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sur 727 notes
Du grand Umberto Eco !

L'histoire du 19eme siècle racontée de manière très érudite à travers les yeux de Simonini, un pseudo-espion schizophrène haïssant son prochain, surtout s'il est juif ou maçon, mais pas seulement. Une particularité cruciale: à l'exception de ce triste personnage, tout les autres personnages et les faits rapportés sont historiques !

C'est ainsi que l'on assiste à la naissance de l'antisémitisme moderne avec la genèse du Protocole des Sages de Sion, suit l'affaire Dreyfus et plonge dans les méandres d'une société européenne malade avec force sociétés secrètes en tout genres et des espions et conspirateurs à la solde du plus gros portefeuille.

Le style et la structure du roman est à l'image de ce siècle, confus et peut rebuter (visiblement plus d'un). N'étant pas un historien avide de détails, j'ai fait le choix de ne pas m'arrêter là dessus et de me laisser porter par les grandes lignes de l'intrigue, pour laquelle la synthèse chronologique fournie à la fin du livre est fort utile, sans m'inquiéter de ne pas saisir toutes les subtilités des changements de perspective narrative et de police censés nous aider à cela.

Outre l'intérêt historique, et à condition d'arriver à passer outre la complexité de la structure et du style, on se laissera happer par un roman à suspense mené d'une main de maître.

J'ai constaté avec surprise la critique formulée par certains selon laquelle cette oeuvre pourrait être vue comme faisant l'apologie nomment de l'antisémitisme. Cela n'a aucun fondement à mon sens et ne m'a jamais traversé l'esprit, tellement le talent d'Umberto Eco amène naturellement le lecteur à se moquer des non-sens enfilés par le héros, le genre de héros que l'on adore haïr tellement sa bêtise et son opportunisme sautent aux yeux.
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Je crois que les review critiques sont les plus difficiles à écrire. J'aimerais bien mettre des bonnes notes à tout le monde et d'autant plus à ce cher Umberto qui n'a pas besoin de moi pour obtenir la reconnaissance qu'il mérite mais il faut le reconnaître, je suis passée à côté de ce livre. Totalement. La faute à mes attentes qui étaient bien loin de ce que j'ai découvert. Ca vient peut-être de moi alors? J'en étais restée au Nom de la rose et au Pendule de Foucault, je m'attendait donc à quelque chose de mystique alors que le Cimetière de Prague reste au fond plus historique et politique qu'autre chose.

Pour en revenir au départ, on suit l'histoire de Simon Simonini, qui essaie de reconstituer son histoire après s'être réveillé un matin, sans plus aucun souvenir de qui il était. Nous sommes au XIXe siècle et l'histoire va nous plonger au coeur des bouleversements politiques de cette époque. Car Simonini n'est pas un anonyme lambda et on est sur le point de le comprendre et de plonger en plein coeur de complots mêlant politique, espionnage et ésotérisme. La franc-maçonnerie, le judaïsme, les relations françaises avec la Russie et l'Allemagne, les affrontements en Italie, le champ est vaste.
Sur la forme c'est magistralement mené, il n'est plus besoin de discourir sur le style d'Umberto Eco qui a largement fait ses preuves depuis le temps. C'est richement documenté, ça foisonne d'informations et d'idées. Bien écrit et d'un ton plutôt soutenu. Mais c'est un peu là où le bas blesse, énormément d'informations, de lieux et de personnage à retenir, ce qui peut donner une bizarre impression de fouillis. Ou en tout cas quelques difficultés de compréhension, en partie également du au format « journal » qui peut mélanger les évènements.
Je n'ai malheureusement pas accroché à l'histoire car je m'attendait à autre chose et il m'a bien fallut plus de trois cent pages pour être véritablement intéressée par les aventures du personnage. Peut-être que les choses auraient été différentes si j'avais su ce sur quoi je mettais la main? En attendant ma lecture a été longue et fastidieuse et j'ai mis une éternité à atteindre la dernière page. Ca n'est pas de gaieté de coeur que je l'admet, mais les choses sont ainsi.

Peut-être ce livre plaira-t-il aux passionnés d'histoire et de politique? En attendant, mieux vaut peut-être vous faire votre propre avis? Eco reste une sommité en son domaine et un auteur érudit dont on apprend beaucoup.
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Pour son sixième roman, Umberto Eco, nous entraîne dans l'antijudaïsme et l'anti-maçonnisme forcenés du 19ème siècle.

Pour se faire, il invente un personnage double, formé d'un faussaire et espion italien exilé à Paris et d'un prêtre peu recommandable. A force de jouer un double jeu, Simonini ne sait même plus qui il est lui-même et entreprend la tenue d'un journal pour essayer de s'y retrouver. Mais la tâche n'est pas simple, car le fameux prêtre y fait des incursions et vient y ajouter les péripéties que Simonini aurait préféré oublier.

Au travers de ce roman, dense et complexe, l'auteur dresse un portrait de l'Europe où l'antijudaïsme annonce et prépare l'antisémitisme qui sévira de la manière que l'on sait au siècle suivant.

Seul Eco pouvait avoir l'audace de personnifier l'auteur du "Protocole des Sages de Sion" et des "preuves" qui suffirent à condamner le capitaine Dreyfus.

Un roman qui vous amène à réviser vos connaissances sur cette fin du 19ème siècle et que je reprendrai sûrement dans quelques temps.

Lien : http://meslecturesintantanee..
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Voyage initiatique dans les bas-fonds du dix-neuvième siècle, épopée faussaire et schizophrène, ce roman dont presque tous les personnages ont vraiment existé, trouble le lecteur. Qui nous raconte tout cela? le personnage de Simonini, louche gastronome, espion raté, inventeur de réalités de substitution, est-il aussi l'abbé Dalla Picolla? L'a-t-il tué? Qui dit vrai? Qui ment? Tout semble perdre pied. Simonini invente des documents pour prouver le complot juif, il crée les Protocoles des Sages de Sion et le bordereau de l'affaire Dreyfus, il s'entoure de poseurs de bombes, de Francs-Maçons et de femmes hystériques, participe à l'indépendance de l'Italie et à des messes noires. Croit-il en ce qu'il fait et en ce qu'il voit? Il sait qu'il invente tout mais il y croit quand même. Il crée de toutes pièces les preuves de son antisémitisme et il pense ainsi rendre service à l'humanité. Ce qui trouble vraiment dans ce roman, c'est que, contrairement à ses personnages, l'auteur n'invente presque rien, que ce monde haineux, pouilleux, dégueulasse semble avoir réellement existé et avoir été la fange dans laquelle a pu poussé cette solution finale que le livre ne fait qu'évoquer mais qui n'est autre que le fruit pourri d'une gigantesque supercherie. La suite du Cimetière de Prague est trop connue pour que ce roman ne donne pas froid dans le dos.
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Au menu aujourd'hui : "Le Cimetière de Prague", une lecture mitigée...

Sans avoir pris le soin de lire la 4è de couverture ni quelques petites critiques babelio, j'ai enfourné le roman dans mon sac, en guise d'accompagnement pour mon voyage ... à Prague (j'adore découvrir un lieu à travers la littérature en plus de mes balades touristiques, ça donne de la profondeur à mon voyage). Petite déception finalement de passer, dans ce roman, de l'Italie à la France, avec un petit détour par l'Allemagne sans passage à Prague. Mais au regard du titre à la fin de la lecture, on comprend tout à fait l'emploi de ce titre, bien trouvé je trouve.

Lecture mitigée. En effet je ne peux pas dire que j'ai détesté. J'ai adoré me plonger dans ce Paris du 19è siècle où fourmille théorie du complot, palladisme, antijudaïsme, hystérie, faussaires et j'en passe. J'ai senti toute l'érudition d'Umberto Eco sur ces sujets. de ce fait, ce 19è siècle dans lequel son roman prend contexte, a de la profondeur, il a même un intérêt, celui de nous donner à voir la réalité de cette fange à ce siècle. Umberto Eco nous dit lui-même à la fin que la grande majorité de ses personnages ont vraiment existé et que c'était leurs vraies idées. Bon, j'ai été écoeurée de ces discours, mais loin de moi l'idée qu'Umberto Eco veuille nous endoctriner ou autre. Je pense qu'il cherchait à nous mener vers la construction de ce texte des « Protocoles des sages de Sion », nous montrer comment ces idées se sont ancrées dans nos sociétés…

Lecture mitigée, car je ne peux pas dire que j'ai totalement aimé. Je vous dirais même, j'ai ENFIN fini ma lecture. J'ai trouvé qu'il y avait des longueurs, parfois je décrochais totalement, mon esprit vagabondait et là, il fallait reprendre pour comprendre. On lâche un tant soi peu, qu'on ne comprend absolument plus rien par la suite. Il y a parfois des longueurs complètement inutiles (à mon avis, on est d'accord, je ne me prétend pas grand critique littéraire ou quoi ce soit, surtout face à Eco qui est quand même un auteur de taille !), à l'exemple des descriptions de repas qui prennent plus d'une page ! L'intrigue est dense, labyrinthique, parfois terriblement passionnante, et puis retour à des élucubrations de notre personnage principal pour lequel je n'ai absolument pas réussi à trouver de la sympathie. Par contre j'ai beaucoup aimé son côté schizophrénique.

Bon voilà, je ne sais pas trop quoi conseiller à la suite de ce roman étant donné que je ne sais pas trop quoi en penser ni trop comment en parler… Cela étant mon premier roman d'Umberto Eco, mon baptême m'a un peu refroidi. Certains de mes proches m'ont conseillé de lire d'autres de ces romans que celui ci n'était pas le plus réussi... Parmi ces conseils, j'ai peu voir « Baudolino ». Et vous que me conseillerez vous ?
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Un roman particulier, qu'il faut prendre au 3ème degré, même si on parle là quand même de la mise en place de l'antisémitisme généralisé, mais qui est tragiquement à friser le ridicule tant les situations sont parfois grotesques ou pathétiques. Ce personnage, apparemment le seul fictif de la bande, est si ridicule qu'on se demande bien comment il a fait pour avoir autant d'influence sur L Histoire mais c'est un fait aujourd'hui, les Protocoles sont malgré leur invention une référence dans les milieux racistes et antisémites...
Au-delà du personnage détestable de Simonini, Umberto Eco nous fait traverser ce XIXème siècle chaotique et versatile et on navigue donc parmi les guerres Garibaldiennes, celles de Napoléon Bonaparte (3ème du nom), la Commune et l'Affaire Dreyfus, pic de la mouvance antisémite de l'époque, aujourd'hui encore véritable plaie de l'Histoire Française...
Notre "héros" joue le rôle de trublion dans les affaires d'État et religieuses, en trimballant sa haine des Juifs et en favorisant les fameuses fake news dont on se gave aujourd'hui.
Bref, du Cimetière de Prague il n'est question qu'un temps pour cette réunion de méchants pourfendeurs du Monde que sont les Juifs mais un roman assurément fort de son érudition, mais de la part de Umberto Eco, est-ce si étonnant?
Pour qui veut lire, avec recul évidemment, une histoire énorme, et c'est là toute la force de la littérature, voire le danger parfois, ce roman est pour vous!
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Une fois commencé, je n'ai pu lâcher ce roman (comme beaucoup de livres d'Umberto Eco).
On y retrouve les thèmes chers à l'auteur déjà développés notamment dans le Pendule de Foucault (théorie du complot, paranoïa, mensonge généralisé, fabrication de faux, franc-maçonnerie...) abordés ici de manière plus accessible qu'à l'accoutumée. le plaisir purement romanesque est au centre de l'oeuvre et l'érudition de l'auteur sert parfaitement le propos sans tomber dans la surenchère ou la lourdeur "encyclopédique".
Tout y est : le fond (l'intrigue, le cadre historique, l'incroyable galerie de personnages, la tension constante...) et, surtout, la forme (un vrai labyrinthe où plusieurs voix se mêlent, se démêlent, s'emmêlent, pour finalement former un ensemble solide, cohérent).
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Les Auvergnats ? D'une cupidité légendaire. Les Italiens ? Peu sûrs, menteurs, vils, traîtres. Les Espagnols ? Vaniteux. Les Croates ? Ignorants. Les Maltais ? Ingrats. Les Gitans ? Insolents. Les Anglais ? Sales comme chacun sait. Les Prussiens ? Impérieux, évidemment. Les Français ? Méchants, paresseux, arnaqueurs, orgueilleux, jaloux et persuadés que le monde entier parle français. Quant aux Allemands, ils sont proprement à chier étant entendu que, produisant le double de matières fécales que les autres, ils leur sont inférieurs physiologiquement puisque leur activité intestinale s'exerce aux dépens de leur activité cérébrale. Alors les Juifs, vous pensez !
Alors oui, le livre commence sur cet air là, assez léger et amusant, on ne sait pas où va nous mener cette lecture et on est titillé… Mais tout de suite après, le ton change et je dois avouer que j'ai très vite décroché et survolé des paquets de page en diagonale… On se perd dans l'intrigue et la construction alambiquée du roman, on se lasse des longs passages érudits et touffus, on se mélange les pinceaux et c'est vraiment dommage. Dommage parce que le sujet est intéressant, j'aime bien l'idée des journaux intimes complémentaires et le climat très bien rendu du XIXème siècle, mais voilà, je dois l'admettre, je n'ai vraiment pas aimé cette lecture…
Je me faisais un telle joie de lire un roman d'Umberto Eco, quelle déception !
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Simonini est tout simplement un personnage sans morale et même sans humanité. Il déteste toute sorte de gens et son seul plaisir humain est la nourriture. Toutes ses actions ont pour but de lui rapporter de l'argent ou de faire du mal aux personnes qu'il a décidé de haïr. le mensonge et la traitrise sont ses passe-temps favoris.
Sur la forme, ça fait du bien de lire l'écriture exigeante de Mr Eco. Cependant la superposition des multiples péripéties du personnage principal rend l'histoire un peu lourde et donc le livre un peu long. le fait que les évènements du livre soient réels permet de s'accrocher à l'histoire mais j'avais quand même hâte que ça termine.

L'absence totale de moralité me permettra tout de même de ne pas oublier ce roman.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Pour bien aborder cet ouvrage, il faut commencer par lire le dernier chapitre intitulé « inutiles précisions érudites ». Il est destiné au « lecteur excessivement intraitable, ou à la peu foudroyante comprenette » (sic), afin de l'aider à entrevoir la réelle portée de l'ouvrage au terme duquel il est parvenu, sans doute à grand peine.
Précaution oratoire destinée à l'esprit terre-à-terre qui se serait perdu dans les méandres des divagations scripturales du Maître. C'est la rançon de la notoriété que pouvoir afficher un tel mépris pour son lecteur.
D'un orateur on dirait qu'il s'écoute parler. D'un écrivain on pourra dire qu'il aime à se lire. Certes Umberto Eco peut se le permettre, mais à trop s'admirer on finit par perdre le fil de sa propre pensée, et son auditoire en corollaire. Sauf s'il s'agit là d'un écrémage naturel destiné à ne retenir que l'élite autour de soi.
A l'instar du peintre que la célébrité autorise à quitter le figuratif pour verser dans l'abstrait, Umberto Eco s'est livré à cette élévation propre à plonger son lecteur dans l'ennui. Cerise sur le gâteau, le héros est victime d'un dédoublement de la personnalité. Au désordre du scenario se superposent de belles plages de névrose. Il y a de quoi dérouter les plus fervents adeptes de puzzle littéraire.
Le résultat global est une juxtaposition de bons mots qui jalonnent la démarche erratique d'un personnage ballotté dans l'aversion de l'anti sémitisme. Théorie nauséabonde qu'il dépeindra si bien au point de faire perdre au lecteur la réalité de son intention qui est de la dénoncer.
Je conseille donc au vulgaire qui serait tenté par la notoriété de l'auteur sur l'étal du libraire, de lire ledit chapitre avant l'acquisition. Il comprendra alors cet ouvrage n'a rien à faire dans sa pauvre bibliothèque.
Il y a quand même quelques citations à extirper du magma incohérent (pour le vulgaire) qui nous font percevoir que la notoriété n'est pas volée.
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