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Les habits noirs - Bouquins tome 1 sur 2

Francis Lacassin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782221052860
Robert Laffont (16/02/1987)
3.55/5   22 notes
Résumé :
Les habits noirs
Coeur d'acier
La rue de Jérusalem
L'arme invisible

« C'est le plus intelligent de tous les romans cri.minels que j'aie jamais lus » a dit le président de l'Association des Ecrivains Scientifiques, François Le Lionnais. C'est aussi une oeuvre de ton très moderne basée sur des faits strictement véridiques. En effet, la bande . des Habits Noirs fit les beaux jours des jurys d'Assises entre 1825 et 1855, tout au long... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
''Les habits noirs'' est une série de 8 romans qualifiée d'''épopée criminelle''.

Tome 1 - ''Les habits noirs''.

Ce premier tome propose une histoire complète et achevée. Cela commence avec un vol très astucieux qui bouleversera la vie de l'homme qu'on accuse à tort. Plusieurs années plus tard, on retrouve tous les acteurs du premier acte dans leurs nouvelles situations et l'on va assister dans le détail à toutes les intrigues qui mèneront au grand dénouement. Derrière une bonne partie de ces intrigues plane une mystérieuse organisation criminelle dont les secrets seront révélés au lecteur...

Moins éblouissant et amusant que ''Le bossu'', célébrissime roman de l'auteur, il a su tout de même soutenir mon intérêt. Le roman est assez étrangement construit et nanti de plusieurs personnages non moins étranges, ce qui suscite une ambiance générale particulière. Le cynisme de Paul Féval est aussi régulièrement ressenti.

Tome 2 - ''Coeur d'acier''.

Il m'a semblé plus facile d'entrer dans celui-ci que dans le précédent. Malgré les drames et les personnages désespérés, la plume de Paul Féval y crée une ambiance plus riante. J'ai eu plus de plaisir à voir s'édifier ce nouvel imbroglio bien trouble. De sinistres et audacieux manipulateurs tentent de mettre la main sur les bénéfices d'une succession compliquée. Les dialogues pleins de subtilité et de finesse abondent, et l'ambiguïté des révélations entretient un excellent suspense. Il y des moments mémorables, comme la visite de la bande de Coeur d'acier au bon Jaffret...

Les liens avec le précédent tome sont très bien ménagés. Le roman demeure une histoire nouvelle qui se suffit à elle-même, et on pourrait à la rigueur le lire sans connaître l'autre, mais on se priverait alors inutilement d'une bonne partie de l'agrément.

Tome 3 - ''La rue de Jérusalem''.

La tendance se dessine plus nettement. Les tomes ne sont pas des suites directes mais plutôt des histoires parallèles qui se déroulent à peu près dans le même laps de temps, et dans lesquelles on voit reparaître quelques personnages, surtout les puissants malfaiteurs qui tirent les ficelles des différentes intrigues et arnaques.

Celui-ci est un autre épisode fort plaisant servi par une écriture truculente. Les habits noirs cherchent à usurper des fortunes et récoltent de nombreux ennemis en chemin. Ils sont un peu plus présent dans ce tome et nous plongons plus profondément dans leurs délibérations internes.

La verve moqueuse de P. Féval fait souvent des étincelles, très notamment par l'entremise du personnage que je retiens le plus et qui m'a grandement amusé : j'ai nommé l'hilarant Clampin dit Pistolet !

De plus, même si ce n'est clairement pas le but premier dans cette série, ces écrits sont très instructifs sur la vie au XIXe siècle, dans la période bien délimité où se passe le récit. On nous offre continuellement des détails sur les types et classes de gens, leurs opinions, des faits divers typiques, des références historiques et artistiques, etc. Par exemple, dans le présent tome, les malheurs d'un propriétaire dans les colonies, ou les imposteurs se faisant passer pour Louis XVII. L'on croise même furtivement Vidocq.

Tome 4 - L'arme invisible.

Une grande menace plane sur les habits noirs, peut-être la pire de leur existence. Un fin limier des plus coriaces est sur leurs traces, et la catastrophe est imminente. Le ''Père à tous'', grand maître de l'organisation, prend les choses en main lui-même, et s'inspirera de l'adage : « Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis. » Une autre machination machiavélique avec un dénouement fulgurant. Ce dernier arrive assez vite, puisque c'est jusqu'à maintenant le plus court épisode. C'est cependant fort agréable le temps que ça dure !
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« Paris célèbre volontiers les bandits, aussi les bandits aiment Paris. » Au début du XIXe siècle, les ruelles et les salons de la capitale bruissent de récits sur le compte des Habits Noirs, mystérieuse organisation criminelle. Les bons messieurs s'en indignent, les belles dames en ont des vapeurs et s'évanouissent, mais chacun prend en secret un plaisir pervers aux exploits de ces rois de la pègre parisienne. Car les Habits Noirs ne sont pas une petite bande de grigous comme les autres. On murmure que leurs dirigeants se seraient glissés dans les classes les plus hautes classes de la société, sévissant impunis parmi les grands de ce monde. Et ceci en s'appuyant sur une maxime des plus simples : pour chaque crime, la justice réclame un coupable. Les Habits Noirs s'empressent donc de lui en fournir un, multipliant les victimes innocentes dans toute la France.

La dernière en date est un malheureux armurier de Caen, André Maynotte, accusé à tort d'avoir forcé le coffre-fort d'un riche voisin. Arrêté, jugé, emprisonné, Maynotte parvient à fuir la France, mais en abandonnant derrière lui femme, enfant et honneur. Mais Maynotte est corse, adepte de la vendetta, et il a juré de revenir un jour et de tirer une juste vengeance de ses oppresseurs. de retour sur la terre natale après vingt années d'exil, l'armurier en fuite devra combattre les plus terribles des ennemis, nombreux, rusés, sans scrupule, polymorphes… Et affronter en sus l'infidélité de son épouse, re-mariée à un riche banquier ayant joué un rôle trouble dans son arrestation.

Résumé comme ça, on sent l'influence de ces deux grands chefs d'oeuvre du cape et d'épée que furent « le Comte de Monte Cristo » et « le Bossu », mais, que les futurs lecteurs se rassurent, ce premier tome des « Habits Noirs » se démarque de ses illustres grands frères par bien des côtés. La principale originalité du récit c'est, bien entendu, l'invention de la bande des Habits Noirs, une multinationale du crime dans les tentacules touchent à tous les étages de la société de la Restauration. Contrairement à Alexandre Dumas adepte des grandes causes et des protagonistes de noble extraction, Paul Féval se complait visiblement dans la compagnie de la canaille. Sa plume, assez mollassonne quand elle conte les amours de ses vertueux héros, devient vive et alerte quand il s'agit de faire vivre et parler le bas-peuple et ses meneurs : truands truculents, mendiants philosophes, cambrioleurs à la langue bien pendu…

Du mélodrame à foison, bien sûr – enlèvement d'enfant, lâches assassinats, odieux chantages et j'en passe… – et une morale gentiment bourgeoise, mais constamment contre balancés par une certaine bonne humeur gaillarde. Ce qui ravit dans « les Habits Noirs », c'est le plaisir évident que les méchants prennent à faire le Mal ! Monsieur Lecoq, second des Habits Noirs, est un antagoniste des plus plaisants, joyeux personnage déployant dans la perversion un enthousiasme et un humour délectables. Quant au colonel Bozzo, grand patron de l'organisation, ses rares apparitions n'en sont pas moins marquantes et on ne demande qu'à en savoir plus sur ce redoutable vieillard, dissimulant sous des apparences patelines une intelligence et une cruauté démoniaques.

Le tout manque peut-être un brin de profondeur et d'âme pour se hisser au dessus du rang de bons romans feuilletons, mais baste ! Si la qualité d'une oeuvre se mesure au plaisir ressenti par le lecteur, « Les Habits Noirs » valent largement le détour.
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Julie et André Maynotte forment sans doute le couple le plus charmant de la bonne ville de Caen. Elle, belle comme un ange, la prestance d'une reine, fait tourner bien des têtes mais n'aime que son époux. Lui, artisan talentueux, rêve de fortune pour rendre à son épouse le rang qui lui revient. C'est qu'ils ont un passé plein d'aventures et de mystères, ces deux-là, et si vous trouvez ce préambule un peu gnan-gnan, ne vous inquiétez pas, ce charmant tableau de bonheur conjugal n'est pas fait pour durer.
Dans l'ombre, une sinistre machination se prépare, impliquant un jeune Alsacien miséreux, un coffre fort piégé, un gantelet d'acier et un alibi cuisiné avec soin. Dans l'ombre, derrière la figure un peu louche du pétulant M. Lecoq, se profile la silhouette inquiétante des Habits Noirs, cette association de malfaiteurs qui fait tant murmurer, tant frissonner, qui sait si bien fasciner, des maquis de Corse aux clubs londoniens, des bas-fonds de Paris aux sommets du grand monde. On en parle beaucoup... mais qu'en sait-on, au juste ? Pas grand chose. Car leur grande spécialité est de fournir aimablement à la justice, pour chaque méfait commis, un coupable idéal - et la justice, satisfaite, n'en demande jamais plus.
Ils pourraient continuer longtemps ainsi. Seulement, ce brave André Maynotte... est corse, justement. Et un Corse à qui on a volé d'un coup son honneur et son épouse adorée, ça se venge. Ils feraient mieux de se méfier, les Habits Noirs !

Bon. Disons-le d'emblée, elle sent sacrément la resucée du Comte de Monte Cristo et du Bossu, cette histoire de vengeance. En beaucoup moins enthousiasmant. André Maynotte n'arrive pas plus à la cheville de Lagardère côté panache qu'à celle d'Edmond Dantès côté ambiguïté.Les gentils sont tout ce qu'il y a de plus mièvre et convenu, le grand méchant fait le mal avec un enthousiasme contagieux, mais il lui manque un petit quelque chose pour acquérir une réelle envergure. A vrai dire, les deux seuls personnages qui m'aient intéressée, Fanchette et le colonel, ont un rôle beaucoup trop accessoire pour ne pas être frustrant.
Tout n'est pas mauvais, pourtant, loin de là. L'idée même des Habits Noirs est excellente, plus originale que le reste et d'un fort potentiel romanesque. Féval décrit les bas-fonds avec une truculence délicieuse et toute sa galerie de personnages secondaires, truands, mendiants, filles de mauvaise vie, mais aussi petits bourgeois, employés, littérateurs, semble droit sorti d'un recueil de Gavarni. Dès qu'il cesse de vouloir être digne et pathétique, il devient mordant, coloré, drôle - et le plus savoureux est peut-être la manière qu'il a de jouer avec son propre récit, pointant désinvoltement du doigt la narration, s'amusant à mettre en perspective les rapports entre vérité et fiction à travers une pièce de théâtre inventée par les témoins du drame, qui révèle les dessous de l'affaire sans en avoir seulement conscience.
Quelque part, on a un peu l'impression qu'il s'emmerde à écrire des fadaises pour payer le loyer et s'amuse comme il peut au détriment de son propre roman. A défaut d'être toujours très convaincant, le résultat est au moins très distrayant !
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Un premier tome qui nous retrace toute une époque, des bas-fonds de Paris aux salons raffinés pour une intrigue passionnante.
Certes il n'y a pas grand mystère sur la fin en elle-même... n'est-il pas d'ordinaire dans ce type de roman que le bien triomphe et le mal reçoive son juste tribut? Non le mystère c'est d'observer les machines en actions, les fils des destinées se mêler dans cette grande lutte.

Si certains personnages (voir presque tous) sont assez typés, ils le sont pour la plupart avec assez d'humour ou de profondeur pour que cela ne pèse pas.
Petite mention pour Fanchette, qui reste mon personnage préféré, et pour Similor et Echalot, si drolasses et bons-mauvais bougres.

Pour le style il est riche et fluide, un vrai plaisir.

Frissons et sourires nous viennent aisément dans cet ouvrage que je recommande vivement.
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De la part d'un des supposés précurseurs du roman policier moderne, l'histoire est un peu naïve et repose fortement sur des coïncidences forcées pour faire avancer l'intrigue, ce qui était courant à l'époque. Cependant, le style d'écriture est excellent et l'humour de l'auteur rend la lecture assez agréable, surtout dans les premiers chapitres. Malheureusement, la deuxième partie devient moins intéressante car plusieurs personnages sont introduits en même temps, de manière longue et complexe, ce qui peut rendre la lecture un peu confuse avant que tout ne se recoupe à la fin de la deuxième partie.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
– Figure-toi, dit-il, que j’ai eu un drôle de rêve hier. Je me voyais dans cent ans d’ici et je disais à quelqu’un dont le père n’est pas encore né, mais qui avait déjà la barbe grise : il y a deux choses immortelles : le bien qui est Dieu, et moi qui suis le mal.
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Ils vous avaient là-dedans des airs heureux. C’étaient de bonnes gens, et ils s’aimaient.
– Amandine, dit Échalot, nous avons à compter et à causer ; si nous nous lâchions le café noir, en qualité d’extra, et sans en prendre l’habitude ?
– Gros gourmand ! répondit madame Canada, qui avait déjà l’eau à la bouche. Va pour le café noir.
C’est ici un art éminemment parisien que de préparer le café. On a pour cela des ustensiles ingénieux et charmants, des bijoux qui laissent voir l’eau en ébullition au moment où elle saisit les parfums de la poudre favorite. J’ai vu des mains savantes et des mains charmantes toucher à la cafetière.
Je vais vous dire comment madame Canada faisait son café.
Pendant qu’Échalot comptait des sous et des pièces blanches dans un boursicot de cuir et traçait des chiffres sur un papier gras, Amandine ouvrit sa malle et y prit une feuille de chou contenant un bon tas de ce mortier compact qu’on appelle du marc, et que les garçons de café revendent aux viveurs peu favorisés par la fortune.
Ce marc, soit dit en passant, a déjà servi deux fois. Aussi madame Canada en prit-elle à pleines mains comme si elle eût voulu gâcher du plâtre.
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– Braver Dieu, s’il existe, professa le docteur Samuel, c’est imprudent ; s’il n’existe pas, c’est inutile.
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Le ténébreux institut dont nous avons franchi le seuil appliquait un savoir considérable, une grande somme d'intelligence et tout un faisceau de volontés résolues à perfectionner la science de mal faire.
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Paris célèbre volontiers les bandits ; aussi les bandits aiment Paris.
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Vidéo de Paul Féval
"Il y a quelques années, « on » murmurait que Claude Mesplède pourrait bien recevoir la médaille des arts et des lettres. Et puisque qu' « on » m'avait demandé mon avis sur la question avant d'entamer les démarches afférentes à ce genre de circonstances, j'avais indiqué que Claude ne voulait de médaille d'aucune sorte. Il avait déjà refusé celle du travail malgré ses 40 années de labeur à Air France !
Ce que Claude aurait aimé, c'est le prix Paul Féval de littérature populaire. Mais ce prix n'est attribué qu'à des auteurs qui écrivent des romans populaires. Lui, écrivait À PROPOS des romans populaires et donc, n'entrait pas dans cette catégorie.
Aussi voir naître, grâce à Quais du Polar que je remercie très sincèrement, un prix portant le nom de Claude Mesplède qui récompensera au choix : essai, ouvrage historique, correspondance, document, enquête, traduction, édition originale d'oeuvres complètes ou inédites, traductions nouvelles ou encore travaux académiques et universitaires… c'est énorme !
Et c'est finalement, en honorant sa mémoire, un joli retournement du sort. Claude aurait très fier qu'un prix porte son nom et sûrement un peu ébahi devant tant d'honneur.
Et que celles ou ceux qui comptent écrire sur l'oeuvre de Paul Féval se mettent au travail très vite. On ne sait jamais..." - Ida Mesplède
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