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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand la vie vous refuse le destin auquel vous avez droit, vous avez bien des raisons de vous plaindre non ?

Ce recueil de nouvelles explore la vie de personnes qui ont tout fait comme il faut, et qui se retrouve pourtant dans une situation terriblement décevante : un mariage d'amour qui finit sur un triste divorce réglé à coups d'avocats ; un grand musicologue endetté jusqu'au cou pour jouer, entre son travail et ses enfants, vingt minutes par soir de son instrument favori ; un éditeur ambitieux qui côtoie le cercle des très riches sans jamais avoir réussi à y entrer malgré des années de sacrifice ; des brillantes études menacées par un mariage arrangé ; etc.

On suit donc ces individus dans leur dernière tentative, un chant du cygne un peu pathétique, pour atteindre la vie qu'ils pensent mériter. Mais il n'y a que dans les films que l'on redresse son avenir à la force du poignet. Dans la vraie vie, c'est la force d'inertie qui gagne, et l'indifférence ou l'incompréhension des autres vient enterrer les derniers espoirs. Même les apparentes victoires laissent une profonde amertume.

Un recueil pas très joyeux donc, vous l'aurez compris. Malgré tout, l'auteur parvient à nous immerger totalement dans ces vies bancales, en quelques lignes à peine. L'espace d'un instant, on ne fait qu'un avec le protagoniste de l'histoire.

Mention spéciale à la nouvelle « Des jardins capricieux » dans laquelle quatre personnes, croyant deviner les intentions cachées de l'objet de leur attention, se ruinent mutuellement leur soirée dans un gigantesque quiproquo.
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Avec ces nouvelles, Jeffrey Eugenides nous offre une galerie de portraits doux-amers d'Américains qui connaissent un moment de basculement, plus ou moins décisif, dans leur existence. Ces portraits ont le mérite de nous présenter des personnages profondément humains, tant dans leurs qualités que dans leurs défauts, sans fioritures d'aucune sorte.

Il nous dresse ainsi le portrait d'une Amérique dans toute sa variété et complexité, en complète mutation, au même titre que ceux qui la représentent, peu importe leur âge, leur genre, leurs loisirs... Portrait non dénué d'une pointe de dérision, qui rend finalement encore davantage touchants ces personnages, qu'ils soient appréciables ou détestables.

Une découverte très intéressante, qui me fera revenir bien volontiers vers cet auteur qui a le sens du réalisme et de la simplicité, sans pour autant en oublier de faire preuve de la petite pointe d'ironie qui fait mouche pour mieux nous conter son pays.
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D'une écriture juste et plaisante, Jeffrey Eugenides nous offre quelques tranches de vies où les hommes ne sont guère à leur avantage. C'est cynique et réjouissant !
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Le grand romancier Jeffrey Eugenides est de retour avec un très bon recueil de nouvelles : Des raisons de se plaindre !

Il est très difficile qu'un recueil de nouvelles soit absolument parfait, il y a toujours des nouvelles plus passionnantes que d'autres. Ici même si l'ensemble n'est pas parfaitement homogène, j'ai pris grand plaisir à retrouver la plume de ce talentueux écrivain.

Jeffrey Eugenides est un véritable peintre de son époque, des tourments de chacun, il met en lumière de nombreuses thématiques, des thèmes importants qu'on ne lit/voit pas partout. le talent de l'auteur repose sur sa faculté à s'imprégner des personnages, à s'imprégner des sujets abordés et de tout retranscrire avec brio et sincérité.

Chaque personnage de ces nouvelles a une faille voire plusieurs, a des défauts, a un aspect brisé ou un côté sombre. Aucun n'est manichéen, ils sont tous profondément humains. Jeffrey Eugenides confirme son immense talent et démontre qu'il peut tout écrire, il sait retranscrire la substantifique moelle d'une intrigue au travers d'une nouvelle.

En définitive, un très bon recueil de nouvelles, certaines histoires résonneront plus pour certains lecteurs que pour d'autres mais quoiqu'il en soit ce recueil est de grande qualité !
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Le livre commence tout d'abord par « Les râleuses », une nouvelle très belle et sensible, qui donne une belle image de l'amitié féminine et de la vieillesse, et où la littérature joue un joli rôle… Dans les autres nouvelles, « Par avion », « Musique ancienne », « La vulve oraculaire » ou « Multipropriété », pour n'en citer que quelques-unes, les personnages principaux sont plutôt des hommes, et pas toujours au meilleur de leur forme. Malades, ruinés ou récemment séparés, ils jettent un regard désenchanté sur leur vie, tentent d'en recoller les morceaux, ou essayent de redresser la tête sans voir qu'ils vont tomber de mal en pis. Souvent originaux, les thèmes évoqués conviennent bien à un format court, et le regard doux-amer de l'auteur fait merveille. Quel talent d'observation, quel art des dialogues où l'incompréhension domine !

L'auteur manipule avec dextérité les thèmes des relations familiales, du travail, du sexe, de l'argent, de l'attachement à un lieu, une maison, une ville. Après, comme bien souvent avec les nouvelles, le lecteur se retrouve plus dans l'une que dans l'autre, d'autant qu'ont été regroupées dans ce recueil dix nouvelles parues sur une vingtaine d'années, et qu'on sent qu'elles sont, dans une certaine mesure, inspirées par l'actualité de l'époque. Il est donc difficile de les apprécier toutes de la même manière, mais elles sont de bonne facture, pas trop brèves, l'auteur prend le temps d'installer personnages et situations, et elles sont tout à fait représentatives d'une vision ironique mais compatissante de l'individu dans la société américaine.
Je conseille ce livre aux amoureux de la littérature américaine, aux amateurs de nouvelles, aux curieux !



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Des raisons de se plaindre est la première collection de nouvelles d'Eugenides, 10 nouvelles de très bonne facture, solides, non tant par le style que par le contenu, riche de significations, intéressant les classes moyennes et les drames de la maturité, écrites à travers une trentaine d'années: des vies en crise par mauvais choix provoqués par l'argent ou le sexe. Certaines des nouvelles sont anciennes et avaient déjà été publiées; elles s'échelonnent entre 1988 et 2017 (seule année avec deux nouvelles).

L'auteur Eugenides est sensible et sait si bien approfondir les pensées de quelques pères et de quelques maris. Presque toutes ses histoires sont des drames domestiques.

Les thèmes ne se répètent pas et sont très divers. Je les ai toutes appréciées, surtout quand une note d'humour perce dans un récit qui n'a rien de léger. La thématique parle de gens bons qui succombent aux tentations et diverses pressions; en général ils agissent mal.

Les râleuses raconte une longue amitié entre deux femmes, Della et Cathy, ayant une vingtaine d'années de différence d'âge; elles se ressemblent peu et traînent des casseroles toutes les deux, mais restent proches et empathiques. Quand l'aînée, Della atteint ses 88 ans, elle est diagnostiquée Alzheimer et ses enfants la placent en EPHAD médicalisée. C'est Cathy qui va l'aider et l'appuyer dans cette dernière étape.

Par avion est une nouvelle tragi-comique où le protagoniste est Mitchell, déjà aperçu dans le roman d'un mariage, parti en Thaïlande suivant une inspiration métaphysique, mais là bas il attrape une tourista carabinée. Cette nouvelle avait été sélectionné en 1997 par l'éditrice Annie Proulx parmi les meilleures nouvelles de l'année.

Mauvaise poire est aussi un récit tragi-comique où Tomasina, la protagoniste a ses 40 ans décide vaille que vaille de faire un enfant.

Musique ancienne relate le dilemme de Rodney, spécialiste du clavecin, versé dans des auteurs peu connus et qui vit un calvaire économique.

Multipropriété raconte les affaires ratées d'un père qui n'arrête pas de spéculer sur l'immobilier. En dernier, il a investi dans un vieil hôtel au bord de l'eau qu'il va transformer en « résidence de luxe ». Les péripéties sont trop drôles et il y a une scène hallucinante provoquée par son homme de confiance, Buddy.

A qui la faute? est l'histoire de Charlie D. qui a épousé une femme allemande qui l'a sollicité pour un mariage blanc, car elle voulait obtenir la Green Card (qui permet de rester aux USA). Des années plus tard alors qu'ils ont deux enfants, leur mariage tourne en fiasco et le couple voit une psy afin de rétablir leur relation…Cette nouvelle on va la retrouver en partie dans le roman d'un mariage de 2002.

La vulve oraculaire est l'histoire qui m'a plu le moins. Un scientifique de renommée internationale, le Dr Peter Luce, sexologue spécialisé dans l'intersexualité humaine, se rend dans une peuplade primitive afin d'étudier leurs moeurs en voulant publier un article remarquable pour se venger d'une collègue qui l'avait humilié par un paper qui le mettait en question…Le Dr Peter Luce va réapparaitre dans l'excellent roman Middlesex.

Des jardins capricieux où un joyeux hobereau accueille dans sa vaste demeure d'Irlande deux jeunes américaines qui visitent le pays; l'une est belle, l'autre est moche. C'est le début d'une expérience pour plusieurs personnes.

Fondements nouveaux est drôle et terrible à la fois : c'est l'histoire du pauvre Kendall…

Sujet de plainte relate la mésaventure arrivée à un professeur universitaire qui se fera piéger par une jeune femme, laquelle visait à échapper à son destin de femme soumise. C'est le choc des cultures et les situations de détresse que l'on peut rencontrer. C'est la nouvelle la plus longue avec 50 pages.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Défi ABC 2018-2019

Fort belle surprise! un recueil de nouvelles parues entre 1989 et 2013 , et autant de personnages parfaitement justes, esquissés avec précision, sans jugement, dans leurs excès, leurs emballements, impulsifs ou réfléchis. Chaque nouvelle est centrée sur un moment de vie où tout peut basculer, à la rupture d'équilibre: le battement d'aile du papillon qui déclenche la tempête. Subtil, drôle, terrible: cocktail parfait!
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« Jeffrey Eugenides » Auteur discret de par le nombre de livre, mais qui rehausse par une qualité d'écriture incroyable !Cet Auteur de virgin suicis..Middlesex( un des meilleurs bouquins que j'ai pu lu en dehors de mon auteur préféré Murakami) il m'a offert un bon moment de lecture à travers ce livre « Des raisons de se plaindre »

Ce livre est constitué de diverses nouvelles. Quelle écriture ! Chaque histoire est brillamment mise en scène nous permettant de rentrer directement dans son atmosphère. Incroyable le détail.De la dentelle. Ces nouvelles sont toutes différentes..Certaines vont plus nous marquées que d'autres. On rentre dans le quotidien de personnages étrangers mais pour lesquels on ressent tout de suite de la familiarité. Incroyable surtout pour des nouvelles.

J'insiste sur cette qualité incontestée d'écriture de cet auteur. Je le conseille vivement !
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De bonnes raisons de lire ce livre.
La nouvelle (« les râleuses ») qui ouvre ce recueil est malheureusement, selon moi, la moins intéressante. A ceux qui, comme moi, ne la trouveraient pas très exaltante, je conseillerais de poursuivre tout de même leur lecture avec les neuf autres nouvelles, qui en valent la peine.
Je ne vois pas de ligne directrice commune à toutes ces nouvelles. D'ailleurs leurs rédactions s'étalent des années 1980 aux années 2010.
C'est un livre dont je recommande la lecture.
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Jeffrey Eugenides a fait un début en fanfare en littérature, en 1993, avec Virgin Suicides dont Sofia Coppola tira son premier -et son meilleur (bon, Lost in translation était bien aussi....)- film.
Dans Des raisons de se plaindre, l'auteur a regroupé des nouvelles déjà parues ici et là, entre les années 1996 et 2008. Notons que dès 1999, il aborde hardiment la question du genre! Un hermaphrodite devait être d'ailleurs le héros du livre qui suivit. Nouvelle après nouvelle, on épluche la grand misère du mâle américain, menteur, fainéant, velléitaire.... Celui, interprète médiocre, qui ruine sa famille pour acquérir un clavicorde qu'il ne peut payer et dont il joue à peine; le jaloux qui épie son ex-femme (il n'a plus le droit de l'approcher) qu'il a trompée et qui a supporté tant bien que mal son alcoolisme. Que dire de Mitchell, arrivé en Inde en cherchant l'extase mystique -et qui y a trouvé la tourista qu'il soigne par le jeûne, ce qui ne fait que renforcer son délire..... Quant au brave type exploité depuis des années qui décide subitement de devenir escroc, on se doute que ça va très mal tourner..... pour lui. Les femmes ne sont pas forcément très bien traitées non plus: il y a celle qui a subi des avortements multiples et qui, a quarante ans, réalisant que l'échéance approche, organise une grande fête de l'insémination après collecte de donneurs choisis (là encore, pointe le jaloux, un ancien amoureux qui jette le sperme ainsi dûment collecté.....)
Mais la première nouvelle est une touchante histoire d'amitié féminine entre deux femmes âgées dont l'une commence à glisser dans le gouffre de l'Alzheimer....
Il y a un ton Eugenides, un mélange de moquerie et de tendresse pour ces minables héros et leurs velléités....Il n'arrive pas à être méchant.
Si le ton est un peu toujours le même, le pays, le décor varient, ajoutant une petite note de pittoresque à ces alertes et pittoresques petits moments de vie....
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