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Marc Montfort (Traducteur)
EAN : 9782228892384
434 pages
Payot et Rivages (06/05/1999)
3.54/5   13 notes
Résumé :
Dans les années cinquante, Patrick Leigh Fermor et sa femme Joan se lancent à l'assaut des rochers escarpés du Magne (MANI en grec).
Partis des faubourgs de Sparte, ils escaladent ce promontoire hérissé de maisons-tours qui s'avance à l'extrême sud du Péloponnèse, jusqu'au cap Matapan où la mythologie situe l'une des entrées de l'Hadès. " En Grèce, tout est passionnant. Chaque rocher, chaque ruisseau évoquent presque toujours une bataille, un mythe, un miracl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Patrick Leigh Fermor est comme Durrell, un amoureux de la Grèce.
Nous l'avons rencontré à Chypre, mais durant cette période il a consacré l'essentiel de son temps à la découvert d'une région ignorée De Grèce, une région sauvage et isolée au delà l'Olympie : le Magne
Cette région sera celle où il choisira un jour de vivre et où aujourd'hui encore les habitants le vénère.
Il en a tiré un splendide récit : Mani, du nom grec de cette région.
C'est avec sa femme Joan qu'il se lance à l'assaut du Magne. Sparte est leur point de départ, ils vont marcher, le Magne est une sorte de promontoire, le sud du Péloponnèse. Un pays sauvage où les grecs plaçaient une des entrées de l 'Hadès !
Ils délaissent les routes pour utiliser sentiers, croisent des bergers mutiques, grimpent comme les chèvres à l'assaut de la chaîne du Taygète et sont conduits par Yorgo le gardien de troupeau.
Une terre où le passé est présent en permanence :
« Chaque rocher, chaque ruisseau évoquent presque toujours une bataille, un mythe, un miracle, une anecdote paysanne ou une superstition. Par conséquent, il me parut préférable, en écrivant, d'attaquer le pays en certains points choisis et de le saisir à coeur. »
Une marche dans les pas d 'Homère, la vie quotidienne du paysan a peu changée, le pays est pauvre mais accueillant, les ruraux colportent des histoires qui tiennent de la légende sur leurs voisins, les lieux, les animaux.
Partout la table est dressée pour eux, le vin coule avec largesse, l'ouzo pour la pause du soir
« Tandis que nous parcourions les rues pavées, un murmure de saluts montait des tables des cafés et formait un choeur calme, amical et plein de sympathie »

On échange des histoires, on se vante :
« Les Anavrytains sont vraiment très forts. Nous serions capables de ferrer un pou si vous nous le demandiez. Il ferma un oeil et ses mains caleuses mimèrent le délicat travail du forgeron, les doigts de la main gauche semblant saisir la patte arrière du pou tandis que ceux de la main droite maniaient énergiquement un marteau miniature »
Patrick Leigh Fermor n'a pas son pareil pour vous promener à travers la vieille Grèce byzantine, vous dessiner les arbres généalogiques des Paléologue et des Cantacuzène, vous retracer les batailles, mêler les francs et les romains, Constantinople et la lutte des maniotes contre l'Emppire Ottoman. Vous saurez tout sur la coutume de la Vendetta née vers 1300 et que sans doute les marins transportèrent jusqu'en Corse, avec son cortège d'incendies, de poignards, de fusillade. Tout sur la piraterie et le rapt d'esclaves qui permettaient aux Maniotes de survivre.

La leçon n'est pas difficile à suivre car Patrick Leigh Fermor détient l'art de raconter l'histoire en suivant des sentiers qui dégringolent jusqu'à la mer, au milieu des vignes, des bougainvilliers et des oliviers. de villages crénelés en maisons-forteresses, presques inacessibles, vous irez avec lui voir le soir les pêcheurs tirer leurs caïques sur le rivage.
Une belle façon de visiter la Grèce, Kardamyli, Agia Sophia, Stoupa, Agios Nikolaos, autant de villages aujourd'hui la proie d'un tourisme parfois ravageur, prenez Paddy pour guide vous ne le regretterez pas, il recueille le dernier souffle d'une Grèce qui va disparaitre.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Dans le cadre de l'Opération Masse Critique de Babelio, j'ai reçu la réédition de Mani, Voyages dans le sud de Péloponnèse. Les éditions Bartillat ont décidé de republier ce texte de Patrick Leigh Fermor sorti en 1958, et traduit par Marc Montfort pour la présente édition.

Au début j'étais assez emballée : un voyage pour la Grèce profonde, ses secrets, loin des gros sites touristiques. Cette île me donne tant à rêver, j'avais hâte de la trouver peinte par des mots, couchée sur un papier. La Grèce littéraire... ça me rappelle aussi la mythologie et LE texte : l'Illiade puis l'Odyssée. En effet, on trouvera des clins d'oeil à Ulysse, ce héros de tous les temps. Mais ce livre ne fut pas l'aventure homérique que j'attendais.

Ce sont des carnets de route, des récits de voyage. D'un homme érudit. Et il faut un haut niveau de connaissances ethnologiques pour apprécier pleinement le texte. Plein de choses m'échappaient, trop complexes pour moi, j'avais l'impression de lire une thèse de recherche — avec un peu plus de style que de simples travaux, avouons-le. J'avais du mal à percer clairement les ironies, digressions légères. Je suis passée à côté d'une grande partie du récit. Certains passages m'ennuyaient puisqu'ils étaient trop savants pour moi, j'étais dépassée. Dans d'autres, j'ai quand même pu prendre du plaisir, et apprendre. J'ai beaucoup apprécié le chapitre sur les chants funèbres ! Oui, le deuil est l'occasion de poésie, de création, et d'expression pour les femmes. On vient parfois aux cérémonies funèbres simplement pour entendre leurs chants. C'est intéressant à la fois d'un point de vue ethnologique et littéraire. Ces femmes produisent des éloges et poèmes remarquables.

Il est dommage que ces récits n'aient pas été complètement à ma portée, puisque lorsqu'ils l'étaient sur certains passages, j'ai beaucoup apprécié. À présent, je sais aussi que le genre du récit de voyage n'est pas mon préféré, que j'aime l'étudier mais que j'ai bien du mal à le lire comme un roman le soir dans mon lit. C'est donc une lecture érudite qui saura ravir les savants concernés. de longs récits qui permettent de découvrir les peuples reculés de la Grèce, l'organisation politique et sociale de ces micro-sociétés. C'est intéressant à plein de niveaux, très puri-disciplinaires, mais à vocation scientifique.
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Reçu dans le cadre de l'opération masse critique de Babelio, Mani est un récit de voyage qui n'est malheureusement pas à la portée du premier amateur de voyages venu. Je m'explique : l'auteur a délibérément entrepris un voyage en Grèce hors des sentiers battus et des circuits touristiques traditionnels, ce qui n'est pas pour me déplaire, étant moi-même adepte du voyage en "hors piste". Les rencontres avec les autochtones au fil du voyage sont intéressantes en ce qu'elles mettent en lumière cette façon qu'ont les habitants d'un lieu donné de considérer comme étrangers leurs voisins de la vallée d'à côté. On se rend compte ainsi au fil de la progression des voyageurs que chacun se voit plus civilisé que son voisin qu'il ne connaît que par des "on dit". Ceci n'est pas inintéressant d'un point de vue anthropologique...
En revanche, l'abondance de détails et de références à la géographie et à l'histoire de la Grèce m'ont surtout permis de mesurer mes immenses lacunes en la matière. Passionnée de mythologie grecque, je manque hélas cruellement de connaissances sur l'histoire de ce pays à travers les siècles, ce qui explique ma totale incompréhension d'une grande partie du livre...

Aussi ne suis-je peut-être pas la lectrice la mieux placée pour juger de la qualité de cet ouvrage (d'où ma note positive). Je pense qu'un lecteur érudit, historien, passionné de la Grèce en général (et pas seulement de la mythologie) saura mieux en apprécier toutes les subtilités.

Je dois cependant souligner la qualité d'écriture de ce livre (le style est soigné) et sa très jolie couverture.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique Babelio.. J'étais curieuse de découvrir cette épopée grecque, sur les pas d'Homère. J'ai découvert un récit jalonné de descriptions et de références mythologiques. J'ai marché sur les traces de l'auteur et de son épouse, et j'ai découvert un autre visage de la Grêce, autre que celui, cliché, des cartes postales. Car les lieux visités ne sont pas ceux courus par les hordes de touristes. Une jolie lecture.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les Anavrytains sont vraiment très forts. Nous serions capables de ferrer un pou si vous nous le demandiez. Il ferma un oeil et ses mains caleuses mimèrent le délicat travail du forgeron, les doigts de la main gauche semblant saisir la patte arrière du pou tandis que ceux de la main droite maniaient énergiquement un marteau miniature
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Chaque rocher, chaque ruisseau évoquent presque toujours une bataille, un mythe, un miracle, une anecdote paysanne ou une superstition. Par conséquent, il me parut préférable, en écrivant, d'attaquer le pays en certains points choisis et de le saisir à cœur.
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Il sortit un mouchoir bleu et propre dans lequel étaient enveloppées quelques prunes et quelques reines-claudes. Après les avoir pelées soigneusement avec son canif, il les mit à tremper dans des verres de résiné puis nous les offrit fichées au bout d'une fourchette. Il y a des moments en Grèce où l'on pourrait croire qu'il est possible de vivre, tel le prophète Elie ravitaillé par les corbeaux, sans avoir à se préoccuper de la nourriture.
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La mort est ici une réalité physique inévitable et brutale. On est loin des cercueils hermétiquement clos d'Europe occidentale, des morts embaumés et fardés d'Amérique du Nord. Chaque enfant grec a entendu à de nombreuses reprises, le râle angoissant du mourant et a vu les joues ratatinées, la mâchoire tombante et les paupières closes de ses aînés. On laisse le cercueil ouvert jusqu'au dernier moment et on ne le descend dans la fosse qu'après que chacun a embrassé le mort sur les joues, en signe d'adieu. L'odeur des morts, la sensation que l'on éprouve en les touchant sont connues de tous. Et nul n'ignore les effets de la décomposition puisque, trois années après l'enterrement, on déterre cérémonieusement les ossements pour les mêler à ceux de la famille. Par deux fois, en Crète et en Argolide, j'ai moi-même vu le crâne nu de deux vieux amis.
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Tandis que nous parcourions les rues pavées, un murmure de saluts montait des tables des cafés et formait un choeur calme, amical et plein de sympathie
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Video de Patrick Leigh Fermor (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Leigh Fermor

MP 2014-12-10-050-003048BDD2D9.mp4
Payot - Marque Page - Patrick Leigh Fermor - Dans la Nuit et le Vent.
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