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Myriem Bouzaher (Traducteur)
EAN : 9782253108580
439 pages
Le Livre de Poche (09/03/2005)
3.39/5   31 notes
Résumé :
Nerval, Joyce, Borges, Wilde, Leopardi, Flaubert,
Proust, Manzoni et les autres... Quand Eco fait sa littérature, quand il nous livre ses émois d'adolescent, ses
curiosités de sémioticien, ses angoisses d'écrivain face à
l'influence des maîtres, ses admirations d'aficionado - bref, son panorama littéraire -, on jubile devant tant
d'intelligence du texte et d'amour des mots. Et quand, au dernier chapitre, il nous raconte ses premières arme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Cet ouvrage se compose d'essais, pour la plupart des textes de conférences et d'interventions à des congrès. Contrairement à ce que le titre indique, il me semble que le sujet est plutôt l'analyse (sémiotique) et la critique littéraire, dans la multiplicité des ses occurrences et perspectives possibles. Contrairement à ce que la quatrième de couverture souligne, les essais consacrés à un auteur ou à une oeuvre, "Quand Eco fait sa littérature", ne sont pas les plus nombreux ni les plus significatifs, car l'auteur ou l'oeuvre en question servent plutôt comme prétexte pour un type d'analyse ; il n'y a que dans le dernier chapitre que l'auteur parle de sa propre écriture fictionnelle.
Les essais sont par contre très pointus, parfois assez difficiles d'accès, et ils présentent toujours la même érudition joyeusement partagée (le gai savoir) et la même surabondance de références variées et surprenantes. Certaines idées-clefs connues de l'auteur reviennent, en particulier l'intertextualité, l'intentionnalité du texte qui conditionne les limites de l'interprétation.

Table:
- Sur quelques fonctions de la littérature ;
- Lecture du Paradis - [Dante et l'importance de la structure théologique de la Divine Comédie]
- Sur le style du Manifeste - [Marx, les Catilinaires et le discours shakespearien de Marc Antoine]
- Les brumes de Valois - [effet de confusion entre fabula et intrigue dans Sylvie de Nerval]
- Wilde. Paradoxe et aphorisme - [pour une définition contrastive des deux]
- A portrait of the artist as a bachelor - [sur ce que Joyce doit aux traditions médiévales irlandaises]
- Entre la Mancha et Babel - [sur l'intertextualité et Borges]
- Borges et mon angoisse de l'influence - [sur différents types d'influence - assez complémentaire avec le précédent]
- Sur Camporesi : sang, corps, vie
- Sur le symbole - [contre la paranoïa symbolique]
- Sur le style - [en fait sur deux conceptions de l'esthétique et une conclusion surprenante sur le premier sémioticien du texte : Pseudo-Longin, IIIe s. ap. J.-Ch.]
- Les sémaphores sous la pluie - [sur la représentation verbale de l'espace ou hypotypose]
- Les souillures de la forme - [ou de la grâce de certaines chevilles et autres formes disgracieuses...]
- Ironie intertextuelle et niveaux de lecture - [citation intertextuelle, double coding et conditions de l'ironie]
- La Poétique et nous - [esthétique et analyse néo-aristotéliciennes vs. romantisme post-hégélien]
- le mythe américain de trois générations antiaméricaines [mythe américain et réception de la littérature USA en Italie 1930-1977]
- La force du faux - [le contraire du vrai comme force de l'Histoire - intellectuelle et politique]
- Comment j'écris.
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Le récent décès d'Umberto Eco m'a incité à emprunter un de ses essais, intitulé "De la littérature". L'auteur est bien placé pour en parler, lui qui a non seulement publié des romans d'importance majeure, mais aussi réfléchi plus que tout autre à l'écriture en général. Eco est un érudit et son intelligence est subtile. le livre dont il est question est, en réalité, un recueil de leçons et conférences que l'écrivain a données en diverses circonstances. Chacune a un sujet particulier: il peut s'agir de l'étude critique d'un ou plusieurs auteurs célèbres, ou de thèmes récurrents dans la littérature, ou encore du travail d'Eco lui-même. Toutes ces réflexions très intelligentes ne sont pas toujours aisées à comprendre, loin de là. Elles peuvent même décourager le lecteur. Mais, même si on en saisissait seulement la moitié, ce ne serait pas si mal…
Pour ma part, j'ai été très intéressé par les chapitres consacrés à des auteurs pour lesquels j'ai une prédilection particulière. Par exemple, le livre évoque l'oeuvre de J.-L. Borges (dont l'auteur est un grand admirateur) dans deux textes d'une grande profondeur. Par ailleurs, le hasard a fait que j'aie récemment lu "Sylvie" de G. de Nerval, un texte complexe et subtil qui est étudié en détails et avec finesse par Eco. Mais le plus intéressant dans le recueil, c'est le chapitre intitulé "Comment j'écris". L'écrivain nous explique avec précision comment il a conçu ses propres romans, comment il les a mûris et préparés (très longuement), comment il en a fixé le ton et le rythme: c'est passionnant. Il nous permet de mieux appréhender le résultat final de son immense labeur: ses romans achevés, tel que nous lecteurs les découvrons. Toutefois, je dois avouer que ces considérations ne m'ont pas donné une forte envie de relire certains grands livres que je n'avais pas spécialement aimés, notamment "Le pendule de Foucault" et "L'île du jour d'avant": on n'a pas forcément un coup de coeur pour un roman érudit et intelligemment conçu...
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Ces dix-huit essais d'Eco souvent issus de conférences ,portent sur la littérature : sur certains auteurs (Dante,Nerval,Wilde,Borges, etc ) mais aussi sur des problèmes de l'écriture (l'influence d'un auteur sur un autre, l'usage du faux, les symboles ) ,politiques (le mythe américain des anti américains..). Comme toujours chez cet auteur c'est d'une grande richesse culturelle, profond dans la réflexion , pas toujours facile dans la forme . La dernière partie portant sur sa propre oeuvre est passionnante.
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Sont regroupés ici un certain nombre de conférences et d'articles rédigés par Eco sur des sujets traitant de littérature en général. Ce sont des réflexions à la fois personnelles et instructives, toujours appuyées sur des arguments et des exemples largement développés. Il parle parfois d'une oeuvre complète et parfois d'extraits qu'ils comparent avec d'autres.
La dernière partie est consacrée à son écriture, surtout celle de ses romans, dont il explique la genèse, la conception, la documentation. On sent l'homme passionné. Il n'écrit pas pour la gloire mais pour le geste, pour tout ce qu'il met dans ses mots. Il y a une véritable réflexion sur l'acte d'écriture mais aussi de lecture. Car avant d'être auteur, Eco est un fervent lecteur. Il a cherché à comprendre ce qui a été écrit avant lui et il s'en inspire beaucoup. L'intertextualité est désignée comme importante dans les textes.
Eco s'adresse aux lecteurs avec naturel et sincérité. Les premiers chapitres sont assez drôles. Toutes les conférences sont relativement courtes et permettent de suivre le fil facilement malgré certaines notions un peu ardues. Il n'y a pas de délayage, chaque phrase est pesée et contribue à la réflexion. Eco porte un regard critique sur ce qui a été fait, tout en gardant une grande humilité.
Lien : http://voulezvoustourner.blo..
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Le pot pourri fait partie aussi de la littérature... Un recueil agréable et fin dont le lecteur régulier d'Eco aura déjà eu écho...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il existe une dangereuse hérésie critique, typique de notre époque, selon laquelle on peut faire ce que l'on veut d'une oeuvre littéraire, et y lire tout ce que nos impulsions les plus incontrôlables nous suggèrent. Ce n'est pas vrai. Les oeuvres littéraires nous invitent à la liberté de l'interprétation, parce qu'elles nous proposent un discours à niveaux de lecture multiples et nous placent face à l'ambiguïté et du langage et de la vie. Mais pour avancer dans ce jeu, où chaque génération lit les oeuvres littéraires de façon différente, il faut être mû par un profond respect envers ce que j'ai appelé ailleurs l'intention du texte.
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Si, dans un roman, je devais écrire « pendant que le train était arrivé en gare de Modène, il descendit rapidement et acheta un journal », je n’y arriverais pas si je n’étais pas allé à Modène pour vérifier si le train s’y arrête assez longtemps. (…) Cela concerne peu le développement de l’histoire mais, si je ne le faisais pas, je ne pourrais pas raconter.
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La tristesse commence quand le roman est fini.
C'est la seule raison qui vous ferait désirer en écrire aussitôt un autre. Mais s'il n'est pas là, à vous attendre, inutile de hâter le temps.
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Le premier devoir de l’homme de culture est celui de se tenir en alerte pour réécrire chaque jour l’encyclopédie.
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La seule chose qu'on écrit pour soi, c'est la liste des courses.
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