Il est bien connu que le hasard nous ramène toujours à nous-même.
Les rêveurs comme Paul, les constructeurs de rêves immenses sont toujours tristes. Notre monde n’est pas fait pour eux.
Les Français sont amusants : tellement persuadés de leur supériorité, ils nous donnent des cours de "langue de Molière", personnellement je préfèrerais que ce soit la langue de Poincaré ou de Gallois. (p. 149)
Il n’a pas voulu "réécrire les Conjectures", il a souhaité conserver ce dont elles témoignaient, c’est-à-dire l’expérience concentrationnaire. (p. 111)
[Emmy Noether] Elle m’a enseigné que les mathématiques étaient l’autre nom de l’espoir. (p. 103)
Mon père marchait sur deux jambes : l’algèbre et le communisme. (p. 97)
Pensé à Papa. Comment ne pas le décevoir. Qui va s’intéresser, ici, à Nasir al-Din Tusi, aux mathématiques au moment des invasions mongoles ? À ce vieux chiite reclus dans les montagnes des Assassins ? À sa vision des nombres irrationnels ? À ses cercles, ses ellipses, ses orbites ? Quelle solitude. (p. 74)
Je me rappelle avoir souri intérieurement à ce résumé de la personnalité de mon père, « têtu comme un axiome » p. 54
Cet ajout se révéla aussi néfaste qu’hilarant : au lieu de se cumuler, ces deux forces semblaient soit se conjuguer inutilement, soit s’annuler. Les oublis étaient oubliés deux fois, les bévues doublement répétées. On aurait dit un dessin tracé par deux stylos à bille attachés entre eux par un élastique, des parallèles ne se rejoignant jamais, malgré tous leurs efforts, contraintes par Euclide soi-même.
Je revois l'arrivée sur le Rhin à Coblence, quelle merveille de longer le fleuve disparaissant dans les courbes, de caresser des yeux les vignes dont nous boirions le vin à l'étape.