Description par un officier brésilien d'un expédition contre le Paraguay, au début de la guerre de la Triple Alliance. Il s'agissait d'un épisode mineur du conflit. Une attaque des Brésiliens sur un front secondaire. Pourtant, l'expédition se transforma en désastre, en raison de la résistance des Paraguayans, mais surtout des maladies.
L'auteur se montre confiant au départ, il est assuré de la victoire contre les Paraguayans. Ceux-ci sont sont méprisés; les remarques racistes abondent dans le livre, jusqu'à la fin, même si l'auteur doit reconnaitre leur valeur de combattants. Pourtant leur résistance pousse très vite les Brésiliens à la retraite, leurs généraux étant incapables. La retraite se transforme en déroute, quand les maladies frappent les soldats brésiliens.
Alors que les premiers chapitres sont enthousiastes, les suivants sont marqués par le désappointement, et très vite par le désespoir des soldats, confrontés à des ennemis invisibles, les Paraguayuans puis de plus en plus les maladies.
Je me rappelle de certaines scènes marquantes. Celle du guide, riche paragueyan, désemparé par l'incompétence des Brésiliens, puis désespéré par la mort de son fils, tué au combat sous l'ordre de ces incompétents. Ou bien celle de malades du choléra réclamant de l'eau, alors qu'ils sont arrosées par la pluie.
L'ouvrage est en Français, classique et beau; l'auteur, membre de la cour brésilenne, cherchait à masquer son aspect pessimiste vis à vis des bellicistes brésiliens.
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Il tomba le soir une pluie abondante qui aggrava toutes nos souffrances. Les cholériques, entassés auprès de la petite tente des médecins, en plein air et sans abri, virent leurs corps glacés transpercés par les averses qui se succédaient. Ces malheureux faisaient mal à voir, en proie qu'ils étaient à une extrême agitation, déchirant les haillons dont on cherchait à les couvrir, se roulant les uns sur les autres, tordus par les crampes , poussant des voréfications, des hurlements qui se confondaient en un seul cri articulé : de l'eau !
Les médecins étaient à bour de ressources; les infirmiers, d'abord zélés et actifs, s'étaient découragés devant le nombre croissant des malades, et, malgré l'ordre qui avait prohibé comme fatal l'usage de l'eau, ils en donnaient pour satisfaire un moment au moins les moribonds; là se bornaient leurs soins.