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EAN : 9782890914506
200 pages
Éditions du Remue-Ménage (01/04/2013)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Des sommets enneigés des Himalaya aux ghâts sacrés de Vrindavan, des champs de blé de l’Uttar Pradesh aux plages touristiques du Kérala ou des cafés huppés de la capitale, la journaliste Andrée-Marie Dussault lève le voile sur une Inde inattendue, revendicatrice: celle des femmes.

Ce carnet de reportages propose une série de rendez-vous avec des personnages hauts en couleurs de toutes les castes, classes sociales et religions : des lesbiennes activist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ils possèdent même la pluie !

A lire de nombreux livres, la plupart écrits par des hommes, le doute pourrait s'installer : les femmes existent-elles ?

Pour les Editions du remue-ménage, Remue-ménage, la question ne se pose pas. Nos amies québécoises poursuivent inlassablement leur remarquable travail de publication d'écrits de femmes, d'écrits féministes. Puissent les éditeurs français y prendre des leçons !

« Ces reportages sont animés par des Indiennes de toutes les couleurs, castes, classes sociales, religions et horizons ; des militantes lesbiennes, des aspirantes au titre de Miss Tibet, des boxeuses luttant pour la reconnaissance des femmes dans leur sport, des activistes courageuses, des veuves abandonnées par leur belle-famille, des « servantes » travaillant aux limites de l'esclavagisme, des nonnes bouddhistes ambitieuses, des paysannes sans terre… »

Andrée-Marie Dussault nous propose une série de portraits féminins, qui, de manières diversifiées, refusent les conséquences du libéralisme, du diktat de la mode occidentale, l'ordre de relégation ou d'assignation genrée. Un voyage dans l'autre moitié de l'Inde, malgré les foeticides (voir son article : Foeticides : 40 millions de femmes tuées dans l'oeuf ces dernières décennies ).

Dans son introduction, l'auteure souligne, entre autres, que « les grandes firmes occidentales de la beauté, arrivées en masse avec leur déferlante publicitaire, tirent profit de l'obsession séculaire pour la pâleur de la peau, en vendant des décolorants cutanés, renforçant des idées racistes et sexistes, et augmentant les problèmes de santé », (voir son article : La prospère industrie des dépigmentants fait des ravages). L'auteure indique aussi que les textes traitent « des traditions qui persistent en dépit de tout », en dépit des modifications législatives (voir par exemple : Une pratique illégale qui perdure : la collecte manuelle des excréments humains, Dot : le prix d'une épouse au 21e siècle, la situation des veuves, etc.).

« L'Inde est comme les amours ensorcelantes, imprévisibles, à coté desquelles les autres semblent bien ternes. C'est un personnage qui ne cesse de vous étonner, de ceux qui chamboulent toutes vos croyances, remue votre vie à sa racine, et remet en question tout ce que vous pensiez être. C'est ce pays que j'ai essayé de décrire à travers les textes qui suivent ».

Le livre s'ouvre par le portrait de Sati et sa maison d'hôtes. L'auteure évoque ensuite la collecte manuelle des excréments humains déjà cité ; la procréation assistée et les locations d'utérus ; l'élection de Miss Tibet et les défilés en bikini ; la personnalité de Mayawati Kumari, cette dalit, cette intouchable, première ministre de l'État le plus peuplé de l'Inde ; l'eau et ses valeurs culturelles et écologiques, sans oublier le rôle néfaste de Suez, Vivendi, Saur pour ne parler que des multinationales françaises de ce secteur, le titre de cette note est reprise d'un slogan bolivien cité par l'auteure, « Dans les régions où les gens n'ont pas les moyens d'acheter l'eau et la recueillent l'eau de pluie sur les toits, la multinationale leur fait savoir que c'était interdit » ; le Kerala et la pollution de l'eau par Coca-Cola ; la domesticité et son cortège de maltraitances, harcèlements sexuels et viols ; les « commandos de l'amour » et leur protection des couples « en dépit des tabous liés aux mariages interreligieux et intercastes » ; l'augmentation des crimes dits « d'honneur » ; les dots, l'achat des femmes et leurs conséquences sociales ; les veuves et les villes sacrées qui les accueillent ; « le triste sort de ces femmes mariées aux dieux » ; les lesbiennes et les premières Lesbian and Gay Pride à Delhi ; l'éventualité d'une Dalaï Lama et la lecture féministe du bouddhisme ; les boxeuses…

Je souligne le texte sur les foeticides, déjà cité. L'UNICF avance un déficit de 40 millions de femmes et de fillettes manquant « à l'appel en Inde à cause de décennies de discrimination ». Les techniques modernes d'identification de malformation, comme l'amniocentèse, sont utilisées pour identifier le sexe du futur enfant, la dévalorisation des filles et la préférence pour les garçons entraînant alors des avortements. L'égalité reste non seulement à construire mais la hiérarchie construite des sexes toujours à combattre, ici et les foeticides ou là avec la soit-disant complémentarité entre sexes…

Je reviens aussi sur l'industrie des dépigmentation déjà cité. L'auteure souligne la combinaison des dimensions « racistes, sexistes et toxiques ! », les mensonges publicitaires, le lobbying des firmes, la valorisation du teint clair et les problèmes sanitaires. Comment ne pas s'étonner du silence des organisations syndicales des salarié-e-s de ce secteur sur les conséquences des produits fabriqués ?

« Mais surtout, je marche la tête haute ».

De beaux textes accompagnés de nombreuses photos. La vie de femmes.
Lien : http://entreleslignesentrele..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ces reportages sont animés par des Indiennes de toutes les couleurs, castes, classes sociales, religions et horizons ; des militantes lesbiennes, des aspirantes au titre de Miss Tibet, des boxeuses luttant pour la reconnaissance des femmes dans leur sport, des activistes courageuses, des veuves abandonnées par leur belle-famille, des « servantes » travaillant aux limites de l’esclavagisme, des nonnes bouddhistes ambitieuses, des paysannes sans terre…
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L’Inde est comme les amours ensorcelantes, imprévisibles, à coté desquelles les autres semblent bien ternes. C’est un personnage qui ne cesse de vous étonner, de ceux qui chamboulent toutes vos croyances, remue votre vie à sa racine, et remet en question tout ce que vous pensiez être. C’est ce pays que j’ai essayé de décrire à travers les textes qui suivent
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les grandes firmes occidentales de la beauté, arrivées en masse avec leur déferlante publicitaire, tirent profit de l’obsession séculaire pour la pâleur de la peau, en vendant des décolorants cutanés, renforçant des idées racistes et sexistes, et augmentant les problèmes de santé
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Mais surtout, je marche la tête haute
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