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EAN : 9782743637828
398 pages
Payot et Rivages (12/10/2016)
3.41/5   11 notes
Résumé :
Suite des aventures du psychiatre Yudel Gordon et de la juriste Abigail Bukula, déjà rencontrés dans La Tuerie d'octobre. Sept activistes ont disparu au Zimbabwe. Parmi eux, le cousin d'Abigail Bukula dont on pense qu'il est détenu à Chikurubi, prison à la sinistre réputation. Ce cousin est aussi écrivain, et c'est en lisant ses écrits qu'Abigail est amenée à consulter le psychiatre Yudel Gordon. Elle va tenter de faire libérer les détenus, mais à la prison, il n'y ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
De retour après près de vingt ans d'absence (chez nous, en tout cas) avec La tuerie d'octobre qui installait, aux côtés de Yudel Gordon, le personnage d'Abigail Bukula, Wessel Ebersohn semble bien lancé pour une nouvelle série.
Ainsi retrouve-t-on dans La nuit est leur royaume, Abigail Bukula, juriste au service du Ministère de la Justice sud-africain qu'un avocat zimbabwéen appelle à la rescousse. En effet, un cousin d'Abigail aurait été arrêté en même temps que six autres opposants politiques avant de se volatiliser. Libérée temporairement de ses obligations professionnelles suite à un remaniement du département pour lequel elle travaille, la jeune femme finit par se laisser convaincre d'intervenir et s'envole donc pour Harare afin d'essayer d'obtenir des informations et, pourquoi pas, la libération de ces militants. Mais elle se trouve bien vite confrontée, sous le vernis d'une certaine normalité, à la chape que fait peser la dictature sur le fonctionnement de la justice.
Après une Tuerie d'octobre de bonne facture sans pour autant bouleverser le genre ni atteindre la profondeur et l'acuité de la nuit divisée, Wessel Ebersohn a la bonne idée de déplacer ses personnages dans un pays voisin où sévit une dictature dont le fonctionnement, sans surprise, évoque par bien des aspects le régime autoritaire qui a longtemps sévit en Afrique du Sud. Comme dans son propre pays, Yudel Gordon, qui continue ici à servir d'acolyte à Abigail Bukula, se trouve ainsi confronté à la fois à un système qui broie toute opposition et à la méfiance des opposants. Juif dans une Afrique du Sud sous le régime de l'apartheid, Gordon avait déjà une position inconfortable dans La nuit divisée. Surveillé de près à l'époque par le pouvoir pour lequel il était trop juif et pas assez prompt à soutenir la politique de « développement séparé » mais trop blanc pour gagner la confiance des victimes, il est ici trop blanc à la fois pour les victimes et pour le pouvoir en place. Bref, une fois encore, chien dans un jeu de quille. Quant à Abigail Bukula, confrontée pour sa part au troublant Jonas Chunga, l'un des dirigeants de la police secrète du gouvernement zimbabwéen, elle avance sur un terrain bien glissant, au risque d'une chute douloureuse.
Comme pour La tuerie d'octobre, l'intrigue que propose ici Wessel Ebersohn est sans grande surprise. Ce qui fait vraiment le prix de la nuit est leur royaume, c'est la manière dont, par petites touches, sans grandes démonstrations, l'auteur fait ressentir tout le poids de la dictature à l'oeuvre au Zimbabwe. Rien de spectaculaire, pas de grandes rafles ni d'énormes démonstrations de force, mais des meurtres sur lesquels on n'enquête pas vraiment, une justice dont le vernis d'indépendance craque de toute part, des pick-up qui patrouillent et une population à l'agonie qui se tait ou se révolte bien sporadiquement et sans jamais vraiment se retourner contre ceux qui sont aux manettes.
Alors tout n'est pas parfait dans ce roman de Wessel Ebersohn qui consacre peut-être trop de temps aux atermoiements sentimentaux de son héroïne, qui rompt parfois maladroitement la tension avec une histoire annexe mettant en scène le beau-père de Yudel Gordon et qui aurait sans doute gagné à approfondir les personnages d'opposants. Mais il y a là un retour à plus d'épaisseur, à un regard plus acéré que dans le juste bien fait La tuerie d'octobre. Ebersohn semble reprendre du poil de la bête et l'on espère qu'un prochain roman viendra confirmer cette impression.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Le maître du thriller politique sud-africain !

"Je hais ce sale pays. Je hais les gens qui acceptent de se laisser écraser par le gouvernement. Et je hais ces salauds de la CIO, je hais tout ce qu'ils font, y compris présenter un innocent comme le meurtrier de Krisj. Mon Dieu, comme je les hais ! " Helena, jeune zimbabwéenne membre de l'organisation pour la paix et la justice au Zimbabwe (et il y a de quoi faire !), a beaucoup de raisons d'être en colère: tout d'abord, sa compagne ainsi que six autres opposants au régime dictatorial de Robert Mugabe ont été officieusement arrêtés et incarcérés dans l'une des pires prisons du pays, voire même du continent tout entier.

Je dis officieusement, car officiellement les autorités et notamment Jonas Chunga, le mystérieux directeur de la CIO (les services secrets du pays), nient toute arrestation, et affirment que les opposants ont certainement pris la fuite. Ensuite, l'un des leaders du mouvement de résistance, Krisj Patel, est assassiné d'une balle en pleine rue de la capitale du pays Harare. Très vite, les autorités arrêtent un suspect qui n'a rien probablement rien à voir avec le meurtre. Histoire de tuer l'oeuf dans la poule, comme on dit.

Helena a donc beaucoup de raisons d'être en colère, je vous dis. Heureusement, elle pourra compter sur l'aide précieuse d'Agigail Bukula, la meilleure avocate de tout le continent, et du psychiatre Yudel Gordon, pour trouver le vrai coupable du meurtre de Krisj patel, et pour faire libérer les opposants au régime. Sachant que l'un de ces dissidents n'est autre que le cousin d'Abigail Bukula, une femme de caractère qui ne reculera devant rien pour obtenir justice dans l'un pays les plus corrompus de la planète.

Le décor est planté pour le dernier roman de la série policière de Wessel Ebersohn consacrée à Yudel Gordon, personnage mythique de la littérature policière sud-africaine. Un homme profondément humain, facétieux, comique, mais aussi fataliste et lucide sur le monde qui l'entoure. Un individu qui connaît la nature humaine, ce qui lui permet de résoudre les affaires criminelles les plus complexes. Et dans La nuit est mon royaume, Yudel Gordon devra faire preuve de beaucoup de talent pour démêler les fils d'une intrigue plus complexe qu'il n'y paraît.

La nuit est mon royaume est le quatrième polar politique que je lis de Wessel Ebersohn, après La tuerie d'octobre, et les controversés Coin perdu pour mourir et La nuit divisée. En effet, Wessel Ebersohn est, à l'instar de Yasmina Khadra, Richard Price, ou plus récemment Marin Ledun, un écrivain engagé, de critique sociale. Dans La nuit est leur royaume, il s'agit moins pour cet auteur de retrouver le coupable d'un meurtre que de se livrer à un examen sans concession du Zimbabwe. Un pays gouverné depuis des décennies par Robert Mugabe, un dictateur de la pire espèce. D'un côté, le tyran et sa cour vivent dans l'opulence, bien à l'abri dans des palaces ultra-sécurisés, et de l'autre, le reste de la population meurt de faim. Wessel Ebersohn illustre parfaitement cette situation injuste dans ce roman, tout en nous offrant une intrigue captivante, pleine de suspense et de rebondissements. Sur la forme, On retrouve dans ce roman tout ce qui fait la force de cet auteur confirmé du polar sud-africain: un style limpide, posé, mature au service d'un récit parfaitement construit et maîtrisé de bout en bout.

Enfin, La nuit est leur royaume séduit par les personnalités fascinantes de ses deux protagonistes principaux, Abigail Bukula et Yudel Gordon. La gravité des sujets abordés dans ce livre est notamment tempérée par l'humour caustique du psychiatre. C'est appréciable. Au final, je vous recommande vivement cet excellent polar qui entremêle habilement le romanesque, au niveau de l'intrigue, et le réel, au niveau de la description du Zimbabwe. Je terminerai cette critique par cette phrase tirée de ce polar qui respire l'Afrique: "Pour Abigail, c'était une formidable démonstration de la résilience africaine. L'économie du pays avait été anéantie, réduite au pire des cauchemars, mais les habitants de ce bidonville ne baissaient pas les bras."
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Jeté l'éponge à la page 157. Petit roman policier de peu d'intérêt. Une intrigue boiteuse et une écriture basique, niveau master 1 de lettres.
L'héroïne est Abigail Bukula, super flic d'une super brigade d'Afrique du Sud.
Le parti de l'auteur d'en faire une sorte de super woman plombe le récit plutôt que de le servir.
Et il ne nous épargne pas l'eau de rose. Il y a les interrogations récurrentes de l'héroïne quant aux infidélités de son mari avec sa très jeune et très belle secrétaire. Et son envie de fondre devant le beau patron des services secret du Zimbabwe. Ayant arrêté le livre en cours, je ne saurai pas qui couche. Tenez moi informé ...
Seul intérêt du livre : nous éclairer sur les 37 années du règne despotique du président Mugabe et la misère dans laquelle il a plongé son pays.
A lire à tête reposée (sur le livre) à la plage. Ou un jour de profond ennui.
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Je découvre cet auteur. J'ai aimé l'atmosphère du roman et les idées qu'il véhicule. Les situations et les personnages m'ont semblé peu crédibles... Agréable à lire dans l'ensemble.
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