Des éclairs

Au risque de rompre l'unanimisme enthousiaste qui a entouré la sortie du dernier opus de Jean Echenoz, j'avoue ma déception.
J'adore Echenoz. J'ai tout lu de lui. C'est prétentieux ; mais c'est vrai ! Ca l'est d'autant qu'il excelle dans le style bref qui fait la marque des Éditions de Minuit et que j'adore. Une prose ciselée. Un humour froid et doux.
Mais depuis trois livres j'ai un problème avec Echenoz.
Certes son style inimitable est toujours là.
Mais ses trois biographies romancées (le pianiste Ravel, le coureur Zatopek et le scientifique Tesla) m'ont fait bailler d'ennui.
C'est aussi simple que ça : rien dans la vie de ces trois génies incompris ne m'a intéressé.

Jean Échenoz clôt une suite de trois vies, après Ravel et Courir (vie d'Émil Zatopek), par "Des éclairs" basé très librement sur la vie de l'ingénieur, savant et inventeur prolifique Nikola Tesla.
Il fait le choix de changer le prénom de celui-ci en Gregor et adopte une écriture très détachée (j'ai eu par moments l'impression qu'il s'était ennuyé en l'écrivant) sans scrupules biographiques pour narrer les divers épisodes de cette existence.
Cela en fait un livre déroutant où le lecteur ne sait jamais si ce qu'il lit est un fait ou imaginaire.
Je n'ai jamais réussi à avoir la moindre empathie pour Gregor/Nikola, ni à trouver un intérêt quelconque à ses "aventures".
Un livre raté? En tout cas il m'est apparu comme tel.