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sur 399 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gregor, dont la naissance fut illuminée par un éclair un soir de tempête, est un passionné d'électricité. On lui doit, entre autres, l'invention du courant alternatif. Engagé par Thomas Edison, il le quitte à cause d'une promesse non tenue.
Chez George Westinghouse, Gregor se lance dans une série de conférences sur ses inventions futuristes avec des démonstrations théâtrales et "connaît tout de suite un succès considérable". Il vit très vite au rythme de ses multiples découvertes et devient "en quelques mois le savant le plus célèbre du monde".
Gregor est parfaitement à l'aise avec la science, mais loin des réalités.Ayant toujours de nouvelles idées en tête, et il ne prend pas le temps de déposer ses brevets.
Par ailleurs, il a des troubles comportementaux qui l'éloignent de toute vie sociale. Seuls les pigeons qu'il soigne et guérit avec amour, se moque l'auteur, l'intéressent.
Jean Echenoz retrace dans son roman "Les éclairs"la vie de l'ingénieur Nikola Tesla, inventeur et ingénieur de génie dans le domaine de l'électricité.
Jean Echenoz le met en lumière avec virtuosité dans son livre éblouissant.
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Le récit d'une assomption et d'un envol fulgurant ainsi que d'un atterrissage pénible du pigeon effervescent de génie et d'inventivité. La radio tchécoslovaque et la voiture électrique dont le nom n'apparaitra pas ici rendent également hommage à cet homme excentrique et prophétique à souhait que Jean Echennoz évoque avec fougue et humour.
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Encore un Echenoz au style inimitable,sobre, sec, précis,adorant les détails, brillant dans les descriptions de personnages, pouvant se moquer d'eux affectueusement.
Ici le style est au service du célèbre Nikola Tesla , rebaptisé Gregor par l'auteur, inventeur américain du courant alternatif.
On assiste au fourmillement de ses idées,qui surgissent comme l'éclair, et aux inventions multiples qui en découlent. On apprend beaucoup de ce physicien surdoué,maladroit dans la vie et peu enclin à protéger ses découvertes scientifiques.On perçoit aussi à travers ces pages l'ambiance américaine de l' époque où foisonnent de grandes découvertes.

Après Ravel,bien agréable de côtoyer Tesla, nouveau personnage célèbre , dans ces jolies conditions!
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Ce roman inspiré de la vie de Nikola Tesla présente surtout l'intérêt de nous faire découvrir cet ingénieur génial. le récit est rapide, saccadé, certainement à l'image de la vie de Grégor (le nom du savant dans le roman) mais c'est un peu épuisant pour le lecteur... Il faut dire que Grégor met au point le courant alternatif, le moteur asynchrone, permet la distribution de l'électricité, invente la radio, le tube néon, imagine le sonar, réalise le premier robot télécommandé, ... Son génie est un peu l'opposé de celui d'Einstein. Si le célèbre Albert imagine dans ses équations ce que d'autres vérifieront après, Tesla crée à partir de ses machines sans forcément maîtriser totalement les principes physiques qu'il utilise ... ce qui aidera sans doute ses concurrents à lui voler la paternité de nombreuses inventions. le roman se lit vite mais s'il vous passionne et si vous avez un peu l'âme scientifique,prévoyez un peu de temps pour partir à la recherche d'éléments complémentaires sur les découvertes de Tesla.
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Ecouté en audio lu par Jean ECHENOZ lui-même, c'est fort beau. S'emparer ainsi de la vie d'un grand scientifique, Nikola Tesla, et le rendre proche de nous, si étonnant dans ses fragilités, ses fulgurances, quelle approche originale pour peindre ce portrait touchant! Et aussi cette révolte pour le pillage par tous les plus malins qui savent s'y prendre pour faire du profit, déposer des brevets. Les grandes avancées du confort de notre humanité doivent beaucoup à ce grand savant. Ce livre, discret à l'excès lui rend hommage finalement.
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Jean Echenoz retrace la vie à travers une fiction sans scrupules biographiques de Gregor qui n'est autre que l'ingénieur Nikola Tesla (1856-1943).

Né à l'époque de la lampe à huile, il devient en un éclair, une lumière de génie !

Enfant nerveux, ombrageux, méprisant, susceptible, Gregor est en un mot antipathique.

Il saute une classe sur deux et intègre très vite polytechnique. Gregor manifeste le don de se représenter intérieurement les choses comme si elles existaient avant même leur existence.

Il exerce par la suite diverse tâche comme d'ingénieur, expert, conseiller sans qu'aucune le satisfasse.

Gregor construit alors un moteur à induction et à courant alternatif de type nouveau.

Il part pour les E.U. avec une lettre de recommandation et travaille pour Thomas Edison – inventeur riche et puissant et déjà patron de la société Général Electric.

Gregor se lasse très vite du travail demandé et du courant continu 110 volts dont il croit profondément à ses propres travaux sur le courant alternatif.

Gregor quitte Edison et travaille pour Westinghouse qui sans le savoir mettra au point pour lui la chaise électrique.
Le courant ne passe plus entre eux (facile, mais c'est cadeau !) et décide de travailler seul. Par ses conférences, le bouche à oreille fonctionne, et on l'appelle très vite le magicien, le visionnaire, le prophète, le génie prodige de tous les temps – même Edison lui mettra des bâtons dans les roues et s'appropriera des idées non abouties.

Un livre bien construit qui nous apprend sur l'électricité et les nombreuses découvertes de Tesla.

A la question y a-t-il une liaison entre l'ingénieur et la marque automobile ?

La réponse est oui. En 1960, son nom a été donné au tesla (T) l'unité internationale d'induction magnétique.
En 2003, le constructeur automobile Tesla Inc. est créé et lui fait référence.

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Des Éclairs (2010) est le dernier volet du cycle romanesque de 3 vies : une biographie basée sur la vie de l'ingénieur serbo-croate Nikola Tesla et le troisième après Ravel (2006) et Courir (2008) (sur le coureur tchèque Emil Zátopek). Je n'ai pas lu ni le premier ni le deuxième mais le troisième m'a intéressé à cause du nom Tesla.

Mais attention, le lecteur est prévenu par le romancier, il s'agit d'une « fiction sans scrupules biographiques » ! Et pour commencer, Jean Echenoz l'a prénommé Gregor tout court à la place de Nikola Tesla.

Nikola Tesla est né au sein de l'empire austro-hongrois, en terre croate bien que de famille serbe en 1856 et il est mort en 1943 à New York. Il a été très tôt brillant et a initié des études d'ingénieur, jamais achevées pour des raisons d'argent. Il n'empêche qu'il a été très tôt repéré et a pu partir aux USA directement dans le laboratoire de Thomas A Edison, patron de la General Electric qui l'a mal utilisé. Ensuite, il a atterri chez Georges Westinghouse, patron de la Western Union, éternel rival d'Edison et richissime homme d'affaires qui va le prendre sous son aile pour aussi l'exploiter et, notamment devenir encore plus riche grâce aux retombées de l'application du courant alternatif développé par Tesla. Les épisodes où Edison essaie de se venger de Tesla sont d'un comique supérieur notamment la supposée invention de la chaise électrique par un coup de marketing publicitaire absolument génial.

Mais ce Tesla était un homme hors du commun, au physique comme au mental. Au plan physique, il mesurait 2 mètres et il était très bel homme. Au mental, c'était une intelligence supérieure, polyglotte, ayant le don de l'éloquence voire du baratin, inventeur-né mais un peu fou en plus d'antipathique, maniaque, mauvais caractère, asexué et dépensier. Aujourd'hui on le qualifierait de sociopathe (mais c'est le sort inéluctable de tout vrai génie, non?).

Il fût un inventeur incroyable, un concepteur du courant alternatif, un précurseur du tout électrique mais un piètre homme d'affaires. Il a déposé quelques 300 brevets, mais mal défendus et il se les a fait voler. On l'a traité de génie mais aussi d'imposteur car il excellait à parader et montait des numéros pour l'épate, dignes d'un cirque et loin de la science pure.

Il était bourré de manies et de phobies comme l'aversion aux microbes. Mais il était fasciné par les oiseaux et notamment par les pigeons qu'il nourrissait, chérissait, soignait.

Le livre fourmille d'anecdotes, de nature scientifique ou tout à fait pédestres. Celle qui m'a fait le plus fait rire mais en même temps presque pleurer de compassion, c'était lorsqu'il tombe amoureux d'une pigeonne, assez racée mais pigeonne quand même. Cela jouxte le pathétique.

C'est un petit livre (175 p.) qui se lit très bien mais qui ne va pas en profondeur du personnage singulier que fut cet homme. En revanche c'est d'une grande drôlerie voire d'une cruauté certaine par moments. Un petit bijou.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Écouté en livre audio.

Du pur Echenoz dans le style et dans le récit. L'itinéraire de vie hors norme de l'inventeur Tesla (oui oui) racontée avec détails emphasant le côté original pour pas dire excentrique du personnage.
Pour qui adore le style echenozien il ne sera pas déçu

La voix de l'auteur, tout comme pour ses autres livres audio, colle bien au texte, synthèse parfaite du papier, du texte et de la voix.
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Un titre bien choisi qui correspond bien au style de l'écrivain, et comment rendre sympathique un personnage qui ne le cherchait pas et qui n'a cessé d'osciller entre obscurités et fulgurances. Eh bien grâce au style, Madame, Monsieur, le style incomparable de Jean Echenoz, prenant ses distance avec l'histoire tout en y collant à sa manière, à la fois complice avec son personnage mais aussi avec son lecteur, semant quelques énumérations bien choisies, utilisant avec jubilation le "on" comme sujet de ses sentences ironiques ou mordantes, enfin jonglant avec son sujet au point qu'on meurt d'envie d'en savoir plus. Pour un peu, Nikola Tesla serait bien capable de revenir d'outre-monde pour lui serrer la main, le bougre !
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Mais qu'est-ce qui m'a pris d'entreprendre la lecture de la biographie d'un bonhomme dont je n'ai jamais entendu parler, de surcroît un scientifique, connaissance divinement absconse et extra-terrestre pour moi ? Toujours est-il que j'ai sauté le pas, sans vraiment rien attendre du récit. Comme par désoeuvrement. Et c'est souvent précisément dans de telles situations que tout se crée, que les rencontres ont lieu, que la magie opère. le « biographé » se prénomme Gregor dans le bouquin, et ne possède pas de nom de famille. En fait, dans la vraie vie, il s'agit de Nikola TESLA (1856-1943), scientifique azimuté obsédé par les multiples de 3, par ailleurs torturé par des troubles obsessionnels compulsifs, et né en ancienne Autriche (aujourd'hui Croatie). Ce type a tout du génie en matière de découvertes électriques ou téléphoniques (entre autres). Il invente, toujours, sans interruption, et dès qu'il est sûr d'avoir créé, il passe à autre chose, ce qui l'intéresse est la création, pas la gloriole ni même le fait de profiter de ses découvertes. Il aime les projets, pas le fait de les développer. Tiens, au hasard, c'est lui qui découvre le courant alternatif alors que Thomas EDISON s'était arrêté au courant continu qui somme toute posait problème, n'allant pas assez loin. L'ennui majeur est qu'il ne va pas aller jusqu'à breveter ses découvertes. Certaines vont donc être volées, pillées (puis brevetées bien entendu, la dure loi du marché), d'autres rachetées pour une somme modique, parfois 50 ans après leur embryon de création par TESLA. L'homme n'a pas une vie reposante, il est même régulièrement épinglé par sa « famille » : Thomas EDISON, avec qui il a pourtant commencé à travailler une fois venu s'installer aux U.S.A., lui jalouse ses inventions, et torture des animaux en public, leur infligeant des chocs électriques, en les tuant de la sorte, pour prouver la dangerosité des trouvailles du père Nikola envers les êtres vivants et qu'il faut de fait boycotter le sieur TESLA. Ce même EDISON va pourtant s'accaparer par la suite nombre de recherches du même TESLA pour devenir riche et célèbre. EDISON doit énormément à TESLA, le créateur de l'ombre. Il a pourtant tout tenter pour le faire choir, avec d'ailleurs un certain succès. le laboratoire de TESLA prend feu sans l'on connaisse véritablement la cause, nombreuses de ses formules sont perdues. MARCONI va inventer la radio… sur les idées de TESLA, et après avoir eu vent d'un brevet inachevé (un traître se cache parmi nous…). TESLA va en outre être l'auteur d'une sorte de tour de Babel inachevée. En plus de ce que l'on vient de voir, il va inventer le radar, le missile, lui pourtant peu belliqueux. Certes, il est acariâtre, décalé, antipathique, susceptible, un brin misanthrope, éternel insatisfait, peu enclin à apprécier l'humanité, à part une certaine Éthel, muse tombée du ciel, qui n'est pourtant pas sa femme. Derrière les traits de caractère peu reluisants du gus, ÉCHENOZ semble néanmoins éprouver une réelle tendresse pour lui. Peut-être parce que plus TESLA avance dans la vie plus il devient bizarre : il ne se nourrit plus que de pigeons avant de se découvrir une nouvelle vocation, celle de les soigner puis de les sustenter. Il est fréquemment entouré de ces volatiles chieurs et transporteurs de saloperies en tout genre. Éthel ne peut que constater « les progrès de son déclin ». Troisième volet biographique (quoique totalement indépendant des deux autres) après deux biographies respectivement consacrées à Maurice RAVEL et au sportif Emil ZATOPEK, ce récit est alerte et se lit comme un roman énergique avec réjouissance malgré les - ou grâce aux - déboires du « héros ». ÉCHENOZ semble s'amuser et fait partager son enthousiasme à son lectorat qui le remercie entre deux gondolades, car ÉCHENOZ use de sa causticité, pour ne pas dire de son cynisme bienveillant, pour rendre une forme spéciale à son contenu, sans oublier les éternels petits instants jubilatoires qui font d'ÉCHENOZ un auteur à part. Décalé. Un peu comme un certain TESLA, le sourire en plus.
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