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3,54

sur 558 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Roman du mariage, c'est l'histoire d'un classique triangle amoureux, qui commence sur un campus américain et qui se poursuit un temps dans une sorte de période de transition entre la fin des études et l'entrée de plain-pied dans la « vraie vie ».
Années 80, deux hommes, une femme, trois possibilités. Mitchell est amoureux de Madeleine, qui est dingue de Leonard, lequel aime Madeleine. Logiquement, ces deux derniers sont en couple, et Mitchell noie son chagrin en se concentrant sur ses études de théologie et son projet de voyage en Inde.
Mais rien n'est jamais simple. Leonard est très intelligent et très populaire, mais il est maniaco-dépressif depuis des années. Et sa vie de couple s'en ressent, faite de hauts et de bas, comme son moral.
Madeleine, jeune bourgeoise coincée, romantique mais accrochée à ses principes (« je n'épouserai jamais un homme instable »), a compris que la vie n'est pas un roman de Jane Austen et a vu ses certitudes ébranlées, d'abord quand elle a finalement craqué pour Leonard, ensuite quand elle s'est rendue compte que la vie serait peut-être tellement plus simple, sans prises de tête, avec le doux et gentil Mitchell, son confident des moments difficiles. Mais Madeleine se sent investie d'une mission : aider Leo à guérir.
Ravalant sa déception mais gardant l'espoir de conquérir Madeleine, Mitchell part à Calcutta dans les traces de Mère Teresa, en quête d'un idéal spirituel.

Résumé comme ça, ce n'est pas forcément très séduisant. Et pourtant… Difficile de comprendre pourquoi, mais ce roman est captivant. Ce n'est pourtant pas un roman « facile », il fait même parfois dans l'érudition, en tout cas quand on n'est pas familier de Barthes, Deleuze, de la chimie des levures ou des traitements au lithium. le récit n'est pas chronologique, et les personnages ne sont même pas vraiment attachants, alors c'est sans doute le mélange d'humour, de finesse psychologique, de philosophie, de spiritualité et de culture littéraire qui rend ce roman si intéressant. On pense à Tom Wolfe (en moins hot) pour la description du microcosme universitaire US, et aux Corrections de Jonathan Franzen pour l'analyse fouillée des personnages et de leur quotidien.
Chronique du passage à l'âge adulte, portrait d'une époque et d'une certaine élite intellectuelle américaine, ce roman, plus que du mariage, parle surtout d'amour. Et quand c'est si bien écrit, peu importe que la raison ou les sentiments l'emportent, il ne faut pas s'en priver.
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Auteur de Virgin suicides et de Middlesex, Jeffrey Eugenides publie là son troisième roman. Il y est question d'études, de flirt, de famille, de voyages France, Inde) de condition féminine dans les années 80 et aussi, bien sûr de mariage. Madeleine, pleine d'incertitudes concernant son avenir qu'il soit professionnel ou amoureux. Ses sentiments oscillent entre Mitchell, brillant étudiant, un peu mystique, et Leonard, séducteur, mais surtout bipolaire. Les malentendus et quiproquos qui marquent les relations entre Madeleine et Mitchell comptent dans la création du couple Madeleine-Leonard, pour le meilleur et pour le pire.

Comme souvent dans les romans américains, un luxe de détails émaille les 500 pages de ce roman, pour aboutir à un portrait précis des personnages mais aussi de la société américaine de cette période. Cela peut plaire, ou non. Personnellement, j'apprécie beaucoup cette ambiance et ce type d'écriture (un coup de chapeau, au passage pour le traducteur).

Madeleine est étudiante en lettres et cela constitue un prétexte pour de nombreux développements concernant la littérature victorienne et pré victorienne, entre autre, très intéressants.

Par ailleurs la description qui est faite de la maladie psychiatrique dont souffre Leonard est particulièrement travaillée ( résultat d'une documentation pointue ou vécu personnel de l'auteur?) le rendu est criant de vérité.

Très agréable lecture qui m'incite à poursuivre la découverte de l'auteur.
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Un roman de campus américain pendant les triomphantes années 80 ? Oui. Tous les ingrédients sont là. Les étudiants fréquentent l'université Brown, membre de l'Ivy League, ils postulent pour Yale ou Columbia, ils affichent un dédain convenu pour le New Jersey ou effectuent un stage à Cape Cod, ...Ils prennent des vacances en Europe ou en Inde. On pourrait multiplier les exemples. Mais ce décor privilégié cache des remises en question.
Deux étudiants Mitchell et Leonard sont amoureux de la belle Madeleine. Jeune WASP sans histoire elle veut se spécialiser dans le roman victorien, la conception de l'amour et le mariage, conclusion obligée et définitive de la vie des femmes les siècles passés.
Dans le bouillon de culture de l'université les 3 jeunes gens vont s'intéresser aux enseignements en sémiotique. L'abandon des schémas traditionnels de l'amour va les percuter dans leur vie sentimentale. Leur histoire d'amour pour la même jeune fille, leur maladresse et leurs difficultés à poursuivre des relations amoureuses harmonieuses constituent une sorte de mise en abyme. Ils sont aussi objet de leur étude.

A priori les deux étudiants sont brillants et Madeleine, très attirante. Leonard et Mitchell placent la barre très haut. Leonard souffre d'un syndrome maniaco-dépressif et Mitchell est un rêveur féru de théologie. Ils s'avèrent tous les deux incapables d'aller au bout leurs aspirations, bloqués malgré eux. On voit leur supériorité et leur faiblesse, leur lâcheté malgré leurs exigences. On assiste à un véritable gâchis, gâchis ressenti également avec les personnages secondaires.

Le roman est bien écrit, documenté sur les sujets pointus, la culture des levures, le roman déconstruit par Barthes ou Derrida, les aspirations théologiques semblent tenir la route. Les descriptions sont assez fines et drôles. Au final d'où vient cette sensation d'un roman peu captivant ? En quoi ce mélange ne fonctionne-t-il pas vraiment ? L'échec des personnages ne nous émeut pas. On ne s'attache pas à eux.Ils restent l'objet de l'étude mais ne sont incarnés totalement. le récit se déroule sur une année ou deux. On avance lentement et chaque nouvelle étape est ponctuée de longs retours en arrière.C'est systématique et artificiel. Lorsqu'on avance dans la chronologie, on en vient toujours à se demander « à quand le retour en arrière ? » Cela entrave notablement le dynamisme du roman. Mais peut-on parler de dynamique quand chacun est englué dans un présent douloureux sans perspective sereine et ne voit pas de lumière au bout du chemin ?
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Il est des histoires dans lesquelles je tombe sous le charme, que ce soit un film ou un roman. Parce que je me sens complètement immergée dans le récit, la vie des personnages. Est-ce le souvenir des villes de l'Inde que j'ai pu traverser, la proximité craintive du monde des maniaco-dépressifs ou cet environnement si riche et plaisant des universités américaines? Mais, pendant ma lecture, j'étais au coeur de ce triangle amoureux constitué par Madeleine, Léonard et Mitchell.
La première partie dévoile les personnages, ces jeunes garçons et filles de l'université de Brown : découverte de l'amour, références littéraires, insouciance de la jeunesse, discussions animées notamment sur le discours amoureux et les religions.
Puis chaque partie détaille un peu plus la vie de chacun à l'issue de la remise de diplômes : voyage en Europe et en Inde pour Mitchell, enfer de la dépression pour Léonard et choix amoureux de Madeleine.
Chaque récit est une histoire en elle-même, bien sentie, analysée avec les impressions et espoirs de chacun. Ce sont des mondes que l'on découvre et des personnages que l'on apprend à connaître et à apprécier au sein de leur famille et de leur environnement.
Madeleine est une jeune fille stable issue d'une famille bourgeoise tandis que Léonard est fortement déstabilisé par des parents divorcés et alcooliques. Léonard est un garçon intelligent, plutôt scientifique tandis que Mitchell est un spécialiste en théologie à la recherche d'un idéal spirituel. Madeleine, elle, se spécialise sur les auteurs victoriens.
Des mondes différents qui pourtant vont se rejoindre sur une même trajectoire et vont vivre difficilement cette difficile transition de l'adolescence à l'âge adulte.
Si vous cherchez une lecture passionnante, attachante, ce roman psychologique comblera votre été.
Et si vous aimez, je vous conseille sur le même thème le premier roman d'Hilel Halkin, Mélisande! Que sont les rêves (autre triangle amoureux) ou le très bon roman de Tom Wolfe, Moi, Charlotte Simmons ( ambiance "plus chaude" des universités américaines).

Ce roman a obtenu le Prix Fitzgerald 2013, le grand Prix de l'héroïne Madame Figaro et le Prix Rive Gauche en juin dernier.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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C'est un roman intéressant que ce pavé de plus de 500 pages qui tourne autour de trois personnages impliqués dans un triangle amoureux assez compliqué et fortement influencé par le discours de Roland Barthes sur la "déconstruction" amoureuse.
Ces trois étudiants font l'apprentissage de la vie d'adultes dans un campus nord américain très élitiste, prodiguant un enseignement littéraire de première qualité; mais l'apprentissage de la vie est bien autre chose, plus difficile, semé d'embûches et au débouché incertain.
Sous des airs de campus novel, ce livre est par moments un vrai livre sur le mariage écrit avec humour et dérision. Les références littéraires sont très nombreuses faisant que le roman est riche sur le plan littéraire et intellectuel. Ce livre donne envie de relire Barthes et Derrida.


Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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A aime B mais A n'aime pas C qui aime A. Cela ressemble à du Racine. Comment Madeleine tombera des bras de Leonard dans ceux de Mitchell. Ce gros roman m'a plu, il est assez passionnant dans le genre « Bildungsroman » (on suit trois jeunes gens, de l'adolescence aux années d'études et de recherche de soi), mais il y a tout de même une trop longue description de la maniaco-dépression, maladie dont souffre Leonard. Il est intéressant de voir comment ces trois jeunes Américains évoluent. le parcours de Mitchell, qui s'intéresse aux religions, est particulièrement riche. Ce roman nous fait voyager aux U.S.A. bien sûr, mais aussi en France et en Inde auprès de Mère Térésa. J'ai lu ce livre assez vite, ce qui est bon signe.

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Nous sommes aux Etats Unis au début des années 80.
Mitchell, passionné de théologie, est amoureux de Madeleine qui termine une thèse sur l'importance du mariage dans le roman anglais.
Mais voilà, Madeleine elle, s'éprend de Léonard étudiant maniaco-dépressif.
Lorsque Madeleine décide de partager la vie de Léonard, Mitchell de dépit probablement part faire un périple qui le conduira en Europe, notamment à Paris et en Grèce, puis en Inde dans un mouroir de mère Thérésa.
L'amplitude de ce roman est telle que de prime abord j'ai eu quelques difficultés à y pénétrer. Puis, chemin faisant, entrainée par la fluidité de l'écriture d' Eugénides je me suis laissée séduire par un scénario simple mais non moins captivant notamment par la beauté du récit de la vie de Mitchell à Calcuta.
« le roman du mariage », éternelle saga du passage à l'âge adulte de trois adolescents dont les vies s'entrecroisent dans la maladresse, la douleur, le doute sur le dur chemin d'une quête d'absolu.
Pour ma part, il m'inspire tout simplement l'envie de relire « Middlesex » le précédent ouvrage d'Eugénides qui m'avait ébloui il y a 10 ans.
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Etats-Unis début des années 80 université de Brown. Madeleine étudiante en littérature, sage et presque effacée tombe amoureuse de Leonard qui participe à l'un des cours qu'elle suit. Lui est dans une voie scientifique en biologie. Madeleine admiratrice de Jane Austen participe à des cours où les étudiants se gargarisent de Barthes (ou boivent littéralement les paroles du professeur) et confrontent points de vue. Et il y a Mitchell attiré par la théologie. Un trop gentil garçon à qui Madeleine a laissé croire des sentiments.
Trois personnages différents qui à l'université découvrent l'indépendance, l'amour, le sexe et les déceptions avec une responsabilité sur les épaules : quid de leur avenir ?
Si Madeleine tergiverse sur la poursuite de ses études, Mitchell part en Inde et en Europe voyager durant une année avec un ami et Madeleine s'installe avec Leonard. Mais Leonard est malade, maniaco-dépressif et le jeune couple ne connaît pas un bonheur parfait. Loin de là. Dévouée à son mari, Madeleine repousse à plus tard sa poursuite professionnelle. Malgré son admission dans un laboratoire réputé de recherches, Leonard a changé : conséquences du traitement au lithium. Et pendant ce temps en Inde Mitchell n'oublie pas Madeleine.

Ce livre débute avec un certain humour et un style entraînant, truffé de références littéraires et décrivant les personnalités de nos trois personnages et leurs origines. A mesure des pages et de la maladie de Leonard, la légèreté est oubliée. Chacun d'entre eux est face à des choix lourds de conséquences pour le futur.
Roman sur la passage à l'âge adulte et des responsabilités, la psychologie est creusée et Jeffrey Eugenides cerne parfaitement une époque. Seul petit bemol : j'ai trouvé que la fin était trop vite amenée... Il n'en demeure pas moins que ce ce livre possède tous les ingrédients que j'aime !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Plus qu'au mariage, c'est encore une fois au passage de l'enfance à l'âge adulte auquel s'intéresse Jeffrey Eugenides. Un passage décisif qui semble décider chez lui du reste de la vie. « le roman du mariage » est un livre intelligent à l'écriture fluide et aux personnages finement étudiés.
Lien : https://plaisirsacultiver.wo..
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Que dire. Ce roman recèle nombre de qualités, à la fois intelligent, drôle, creuse certains sillons de connaissances, se tente spirituel, et ça passe. Un livre qu'on peut qualifier de très bon. Et en même temps, il montre à quel point ce monde ne ressemble plus à rien, plus rien ne tient debout, tout tente à peu près de se tenir, de se maintenir, entre inclusion et exclusion, entre image et profondeur qui confine à la solitude, la psychiatrie qui médique à ne plus savoir que faire d'autre, plus personne qui ose, ceux qui sortent des clous sont toujours rattrapés par la grosse vague de conformisme, qui transforme tout en clichés, plus ou moins aguichants, plus ou moins repoussants... Un monde qu'on déconstruit enfin et il le faut bien mais sans aucune proposition, niente.
Un livre qui montre un monde qui s'éteint. Au lieu d'un monde qui s'étreint.
Un monde et un livre quasi parfait.ement vain(cu)s.
Et dire que, des livres qui reflètent ça, vous en trouverez à la pelle, mais la plupart seront très probablement moins bien, moins bien écrits, moins drôles, moins intelligents, et blablabla.
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