Samba niçoise

Jean Emelina, auteur de ce polar régional et coutumier du fait et un ancien chroniqueur de Nice-Matin, professeur de littérature française ainsi que conférencier dans les universités de la région conférencier.

Un Maître auxiliaire à la cinquantaine morne va être entraîné dans une course-poursuite pour les beaux yeux d'une jeune femme qui sans explications lui confie ses bagages à l'aéroport.

Une succession de catastrophes et de petits bonheurs dans ce roman policier avec des références régionales et culturelles des années 80 .

Une lecture nostalgique pour moi qui connait et a vu évoluer les Alpes -Maritimes depuis les années 70 et y ai vécu quelques années.

Dans la collection noir méditerranée, qui promeut le polar régional, Samba niçoise a tout pour séduire les habitants des Alpes Maritimes (autrement nommés les maralpins), tant les lieux dans lesquels se déroule l'intrigue font partie de notre patrimoine et nous font chaud au coeur.
Ce n'est pas le seul charme de ce thriller très drôle, au style truculent, dont le héros – qui est aussi le narrateur – Joseph Gouffignat (tout un poème !), enseignant dans une école privée catholique, se trouve embarqué dans une aventure qui va changer le cours de sa vie.
Quinquagénaire, fils unique d'un couple pour qui tout ce qui déroge au quotidien est assimilé à de l'extravagance – Joseph est célibataire, prisonnier d'une vie dans laquelle seule la lecture de Lui ou Play-boy parvient à l'égayer un peu. Comme beaucoup de niçois, il passe toute ses vacances dans l'arrière-pays et nourrit le rêve d'élever des oies à la retraite… Il y a le Brésil aussi, lointaine contrée qui depuis toujours habite ses pensées, à tel point qu'une fois par semaine, il va à l'aéroport voir décoller l'avion pour Rio de Janeiro. C'est là qu'il va rencontrer Marie et que s'ouvre enfin le champ de tous les possibles pour notre Joseph, qui a su éveiller chez son lecteur une douce empathie.
Dans la plus pure tradition du polar, il y a des méchants, une blonde somptueuse, beaucoup d'argent en jeu et des courses poursuite. Ça se déguste comme un bonbon, sans d'autres ambitions que de passer un bon moment, heureux que le narrateur puisse échapper à la grisaille de ces jours et nous entraîne avec lui au Brésil, attendri aussi par son appétence et sa capacité à surmonter des péripéties rocambolesques. A lire sans hésiter pour se faire du bien.
Premier roman de Jean Emelina que je suis très contente d'avoir retrouvé au Festival du livre de Nice.