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3,54

sur 558 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Même si j'en ai entendu énormément de bien depuis longtemps, et notamment depuis la parution de ce virgin mis en scène par Sofia Coppola Jr (un film qui, en dépit de son côté culte, m'avait un peu laissé dubitatif), je n'avais pas encore eu l'occasion d'ouvrir un roman de Jeffrey Eugenides, même le très culte "Middlesex", alors même que d'aucuns le considèrent comme un des plus grands romanciers américains actuels.

Heureusement, cette lacune a été comblée cet été avec la lecture de son dernier roman paru à ce jour en France, "Le roman du Mariage" (sorti en poche chez Points il y a quelques semaines), et qui n'a pas du tout douché mes espérances placés en cet auteur, tant ce roman est vrai régal d'intelligence et de talent..

L'auteur adopte le point de vue de Madeleine, une étudiante qui tombe amoureuse de Leonard, jeune homme à l'enfance malheureuse et maniaco-dépressif alors que Mitchell (qui incarne la figure du gendre idéal) aime la jeune femme en secret.

Tel un personnage de Jane Austen et plus généralement des romans dits victoriens, à qui Madeleine voue d'ailleurs un culte et l'objet de son mémoire d'études, la jeune femme se retrouve au coeur d'un dilemme, entre l'amant maniaco dépressif et le gendre idéal attiré par la spiritualité.

Madeleine va alors faire l'apprentissage d'une vie d'adulte, en perdant son innocence, sans renoncer pour autant à toutes ses illusions; le vrai sujet de ce livre étant certainement, celui toujours passionnant lorsqu'il est traité avec une telle maitrise, du passage à l'âge adulte.

Sur un pitch au départ follement banal (une fille partagée entre 2 garcons), Eugenides parvient, avec une maitrise éblouissante, à fignoler un roman de campus étincelant qui est aussi le portrait d'une génération ,celle qui a eu 20 ans à l'aube des années 80 (soit dit en passant, la même génération que celle de l'auteur).

On est épaté par ce texte à la construction extrêmement habile : légèrement déconstruit (parsemé de brefs bonds dans le temps, longs retours en arrière); il nous montre la même scène est racontée sous plusieurs angles différents , on y apprend, au fur et à mesure du récit, ainsi que des informations qui remettent en question notre première vision des personnages, ce qui est quand même un véritable tour de force ...

Analyse très fine de l'âme humaine et de la complexité de l'amour, le roman du mariage est un livre très riche, érudit sans pour autant être élitiste (les explications de textes sur Barthes et son"Fragment du discours amoureux sont passionnants et toujours plein d'humour) et également un fort bel hommage à la littérature.

Ce "roman du mariage" est donc un (très) grand roman d'apprentissage où les trois protagonistes découvrent la vie et se découvrent à travers les livres : romans, essais critiques, textes philosophiques....

On pense un peu au Franzen des" Corrections" ou au Jay McInerney de "30 ans et des poussières", bref que des très grands de la littérature américaine contemporaine, mais Eugenides développe un style proche en encore un peu plus érudit que ces deux grands maitres, mais tout aussi brillant...

Bref, un énorme coup de coeur qui, à coup sur, rendra mes prochaines lectures un peu fadasses et anecdotiques!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lire Jeffrey Eugenides me fait un peu le même effet que Jonathan Franzen : celui d'un voyage au long cours en bateau, à savourer lentement.

J'ai longtemps hésité devant celui-là, un peu rebutée par un pitch pas très sexy ("Mitchell aime Madeleine qui aime Leonard sur un campus américain en lisant Derrida") mais une fois les amarres largués, ce fut un superbe moment de lecture.

Après un démarrage un peu poussif, on atteint la pleine mer et là, le vent dans les voiles, on se laisse porter par la plume étonnante de maîtrise et d'humour d'Eugenides, on s'attache aux pas de ces trois jeunes gens sur leurs débuts de chemins de vie respectifs au sortir de l'université :

Voyage initiatique pour Mitchell l'amoureux malheureux, habité de questionnements religieux ; embardées romantiques pour Madeleine, dont le côté fille à papa très WASP énerve gentiment; démarrage impossible pour Leonard, personnage solaire et douloureux plombé par une maniaco-dépression décrite avec un réalisme stupéfiant.

Les scènes de vies s'enchainent avec des aller-retours dans le temps qui donnent du nerf et du sens, et dans lequel le sujet du mariage, thème central du livre, vient s'imbriquer bien plus subtilement qu'à première vue.

Je n'ai qu'un seul regret après cette belle lecture, c'est de n'avoir plus qu'un seul roman (Virgin suicides) à lire de cet auteur qui écrit trop peu!
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C'est l'histoire de Madeleine Hanna, passionnée de littérature anglaise du 19è siècle, qui, au seuil de l'âge adulte, s'apprête à vivre son propre "roman du mariage". Tous les composants sont là: les prétendants, les demandes, les malentendus...Entre Mitchell le théologien un peu mystique et Léonard le scientifique brillant mais bizarre son choix est fait. Elle suivra son coeur et son âme romantique, et partira avec Léonard, avec toutes les conséquences que cela impliquera. Connaissait-elle suffisamment Léonard? L'Amour est-il toujours suffisant?
C'est un bon roman, bien construit et très prenant. La description des trois personnages et la fine analyse de leur état psychologique sont les atouts majeurs de cette oeuvre.
Évidemment, amateurs de suspense, passez votre chemin!
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Etats Unis 1980: Trois étudiants en littérature; Madeleine qui écrit une thèse sur le mariage dans le roman victorien, passionnée par les écrits de Roland Barthes, Léonard, personnage charismatique mais souffrant de maniaco-dépression et Mittchell, amoureux de Madeleine qui traverse une crise mystique.
Madeleine est amoureuse de Léonard qui la fascine mais qui à la longue se révèle difficile à vivre. Elle n'est pas non plus insensible au charme de Mittchell, qu'elle sait attiré par elle! On voyage avec les trois personnages à travers les USA, l'Europe et l'Inde.
Un bon roman de Jeffrey Eugenides qui joue sur une narration non linéaire retraçant des évènements déjà racontés sous différents points de vue (principalement celui de Madeleine puis celui de Mittchell), des personnages attachants mais humains avec leurs fragilités et leurs faiblesses; J'ai adoré!
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Trois étudiants en littérature, un triangle amoureux et un mariage. Un thème très classique, voire un peu daté, que Jeffrey Eugenides a le génie de traiter en écho aux recherches de l'héroïne sur le mariage dans le roman victorien, et aux écrits de Roland Barthes sur l'amour, avec un gros décalage entre les idées de la littérature et la réalité de ce qu'elle vit. Comme tous les Eugenides, l'écriture est foisonnante, drôle, la narration joue sur les points de vue de façon non linéaire, on s'amuse à croiser Mère Teresa et Barbara McClintock, on voyage entre les USA, la France et l'Inde. Un gros coup de coeur ! Allez, plus que 10 ans à attendre le prochain...
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Je n'avais lu ni Virgin Suicide, ni Middlesex, de l'écrivain-culte Jeffery Eugenides, ce qui ne m'a pas empêchée de plonger avec délectation dans son troisième opus le roman du mariage (Editions de l'Olivier). Années 80, Université de Brown. Dans une atmospère de grande liberté, faite de folles soirées très arrosées et de cours suivis avec plus ou moins de passion. Madeleine, étudiante en littérature, lectrice assidue des romans de Jane Austen, se lie d'amité avec Mitchell et Leonard. Très vite Madelaine tombe amoureuse de Leonard, tandis que Mitchell, lui n'a d'yeux que pour elle. C'est ce chassé-croisé amoureux avec toute la palette des sentiments qui l'accompagnent qui forme la trame du roman. Mais il y a bien plus que cela: Leonard souffre de maniaco-dépression et on le suit dans les affres de sa maladies, tandis que Mitchell, pour oublier Madeleine, part en Inde, travailler comme bénévole auprès de Mère Teresa. Tous trois vont devoir faire les choix qui auront un impact décisif sur leur vie.
Ce gros pavé de plus de 500 pages se lit avec facilité, tant la langue en est fluide. L'atmosphère de l'Université est si bien rendue qu'elle m'a fait penser à mes propres études. Quant à la maladie de Leonard, comment ne pas être sensible aux souffrances par lesquelles passent ce étudiant brillant? Jeffrey Eugenides parvient à nous fait sourire mais aussi ressentir et n'est-ce pas le plus important dans un roman?
Lien : https://bcommebouquiner.com
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En 2010, j'ai lu pour la première fois un roman d'Eugenides. Je n'avais pas lu Virgin Suicides (je ne l'ai d'ailleurs toujours pas lu mais ça viendra un jour, promis) et je suis tombée sur Middlesex, que j'ai beaucoup aimé. du coup, quand j'ai vu dans les programmes de parution ce nouveau roman, je me suis jetée dessus sans même me poser la question de savoir de quoi il parlait. Bon, si on était dans un billet normal, c'est le moment où je devrais vous dire que j'ai eu tort, blablabla, blablabla. Mais en fait non. le Roman du mariage comporte tous les éléments pour que je l'aime et du coup, ça n'a pas fait un pli, j'ai beaucoup aimé.
Lien : http://www.readingintherain...
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Je ne comparerais pas ce roman à "Virgin Suicides" ou "Middlesex" (que je viens de m'empresser d'acquérir) car, ne les connaissant que de réputation, je découvre Jeffrey Eugenides avec son "Roman du Mariage".

C'est un roman intelligent, qui peut le faire rapidement passer pour élitiste. Or, à mon sens, il est plutôt élitaire, au sens qu'Antoine Vitez accordait à ce mot lorsqu'il parlait du théâtre (un art qui n'est pas élitiste mais élitaire, en tant qu'il s'adresse à peu de monde, pendant peu de temps et se renouvelle chaque jour). La dénonciation des théories structuralistes, essentiellement fondée sur Eco et Derrida, n'impose pas de se griller les neurones pour être jouissive. Autrement dit, c'est pas parce que c'est intelligent que c'est chiant ; c'est pas parce que ce sont les Editions de l'Olivier que c'est forcément prétentieux !

L'intrigue est simple : Madeleine, la petite fille gâtée du New-Jersey, tombe amoureuse de Leonard sur son campus de Brown, un éphèbe maniaco-dépressif destructeur, au détriment du gendre idéal Mitchell, versé dans la contemplation théologique, à la recherche d'une mise en pratique introuvable. C'est évidemment un roman initiatique tout autant qu'une chronique du désenchantement des années 80, à la recherche de repères inexistants. Tuer le père, haïr la mère, désacraliser la science et expérimenter le fait religieux : que reste-t-il ? le mariage peut-il exister dans un temps sans carte, sans boussole ?

Ce roman est dense, c'est un pavé mais sans longueurs qui ne se justifient, légèrement déconstruit (brefs bonds dans le temps, longs retours en arrière). le contexte des années 80 se justifie au départ, sur le campus, mais intrigue ensuite, tant son actualité est prégnante. Attention cependant : c'est à mon avis un roman à lire en quatre à cinq fois grand maximum, non en quelques pages par jour sur plusieurs semaines. S'y plonger réclamera donc un peu de temps devant soi.
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Voilà le genre de roman qui m'a donné envie de noter toute une série de phrases tant je les ai trouvées justes, le genre de livre qui fait paraitre tout livre qui suit plat, pas à la hauteur, le genre d'histoire dans laquelle j'ai plongé sans penser à rien d'autre. L'auteur adopte le point de vue de Madeleine, une étudiante qui tombe amoureuse de Leonard, jeune homme à l'enfance malheureuse et maniaco-dépressif alors que Mitchell (qui incarne la figure du gendre idéal) aime la jeune femme en secret. le pitch de départ peut sembler mince et surtout pas très original, pourtant pendant 550 pages, je me suis accrochée à ces trois personnages, apprenant à mieux les connaitre et j'ai exploré avec bonheur toute la palette d'émotions et de sentiments que ressent ce trio amoureux. Analyse très fine de l'âme humaine et de la complexité de l'amour, le roman du mariage est un livre très riche, érudit et un bel hommage à la littérature. Un énorme coup de coeur pour moi !
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Sur le campus de Brown, dans le Rhode Island, deux étudiants se disputent l'amour de Madeleine. Leonard, qui a les faveurs de l'adolescente, est un étudiant brillant, intelligent, charismatique, ayant des prédispositions pour les matières scientifiques et qui les séduit toutes. Mitchell, quant à lui, se tourne vers le mysticisme et la théologie; plutôt le gendre parfait, çà relation avec Madeleine n'a pourtant pas démarré sous les meilleurs hospices. Madeleine que les belles lettres attirent, se pose beaucoup de questions en lisant fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes .

Le roman du mariage est une oeuvre intelligente et prenante. Jeffrey Eugenides est un habille conteur, il triture avec maîtrise le temps de la narration. le récit alterne agréablement entre l'effritement accéléré du mariage de Madeleine sous les coups de boutoir de la maladie nerveuse de Leonard et narration du voyage initiatique de Mitchell en quête de sens. J'ai beaucoup aimé les pages se referrant aux grandes oeuvres littéraires, aux discutions passionnées des étudiants autour des grands auteurs. C'est sans conteste mon opus préféré de Jeffrey Eugenides.
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