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Christian Mouze (Traducteur)
EAN : 9782917504130
La Barque (12/05/2015)
4.36/5   7 notes
Résumé :

Sergueï Essénine

Poèmes (1910-1925)


Édition bilingue
Traduction & postface
Christian Mouze


Ce livre est une traversée dans les poèmes de Serguéï Essénine (1895-1925), des premiers au tout dernier. Il couvre une période qui va de 1910 à 1925, année de la mort de ce poète « venu des champs », dans la nuit du 27 au 28 décembre.
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Une plume lyrique et flamboyante devant laquelle on ne peut rester indifférent ! Merci à vous de ce partage..

La poésie d’Essenine sent la sauvagine. Au milieu coule tant de rivières. Les arbres de sa chère Russie lui tendent la main et le consolent.
Le vent est son vieux complice, comme lui sensuel et fou, la vieille, la très vieille Russie sa mère et sa maîtresse :

J’aime immensément ma Russie.
Bien qu’en elle la rouille de la tristesse se penche en saule
Elles me sont douceur, la gueule sale des cochons
Et dans la paix des nuits la voix sonore des crapauds.
Je suis tendrement malade de souvenirs d’enfance.
La torpeur, la moiteur des soirs d’avril hantent mes songes.
.........
Je n’ai pas changé.
Comme cœur je n’ai pas changé.
En bleuets dans les blés mes yeux fleurissent dans mon visage
Étalant, paille dorée, la natte de mes poèmes...
(La Confession d’un voyou, Extraits 1920)
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Par les soirs bleus…


Par les soirs bleus, les soirs de lune,
Autrefois j’étais beau et jeune.

Et sans pouvoir s’arrêter tout est
Passé pour ne jamais revenir…

Yeux délavés, cœur refroidi…
Ce bonheur bleu ! Ces nuits de lune !
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Nous nous éloignions

Nous nous éloignions, nous allons, nous nous perdons là-bas

là où est la grâce, là où est le silence.

Pas longtemps encore, et je devrais t’attacher mon sac,

toi mon éphémère.

Vous bouleaux, vous êtes là, dressés l’un contre l’autre

Toi terre. Et toi sable, sable de si loin.

Tous ceux-là ! Tous, qui errent !

Douleur et chagrin et peine, je suis tout cela !

Ce monde, il était si cher à l’âme :

Il donna enveloppe de chair, forme et habit.

Paix à vous trembles ! flots et eau

Vos branchages veillent.

j’ai tant médité, là où rien ne bouge,

souvent j’ai ajouté chant sur chant.

Terre, brusque ; là je fus et vécu,

là où j’avais le droit de respirer - il suffit.

Ces bouches joie m’ont donné, oui toutes,

joie les herbes, où je me suis enfoui et enfoui,

joie, d’avoir été un frère des bêtes

joie, que nul n’est subi mon pied.

Là pas de bois, me faisant pénétrer dans l’Autre

et point de blé ni de cou de cygne.

Vous les foules, je vous vois errer, errer,

et un frisson me saisit encore.

Je sais, je sais, je ne te verrai pas

Champs dorés, toi nimbé d’air et de brume,

Voilà pourquoi, hommes, hommes de cette terre,

je vous aime, vous avec qui je vis.

1924
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Visage rêvé

Visage rêvé. Obscurités.

Blanc - en cheval. Je vois qu’il galope.

Et celle qui chevauche, elle sera bientôt ici,

Et elle vient, elle vient vers moi.

Vient, elle est belle, elle est comme la lumière

et je l’aime, je ne l’aime pas.

Oh toi bouleau, arbre des Russes,

tu te tiens sur le chemin, sur l’orée des chemins,

pourrais-tu m’exaucer un vœu :

au nom de l’Unique, du Protecteur

laisse tes mains de branches se déployer

et quand elle viendra, ne la laisse pas s’en aller.

Lune de clair de lune. Rêves, Bleus.

Sabot et fer sont accordés aujourd’hui.

O la lumière, si secrète -

ainsi, lui rayonne, l’Unique !

Lui, qui illumine de cette lumière,

lui, qui ne la donne pas sur le monde.

Moi mauvais sujet du destin et canaille,

fou de vers et ivre de vers.

Maintenant, elle arrive, sortant du palefroi,

Cœur, tu ne dois pas te refroidir -

Bouleau de la terre russe, pour te célébrer pieusement

que les flambeaux soient les bienvenus.

Une bonne fois pour toutes

Une bonne fois pour toutes séparons - nous -

oui, je m’en vais, champ de ma patrie !

Lointaines sont les feuilles ailées de mes peupliers,

aucune ne résonne en moi ni ne carillonne.

Chien fidèle, tu gis depuis longtemps sous l’herbe.

Toi ma maison - inhabitée, toit effondré.

Aussi Ici, à Moscou, au milieu de ces rues ;

j’exhale l’âme, à la grâce de Dieu.

Oui, je l’aime, je l’aime cette ville, bouffie et marécageuse,

maintenant oui, et blafarde.

Asie, toi somnolente et dorée,

tu as trouvé coupoles et pays de calme.

Et je vais, je vais bientôt, sous la lune,

je vais sous la lueur de la lune, je vais sous la lueur du diable,

je titube dans les rues, les familières,

et je retourne encore dans mon bistrot.

Dans mon bistrot cela craint et cela beugle,

mais toute la nuit, jusqu’à ce que le matin vienne,

je récite aux putes, ce que j’ai écrit,

et avec les vauriens je partage l’essence.

Cœur, tu bats, tu bats plus vite encore, tu bats à te perdre,

et ainsi je parle, je parle due la bonne chance ;

« Comme vous êtes, je le suis aussi : paumé,

comme je suis, il n’y a pas de retour. »

Chien fidèle, tu gis depuis longtemps sous l’herbe.

Toi ma maison - inhabitée, toit effondré.

Aussi Ici, à Moscou, au milieu de ces rues ;

j’exhale l’âme, à la grâce de Dieu.

1922
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En automne crie le hibou…


En automne crie le hibou
Sur la blessure de la route.
Alors ma tête choit,
Mes cheveux blonds se fanent.

Hou ! hou ! des champs et de la steppe,
Bonjour tremble bleuté, ma mère !
Bientôt la lune, se baignant dans la neige,
S’assiéra sur les boucles de ton fils.

Bientôt sans feuilles je serai glacé,
Un tintement d’étoile à mon ouïe.
Les jeunes chanteront sans moi,
Les vieux ne m’écouteront plus.

Un nouveau poète viendra des champs,
Un nouveau sifflement dans la forêt,
Par l’automne le vent se précipite,
Par l’automne les feuilles parlent bas.
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