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H.G. Wells (Antécédent bibliographique)Éric Bufkens (Traducteur)
EAN : 9782952316989
66 pages
Kymera (01/03/2006)
3.5/5   5 notes
Résumé :
« Je voyais maintenant que c'étaient les créatures les moins terrestres qu'il soit possible de concevoir. Ils étaient formés d'un grand corps rond, ou plutôt d'une grande tête ronde d'environ quatre pieds de diamètre et pourvue d'une figure. Cette face n'avait pas de narines - à vrai dire les Martiens ne semblent pas avoir été doués d'un odorat - mais possédait deux grands yeux sombres, au-dessous desquels se trouvait immédiatement une sorte de bec cartilagineux. [.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome consiste en l'adaptation du roman d'Herbert George Wells : La guerre des mondes (1858), en 60 pages de bande dessinée. Il s'agit d'une histoire prépubliée initialement en 2006 écrite par Ian Edginton, dessinée, encrée et mise en couleurs par Matt Brooker, surnommé D'Israeli. Ce duo d'auteurs avait commencé par écrire une suite au roman de HG Wells : Scarlet Traces (2002). Ils ont ensuite écrit cette adaptation, puis encore d'autres suites, comme Scarlet Traces: The Great Game (2006).

À la fin du dix-neuvième siècle, se produit un phénomène céleste inexplicable : des sortes de jets de lumière partant de la surface de la planète Mars. Ce phénomène est observé par Ogilvy, un astronome de métier, à Woking dans le Surrey. Il propose à George, un de ses amis, présent dans son observatoire ce soir-là, de regarder dans le télescope pour observer par lui-même ce phénomène. Il s'agit de vaisseaux spatiaux en forme de cylindre, qui atterrissent dans la nuit, dont plusieurs en Angleterre. le lendemain, George prend son petit déjeuner avec son épouse Catherine, quand il est interpellé par son voisin Henderson qui l'informe qu'il y a un vaisseau qui a atterrit non loin de là. Il se rend sur place et voit par lui-même un énorme cylindre enfoncé dans le cratère créé lors de son atterrissage. Une foule de badauds s'est assemblée pour observer cet étrange assemblage métallique. George retrouve Ogilvy également présent. La foule voit des créatures répugnantes et très courtes sur patte en sortir. Une délégation descend pour établir un contact.

À peine arrivée à la hauteur des martiens, la petite troupe est incinérée par une arme se trouvant à l'intérieur du vaisseau des martiens. George réchappe miraculeusement de ce massacre et rentre chez lui. Après un brandy pour se calmer les nerfs, il décide d'emmener sa femme loin de Woking, chez son cousin à Leatherhead, pour la mettre en sûreté. Lui-même décide de revenir en arrière pour rendre le cheval et la carriole à leur propriétaire. Au niveau de Mayburry Hill, son cheval fait un écart soudain, effrayé par l'apparition d'un tripode métallique d'une vingtaine de mètres de hauteur. George est projeté dans le fossé et regarde avec horreur le tripode avancer. Il est tiré en arrière par un artilleur qui lui détaille la manière dont l'armée a été mise en déroute par ces tripodes.

Ian Edginton & D'Israeli réalisent une adaptation fidèle du roman de HG Wells. Ce roman est rentré dans l'histoire de la littérature, pour avoir été l'un des premiers à mettre en scène une invasion extraterrestre. Il a fait l'objet de nombreuses adaptations depuis sa sortie, en film par Steven Spielberg La guerre des mondes (2005). Il a aussi été une source d'inspiration pour différents comics comme la série Killraven (version Don McGregor & P. Craig Russell) ou Killraven (version Alan Davis) publié par Marvel, ou pour la deuxième histoire de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, intégrale 2 (2002/2003) d'Alan Moore & Kevin O'Neill. Il est donc vraisemblable que le lecteur soit familier de l'intrigue, mais n'ait pas forcément lu le roman originel. D'ailleurs les auteurs réalisent une adaptation assez fidèle qui n'apportera rien pour les lecteurs du roman.

En termes d'adaptation, les auteurs sont respectueux du roman original, mais ils réalisent une vraie bande dessinée qui ne se limite pas à reprendre quelques phrases du roman, à faire des coupes sombres quand ce n'est pas de l'action, et à accoler des illustrations sans âme. Il y a quelques cellules de texte de temps à autres, pour exposer des informations, avec une écriture un peu littéraire, mais sans que cela ne rende la lecture pénible, ou ne donne l'impression de repasser en mode livresque. le scénariste sait insuffler de la vie dans ses personnages, avec des dialogues qui sonnent juste. Il conserve le principe d'un récit raconté à la première personne, par le biais de George à qui il donne un prénom (il n'en a pas dans le roman). Il organise chaque séquence de manière à en faire une vraie bande dessinée, avec les dessins montrant ce que font les personnages, et les environnements dans lesquels ils évoluent. Il revient donc à D'Israeli de donner une forme aux descriptions du roman.

L'artiste doit donc donner sa vision de cette histoire. Il n'est pas le premier à le faire et il doit en plus respecter une forme de véracité historique dans sa reconstitution. Il réalise des dessins de type descriptif, avec des contours un peu simplifiés, éloignés d'une apparence photoréaliste. Il s'en suit des dessins faciles à lire, avec des traits de contour assez fins, et quelques aplats de noir utilisés avec parcimonie. Il réalise lui-même sa mise en couleurs et l'utilise pour apporter des informations visuelles venant compléter les traits encrés. Il y a bien sûr le niveau d'éclairement, avec des couleurs plus sombres pour les scènes nocturnes. Les couleurs rendent également compte du positionnement de la source lumineuse. Elles sont bien sûr utilisées d'une façon naturaliste pour indiquer les couleurs de chaque forme détourée. D'Israeli utilise aussi les couleurs pour ajouter des textures sur certaines formes, par exemples celle de chair brûlée sur le visage de George, ou encore la boue qui macule ses vêtements. Il joue à quelques reprises sur le contraste des couleurs, en particulier pour l'herbe rouge qui pousse aux alentours des sites d'atterrissage.

D'Israeli s'implique pour donner de la consistance à la reconstitution historique : les tenues vestimentaires d'époque (y compris les uniformes militaires et les armes), l'architecture des bâtiments, la décoration intérieure et l'ameublement. le lecteur apprécie aussi bien la robe de Catherine, que les accessoires de jardin laissés par un propriétaire ayant dû fuir. Il trouve le juste milieu pour évoquer les scènes de panique des foules, montrant un nombre de personnes important, mais pas trop pour rester cohérent avec la densité de population de l'époque. Il sait générer la tension nécessaire lors des séquences d'action. le lecteur s'interroge de savoir si George pourra échapper au tripode qu'il croise sur la route. Il retient son souffle lorsque des tentacules tâtonnent à l'aveugle pour trouver des cadavres dans les décombres où se terre George. Il sait montrer l'étonnement de George alors qu'il se retrouve sur un site d'atterrissage de martiens, et qu'il ne comprend pas pourquoi ils ne lui tirent pas dessus. En ce qui concerne les martiens, leurs vaisseaux, leurs armes, il s'en tient aux descriptions du roman, sans chercher à y ajouter du clinquant, sans chercher à en mettre plein la vue. Il donne une apparence un peu jouet aux tripodes, mais cohérente avec le reste des éléments graphiques du récit, et différente de ce qu'aurait pu en être une conception humaine.

Cette adaptation bénéficie donc du savoir-faire des 2 auteurs pour aboutir à une vraie bande dessinée agréable à lire, permettant de découvrir une version respectueuse de la version originale, pour ceux qui préfèrent découvrir le roman comme ça plutôt que de le lire. le lecteur découvre une invasion d'extraterrestres, assez éloignée des stéréotypes en vigueur dans les films d'action réalisés dans les décennies suivantes. Il a un aperçu trop bref de l'image de l'armée à l'époque. Par contre, il sourit devant la manière dont le récit tourne en dérision la foi du vicaire, incapable de s'adapter à la présence d'extraterrestres belliqueux. Pour dépasser le premier niveau de lecture d'une aventure avec une fin inattendue, il lui faut replacer le récit dans son contexte historique, et disposer de quelques éléments d'information sur les convictions d'Herbert George Wells. Il s'agit d'un auteur anglais : il est donc normal qu'il situe le coeur de l'invasion martienne en Angleterre. La toute-puissance des martiens leur permet de massacrer des citoyens britanniques par dizaine, ce qui prend à rebrousse-poil le lectorat de l'époque qui appartient à l'empire où le soleil ne se couche jamais, à la nation la plus puissante et la plus étendue sur Terre. Il y a donc là une expression critique sur l'impérialisme britannique. le militaire exprime également un avis très tranché sur l'utilité toute relative des cols blancs des cités. Par ailleurs le mode de défaite des martiens renvoie aux théories biologiques de l'époque, encore assez récentes. Au-delà de l'ironie mordante de ce moyen, il y a aussi une forme d'autoprotection de la planète, comme s'il s'agissait d'un être vivant disposant d'un système immunitaire.

Cette adaptation du roman d'Herbert George Wells constitue une bande dessinée très agréable pour quiconque n'a pas lu le roman. Elle permet de découvrir le récit sous une forme ludique pour ceux qui ne le connaissent pas du tout. Elle permet de découvrir l'intrigue dans le détail pour ceux qui ne le connaissent qu'au travers d'adaptations plus ou moins éloignées. Elle donne envie de découvrir la suite (même si elle a été réalisée en fait avant cette adaptation) Scarlet Traces réalisée par les mêmes auteurs. Par contre elle manque d'une ou deux pages de commentaires sur l'importance de cette oeuvre dans la littérature de science-fiction, ainsi que de quelques éléments de contexte historique qui permettraient d'en saisir les principaux commentaires sociaux.
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Je vais joindre ma voix au concert de lamentation. J'ai l'oreille musicale et donc je comprends parfaitement que la musique jouée est totalement fausse.

On ne peut être que déçu si on a été passionné par le livre de H.G. Wells ainsi que des adaptations au cinéma dont la dernière par mon réalisateur fétiche Spielberg. Dans ma jeunesse, c'était un de mes romans préférés également.

Les auteurs ont voulu replacer l'action dans son contexte d'origine à savoir la fin du XIXème siècle pour donner dans l'adaptation fidèle. Ils ne sont pas parvenus à créer l'émotion qu'exige une telle situation catastrophique. L'invasion planétaire est à peine montrée. On dirait que l'action ne se passe que dans la vieille Angleterre. Pourtant, la bd aurait pu donner un champ d'action nouveau. L'angoisse a du mal à passer. C'est franchement dommage d'arriver à un tel résultat.

Je me suis demandé pourquoi notre héros George avait ses horribles tâches rouges sur son visage. Les explications données pour tel ou tel phénomène sont à peine évoquées ou pire encore totalement ignorées. Et puis, plus personne ne croirait actuellement à une invasion de martiens.

Les auteurs auraient pu parler d'extra-terrestres venant d'un autre monde. Y aurait-il eu une trahison de l'oeuvre ? Je ne le pense pas. Ils ont bien oublié d'autres détails. Bref, une déception palpable...
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Une adaptation fidèle au roman, plutôt bien réalisée, mais dont le principal défaut est que le BD est bien trop courte pour développer une histoire et faire ressortir toute la qualité de l'oeuvre originelle.
Un petit format de BD sur 60 pages, c'est bien évidemment trop court mais malgré tout cela reste une adaptation réussie qui gardent l'ensemble des caractéristiques du roman de H.G. Wells : l'époque, les cylindres, les armes des martiens...
Le roman aurait mérité peut-être une BD plus conséquente...
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Déjà auteur de "Scarlet Traces" qui se déroulait à la suite de l'histoire de Wells, le duo Edginton / D'Israeli revient donc sur sa source d'inspiration et s'attaque directement à ce chef-d'oeuvre de la science-fiction. Une entreprise finalement assez risquée vu la consistance du roman d'origine.
Lien : http://www.psychovision.net/..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les martiens. De viles créatures visqueuses. Ils sont coincés au fond de leur trou par leur propre masse, dieu merci. La force de notre gravité joue contre eux, mais leur technologie est impressionnante et fait preuve d’une longue portée... c’est pourquoi nous devons partir.
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Nous étions prêts à leur régler leur compte.
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- voler ! Alors c’en est fini de l’humanité. Ils vont propager leur guerre dans le monde entier !
- ce n’est pas une guerre, ça n’en a jamais été une, pas plus qu’il n’y a de guerre entre humains et fourmis !
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