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2,86

sur 283 notes
Il y a un parfum de chef d'oeuvre dans cet ouvrage !
Ils sont des gens comme les autres, liés entre eux parce qu'ils sont amis, parents ou que le hasard a fait croiser leur route. Entre la fin des années 80 et maintenant, Jennifer Egan nous les raconte par épisode plus ou moins marquant de leur existence, sans forcément respecter un ordre chronologique. Sexe, drogues et Rock n'roll pourrait être le leitmotiv de leur vie. Ils ont tous des projets, des espoirs, un horizon qu'ils se sont imaginé, mais des éléments extérieurs, le facteur inconnu ou l'intervention divine, qui peut dire, la vie tout simplement se les accaparera et les transformera.
« Qu'avons-nous fait de nos rêves ? » ne se lit pas comme un roman. Ce sont les chroniques de gens qui cherchent tout simplement à exister. C'est aussi une invitation au bilan.
Même si l'auteur peut parfois nous perdre au travers de l'architecture hétéroclite de son ouvrage, les idées qu'elle soulève, l'écriture remarquable et ses personnages font que c'est un beau livre dont le titre ne peut que nous interpeler.
Prix Pulitzer 2011.
Traduction de Sylvie Schneiter.
Editions Stock, Points, 403 pages.
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Bien sur pour commencer un grand merci à Babelio et aux Editions Points pour cette masse critique.
D'autant plus que le plaisir est au rendez-vous. En suivant plusieurs personnages, sur plusieurs décennies, à des instants précis de leurs vies, Jennifer Egan brosse un portrait à la fois désabusé, pessimiste, un brun nostalgique sur nos rêves adolescents On est déstabilisé au départ par la forme narrative choisit par Egan, mais très vite sa qualité d'écriture balaie nos réticences. Ce choix narratif nous permets d'apprendre au détour d'une phrase, d'un paragraphe ce que sont devenus ces héros et de faire le lien entre chacun des protagonistes. J'ai notamment beaucoup aimé le personnage de Sasha qui me semble le plus réussit du roman. Un récit choral émouvant et mélancolique. Moi, j'y ai pris beaucoup de plaisir.
Qu'avons-nous fait de nos rêves ? Jennifer Egan en a fait un très beau roman.
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Insipide. Fade. Inconsistant. Sans être un grand spécialiste de la littérature américaine, décerner le prix Pulitzer à ce livre est je trouve assez inquiétant de l'état de l'art littéraire américain ! Il fait pale figure quand on regarde la liste de ce prix entre Steinbeck ou Hemingway pour ne citer qu'eux.
Ce n'est pas le style qui m'a dérangé, passant d'une période à une autre, d'un personnage à un autre sans forcement de lien immédiat. Non le problème de ce livre ce sont ses personnages ! Ils m'ont tout simplement ennuyés, j'en avais rien à faire de leur petit destin. Les phrases sont plates et surtout nos protagonistes ont tous des traumatismes, entre des parents morts, des suicides, le sida, la prison, les drogués, les alcoolos, le bipolaire, la voleuse compulsive, comment peut on arriver à un résultat aussi transparent avec autant de vices réunis dans un seul récit ?
Seul les personnages de Bosco et Jules ont suscités un peu d'intérêt au cours de ma lecture, respectivement l'alcoolique et l'ancien taulard, ils apportent enfin une touche d'humour, de fantaisie. Hélas ce fut de courte durée puisque dès le chapitre suivant on repart pour une toute autre histoire consacrée à un dictateur, réenclenchant la boucle de l'ennui jusqu'au dernier chapitre. La fin assez nostalgique, ne me dérange pas, je commençais peut être enfin à ressentir une forme d'empathie pour cette galerie de personnages et ce fut le point final... Tant pis pour moi !

Revenons à la forme, la grande originalité de ce livre est la présence pendant 70 pages d'une présentation type powerpoint. J'avais encore jamais vu ce procédé utilisé dans un récit. Pourquoi pas mais c'est trop long et cette technique n'a guère augmenté mon attention pour cette histoire.

Sans oublier l'utilisation de l'expression holocauste esthétique pour parler de la fin des arts authentiques envahis par le numérique ! Je trouve ce comparatif stupide, assez dérangeant au regard de l'histoire.
L'écriture en elle même est assez simpliste, citons par exemple Dolly s'acheta un café qu'elle but ! Non vraiment en général quand on achète un café il sert à arroser les plantes... ou encore "quelques fois j'imagine quand je regarde en arrière en ce moment précis et je me demande où je serais quand je regarderai en arrière" , la redondance est lourde, pas très agréable à la lecture.
Autre point qui peut expliquer mon désintérêt pour ce livre, la répétition excessive du prénom des personnages. Certes ils sont nombreux mais Egan rappelle quasiment à chaque ligne leurs noms ralentissant le rythme.

Pour conclure, je dis pas que ce livre est mauvais, en fin de compte j'en sais rien puisque comme Ladivine de Marie Ndiaye il m'a tout bonnement pas intéressé.

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Je suis ressortie de ce roman avec une impression de puzzle, les chapitres en constituant les pièces. Mais, ne disposant pas de l'image sur le couvercle de la boîte pour me servir de modèle, j'ai eu du mal à les assembler en quelque chose de cohérent. Sans compter que ce « quelque chose » me paraît inachevé. En fait, plutôt qu'un puzzle, ce serait une de ces mosaïques antiques dont on n'aurait retrouvé que des fragments, en appelant à notre imagination pour reconstituer le tout.
Bien sûr on repère facilement le thème, le fil conducteur : un groupe d'amis fans de punk-rock dans le San Francisco des années 70. Pendant les 50 années suivantes, certains se marieront, d'autres se perdront de vue, ou divorceront, ou se croiseront à nouveau, ou se suicideront. Tous vivront des galères, certains rebondiront (ou pas), d'autres mourront d'un cancer, se remarieront et/ou auront d'autres enfants.
Tous sont nostalgiques de leur jeunesse insouciante, planant entre musique, alcool et drogue, et se demandent où sont passés leurs idéaux d'alors.
Tous se souviennent. Ce sont ces souvenirs qui sont égrenés au fil des chapitres, remontant à la surface sans linéarité, déclenchés par un rien, un son, une association d'idée, une sensation de déjà-vu.
Roman choral (quoi d'autre pour un livre truffé de références musicales – qui malheureusement ne m'ont guère parlé), avec autant de styles de narration que de chapitres, ce livre distille mélancolie et regrets à haute dose, néanmoins éclaboussés de quelques gouttes lumineuses.

L'absence de chronologie, le mélange des styles et des époques, les nombreux personnages m'ont rendu l'ensemble un peu difficile à suivre. J'ai même été tentée de le relire avant de le chroniquer pour rétablir les liens entre les épisodes.
Oeuvre géniale pour certains, prétentieuse et laborieuse pour d'autres, ni l'un ni l'autre pour moi. C'est bien écrit, créatif mais complexe, un peu trop dense peut-être. Prometteur, en fait. Je garde une impression douce-amère de ce récit baigné de nostalgie, qui me renvoie son titre en pleine figure, et qui me laisse drôlement pensive…

Merci à Babelio et aux éditions Points pour cette découverte intéressante.
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Ce qui est bien avec le titre, en tout cas français, de ce roman de Jennifer Egan, c'est qu'on ne s'embarrasse pas à chercher bien loin ce que cette dernière cherche à nous dire : « Qu'avons-nous fait de nos rêves ? » parle sans surprise d'êtres qui se réveillent un jour en se rendant compte que leur vie a commencé sans eux, et que le virage qu'elle a pris ne leur pas apporté tout à fait ce qu'ils attendaient. Que les promesses illimitées de la jeunesse se sont transformées en un cadre étriqué une fois la vue adulte atteinte. « Life is a bitch », comme on dit en vo. C'est dur, c'est âpre et c'est amer, comme la boule dans la gorge quand on a envie de pleurer.

« Qu'avons-nous fait de nos rêves ? » s'ouvre sur deux personnages qui seront un fil rouge dans ce roman choral, beaucoup (trop) de personnages allant être introduits par la suite : Bennie, un magnat de l'industrie musicale et son assistante Sasha.

Sasha est kleptomane, elle ne peut s'en empêcher malgré sa volonté de s'en sortir et l'aide qu'elle reçoit à contrecoeur d'un psy qu'elle a pourtant embauché.
Bennie, quant à lui, est en pleine crise - de quarantaine, de mélancolie - et mène une vie dominée par le regret de sa jeunesse punk pleine de rêves où tout allait bien. Aujourd'hui il ne bande plus, il déteste son job, et il s'occupe mal de son fils qu'il voit peu depuis sa séparation.
Ce sont des personnages dont la sensation de vide est matérialisée par celui qu'a créé la chute du World Trade Center dans New York, que d'ailleurs Sasha évoque régulièrement dans les premières pages.

Le début de ce roman m'a fait fortement penser à la littérature américaine du début des années 2010, Jay McInerney et Brett Easton Ellis en tête, avec ces personnages à la dérive et égoïstes dans l'observation de leur petit nombril, symboles d'une occidentalisation et d'un capitalisme forcenés. Rien d'étonnant ceci dit, puisqu'il a été écrit pendant cette période. J'aime ce type de romans pour ces chroniques désenchantées de personnes ordinaires, et j'étais curieuse de savoir où Jennifer Egan allait les emmener dans ce roman.

Surprise, au bout de quelques pages on quitte rapidement Bennie et Sasha pour faire la connaissances d'autres personnages, à une époque différente, et ce de manière incessante, comme un kaléidoscope un peu éclaté de vies décevantes et déçues, avant de revenir vers eux deux, là encore à une autre période de leur vie. J'ai eu du mal à suivre ces changements incessants, d'autant plus que certains détails donnés incidemment au début d'une histoire ont parfois pris de l'importance plus tard sauf que je ne m'en souvenais vaguement, et de ce fait j'ai été complètement perdue. En outre, les personnages finissent tous par se connaître et se croiser, comme dans les mauvaises séries où les rebondissements se concentrent sur les mêmes personnages par économie. Et Jennifer Egan confine à la radinerie dans le destin de ses personnages : ils sont tous désenchantés, pas épanouis, et finissent par tourner en rond. En outre, l'autrice se permet, en pythie omnisciente, de nous raconter le déroulé futur de leurs vies en quelques mots vite troussés, nous rappelant que ces destins de peu d'importance sont déjà tout tracés, qu'aucune surprise ne peut avoir lieu et que la déprime attend au tournant. Impossible dans ces conditions de s'attacher aux personnages et de s'intéresser autrement que superficiellement à leurs vies. Et pourtant, ce roman s'est vu décerner le Pulitzer, la preuve si besoin était, qu'aucun prix ne peut garantir l'intérêt d'un roman…
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Je me suis posée la question : qu'ai-je fait de mes rêves ? Je suis incapable de répondre à cette question. J'ai préféré suivre cette bande d'adolescents. Je crois que c'est bien la première fois que je n'arrive pas à écrire un avis sur un livre. Mais celui-ci est tellement réaliste ! Cette histoire se lit comme un puzzle, nous passons du présent au passé d'un protagoniste à l'autre sans réel fil conducteur. Je me suis retrouvée enivrée suivant l'un ou l'autre dans sa vie d'adulte, réussie ou pas avec des retours en enfance. Les failles, la souffrance, les joies, tout y est. Sauf… sauf, peut-être le bonheur. Pourtant certains ont réussi à vivre leurs rêves. Une chose est sûre : l'auteure est une virtuose de l'écriture !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Quand j'ai lu les deux citations de Proust en exergue, je me suis dit :«Me voilà prévenue, mes neurones vont-ils être assez solides pour tenir le coup ? ».
Sans débiner, je confirme, ils ont ramé dur durant les cent premières pages.
Les jeux de piste, les énigmes, le mélange des époques, les histoires éclatées, ça ils en ont l'habitude et ils y prennent souvent beaucoup de plaisir. Ils sont joueurs. Mais là, à force de réunir les pièces du puzzle en recherchant les bords droit pour définir le cadre, à assembler en tas les couleurs et à essayer de deviner qui est qui et avec qui... quand ils ont un nom ! (un sacré boulot, je vous le dis) ; conduit à une contre-partie fâcheuse, celle de ne s'attacher à aucun des personnages. Leurs parcours (nombreux), leurs désillusions (immenses), leurs préoccupations (leur ego) ne m'ont pas intéressée. C'est quand même gênant !
Quant à l'OVNI qui s'est écrasé entre les pages 262 et 337, genre de cahier de «travail en train de se faire», que l'on feuillette de haut en bas après avoir basculé le livre, j'aimerais que quelqu'un m'explique ce qu'il fait là, et quel est son intérêt. A moins que ce ne soit «pour faire genre» justement, expression favorite de mon jeune voisin.
C'est sans nul doute un bel édifice mais pour moi, vide d'implications et d'émotions.
Pourtant la musique est très présente dans ce livre mais hélas je ne l'ai pas entendue. Trop de pauses peut-être ?
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"Le temps est un casseur? Tu vas le laisser te basculer?"
Qu'avons-nous fait de nos rêves? étudie, de façon romancée et sociologique à la fois, les effets du temps et les choix de vie d'une bande d'adolescents des années 70 baignant dans le milieu de la "musique punk" et des amis ou amours qui vont croiser leur route.
Toute société a ses leaders, ses sous-fifres,ses gagnants et ses perdants. D'où l'intérêt de ce livre qui montre qui se sort des dépendances (drogue,alcool,cleptomanie..) enclenchées par le manque de repères et son vide sous-jacent et qui se suicide (au propre et au figuré) lorsque l'autodestruction est trop forte.
Des destins se croisent ici sur une période de 40 ans entre présent et passé (jusqu'à l'ère d'internet,des smartphones et des SMS qui en dit long aussi sur l'évolution de notre société).Que deviendra la jolie rousse Sasha, qui après s'être droguée, vole à tout va?Que deviendra Bennie,son patron,le chanceux du groupe devenu producteur de disques à la libido en berne?Et Scotty à la géniale guitare qui ramasse des ordures?Et Lou, leur premier producteur, dont "le charme fou" essaime de ci de là?Quel impact cet "ogre égoïste" aura-t-il sur ses enfants? Des mains parfois se tendent et l'espoir revit!
Ce roman m'a évoqué Sur la route de Jack Kerouac et sa "beatgeneration" de jeunes Américains des années 50 aux expériences limites sur fond de musique. Mais point trop de routes ici,sauf un voyage vers Pompei. J'ai pensé également à Generation X de Douglas Coupland et à L'attrape coeur de Jérôme D. Salinger car c'est un rejet de la société et des parents qui se ressent à travers les dérives.
Qu'avons-nous fait de nos rêves? interroge le lecteur directement et est fort enrichissant: Tout d'abord on s'aperçoit qu'il suffit d'une accumulation de duperies dans un couple pour qu'une trop grande évolution en parallèle enclenche la rupture.
La chance se provoque, les opportunités se saisissent.Un simple faux pas détruit une carrière.L'opinion publique est facilement manipulable par un bon publiciste ou une rumeur distillée à bon escient. On peut faire beaucoup (ou dépasser certaines limites) pour l'argent,par amour,par jalousie,par ambition,pour le pouvoir..
Tu aurais pu? Tu aurais du?
Dis qu'as-tu fait de ta jeunesse?
Que d'interrogations découlent de ce livre à lire absolument.
J'ai beaucoup aimé vers la fin les 70 pages de journal intime de la fille de Sasha, tenu de façon simpliste et schématique,qui en dit long sur l'évolution de la jeunesse actuelle.
Les idéaux pourtant ne sont-ils pas les mêmes?
Jennifer Egan (romancière,nouvelliste américaine reconnue) a obtenu le Pulitzer et le National Book Critics Circle Award pour ce petit bijou truffé d'émotions et à l'écriture alerte: Qu'avons-nous fait de nos rêves?
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Jennifer Egan croise plusieurs destins, celui de Bennie, producteur de disques, Sasha, son assistante cleptomane et bien d'autres, qui gravitent autour d'eux. Chaque chapitre se concentre sur un personnage et un moment de sa vie. On se retrouve ainsi dans les années 70, lors d'une soirée où l'on se drogue et l'on écoute de la musique punk, ou lors d'un concert, dans un futur proche, où il existe des smartphones pour … bébés ! L'auteur brasse astucieusement plusieurs époques et l'on découvre peu à peu ce que les héros sont devenus, ce qu'ils ont fait de leurs vies, et en quoi elles ont évolué… le constat, pour la plupart des protagonistes, est amer et pousse le lecteur à s'interroger sur ses propres choix de vie. Un livre dense, qui remue et ne laisse pas indifférent.
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Ah le prix Pulitzer ! Info ou intox?! Et bien j'assume et je dis intox ! Franchement ce Qu'avons-nous fait de nos rêves est aussi plat que la Hollande et aussi insipide et barbant qu'une musique d'ascenseur. C'est un des rares romans où tout le long je me suis demandée où l'auteur voulait en venir, quelle était la morale? Je m'attendais à un vrai roman des désillusions, d'une jeunesse rock and roll se perdant en cours de route, faisant parfois les mauvais choix, cédant à la facilité. Mais rien de tout cela. Aucun des personnages n'est attachant et le roman alterne le point de vue d'une poignée d'hommes et de femmes qui d'une manière ou d'une autre se sont croisés. Ce procédé narratif et cinématographique perd ici tout son charme et son sens. Je ne mets pas un zéro pointé car il faut reconnaître à Jenifer Egan une belle écriture qui mérite donc un bon point. Mais quel gâchis! Roman trop ambitieux, manque d'inspiration? Ce roman restera un mystère insoluble et une relique de plus qui prendra la poussière.
Lien : http://livreetcompagnie.over..
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