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3,77

sur 4382 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un grand classique du 19ème siècle dans lequel Faubert y dépeint la société française et ses individus. Un roman au coeur du 19ème siècle, dont les événements politiques de 1848 à 1851 (révolution de 1848, fondation de la IIe République et coup d'État du 2 décembre 1851) ont une place importante, ce qui en fait presque un roman historique.

Même si le récit est centré sur le personnage de Frédéric Moreau, Flaubert a en fin de compte construit une fresque sociale, en lien direct avec l'Histoire de la France (et surtout de Paris). On suit effectivement Frédéric Moreau, jeune bachelier de province, venu faire son Droit à Paris, tenter de s'imposer dans le milieu bourgeois-mondain parisien, peuplé de gaillards hauts en couleur et de « lorettes », ces maitresses mondaines qui ne laisseront pas Frédéric de marbre. S'étant amouraché de Mme Arnoux, il tentera le rapprochement avec le mari pour la séduire, un amour impossible qui est le fil rouge du roman.

L'Education sentimentale est aussi et surtout un livre sur la passion, et surtout la passion pour l'amour que Frédéric Moreau entretient avec ces « dames ». L'éducation sentimentale, on la ressent comme l'apprentissage, par l'expérience, de l'amour et de la relation aux femmes que Frédéric Moreau expérimente tout au long de son existence. Mais Flaubert y mêle d'autres passions comme celle du pouvoir, celle qui guide Deslauriers, l'ami intime de Frédéric Moreau.

On sent que Flaubert cherchait à écrire une fiction au plus près de la réalité des faits de son époque, que ce soit sur les sujets d'art, de géographie, d'urbanisme, de politique. Les annotations de la version que j'ai lue indiquent les recherches parfois scientifiques que l'auteur a mené pour s'assurer de la véracité de ce qu'il racontait. Il cherche aussi à mettre en lumière les réflexions d'un monde qui hésite entre la monarchie, la république et l'empire. En tant qu'amateur de roman historique, je suis ravi.
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Une sublimation des sentiments humains rehaussée d'une langue travaillée, raffinée et délicate. Une oeuvre historique au surplus. le génie de Flaubert s'exprime ici dans toute sa force et sa vigueur !
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J'ai lu ce livre du 16/11/2015 au 05/12/2015.
Je l'ai lu car c'était un classique et que je devais le lire surtout que le réalisme et moi ça fait 1 x)
Donc certes il y a 626 pages (oui oui je sens ceux qui vont fuir en voyant ce nombre à 3 chiffres mais zen) mais c'est un excellent roman classique mêlant amour, trahison, amitié, historique etc... Bref tout sauf l'imaginaire.
J'ai adoré ce côté si réaliste car Flaubert a mené des investigations, son personnage principal Frédéric a vécu les mêmes évènements mais aussi divers personnages de tout type si bien représenté.
Bref un pur chef d'oeuvre bon il y a cependant quelques défauts du genre des évènements ennuyants ou des descriptions longues (cela me dérange pas trop personnellement) ou des petites erreurs de la part de l'écrivain [masquerer]du type 2 ans Rosanette est enceinte ????!!! It's impossible
Voilà je vous conseille de le lire si vous n'avez pas peur du nombre de pages.

Ma note : 9.5/10
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Ca devait être son roman chef d'oeuvre... un des rares que je n'ai pas lus... mais j'ai eu énormément de mal à le terminer. Peut-être parce que je trouve que Frédéric Moreau, l'anti-héros par excellence m'est apparu très antipathique. Il s'amourache d'une femme qui ne lui rend pas son amour ; il fait partie d'une génération qui n'a pas connu les guerres napoléoniennes, qui est arrivée après et qui s'ennuie. Et on s'ennuie avec lui. Difficile de vibrer avec lui comme on le fait avec Rubempré ou Rastignac.
Après... le style flaubertien vaut à lui seul la lecture. J'ai eu l'impression de revivre cette époque. L'édition que j'ai lue comportait en plus des notes très intéressantes. A lire donc pour parfaire son éducation ... littéraire !
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Frédéric Moreau c'est le double inverse d'Emma Bovary.

Emma meurt d'avoir trop vécu ses rêves, Frédéric vit en se laissant flotter au gré des rencontres comme un bouchon- sans choisir, sans risquer, sans extrapoler, sans anticiper.

Autant le monde d'Emma obéit à une cosmogonie précise, avec ses codes, ses lois, ses figures tutélaires et référentes, autant celui de Frédéric est mouvant, indistinct, peu caractérisé.

Homme d'affaires peu scrupuleux mais pas franc escroc, comme Arnoux, Femme légère et peu farouche mais pas vraie cocotte, comme Rosannette. Homme politique opportuniste, naviguant à vue , mais pas Machiavel, comme Dambreuse...

Un monde interchangeable aussi : Deslauriers, Sénécal, Hussonnet et Moreau sont les trois mousquetaires - et comme eux ils sont quatre- assez peu différenciés de ce roman de formation ...où la formation est justement si paresseuse, si aléatoire, si floue elle aussi.

Encore une fois, Flaubert pourfend la bourgeoisie de province, incarnée par ces jeunes gens prometteurs mais décevants, qui sont les rois de l'occasion manquée, les fils d'une révolution rangée des voitures, les enfants gâtés d'une classe sociale pour qui s'ouvrent toutes les portes, sans qu'ils aient besoin d'y donner des coups de pied. Tout cela ne leur a pas forgé le caractère, et Frédéric Moreau encore moins que les autres.

Il y a du Bel-Ami dans cet amateur du beau sexe mais sans le cynisme et sans le désir: Frédéric s'élève -socialement s'entend- grâce aux femmes mais sans vraiment le chercher ni le vouloir: il" couche" mollement, si vous me passez l'expression.

Il y a aussi du Félix de Vandenesse dans l'amour platonique de Frédéric pour la belle Marie Arnoux, - "madame Arnoux", femme fidèle, directe et aimante de l'affairiste déjà nommé,- mais sans le romantisme flamboyant et mélo De Balzac dans le Lys - sans cancer du pylore pour elle, sans brûlure d'un désir épanché avec une autre pour lui, sans mari bon à enfermer à sainte Anne comme le comte de Mortsauf : Monsieur Arnoux est un bon pépère qui aime le cigare et sa petite famille.

Frédéric ne brûle pas: il cristallise: "Ce fut comme une apparition"... Madame Arnoux ne souffre pas: elle consent à se laisser adorer de loin pourvu que ce petit jeune homme n'aille pas troubler la paix de son ménage. Monsieur Arnoux n'est pas un fou jaloux et paranoïaque, il tape sur le ventre de Frédéric et le trouve d'agréable compagnie.

Pas de désir, pas d'obstacle, pas de difficulté particulière, pas de caractère fantasque ou torturé : l'Education sentimentale est un redoutable robinet d'eau tiède, une machine à distiller du bourgeois conformiste, un alambic à vaporiser sans douleur les illusions. Comme on accepte la chute des feuilles en automne.

Alors parfois on s'ennuie un peu. Pas plus ou pas moins que les personnages eux-mêmes. Mais le style lui est toujours là, parfait, ciselé, capable de rendre brillamment cet univers de grisaille, de dire avec une belle férocité la veulerie petite-bourgeoise des personnages.

Moins percutant, moins profondément ambigu que Madame Bovary, L'Education sentimentale est un miroir sans pitié que Flaubert se tend à lui-même et à toute sa génération.

Frédéric est vraiment le portrait d'un "homme sans qualité" et à ce titre le livre est d'une incroyable modernité.

Désenchanté, amer, sans concession.
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Entre les deux Normands, mon cœur ne balance pas. Je préfère indéniablement Maupassant à Flaubert.

Certes, le récit de la vie de Frédéric Moreau est édifiant : il est rare de voir conter avec tant de clairvoyance l’histoire d’un homme qui passe complètement à côté de sa vie. Les occasions ont été multiples et il n’en a saisi aucune, que ce soit dans sa vie amoureuse ou professionnelle. Il erre, de désirs en ambitions, de brèves tentatives en renonciations, allant comme une girouette de tel ami à telle connaissance, de telle femme légère à telle femme de tête. Aucun projet, aucune volonté, aucune constance. Ah ! si. Son amour pour Madame Arnoux, épouse d’un bonhomme plutôt sympathique et débonnaire mais aussi infidèle et hasardeux. Frédéric ne fera que tourner autour de cette femme, qui ne sera jamais à lui. Elle était d’une nature bien plus élevée que celles des maîtresses que le jeune homme aura (encore que sa passion de la fidélité souffrante exaspère la femme du 21ème siècle que je suis – c’est beau, c’est noble, c’est admirable, toute cette vertu, mais lorsque l’homme ne la mérite pas, c’est aussi une auto-flagellation non dénuée d’orgueil).

Pour autant, donc, malgré cette femme qui le hante et qui représente la perfection dans un monde où la moralité vire de droite et de gauche sans bien savoir où est son cap, Frédéric flanche. Il cherche à pénétrer les milieux du pouvoir, dans lesquels il échoue sans beaucoup d’efforts, simplement pour avoir séduit celle qu’il fallait. Il se laisse charmer par les projets de ses amis, promet son aide, ne l’apporte finalement pas. Il fait cent projets dont aucun n’aboutit, faute d’avoir été simplement entamé. Il vit comme un parasite dans une société où les inutiles abondent, simplement parce qu’ils ont l’argent ou les relations pour se le permettre – ce qui ne les empêche pas d’avoir moult opinions sur toutes choses et d’écraser sous le mépris ceux qui ne sont pas de leur monde. (À cet égard, le personnage de Dussardier est le seul que je n’ai pas eu envie de gifler pendant ma lecture.)

C’est donc un récit qui fait sens.

Mais quelle longue, très longue lecture ! Pensez qu’il faut attendre une cinquantaine de pages avant que Frédéric n’adresse la parole à Madame Arnoux et vous aurez une idée du rythme du roman. Certes, il faut prendre son temps pour dépeindre un tableau vivant, celui de ces années 1840 précédant la Révolution de 1848 ; mais, alors, pourquoi, quelquefois, ces rattrapages rapides, telles que les années de Frédéric passées auprès de sa petite voisine, escamotées en quelques pages et qui m’ont personnellement beaucoup manqué ? Tout tourne autour de Paris et de sa société brillante, non, devrais-je dire clinquante, comme ces babioles à trois sous qui jettent des éclats sous le soleil et ne valent rien.

Et puis, il y a les discussions politiques… Imaginez-vous qu’un visiteur du futur, 22ème siècle, surgisse soudain dans une conversation traitant de la politique française. Dans ses grandes lignes, il se situerait peut-être, pourvu qu’il ait eu quelques bases historiques. Eh bien, dans l’Éducation sentimentale, le visiteur, c’est le lecteur. Et, croyez-moi, j’avais quelques fondamentaux. Mais les petits mots politiques du moment ne passent pas toujours les siècles. Flaubert n’avait peut-être pas anticipé une telle postérité.

Nullement imméritée, d’ailleurs. Le roman a un but et il le remplit. Et la fin est vraiment de toute beauté.

Mais à qui voudrait lire un écrivain normand, je conseillerais plutôt Maupassant.
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En prépa littéraire, il y a des auteurs incontournables tels que Stendhal, Céline ou encore Flaubert qu'il est impossible d'éviter. Ou presque ! C'est ce que j'ai réussi à faire pour Flaubert… Pourquoi ? Je n'en sais rien. Les quelques extraits que j'avais étudiés de deux de ses romans, à savoir Madame Bovary et L'Éducation Sentimentale, ne m'avaient guère donné envie de me lancer dedans. Bien mal m'en a pris ! Car si Madame Bovary ne m'a pas convaincue par la suite, il n'en a pas été de même pour L'Éducation Sentimentale.
Autant j'entendais beaucoup de louanges sur Madame Bovary, autant celui-ci était aussi bien décrié que porté aux nues. Dans la mesure où je n'avais pas aimé le récit de la vie d'Emma, c'est avec beaucoup d'appréhension que j'attaquai celui de la vie de Frédéric. Pourtant, ce roman a été une véritable surprise : je me suis totalement laissée emporter par cette épopée. Car ce roman est un chef-d'oeuvre de la littérature française.

Frédéric est un jeune provincial qui décide de partir faire ses études à Paris. En revenant dans sa province natale pour quelques mois, il fait la rencontre de Jacques Arnoux, un amateur d'art exubérant, ainsi que de son épouse. Il connaîtra là ses premiers émois amoureux, tombant immédiatement sous le charme de Marie Arnoux. de retour à Paris, la tête pleine de rêves, le jeune homme romantique va errer de déception en déception, aussi bien professionnelles, politiques et qu'amoureuses. Mais plus que l'histoire de Frédéric, L'Éducation sentimentale est le récit de toute une génération : de ses attentes, de ses illusions, de ses espoirs et enfin de ses déceptions et de ses échecs.

Souvent, il est reproché à Flaubert son écriture lourde aux phrases particulièrement longues et complexes. L'Éducation Sentimentale ne fait pas exception, bien au contraire et certains trouveront cela particulièrement ennuyeux. Personnellement, j'ai adoré cet ennui. Flaubert parvient avec brio à nous passionner par un récit fait de petits riens. En assemblant les mille et un petits détails de la vie dans toute leur banalité, l'auteur parvient à nous peindre un tableau des plus captivants. Les descriptions sont nombreuses. Je dirais même que le livre est essentiellement fait de descriptions de paysages. Mais ce sont elles qui font tout le récit car sans elles, nous ne pourrions comprendre tous ces personnages et leur évolution dans le roman, en particulier Frédéric, le personnage principal.

Frédéric est le représentant de toute une génération de romantiques désabusés par la société dans laquelle ils vivent. Jeune et ambitieux, sa vie sera une succession de nombreux échecs : d'esprit faible et influençable, notre héros aspirera à une grandeur qu'il ne parviendra jamais à atteindre, en dépit de tous les moyens dont il disposera.
D'ailleurs, d'un point de vue historique, ce roman est un vrai trésor. Tous les grands évènements du milieu du XIXème siècle sont consignés ici : la fin de la Monarchie de Juillet, la Révolution de 1848, la Seconde République... Autant d'évènements qui ont marqué l'histoire de la France et dont Frédéric est le spectateur impuissant. Fréquentant tantôt les milieux socialistes révolutionnaires tantôt les milieux bourgeois, il ne parviendra jamais à trouver sa place, condamné à demeurer à la lisière de ces différents mondes. Cette impuissance à s'inscrire dans la société montre son incapacité à vivre pleinement sa vie notamment sentimentale. Entre des femmes inaccessibles, idéalisées, frivoles, provinciales, riches ou trop hautaines, Frédéric demeurera un éternel insatisfait.
La lente agonie de la monarchie et la perte des illusions républicaines vont servir de trame de fond à cette éducation sentimentale. Derrière celle-ci, c'est une France en pleine révolution que Flaubert nous présente, faisant de ce roman bien plus que la simple fresque d'une seule vie.

Zola se chargera de la conclusion mieux que moi : « Ce que l'auteur apporte, ce sont les profondeurs inconnues de l'être, les sourds désirs, les violences, les lâchetés, toutes les impuissances et toutes les énergies traduites par les niaiseries de la vie journalière. Et ce n'est pas un simple greffier. C'est un musicien doué dont les poèmes sont faits pour des oreilles sympathiques. »
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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Indispensable lecture de ce classique
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Grand classique, avec son texte sur "l'apparition" que nous avons tous étudié au moins une fois, l'Education sentimentale tient ses promesses, et même plus. Je savais que je lirais un roman d'amour, j'ignorais à quel point cette intrigue s'appuyait sur la description des moeurs parisiennes des années 1840. Je n'ai pas été déçue : entre peinture de la nature humaine et expression politique, ce roman nous embarque dans une société qui ressemble finalement beaucoup à la nôtre. Certes, on remarque surtout les différences, et ces personnages qu'on a envie de gifler, parce qu'ils se laissent aller à la facilité d'être rentier ou de se faire entretenir, quand nous sommes attachés au travail. Mais j'ai refermé le livre avec le sentiment d'avoir lu un récit historique, où le héros observe de loin les événements, bien plus qu'une histoire d'amour bien trop extraordinaire pour être vraie.
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Passion et défaillance, L'Éducation Sentimentale, dépeint le parcours de 1840 à 1867 d'un jeune homme, Frédéric, exaltant la pureté de son amour pour Mme Arnoux, Idole intouchable.
En parfait anti-héros, ses illusions fâneront peu à peu.
Pouvoir, art, politique, et passion mêlés, Flaubert, phare du réalisme, nous livre un roman dans lequel nous pouvons tous retrouver dans l'un de ces personnages, de tout temps, une partie de nous-mêmes.

Unique bémol, la dernière partie placée sous le signe de la Révolution de 1848. le genre historique reste barbant pour ma part.

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