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EAN : 9782752911995
368 pages
Phébus (15/08/2019)
2.88/5   26 notes
Résumé :
Rien n’est immuable. Même pas Dorlange, un village enclavé au centre de la France. Depuis quelques années, des néo-ruraux s’y sont installés à la recherche d’un rencontre charnelle avec la terre, d’une existence digne et sans artifice ! Mais pour les agriculteurs d’origine, ces citadins sans attaches et sans souvenirs sont surtout des intrus, flanflans, pioupious et autres cassosses. La coexistence n’est pas toujours facile. Un évènement met le feu aux poudres : l’o... >Voir plus
Que lire après La campagne n'est pas un jardinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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En route pour un hameau de moyenne montagne, comme le précise l'auteur en notant la dérision d'une telle étiquette. Dorlange pourrait s'appeler Clochemerle. Les problématiques ont évolué, mais les mêmes villageois réagissent avec autant de stupidité (pas tous , heureusement) à tout ce qui bouleverse un tant soit peu leur routine.

Au vingt-et-unième siècle, la bourgade ne se déchire pas au sujet de la construction d'une pissotière, à chaque époque ses périls. Non, c'est le choix de la préfecture qui a décidé de faire de Dorlange une commune d'accueil pour un petit groupe de réfugiés syriens qui va déchainer les passions et réveiller des haines féroces.

Toute la première partie est un état des lieux de la campagne profonde, qui se meurt doucement, malgré l'irruption occasionnelle de « flanflans » comme sont surnommés ces citadins venus se refaire une santé loin des tracas de la ville. C'est dit sans détours, avec suffisamment d'humour (ou d'ironie) pourque le pamphlet séduise, sans surprise cependant : pas de révélations, de scoop, c'est une situation qui ne surprend pas .

L'arrivée des syriens déclenche une agitation destructrice dans la commune où 60% des électeurs ont exprimé la peur de l'étranger. Malgré les bonnes volontés qui ont fait de cette arrivée leur cheval de bataille, la notion de terre d'asile semble bien usurpée.

On aime aussi le ton caustique et railleur qui rend la lecture plaisante, même si c'est assez désespérant.

Ce que l'on tient entre les mains est-il le fameux roman-réalité que l'ermite de service en immersion dans la forêt projetait d'écrire? Si c'est le cas, son talent de conteur est confirmé et on lui souhaite une place d'honneur sur les étagères des libraires et quelques prix bien aidants.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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"La paix n'a de signification que là où les droits de l'homme sont respectés, là où les gens sont nourris, là où les individus sont libres".
Le Dalaï-lama.


La campagne n'est pas un jardin, il y a des chardons, des orties qui piquent, et des bouses de vaches malodorantes...
Des chiens qui aboient, des chèvres plus un bouc puant, et un coq (qu'on préférerait à la casserole) qui chante au point du jour...


Le lisier dans les champs!
Et ce tas de fumier, sous nos fenêtres, à nous citadins, qui venons respirer le bon air de la campagne!
Vous avez une résidence secondaire dans un petit village? A Dorlange?


De plus, Laetitia, la secrétaire générale de la préfecture, annonce à Antoine que des réfugiés Syriens vont débarquer à Dorlange, ce petit village du centre de la France.
Ça ne va pas arranger les relations entre les "rats des villes et les rats des champs"...
Car, un "corbeau" a battu la campagne et a alerté les bonnes âmes...


Antoine siège au CM, conseil municipal du village et écrit des chroniques dans "L'Echo du Temps".
Antoine et quelques amis, ne sont pas contre l'arrivée des Syriens contrairement à ceux qui votent extrême droite, qui grognaient comme des gorets:


- Mêmes problèmes qu'avec des cas sociaux, baisse de l'immobilier, trafics et criminalité...
Des musulmans en plus!
"Ils égorgent des chèvres sur les trottoirs, le sang ruisselle dans les rues, ils boivent toute la journée..."


Le petit village tranquille est divisé en deux!
Les bourgeoises de "droite", de Dorlange cancanent à qui mieux- mieux.
Et un pavé dans la mare aux canards...
Antoine et la belle Camille ( qui fera l'interprète bénévole ) vont aider à l'installation des Syriens, tandis que les racistes vont organiser un accueil avec de la piquette et des cochonnailles...
Des têtes de cochons seront même déposées sur le pas de porte des Syriens...


Laetitia informe que le F.L.I.C, Front de Lutte contre l'Islamisation de nos Communes est, sans doute, à l'oeuvre contre la venue des Syriens, à Dorlange...


Mais Laetitia ne dit pas tout:
Environ 300 Syriens étaient logés dans le fort du Dravhar( utilisé dans le temps, par ... la Gestapo, comme prison et centre de torture !)
Belle initiative du gouvernement!


Pire: trois individus se sont "enfuis" du Dravhat...
Trois combattants de l'État Islamique, avec de faux passeports... Un vrai tour de cochon malgré les "bienfaits" de la France!
État d'alerte maximum: le président aurait donné son accord pour une Opération Homicide (opération militaire pour éliminer les 3 djihadistes!) et éviter les vagues...
Le tocsin sonne!


Comment seront accueillis les Syriens, à Dorlange. Le FLIC et les racistes vont-ils bloquer les routes? Antoine va-t-il publier ses informations, au nom de la presse? Mais il risque beaucoup dans l'affaire...
Ou alors, Antoine préféra-t-il tout oublier et s'intéresser à sa voisine Camille, qui l'observe an douce?


La photo du petit syrien Aylan, retrouvé noyé sur une plage, après une traversée désastreuse des la Méditerranée, fit beaucoup pour les consciences, mais...
Mais, les réfugiés Syriens préfèrent l'Allemagne pour des raisons économiques, car il y a trop de paperasses et pas d'emploi en France...


Merci à Masse critique Babelio, aux éditions Phébus et à Stéphane Fière.
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Guéguerre villageoise
*
La campagne n'est pas un jardin, c'est un champ de bataille, un camp retranché.
Voilà, le ton est posé. On peut commencer.
Dit comme ça, on pense à une sévère lutte entre territoires.
Effectivement, c'est bien de cela qu'il s'agit. Une guerre intestine dans un village reculé au fin fond de la France. On connaît tous un endroit comme celui-ci (on peut même y habiter). Vous savez, ce genre de village où tout le monde se connaît, se jauge à l'aune de son style de vie.
Voici Dorlange (nom fictif), endroit si pittoresque qui a suscité des envies d'habitat auprès des néo-ruraux, des hippies, des bobos..bref, un village qui est presque vide de ses habitants originels.
Il reste Antoine, notre héros, celui qui médiatise, qui calme les foules, qui temporise les grands excès de tous ces "fadas".
Un évènement est au coeur de l'histoire. Des réfugiés syriens seront accueillis (malgré tous les opposants farouches). Aie, le loup est dans la bergerie pensent le maire et ses guerriers. L'inconnu fait peur.
Tout ce microcosme se tire dans les pattes et les Syriens sont aux portes du village.
*
Un joyeux mic-mac défile sous nos yeux. Tellement de personnages (peut-être trop, il faut bien suivre au début!) se téléscopent autour du chêne à la sortie de l'église et veulent donner leur avis. C'est caustique, drôle, ça fait grincer des dents c'est clair. Quelques anglicismes (ou même des expressions) un peu trop utilisées à mon goût.
Les phrases et situations font mouche, et j'ai trouvé des "coqs à l'âne" un peu déstabilisants. Un sujet d'actualité mis en avant de manière comique et grave à la fois.
Petit bémol: j'aurais voulu en savoir un peu plus sur la situation de cette famille de syriens.
En fait, je ne sais que penser du ton employé par l'auteur: est-il moqueur? ou veut-il se poser en lanceur d'alerte? Cela laisse songeur.
*
Merci à Babelio de la Masse critique privilégiée pour cette sélection. Et à Phébus (une édition de qualité)
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Dorlange est un petit village du centre de la France. Loin des grandes villes et en dehors des grands axes de communication, ses habitants y mènent une petite vie tranquille sans rien demander à personne et cela leur convient très bien. Mais leur quotidien va changer quand ils apprennent que leur village a été choisi par la préfecture pour héberger un car entier de demandeurs d'asile syriens.

La crise migratoire, en voilà un sujet ô combien d'actualité. La gestion de l'accueil et de l'intégration des migrants par des villageois n'ayant rien réclamé aurait pû, aurait dû, m'intéresser, mais j'ai été déçu par son traitement, très manichéen. En effet, Dorlange va vite se diviser en deux camps. D'un côté, ceux qui sont pour accueillir les réfugiés : des humanistes généreux et ouverts. de l'autre, ceux qui sont contre : des racistes bas du front qui défilent en beuglant « Les Maures, dehors » et « Aux chiottes les barbus ». Aucune nuance, aucune subtilité. Et surtout, aucune remise en question, chacun ayant un avis tranché qu'il gardera d'un bout à l'autre du roman.

Évidemment, le personnage princpal, Antoine, est dans le camp des gentils, ce qui a un petit côté moralisateur assez agaçant. J'aurais trouvé plus intéressant qu'Antoine voit l'arrivée des migrants d'un mauvais oeil pour finir par changer d'avis, ou bien qu'il soit indécis sur la question et pèse le pour et le contre. Il me semble que le sujet est suffisamment épineux pour mériter une vraie réflexion, que la question ne se résume pas à un simple pour ou contre. Je pense que beaucoup de personnes favorables à l'accueil des réfugiés changeraient de couleur si on leur annonçait qu'ils logeraient dans leur rue, par exemple. Mais Stéphane Fière préfère nous présenter une situation tranchée et ne pas se poser de question. C'est dommage.

Mais le plus gros problème du roman, ce qui le rend vraiment bancal à mes yeux, c'est qu'il donne l'impression que l'auteur a choisi de parler d'un sujet qui ne l'intéresse pas. Je m'explique : avant l'arrivée des migrants, l'auteur se perd dans des hors-sujets incessants. En vrac, il nous parle de l'écologie, du tourisme, de l'agriculture biologique, de l'accès à internet à la campagne, du métier d'écrivain, des grandes surfaces et de la désertification des centre-villes, de la vie aux États-Unis, des blogs d'influenceurs, de la survie en forêt, des fake news, des réseaux sociaux... Les réfugiés n'étant qu'un sujet parmi d'autres, sur lequel on revient de temps en temps. L'auteur veut parler de tout, mais ne raconte au final pas grand chose. Chaque sujet est abordé une page ou deux pour être remplacé par le suivant, le plus souvent sans dépasser les lieux communs.

Et une fois que les migrants sont là, alors qu'on pourrait légitimement espérer enfin entrer dans le sujet, l'auteur embraye sur une autre histoire : une liaison entre Antoine et une femme mariée. Pour dire à quel point les migrants passent en second plan, c'est sur cette histoire sentimentale que se conclue le roman, la question des réfugiés étant rapidement évacuée au chapitre précédent. Et elle donne vraiment l'impression que l'auteur se débarrasse d'un problème dont il se serait bien passé. Très étrange.

Pour finir sur une note plus positive, je dois dire que si le fond m'a déçu, j'ai bien aimé la forme. L'écriture est fluide et très imagée. Les personnages sont hauts en couleurs et certains m'ont fait rire, comme ce couple de propriétaires de maison d'hôtes qui essayent par tous les moyens d'attirer des touristes chinois. Un humour qui se perd malheureusement au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire. La lecture n'était donc pas désagréable, mais j'aurais aimé que le style soit au service d'un récit plus intéressant.

Un roman qui passe complètement à côté de son sujet. Dommage.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Alléché par une présentation qui promettait une sorte de Clochemerle actualisé 2019, drôle et critique, je n'ai finalement pas été très convaincu par ce roman, que j'ai eu du mal à terminer...

Le côté humoristique m'a complètement échappé. J'attendais une sorte de jeu de massacre. Et d'une certaine façon il est présent dans le récit. Mais les trop nombreux personnages secondaires ne m'ont pas paru suffisamment bien dessinés pour que je puisse m'y intéresser vraiment...

Au début de la narration (si l'on excepte un prologue qui se situe alors dans le futur) la rumeur de l'arrivée de demandeurs d'asile syriens se propage dans un village de moyenne montagne. Les services de l'état, avec des arrière-pensées de manipulation politique, l'ont choisi contre l'avis de son conseil municipal, dominé par l'extrême-droite.

Antoine, le personnage principal, est un enfant du pays. Il l'a quitté à sa majorité pour tenter sa chance aux Etats-Unis, où il a vécu dix ans comme travailleur clandestin. Revenu à Dorlange , il est entre autres le correspondant local du journal régional, pour lequel il tient aussi une chronique hebdomadaire appréciée.

Ce personnage m'a paru être invraisemblablement au centre de toute cette histoire. Il est à la fois membre du conseil municipal mais renseigne aussi la sous-préfecture, qui en retour n'hésite pas à lui confier des secrets d'état. Il clame haut et fort son indépendance journalistique mais on peut aussi considérer qu'il se compromet. Il a vite fait de juger les personnes et les situations, sans beaucoup de nuances... Sa classification, j'imagine toute personnelle, des habitants de cette région, en "A.O.C.", flanflans, pioupious, babosses, cassosses, pétras et j'en oublie, m'est demeurée plutôt floue, même une fois le roman terminé.

Bref il a un côté donneur de leçons, parfois cynique, que j'ai trouvé parfaitement exaspérant. Dans le dernier quart du roman une lourde intrigue sentimentale, comme rajoutée au sujet, prend alors le devant de la narration. Elle ne m'a pas non plus convaincu.

Un coup pour rien en ce qui me concerne...

#LaCampagneNestPasUnJardin #NetGalleyFrance
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critiques presse (1)
LeFigaro
17 octobre 2019
Dans La campagne n’est pas un jardin, l’auteur s’amuse comme un petit fou à mettre en scène les nouvelles aventures du vivre ensemble dans la France périphérique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Droit d'asile dans les campagnes pour les néo-ruraux ! Des réfugiés poétiques, migrants de l'intérieur, migrants hédonistes, philosophiques, utopistes à la recherche d'un travail donnant "du sens" , d'une réduction des heures perdues dans les transports, d'une amélioration de la qualité-de-la-vie.

Dans les contrées qu'ils envahissent, les flanflans contestent tout ce qui organise la vie agricole depuis l'aube de l'humanité.
Ils sermonnent les paysans, ces semi demeurés, sur ce qu'ils devraient faire et comment.
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— Chéri, tu as vu la tête du vieux cul-terreux sur la chaise, contre lu mur, on dirait un pruneau desséché !
— Mais non, c'est un épouvantail.
— Regarde, il bouge !
— Où est sa faux ? Pourquoi n'est-il pas chaussé de sabots ?
— Pose-lui la question.
— Tu crois qu'il parle français, ou un dialecte local ?
— J'en sais rien ; essaie, toi.
— Bon giorno, senôr ! Bueno dies ? Kénavo ? Comprendo ?
— Laisse tomber, ça doit être l'idiot du village.
— Prends-le en photo et on s'en va, les autres sont déjà dans le bus.
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Ah, ces remparts naturels ! Pour quitter Doves, s'enfuir ou s'ouvrir sur le monde, il eût fallu pouvoir les franchir.
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Pour garantir qu'un secret demeure secret la recette était simple : n'en parler à quiconque.
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Vidéo de Stéphane Fière
Stéphane Fière était au Festival Étonnants voyageurs de Saint-Malo le samedi 14 mai 2016 pour une rencontre sur le thème "Puissance de la satire" autour de son dernier roman "Camarade Wang achète la France". Extrait.
- Pour découvrir le livre : http://bit.ly/CamaradeWang - Feuilleter les premières pages : http://bit.ly/FeuilletageCamaradeWang
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