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João Viegas (Traducteur)
EAN : 9782367322582
296 pages
Editions Chandeigne (31/08/2023)
3.12/5   25 notes
Résumé :
Maria Luisa est une femme, belle, intelligente, au caractère fort qui doit néanmoins se débattre depuis toujours contre sa condition. Elle est retornada, née dans une ex-colonie portugaise, et en surpoids. Si son histoire peut être cachée, son poids, lui, n’en finit pas de l’encombrer et de marquer la distance entre elle et les autres. Elle est comme prisonnière d’elle-même, son corps formate ses relations professionnelles, amicales et amoureuses. Depuis son adolesc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je suis restée en marge de cette lecture.
Je l'ai trouvée fouillis, répétitive, sans grand intérêt.
Maria Luisa est fille unique de parents âgés
qui la bichonnent et la malmènent .
Elle quitte le Mozambique où ils vivent
pour faire ses études au Portugal .
Elle est très brillante, seule et grosse,
voilà l'histoire de sa vie qu'elle revisite
pour nous au gré de ses humeurs.
Ses parents meurent un à un puis,
reviennent dans ses pensées et.. son récit.
Beaucoup de sur-place ...impatience!
Un flop pour moi que ce sujet intéressait .
Son narcissisme désordonné et maltraité est lassant.
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« La Grosse », livre intensément personnel, sans pathos, ni grincements de dent, est une bouffée d'oxygène. L'exemplarité du libre-arbitre. La force des combats et un roman puissamment optimiste, salvateur et bienfaisant.
Maria Luisa conte sa vie entre les éclaircies et les orages. Une jeune femme dont le poids diminue de 250 g chaque jour, grâce à une gastrectomie.
L'histoire n'est pas ici. Pas sur une balance dont les aiguilles chutent. Mais dans le plein d'une vigueur, d'une ténacité. Car oui, Maria Louisa va se battre. Contre la noria d'oiseaux noirs. Son corps se transforme. Elle fond. Mais ne cède rien à l'avant.
L'adolescente soumise à l'amie qui belle et voluptueuse, enserre Maria Louisa dans ses griffes. Une relation sensuelle, ambiguë. Elle lui lave son petit linge dans la rivière glacée. Lui met de la crème sur le corps. Elle exécute ses ordres au fronton d'un désir de reconnaissance de la part de Tony, qui sera tout au long de cette longue amitié intéressée, toxique et malsaine.
Maria Louisa est vive, intelligente, furieusement libre et affirmée. Mais elles ploie sous des complexes et se bat contre eux. Son corps est une armure, une ingratitude. Une jeune femme éblouie par les pleins phares d'une existence. Entre la grâce parentale, la mère qui décline vers l'autre rive et le choc des cultures. Sa famille migrante, le Mozambique inoubliable. La colonisation a laissé des stigmates. On aime la fusion volcanique. Ses expériences d'amour avec les garçons. Sans aucun tabou et la marée-basse qui autorise les gestuelles. Elle est exclusive dans cette beauté de quête de tendresse. Elle qui aimera David. le corps assoiffé de souffle charnel, dans ce magnétisme des caresses complices.
« On dirait un cactus tendre et sans épines, cet autel devant lequel j'ai cessé de prier quand j'ai perdu mon coeur. L'honneur des bons garçons exige le respect des engagements. Je pouvais vivre sans prendre de bain, sans baisers, mais pas sans écriture. La compréhension est un châtiment ».
Maria Louisa est brillante, divinement spirituelle et vive. On ressent à sa place, tant la trame est liante, ce qu'un corps élimine d'erreurs et d'expériences floutées. Elle est dans l'engagement des tracés mêmes de sa vie.
« J'ai vendu ma maison de l'Alentejo et j'ai demandé mon transfert vers Almada. Il fallait revenir m'occuper de maman, restée seule, qui avait besoin de soins et compagnie. Mon retour à la maison, à Almada, plaisait bien à maman, qui pouvait de cette façon contrôler plus facilement mes heures d'entrée de de sortie, mes coups de téléphone et l'état général de ma peau et de mes cheveux ».
« Je suis sûre que je serai heureuse si j'étais libre ». Maria Louisa va pousser les murs. Contraindre sa déception amoureuse à son émancipation intérieure. Elle veut faire un enfant, seule. Mais ne peut garder en son ventre l'enfant, qui à chaque fois, chute dans l'abîme. Qu'importe les larmes, les douleurs, les néants et les finitudes. Elle redresse son buste, elle l'intellectuelle et la vaillante. Altière et maîtresse-femme, elle écrit. Elle dévore à pleine dent la littérature. Souveraine et la tristesse douce. le Portugal pour macrocosme, les diktats d'un pays très misogyne encore, elle fait de la mélancolie, un levier. de ses doutes, une force et d'une rupture amoureuse, un contre-poids.
Elle dévore la vie. Somme l'ubiquité au départ. Sa métamorphose est éminente et magnétique.
« Je viens de balayer la cuisine et je vois par terre, près du balai, une aigrette de pissenlit, je la prends sans l'abîmer et je souffle ».
Elle fait tomber à ses pieds sa robe nocturne. Elle fera de l'aimé, l'horizon en advenir. Ce roman amplement autobiographique, est un hymne de confiance et de concorde pour celui ou celle qui lira ce livre. Témoin d' une génération de femmes absolument remarquables dans une société engluée de conformisme. La maturité d'un livre audacieux, élégant, poignant et sincère. Deuxième roman d'une autrice dont le premier roman : Carnet de mémoires coloniales a obtenu le Prix des lecteurs – Littératures européennes de Cognac en 2022. Lire Isabela Figueiredo, c'est tomber amoureux (se) d'un style, d'une histoire de vie qui nous fait une sacrée accolade. C'est un livre qui ouvre et donne la réponse. Pénétrer une à une les pièces de la maison de ce livre, les décors comme les chapitres, et la résurgence d'une vie.
Traduit du portugais par João Viegas. Publié par les majeures Éditions Chandeigne.
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Lorsque le roman débute, Maria Luisa vient de subir une gastrectomie. Elle a perdu quarante kilos, "un second corps". Mais après une vie à être grosse, à se sentir grosse, à subir les brimades, même si son corps a changé, elle sera "toujours une grosse".

Tout au long du roman, elle revient sur son passé, sa condition de retornada, ces Portugais revenant des colonies africaines à compter de 1975, son amitié toxique avec une ancienne camarade, la relation avec ses parents, ses relations amoureuses et en particulier son histoire d'amour avec David.

J'ai trouvé l'objet-livre très beau, les rabats, le marque-page assorti, c'est un véritable plaisir de tenir ce livre.
En revanche, le roman ne m'a pas accrochée du tout, malgré certains passages très touchants.

J'ai trouvé l'écriture plate, et parfois des effets de style un peu trop lourds, trop visibles.
Je n'ai pas réussi à m'attacher non plus à Maria Luisa, que j'ai accompagnée de manière tout à fait détachée dans son périple de remémoration.

Toutefois, il m'a appris des choses sur l'histoire du Portugal et j'ai trouvé cet aspect-là très intéressant.
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Maria Luisa habite Lisbonne, dans l'appartement que ses parents ont acheté à leur retour du Mozambique, elle est professeure de portugais et d'anglais à l'université et elle est belle ! Elle se le dit souvent comme un mantra. Elle est sensuelle et épanouie sexuellement avec David, le seul et unique... Jusqu'ici tout va bien, sauf que Maria Luisa c'est aussi « a gorda », la grosse en portugais, toute en douceur et rondeur pour les uns, « la baleine » ou encore « le poids-lourd » pour les autres.
La Grosse c'est l'histoire d'un premier amour déçu, malheureux forcément sinon il n'occuperait pas la narratrice jusqu'à la fin de son récit. C'est aussi une histoire de famille où chacun prend soin des deux autres sans le dire, juste parce que c'est comme ça, dans un mélange de traditions portugaises, de bondieuseries catholiques imprégnées de magie populaire et juste de bienveillance.

C'est aussi une histoire de mauvais choix : la mauvaise copine de pensionnat, toute maigre et mytho au dernier degré qui esclavage Maria Luisa adolescente. le mauvais petit copain, premier amour passionné qui se case avec une autre, plus « dans le moule » socialement et physiquement. le mauvais choix de corps, qui grandit et grossit à vue d'oeil. Il faudra du temps mais Maria Luisa réussira à reprendre la main sur tout, enfin presque.

En filigrane c'est l'histoire du Portugal qui défile, Isabela Figueiredo sème son récit des événements politiques et historiques importants de son pays mais aussi du monde. Ainsi la mort du père de Maria Luisa coïncide avec la chute des tours jumelles de New York, en 2001, sa mère disparait en 2014, après lui avoir répété « il faut que tu apprennes à prendre soin de toi. Je ne durerai plus très longtemps ».
Et c'est ce qu'elle fait, enfin, après avoir passé une partie de sa vie à « nourrir la bête immonde », la faim ou sensation de faim, et assouvir ce besoin de se remplir, Maria Luisa décide de reprendre possession de ce corps et subit une gastrectomie : « c'est moi qui commande, mon corps ne mouftait pas ».
Cette double perte marque un tournant nécessaire à sa vie d'adulte : perdre ses parents, et 40 kilos, et la voilà aux commandes de sa vie.

Elle met fin aussi à la nostalgie de ses parents, « retornados », portugais nés dans une ex-colonie (Angola, Mozambique, Guinée, Cap-Vert, São Tomé e Principe) et obligés de rentrer au pays pour tout recommencer. C'est comme ça qu'avait commencé son remplissage, seule en internat, pendant que ses parents étaient toujours au Mozambique à tenter de sauver les meubles, après l'indépendance du pays en 1975.
Aussi à l'image de cet empire portugais démantelé, à la mort de sa mère, une pièce de l'appartement est rebaptisée « Empire » et Maria Luisa y entrepose les meubles et objets ramenés des années plus tôt du Mozambique, avant de les donner.

Isabela Figueiredo m'a happée avec l'histoire de la Grosse et m'a donnée envie d'en connaître plus sur l'histoire des "retornados" portugais, prochaine lecture: Carnet de mémoires coloniales!


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La grosse, c'est Maria Louisa. Personnage principal de ce roman, elle nous expose à travers ces lignes sa vie, ses ressentis, ses expériences. Victime du regard des autres et de leurs remarques, elle se livre ici et nous raconte le peu de considération et le conformisme des personnes qui l'entourent : sa mère, toute en retenue, son père, bon vivant, Tony, sa meilleure amie séductrice, David, son amour de toujours...

Pleine de complexes, elle impose tant bien que mal ses idées et décrit ses états d'âme avec beaucoup d'humour. Elle nous offre ainsi une vision de la vie, du couple, de l'amitié, de l'amour en général, tout en pudeur et sensualité. Elle nous expose ce corps qui la fait souffrir mais lui donne également beaucoup de plaisir.

C'est un roman résolument optimiste, sur l'acceptation de soi et la liberté d'être soi.

Contrairement à ce que peut laisser supposer le titre, le surpoids n'est pas omniprésent, il est en arrière-plan de chaque situation, tapis dans l'ombre, en filigrane.

C'est une très belle lecture, douce et pleine de sensibilité, sur une femme complexe et touchante.
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critiques presse (2)
LeMonde
22 décembre 2023
Une nouvelle fois, Figueiredo démontre comment l’humour, la lucidité et la brutalité du verbe libèrent de tout.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
16 octobre 2023
Dans un roman inclassable, la Portugaise Isabela Figueiredo donne la parole à Maria Luisa, isolée par son surpoids et portée par une irrépressible liberté.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des gens qui entrent dans notre vie par une porte qui s'ouvre, inattendue, puis qui rapidement disparaissent, avalés par une trappe obscure, sans que nous ayons eu le temps de comprendre pourquoi ils sont venus.
Il y a toujours un motif quelconque, que nous parvenons à comprendre bien des années plus tard. Ils sont venus pour satisfaire notre désir d admiration ou de beauté ou de distraction. Ils nous ont permis de connaître quelqu'un qui est aussi entré et sorti, et qui a été important, parce qu'il nous a conduit à une rencontre spéciale, à une journée différente, à un lieu inconnu....
Il n y a aucune explication au monde pour ' entrée et la sortie de voyageurs et d usagers dans les vies les uns des autres.
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Les gens meurent et on ne peut pas leur dire de vive voix qu ils avaient raison, que nous avons retenu leurs leçons, que nous avons compris combien ils nous ont aimés et combien nous les avons aimes, et combien nous continuons à les aimer, n étant en rien responsables d avoir été toutes ces années aveugles, sourds et muets.
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Je ne suis pas capable de jeter à la poubelle les vêtements qui m’ont habillée, qui se sont frottés sans honte à mon corps doux et déplaisant. Ils n’ont pas honte de ce que j’ai été. Je crois que les objets ont une aura, une relation avec leurs compagnons humains, une vie. J’ai du mal à me défaire de ce qui a vécu en ma compagnie, et mes vêtements de grosse furent de patients compagnons, témoins de sentiments, de gestes, de succès, d’échecs.
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Il y a des gens qui rentrent dans notre vie par une porte, puis qui ne trouvent pas la sortie, même si on aimerait qu ils disparaissent et qu ils se fassent oublier. Bien des années plus tard, on trouve une explication. Tout bien considéré, on comprend que s ils n'ont pas disparu plus tôt, c'est parce que on a souhaité les conserver.
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Il y a des problèmes que nous rangeons dans des tiroirs, les remettant à plus tard, bien que nous ayons compris qu ils se posent ou qu ils vont se poser.
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Vidéo de Isabela Figueiredo
Isabela Figueiredo vous présente son ouvrage "La Grosse" aux éditions Chandeigne. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2893859/isabela-figueiredo-la-grosse
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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