J'avais
le roman du mariage sur ma liste de souhaits de lecture depuis longtemps. J'étais curieuse de lire
Jeffrey Eugenides, ayant entendu parler de son style, mais je n'étais pas tentée par ses deux précédents livres
Virgin Suicides (même si j'ai beaucoup aimé le film, que j'avais vu au cinéma avec ma copine Daphné, je m'en souviens) et
Middlesex (Prix Pulitzer de la fiction en 2003). Pour son Roman du mariage,
Jeffrey Eugenides a remporté le prix Fitzgerald, qui récompense chaque année une oeuvre se rapprochant du style de Fitzgerald (l'auteur de Gatsby le magnifique et de Tendre est la nuit, entre autre).
Pourtant quand j'ai eu l'occasion de le lire, je ne me suis pas précipitée dessus. J'avais le sentiment que ce ne serait pas un roman facile à aborder, comme tous les
romans initiatiques. Cela s'est confirmé rapidement.
Il n'y a rien à dire sur le style.
Jeffrey Eugenides a une très belle plume. Les personnages sont attachants, autant Madeleine, que Leonard et Mitchell. Souvent lorsqu'un auteur aborde le triangle amoureux, on ne peut s'empêcher d'avoir une petite préférence (Ceux qui ont lu Twilight ne pourront pas me contredire). Mais là, c'est très difficile de trancher. J'en suis même venue à me dire que c'était peut-être parce que finalement j'étais assez indifférente au sort de Madeleine. Peut-être.
J'ai apprécié certains passages, notamment les cours de sémiotique (on a l'impression d'y assister) et j'ai aimer voir évoluer les personnages, chacun perdu dans ses propres réflexions et sa recherche de soi, notamment Leonard lorsqu'il tente de faire reculer sa maladie. Mais il y a aussi des longueurs dans ce Roman du mariage. Des longueurs qui m'ont donné envie d'abandonner ma lecture, mais je n'aime pas abandonner une lecture en cours de route.
J'ai bien fait de persister, car j'ai été vraiment touchée par la toute fin du roman (la toute toute fin, puisque le miracle a eu lieu à l'avant-dernière page). Un très beau moment qui a finalement rendu ce livre lumineux.
Je n'ai pas l'habitude de mettre des extraits des
romans dont je parle, mais j'ai eu envie de retrouver ce passage (j'ai parcouru rapidement les 552 pages de l'édition brochée pour le retrouver, oui, oui !). Il m'est revenu en mémoire dès la fin de ma lecture.
« Voir Leonard aller mieux était comme lire certains livres difficiles. C'était comme lorsqu'on avançait péniblement dans les derniers
romans d'
Henry James ou dans les pages sur la réforme agraire d'Anna Karénine, et que, brusquement, ça redevenait captivant et ça continuait de s'améliorer, jusqu'à ce que l'on soit tellement emballé qu'on en venait presque à être content du passage ennuyeux précédent car il n'avait rendu la suite que plus délectable. »
Dommage tout de même que l'instant de grâce ait eu lieu si tard.
Dois-je vous conseiller
le roman du mariage ? Je ne sais pas trop. Ce n'est pas le meilleur roman du genre que j'ai pu lire, mais la fin rattrape tous les moments où je me suis ennuyée durant cette lecture. Et il permet de s'interroger sur les
romans d'amour depuis que le mariage n'en est plus la conclusion. Oui, que deviennent-ils ? Et les histoires sont-elles moins belles, moins fortes, qu'à l'époque victorienne ?
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