Auris

Matthias Hegel, le meilleur profileur audio d'Allemagne est un formidable collaborateur pour la police. Il a l'oreille absolue ce qui lui permet d'entendre et de reconnaître des sons inaudibles pour le commun des mortels. Il est doué d'un sens de la psychologie hors normes et parvient, par la parole, à désamorcer des situations explosives. Alors qu'il vient de résoudre, sans le moindre heurt, une prise d'otages dans laquelle étaient menacés deux enfants, il déclare avoir tué une femme SDF violemment avec un cendrier et vingt-trois coups de couteau ! Arrêté, jugé, il est très lourdement condamné.
Une jeune journaliste, Jula, qui tient un blog sur des affaires criminelles non résolues, ne croit pas en sa culpabilité et veut enquêter. Elle finit par mettre la main sur un enregistrement vidéo où l'on voit Matthias Hegel à la caisse d'un parking au moment du crime, ce qui l'innocente. Pourtant le principal concerné la prie de ne pas poursuive ses investigations. Elle reçoit des menaces par téléphone lui faisant redouter le pire si elle décide de poursuivre son enquête. Mais c'est mal connaître la jeune fille que de croire que cela suffit pour qu'elle renonce…

Critique :

Le pitch de départ me semblait excellent. Notamment ce profileur qui est capable de déceler mille et une informations rien qu'en écoutant une voix. Hélas, le récit, vers la fin, accumule tellement d'invraisemblances que la déception ne peut qu'être au rendez-vous.
Les bons côtés de ce livre audio sont les multiples voix qui interviennent dans le récit et les nombreux bruitages. Mais la qualité technique ne suffit pas à sauver ce thriller bien trop peu crédible.

Il s'agit d'un livre audio et exclusivement audio d'après une idée originale de Sebastian Fitzek.
Et original est bien le terme pour qualifier la forme de cet enregistrement. Il bénéficie d'un fond sonore très enrichi : pluie, porte qui claque, clavier d'ordinateur, sonnerie de portable, bruits de voiture, miaulement du chat, etc. Les dialogues sont intégralement interprétés et donnent une impression de feuilleton radiophonique, autant que je puisse l'imaginer.
Malheureusement, la narration n'est pas à la hauteur de la Guerre des mondes et pêche par facilités et manque de crédibilité à l'instar de nombreux thrillers.
Ce fut tout de même une agréable expérience.

J'ai écouté Auris de Sebastian Fitzek , Vincent Kliesch , Helge May et Judith Schöll alléchante qu'était la capacité du héros à interpréter une situation, simplement en écoutant les voix et les bruits. Hélas, il a peu d'occasions de mettre en pratique ses talents dans cette intrigue alambiquée avec vrais et faux meurtriers.

Ce livre audio présente également l'avantage de mettre en scène une distribution de grands talents vocaux incluant la voix veloutée de Fédor Atkine. J'ai été transporté à l'époque des grands feuilletons radiophoniques que ma famille écoutait religieusement le soir rassemblée autour du "poste". Cette interprétation est de très haut niveau.

Quant à l'histoire, qui est tout de même la raison d'exister d'un roman, elle m'a laissée perplexe. J'ai eu, en l'écoutant, comme l'impression d'avoir raté un épisode. Celui qui étofferait quelque peu le mobile des meurtres ; celui qui nous rendrait les disparus plus attachants. Je n'ai pas ressenti grand chose à la disparition de ces anonymes de fiction et j'aurais aimé attendre, comme il se devrait, avidement le dénouement.

Cette écoute très agréable m'a néanmoins laissée dans les brumes de l'inassouvissement, voire de la frustration.

Les polars ne sont vraiment pas ma tasse de thé mais je reconnais qu'ils m'aident à agrémenter des moments peu réjouissants du quotidien (mauvaise balade, repassage,tri, rangement, etc...)
L'interprétation est à mon goût irréprochable, elle met bien en valeur le texte et permet de bien s'immerger dans l'histoire.
L'histoire ? C'est un polar quoi ! Il ne faut pas en attendre plus.

C'est en tant que profileur audio que Hegel assiste la police allemande. Reconnu pour son expertise hors norme, il stupéfie tout le monde quand, à la fin d'une enquête, il s'accuse du meurtre d'une sans-abri.
Un an plus tard, Jula Ansorge, une journaliste qui révèle des erreurs judiciaires dans un podcast, décide de se pencher sur l'affaire Hegel qu'elle ne croit pas coupable. La jeune femme vient de mettre le doigt dans un engrenage qui pourrait bien la broyer.

Ce livre audio s'apparente plus au feuilleton radiophonique qu'à un roman. En effet, il a été créé exclusivement dans le format audio et la pléthore d'acteurs engagés dans l'aventure ne sont en aucun cas des lecteurs. On est bien ici dans un film sans image avec tous les bruitages que l'on peut imaginer pour soutenir l'intrigue.

Le personnage d'Hegel, très atypique puisqu'il profile ses interlocuteurs uniquement à travers leur voix et leur respiration, était assez intéressant. Jula, un brin agaçante, mais franchement téméraire.
Le départ de l'intrigue est accrocheur, le format du récit renforce le suspense à tout moment et l'enquête partait bien.
J'ai malheureusement été assez déçue par la fin qui manquait de crédibilité et qui a laissé plusieurs questions sans réponse.
Il ne m'est pas possible, sur cette unique base, de juger du style de l'auteur que je compte bien découvrir à travers l'un de ses romans écrits.