'on peut rapprocher du climat chaud et humide qui sévit dans ces contrées. le style de Marguerite Duras est irréprochable. A tous ceux qui ont envie de se plonger dans une ambiance désuète, surannée mais non dépourvue de réalisme, lisez ce livre !
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Livre découpé en 2 parties
Une mère vit seule avec ses deux enfants Joseph et Suzanne. Ils vivent dans une concession incultivable et tentent de survivre avec des idées farfelues. C'est l'époque coloniale.
La mère est dépressive, sous pilule. Elle laisse et écoute son fils, le seul mâle de la famille, décider.
Elle pense marier sa fille Suzanne pour avoir une belle dot, cette idée a été acceptée par le fils.
La fille écoute et croit également son frère. Elle le trouve beau et est en admiration devant lui.

Ce roman est factuel. Je n'ai rien ressenti.
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Pour moi, ce roman transpire toutes les horreurs de l'administration coloniale au travers de destins brisés et de corps épuisés. de manière générale, j'ai eu beaucoup de mal avec la lenteur du récit et l'écriture de l'auteur. Ses personnages ne m'ont pas du tout intéressé alors même que les relations torturées, qu'ils entretiennent entre eux, auraient du m'interpeller. Si je n'ai pas accroché au style de cette grande dame des lettres françaises, je retiendrais tout de même les passages sur la condition des peuples autochtones colonisés qui m'ont beaucoup plus bouleversés que les tentatives pitoyables et désespérées de la mère pour jeter Suzanne dans les bras de M.Jo. C'est d'ailleurs, la description de la vie de ce personnage qu'est Caporal, mais dont la présence est révélatrice de la situation de misère dans laquelle les non-blancs étaient plongés par l'administration coloniale, qui m'a le plus marqué dans ce roman.

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Tout d'abord , si le livre n'étais pas à lire pour ma première l'je ne l'aurais pas lu . Je me suis ennuyé du début à la fin .. de plus , l'histoire est donc écrit à la 3ème personne , et on a accès au point de vue de plusieurs et souvent à la chaîne et là c'est vraiment dur de suivre ... L'histoire en elle même est belle , triste avec beaucoup d'émotions seulement j'ai trouvé beaucoup trop de superflu .. trop de blabla pour rien et des descriptions répétés ... Au début le livre je le lisais assez vite puis au fil des pages je stagnais vraiment je lisais 30 pages par soir ... Je me languissais vraiment de fermer ce livre .. J'ai compris l'histoire en elle même ce qui est pour moi le plus essentiel vue qu'on l'étudieras plus finement en cours.
J'ai vraiment détesté le personnage de la mère qui pour moi étais vraiment insupportable , je n'ai réussi à m'accrocher à aucun des personnages . J'ai trouvé ce livre assez barbant mais ce n'est pas pour autant que je vais négligeait la belle histoire qui se déroule . Seulement pour moi j'ai trouvé qu'il avais beaucoup de choses inutiles et de trop .
J'ai vraiment eu beaucoup beaucoup de mal à rentrer dedans .
J'espère vraiment mieux comprendre en classe ...
Pour moi , je me suis assez ennuyé durant cette lecture bien que l'histoire reste émouvante et triste je ne l'oublie pas .
Lien : http://mybooks-mypassion.sky..
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Le style est particulier et il faut un peu de temps pour entrer dedans mais il sert bien le récit. L'aspect historique de la colonisation française en Cochinchine est également intéressant. Hélas, les personnages sont affreux et pataugent dans des comportements et des pensées aussi malsains que les lieux dans lesquels ils vivent. de ce point de vue là, ce roman est également une réussite et c'était probablement l'effet recherché. Hélas, comme je n'apprécie pas spécialement me délecter de la misère d'autrui, cette ambiance a fini par m'écoeurer et fait lâcher ce livre vers la page 180. Dommage.
C'est un bon roman qui ne m'a pas convenu.
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En Indochine, début XXème, une mère vieillissante sombrant dans la folie et ses deux grands enfants plein de désillusion...l'histoire de ce trio de blancs pauvres offre une ambiance particulière mais souffre de quelques longueurs.
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Malgré une transcendante réalité qui se dégage du récit de Marguerite Duras, j'ai trouvé ce roman un peu platonique et décevant dans le final. Il faut avoué que je m'y attendais avant même de débuter ma lecture
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