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4,18

sur 1279 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une vraie leçon de vie , un écrit délicat, dans le plus pur respect des traditions gitanes.
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« Une leçon d'humanité. »

Alice Ferney raconte l'histoire d'une tribu de gitans qui s'installe sur un terrain vague avec leurs caravanes, des gens pauvres, illettrés, et ignoré par la société. Dans ce livre on rentre dans l'intimité de ces personnes et on découvre la misère absolue mais aussi un univers rempli d'amour. Ce roman nous raconte aussi une expérience humaine faite par Esther, une bibliothécaire qui vient chaque mercredi faire découvrir la lecture, les livres à cette tribu. D'abord mise à l'écart et exclue, elle est par la suite acceptée et lie des liens avec ces personnes.


Alice Ferney, de vrai nom Cécile Gavriloff, est une écrivaine française. Les principaux thèmes abordés dans ses ouvrages sont la féminité, la différence des sexes et le sentiment amoureux. Elle est remarquée après la sortie de Grâce et dénuement qui a obtenu le prix Culture et Bibliothèque pour tous en 1997.


Cet ouvrage ne raconte pas seulement la vie des gitans mais c'est aussi une manière de s'ouvrir aux autres. J'ai été fascinée par ce livre, réellement de part le message que nous fait passer cette histoire et son réalisme. L'auteure utilise un vocabulaire propre à cette société, au milieu d'une écriture tout à fait simple, ce qui nous permet de nous plonger dans l'histoire et dans la vie de la communauté gitane plus facilement. J'ai aimé tous les personnages de cette histoire
C'est un excellent roman sociologique. Cette histoire n'a rien d'extraordinaire, c'est une histoire humaine qui emmène à la réflexion sur la rencontre avec « l'autre », sur notre vision de la société.


Un extrait du livre qui m'a marqué est lorsque Esther la bibliothécaire commença a être accueillie à bras ouverts par la famille, c'est un moment que j'ai particulièrement apprécié. « Elle était devenue un plaisir de leur vie » page 43. Je trouve que cette phrase montre qu'une rencontre peut changer une vie et qu'elle résume l'esprit du livre. C'est un livre très enrichissant.
Ines
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Grâce et dénuement, c'est ce qui caractérise ces enfants gitans qu'Esther Duvaux va approcher et apprivoiser grâce aux livres qu'elle leur lit.
La grâce, c'est aussi ce qui me semble caractériser le style d'Alice Ferney, fait de phrases simples, limpides, lumineuses, au rythme enveloppant.

Nous allons vivre au plus près la vie d'une communauté gitane, ressentir la promiscuité dans les caravanes, la journée à l'extérieur dans le froid, la saleté. Nous allons nous demander ce qui permet de conserver sa dignité et son humanité dans une situation aussi précaire.
Cette famille va être approchée par une bibliothécaire qui se propose de lire des livres aux enfants. Elle fait sa demande à la grand mère, la chef du clan, Angéline, en essayant de ne pas blesser sa susceptibilité, de ne pas laisser supposer qu'ils pourraient avoir besoin d'aide. Les pourparlers dureront une année. Angéline finit par accepter, impressionnée, peut-être, par la ténacité d'Esther.

Un grand vent balaie ce récit : celui de cette vie en marge, libre de toute contrainte mais où tout manque et celui de la liberté qu'apporte le livre, liberté de réfléchir, d'argumenter, de poser des valeurs.

Angéline est le personnage central du roman. L'honneur d'Angéline, c'est d'avoir accompli courageusement une vie dans laquelle elle n'a rien choisi. Pour Alice Ferney, la grandeur des femmes c'est d'enfanter. Par les enfants et pour les enfants, la femme trouve une énergie et une force de vie dans les situations les plus précaires.

Le roman n'est pas simpliste. Il ne va pas être facile pour Anita, la plus âgée des enfants, celle qui aime tant les livres, d'aller à l'école après que Esther ait réussi à vaincre les réticences de la directrice. Elle y perd une façon d'être unie à elle-même pour trouver le rejet des autres, pour se voir comme elle est pour eux : sale, dépeignée, mal habillée.

Angéline, ses cinq fils, leurs femmes et leurs enfants vivent à la périphérie de la ville Ils en sont chassés et se réfugient sur un terrain qui est un ancien potager appartenant à une vieille institutrice qui refuse de porter plainte contre eux empêchant par là même la commune de les déloger.
C'est là, dans ces conditions de vie extrêmement précaires, alors qu'ils n'ont ni eau ni électricité, qu'Esther va venir, tous les mercredis à onze heures, lire aux enfants des histoires du patrimoine traditionnel : Babar, les contes d'Andersen, les fables de la Fontaine, le petit prince.... Elle lit sous le vieux pommier, entourée des enfants, sous le regard d'Angéline qui attise inlassablement son feu de détritus. Elle lit, quand il fait trop froid, dans la tiédeur de sa voiture dans laquelle s'entassent les enfants. Les enfants qui rient, commentent, comprennent, heureux d'être si intelligents. Heureux aussi parce qu'ils lui subtilisent des livres et qu'elle ne s'en aperçoit pas. Ces livres, ils les caressent, les soupèsent et les tournent en tous sens avant de les rendre à Esther le mercredi suivant.

"Quand elle lisait, baignée dans le miracle du papier, cet entre-deux, le calme venait sur les enfants, leurs épaules tombaient, un délassement les emportait."


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coup de coeur total pour le style et pour l'histoire.
comment ne pas être touchée par cette bibliothécaire qui va lire des histoires aux enfants des gens du voyage.
comment ne pas s'attacher à cette famille hors du commun, cette "vieille" et ses fils, ses belles-filles...
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Alice Ferney est décidément un grand auteur. Un livre fort sur la lecture, la différence.
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Oui, je l'ai lu aussi, et oui, je l'emporterais sur une île!
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Lu en 2015. J'ai choisi ce titre à classer en tête, parmi mes 8 livres lus de cette auteure dont j'apprécie l'écriture depuis une quinzaine d'années.
Ce roman nous parle d'une famille, avec une matriarche à sa tête, cinq fils, les belles filles et leurs enfants. Leur vie dehors, la lutte contre la précarité, la saleté, les délits, la violence, le fatalisme, l'oisiveté, l'ignorance, l'illettrisme.
Tout est dans le titre, il y a même de la grâce "dans" le dénuement, et lorsqu'on vit avec peu, l'on se contente de sa fierté et de protéger les siens...
La lecture, les livres, ces petits miracles qui peuvent rendre égaux !
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Un très beau roman, qui m'a beaucoup touché et qui permet de découvrir le monde de la communauté des gens du voyage. Un roman qui devrait être lu par chacun d'entre nous.
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un hymne à l'amour maternel
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Esther, une libraire, repère une famille de gitans installée sur un potager abandonné. La mère, la vieille Angeline, ses 5 fils, les 4 belles-filles et les enfants vivent sur ce mauvais terrain de boue et d'ennui. Patiemment, elle s'incruste et vient chaque mercredi matin faire la lecture aux enfants. Bientôt, elle est acceptée dans cette famille atypique et les encourage à inscrire la plus âgée des enfants à l'école malgré leur crainte des Gadjé, les "blancs sédentaires".

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Superbe livre que m'a prêté une amie. Je ne connaissais pas Alice Ferney, je la découvre, plume sensible et attachante, comme un murmure, un souffle. Dans ce récit, nous découvrons avec Esther le monde des gitans, leur misérable existence dans des caravanes aux 4 vents, des hardes en guise d'habillement, un bain dans l'eau de vaisselle tous les 15 jours.

"Tu as donné beaucoup de temps, dit Angeline. Elle se redressa contre l'oreiller, et comme Esther avançait son bras pour l'aider, la vieille dit : Laisse ! Je suis pas si faible (mais Esther vit bien qu'elle l'était). La vieille repris ce fil de mots qu'elle ne lâchait plus. le temps, dit-elle, c'est le plus précieux, et à côté le reste c'est presque rien. Elle dit : La seule chose qui manque, qui est comptée et cruelle, c'est le temps. (p.267)"

Malgré ce dénuement, ils ne se plaignent pas, leurs seuls soucis : trouver de quoi se chauffer et de quoi manger. La mort même, est une besogneuse qu'aucune prière ne fait reculer. On ne lutte pas avec le destin. Dieu veille, même s'il a depuis longtemps les yeux crevés.

"Ce qu'on garde pour soi meurt, ce qu'on donne prend racine et se développe. (p.271)"

Nous suivons Esther qui s'invite, avec opiniâtreté, dans leur cercle, les encourage à accepter une vie meilleure pour les enfants qu'elle initie à la connaissance en leur lisant des histoires, les invitant par là-même à être, non plus des victimes, mais des acteurs de leur destin.

"...je vais vous raconter une histoire triste qui se finit bien, dit-elle. Elle est arrivée à une petite fille qui était sourde-muette et aveugle. Cette petite fille s'appelait Hélène Keller, dit Esther en vérifiant que les enfants étaient bien installés. Ils ne bougeaient plus. Elle raconta le silence absolu et la nuit noire qui avaient enveloppé Hélène. (p.203)"

A la fin, le livre offre une table des citations de toutes les histoires dont il est fait mention dans le roman ; à mon grand dam, il y manque (injustement) la référence suivante L'histoire d'Helen Keller de Lorena Alice Hickok, une très belle lecture lue dans ma jeunesse, et qui m'avait fortement impressionné. Il m'accompagne encore (en photo : la véritable Helen Keller et son institutrice, 1888).


L'éducation est le chemin vers la liberté. C'est le fil conducteur de ce roman, ce moment de grâce. Bouleversant.



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