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3,7

sur 674 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ceux qui me connaissent bien savent que j'affectionne tout particulièrement le ptit Frenchie qu'est Caryl Férey : ses thrillers de l'autre bout du monde (Argentine, Afrique du Sud) m'embarquent à chaque fois. Caryl Férey a cela de particulier que ses thrillers évoquent systématiquement les problèmes de fond du pays dans lequel il ancre ses histoires : pauvreté, exclusion, oppression des minorités locales, gangrène qu'est la corruption, manipulation d'état…C'est ce que j'aime tant dans son style : cette capacité à aller au-delà de l'exercice de genre et transcender tous les styles : roman politique, sociologique, thriller, tout cela à la fois.
Haka est un de ces premiers thrillers et pour le coup, nous voilà embarqués en Nouvelle Zélande, pays des gros balèzes que sont les all Blacks, des Maoris et des grandes étendues vertes, pays de Peter Jackson et du Seigneur des anneaux (ok là je divague). Revenons à nos moutons néo-zélandais. Comme à chaque fois, on ne va pas y couper, son héros est un anti-héros par excellence (et là on atteint le sommet en matière de flic borderline) : Jack Fitzgerald est un métis écossais et maori, hanté par la disparition 25 ans plus tôt de sa belle et lumineuse épouse et de leur adorable petite fille. du coup, voilà 25 ans qu'il erre sur les trottoirs d'Auckland à leur recherche, fracasse le crâne de quelques délinquants par ci par là pour se défouler (quoi de plus normal), snife de la coke et n'a quasiment pas d'amis. Peu apprécié de sa hiérarchie, celle-ci le tolère parce que figurez-vous, il est le meilleur limier de la police d'Auckland. Bref, si on passe ces « légers » travers (et soyons honnêtes, ce cliché du flic/pas flic, mi voyou mi justicier), Jack Fitzgerald mérite qu'on s'y attarde car l'affaire dont il a la charge est gore à souhait : on retrouve le corps d'une jeune maori dont le clitoris a été scalpé, voilà c'est dit. Cette affaire faisant écho à une affaire plus ancienne comprenant la même victimologie, notre héros se retrouve baby-sitter d'une profileuse, belle plante aussi mystérieuse que sérieuse, sexy à souhait, qui derrière ses apparences froides et distantes cache de profondes blessures ; tout un programme. Alors, rituels maoris ayant dégénéré ou meurtre crapuleux ? C'est tout l'enjeu de cette enquête qui va nous amener à brasser les pires fonds vaseux de l'âme humaine. Un conseil : âme sensible s'abstenir, l'hémoglobine n'étant jamais loin. Et puis Caryl Férey n'y va pas avec le dos de la cuillère côté détails sanglants donc rassasiez-vous avant d'entamer la lecture d'Haka.
Dire qu'Haka est le meilleur roman de Caryl Férey, non je ne peux m'y résoudre : Zulu et Mapuche le détrônent amplement. Néanmoins, je n'ai pas goûté mon plaisir (et oui on peut éprouver du plaisir à lire ce type d'ouvrage, je sais c'est étrange, peut-être faudrait-il consulter :)). Mais l'enquête est suffisamment tortueuse et traitée efficacement pour recommander ce thriller. Sans aller au fond des choses en matière de critique du système néo-zélandais (notamment sa manière de gérer les Maoris), on a quand même un bon aperçu de la condition de vie de ces populations natives qui tout comme les Aborigènes et les Indiens d'Amérique, subissent exclusion, alcoolisme, pauvreté et donc – CQFD - du ressentiment.
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Un drame antique, une tragédie grecque... Ce sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit en refermant ce 3ème roman de Caryl Férey. Troisième roman dans sa biographie - Haka, 1998 - et troisième livre que je lis de lui.
Je ne reviendrais pas sur les tenants et aboutissants de ce sombre polar noir à la sauce Néo-zélandaise, very spicy, ce serait gâcher le plaisir de découverte des futurs lecteurs. Et puis, il faut être honnête, comment décrire cette chaotique enquête énervée sans spoiler quoi que ce soit ?
J'ai commencé cette enquête par la fin... C'est à dire que j'ai lu l'opus qui suit en premier, Utu. (voir ma critique)
Et je dois dire que j'étais entrée sans mal dans cette sombre quête, cueillie comme une fleur par Férey et son personnage de flic marginal et écorché vif, et j'étais impatiente de désembrouiller cette glauque enquête dans le milieu des Maoris.
Mais à la lecture d'Haka, j'ai peiné à être emportée par l'histoire de Jack Fitzgerald et de son éternel chagrin...
Puis, vers le milieu du livre, les faits, brumeux jusque là, prennent un peu corps et vie, puis tout s'accélère, et la fin vous tombe sur le coin de la gueule, après ce déferlement d'ultra-violence dont Férey à le secret, ces scènes d'actions incroyablement denses et tendues, c'est ce que je préfère depuis Zulu.
Je vois bien Caryl Férey en scénariste... Malheureusement, ce ne fut pas le cas sur Zulu, qui fut sabré et tronqué d'une façon atroce. Caryl Férey, beau joueur, dit à propos de ce film : "C'est une histoire différente du livre..." Dommage que les producteurs ne lui laissent pas carte blanche.
Je suis impatiente de lire un autre roman de Férey, mais j'attends quelque chose d'un peu différent, car en ce qui me concerne, la recette a perdu un peu de sa saveur. Ceci dit, j'avais pris ses ouvrages "à rebours". Je gage que les romans récents doivent égaler Zulu. J'espère qu'il ne me décevra pas.
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Un policier un peu original puisqu'il se déroule en Nouvelle-Zélande et traite des rites maoris . Ce qui change un peu ,il faut l'avouer ! Par contre je suis un peu partagée : si j'ai aimé le style ,l'histoire de base et les personnages ,je suis beaucoup moins enthousiasmée par cette fin ,que je trouve un peu invraisemblable....il faudrait que je compte le nombre de morts car j'en ai rarement vu autant ! Mais je suis bien tenté par la lecture de Zulu quand même !
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Caryl Férey a une plume poétique, lyrique à souhait et pas mièvre. J'aime sa manière plutôt originale de glisser de jolies métaphores dans des situations d'un noir absolu… et puisqu'il n'en fait pas un usage diarrhéique, leur justesse est désarmante.
Il aborde des sujets aussi lourds qu'insoutenables avec beaucoup de finesse. Il exploite ces thèmes en fin psychologue et sans jamais tomber dans l'analyse psycho-médicale à deux balles,

J'ai particulièrement apprécié un élément inattendu : Il décime tous les personnages… l'un après l'autre, tous zigouillés, abattus, exécutés !!!
Mais il ne se contente pas de les buter tout simplement… il redouble de créativité pour leur fournir à chacun un trépas spectaculaire… (à la destination finale… à la Tarantino…)

Définitivement un thriller cinglant et délicieusement sanglant…


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Un polar comme un uppercut...Cru, excessif, violent, lyrique....

"Too much", c'est une évidence.

Trop de morts, trop de bagarres, trop de rails de coke et trop de sexes scalpés, mais malgré tous ces défauts, malgré le poncif du héros recru de tourments, cédant à sa part d'ombre et virant lonesome bad boy, on ne peut s'empêcher de saluer le panache de ce polar hystérique et fiévreux.

La Nouvelle Zélande, ses paysages pour surfeurs blonds et ses rites pour sorciers cannibales; le massacre comme seule issue à une intrigue saturée de violence; le sexe comme on se noie, la mer comme on on s'étreint; tout le livre malgré une saturation de bruit et de fureur est un frénétique HAKA hurlé à la face du lecteur.

On peut détester. On peut aussi capituler et avouer une certaine fascination.

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Accrochez-vous car le polar de l'excellent Caryl Ferey va vous donner des sueurs froides. Car le garçon ne fait pas dans la dentelle, c'est hyperviolent, c'est effroyable, c'est d'une noirceur absolue, c'est glauque, ça vous donne la nausée, mais malgré tout ça qu'est ce que c'est bien. Et pourtant l'intrigue de départ est de facture classique. Nouvelle Zélande un flic qui à tout perdu (sa femme et sa fille sont portées disparues depuis vingt cinq ans) et une jeune profileuse son sur les traces d'un serial killer. Lui n'est plus que rage et désespoir, elle, tente de temporiser la violence de son collègue. Mais ou Ferey se démarque de ces petits camarades c'est qu'il nous happe des les premières lignes et ne relache jamais l'attention du lecteur, et il sait sacrément y faire. La tension est à son comble et il nous offre alors un final en forme d'apocalypse absolument cauchemardesque.
Sacrément doué.
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Bizarre, j'ai commencé par lire Utu, par hasard. Haka c'est comme un brouillon. J'ai vraiment eu l'impression que Caryl Frerey y a testé des recettes pour en goûter la saveur et leur impact sur les lecteurs. J'ai adoré Utu, je n'ai pas beaucoup aimé Haka. Violence gratuite, personnages inaboutis, intrigue décousue, fin interminable, se concluant en Grand Guignol, comme souvent chez l'auteur mais là on atteint des sommets. Bref, si je peux me permettre commencez par Utu et restez y
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Haka est le premier livre que je lis de Caryl Férey.
J'ai été moyennement embarqué par cette histoire qui se passe dans un lieu inhabituel pour un polar, la Nouvelle Zélande.
On suit un flic, Jack Fitzgerald, qui est affublé de tous les mauvais clichés et de tous les excès : désespéré suite à la disparition de sa femme et de sa fille il y a 25 ans, il continue l'enquête, drogué, très violent.
Il enquête sur une histoire de fille avec le sexe scalpé et on lui adjoint une jeune criminologue Ann.
L'enquête se tient, des bagarres, des fusillades se succèdent, les cadavres s'amoncellent et c'est trop, ça en devient improbable.....
Je reste mitigée sur ma lecture......
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Ce roman policier se déroule en Nouvelle Zélande et c'est un des attraits du livre que de nous faire découvrir ce pays aux antipodes de la France. Un autre atout du livre est l'écriture de Caryl Férey que personnellement j'aime beaucoup (je l'avais déjà appréciée dans "Eloge de l'excès" un livre de courtes nouvelles). Reste l'intrigue :jusqu'au deux tiers du livre, j'ai bien accroché mais hélas, l'auteur semble soudain se désintéresser de ses personnages (qui étaient pourtant intéressants) et le livre tourne au jeu de massacre. Dommage. Malgré tout je pense que ce roman pourra intéresser les amateurs de romans (très) noirs.
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L'action de Haka, paru en 1998, se déroule en Nouvelle-Zélande : Jack FITZGERALD, capitaine de Police, a déjà tout perdu : sa femme et sa fille, disparues mystérieusement. Pas de corps, pas d explication, il est devenu policier pour mener l'enquête de sa vie.

Une pièce de sa maison est tapissée de photos des disparues et remplie des dossiers de son enquête personnelle. Chaque enquête est pour lui l'occasion morbide de tenter de s'approcher de ce mystère.

Jack est un métis qui a eu une conscience de classe lorsqu'il était plus jeune, il a consacré de l'énergie à défendre la cause de son peuple, mais aujourd'hui toute son énergie est mise au service de ses enquêtes, de sa quête.

Il est violent, dépressif, cocaïnomane, alcoolique, désespéré, à l'instar de l'univers qu'il décrit.

La découverte sur une plage d'une jeune femme au sexe scalpé va être le point de départ d'une enquête qui va le mener au coeur de la folie et de la perversion des hommes : des Maoris pervertis aux blancs.

Ce roman est d'une grande richesse :

- L'auteur franchit avec une certaine aisance le cliché du flic solitaire, moralement perdu, sans rien envier à James Ellroy,

- la violence n'est jamais gratuite dans ce roman, elle est un fil conducteur qui montre la perversion des hommes, l'univers glauque dans lequel nous vivons,

- les personnages entourant Jack Fitzgerald sont d'une incroyable richesse : de Anne, criminologue venue l'assister qui combattra avec lui à Eva, jeune fille perdue qui n'a jamais été aimée, en passant par John, peintre épileptique ; tous ont été des victimes,

- sur le plan du style, Caryl Ferey livre une intense bataille à tout ce qui pourrait être considéré - de près ou de loin - comme un lieu commun, et cette bataille est gagnée haut la main, c'est un langage d'une grande posésie qu'il a su utiliser (et qu'on retrouvera par la suite avec un peu de modération).

- la toile de fond, la Nouvelle-Zélande, l'aspect ethnique, aurait cependant pu être creusés (à l'égal de ce qu'a fait l'auteur dans Mapuche, ou de ce que fait Hervé Claude pour l'Australie).

Haka de Caryl Ferey est paru aux Editions Baleine (1998) puis chez Folio (Edition revue 2003, 8,90 €), est disponible au format numérique (2,98 €).
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