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3,77

sur 4313 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Autant le dire de suite, je trouve qu'il s'agit - mais cela n'engage que moi - du moins bon roman de Flaubert. Dans "Madame Bovary", cette dernière avait une certaine profondeur, prenait le devant de la scène. Ici, Frédéric Moreau est un bien piètre personnage, un anti-héros dans toute sa splendeur. Que raconte ce livre ? Rien... ou, du moins, pas grand chose, et c'est bien ce que voulait Flaubert d'ailleurs.

Frédéric, jeune bachelier, nourrit le projet de faire son droit à Paris. Mais il doit retourner chez lui, à Nogent-sur-Seine, pendant deux mois. Il prend donc le bateau, le "Ville-de-Montereau", le 15 juillet 1840. Là, il fait la connaissance d'un amateur d'art, éditeur de "l'Art industriel", Jacques Arnoux, et de son épouse, que le jeune diplômé remarque, faisant naître des sentiments inconnus de lui jusque là. de retour à Paris, il erre lamentablement. Ses études capotent. Il fait la connaissance de Rosanette, dite "La Maréchale", femme entretenue qui, disons, va le divertir... Mais un heureux hasard lui fait revoir Jacques et, bien sûr, la délicieuse Marie...

L'auteur s'était fortement inspiré d'une histoire personnelle. Marie Arnoux n'est autre qu'Élisa Foucault, qui deviendra la femme de l'éditeur de musique Maurice Schlesinger. Muse de Flaubert, elle hantera son esprit. Ainsi, l'Éducation sentimentale serait presque - j'ai bien dit presque - une autobiographie romancée. le roman n'a pas obtenu de succès à l'époque de sa parution, en 1869. Il est vrai que l'on est quand même loin de "Salammbô"...
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Frédéric Moreau, un jeune homme qui monte à Paris en 1840, aurait pu rencontrer et être l'ami, ou le petit « frère » de Julien Sorel de Stendhal. Celui-ci aurait eu 10 ans de plus. Mais leur histoire a de nombreux points communs.
Mais Frédéric est accaparé par son ami Deslauriers, et surtout, il est amoureux de Mme Arnoux, alors que d'un autre côté, Julien Sorel, lui, est amoureux de Mme Rênal. Ces deux femmes ont des maris « machos », et elles sont toutes deux des femmes vertueuses.

Comme « Le rouge et le noir », c'est un roman social ;
Comme « Le rouge et le noir », cela se passe à Paris au XIXè siècle ;
Comme « Le rouge et le noir », le héros est un jeune intellectuel-dandy-amoureux d'une femme établie, et qui veut faire ses preuves dans la vie, mais ne sait pas trop comment, est un peu perdu...
Comme dans « Le rouge et le noir », on a une petite analyse politique du contexte français de l'époque : en 1840, sous Louis Philippe, c'est la lutte monarchistes / républicains.
.
Mais aussi, comme « Le rouge et le noir », « L'éducation sentimentale » manque de contextualisation, avec un style trop riche, trop rapide, et ce manque de fluidité nous oblige à revenir en arrière.
Cependant, j'apprécie d'être vraiment rentré « dans le cerveau » de Frédéric Moreau, comme j'ai investi celui de Julien Sorel.

Pour l'un comme l'autre, est-ce une éducation ? Sont-ils « préparés » à affronter la vie ?
Le père de Julien s'est moqué de lui, celui de Frédéric semble inexistant, or un garçon, traditionnellement, se calque sur son père, ou l'affronte ....

Flaubert n'estimait pas Stendhal, mais il faut avouer qu'ils avaient de nombreux points communs, notamment pour la construction de ces deux ouvrages dont on vient de parler : )
Ahem... Il me reste à lire « La chartreuse de Parme » de l'un, et « Madame Bovary » de l'autre.... entre autres...
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Ma 100ème critique sur Babelio ça se fête non ? Non , bon tant pis, sans transition...
Pour information, c'est le deuxième Flaubert que je lis après Madame Bovary. Ici on suit le parcours du jeune Frédéric Moreau, ses amours, ses louvoiements dans une période politiquement plus qu'instable (1848-1851).
J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à rentrer dans le livre. Au début je ne lisais qu'une page ou deux par soir, c'est dire ! Mais je me suis vraiment accrochée et j'ai fini par suivre avec intérêt les aventures de Frédéric. Le fait d'avoir choisi ce contexte est un plus, même si ce n'est vraiment pas ce qui m'a le plus séduite dans le livre. Non, ce que j'ai préféré c'est véritablement Frédéric en tant que personne. Il est incroyablement complexe, toujours hésitant. Son amour pour Mme Arnoux semble noble d'entrée de jeu, mais au fur et à mesure on se rend compte de son côté manipulateur. On apprend à le connaître comme un jeune homme plein d'idéaux (sentimentaux, politiques..), on le découvre prêt à tout pour parvenir, indifférent à tout ce qui n'est pas lui-même ou son amour pour Mme Arnoux. Argent, vice... tout y est. Il est incroyablement égoïste. Cependant, on ne peut s'empêcher de compatir à son sort, on ne peut pas le trouver foncièrement mauvais. Il agit le plus souvent avec sincérité, tout entier dévoué à son amour. Au final ce sentiment reste vraiment beau et touchant. J'ai beaucoup aimé la partie finale où tout s'emballe : la révolte gronde, Frédéric est à l'apogée de son hypocrisie, louvoyant entre trois femmes différentes. Et dans les toutes dernières lignes, le héros qui constate la vacuité et l'échec de sa vie... Magnifique.
Un bémol : le sort de tous les "amis" m'a laissée plutôt indifférente. J'avais tendance à les confondre, il y a de trop nombreux personnages. J'aurais aimé que le livre soit encore plus centré sur Frédéric, que les turpitudes de ses connaissances soient moins racontées.
Pour conclure, j'ai trouvé le temps parfois un peu long en lisant ce roman. Ce n'est pas un coup de coeur magistral bien que je soit très contente de l'avoir découvert. J'aime toujours beaucoup le style de Flaubert.

Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Que cette lecture fut longue et ennuyeuse, très loin de Madame Bovary. Flaubert avait pourtant annoncé la couleur : "Je veux faire l'histoire morale des hommes de ma génération". de ce point de vue c'est probablement réussi, mais objectivement pas très palpitant. D'abord parce qu'il ne se passe rien, pire, quand il se passe quelque chose, Frédéric Moreau fuit les évènements ou se trouve ailleurs ! C'est certainement une très belle peinture d'une époque, mais d'une époque hélas peu passionnante et encore moins attirante même si les évènements politiques sont nombreux : chute de la monarchie de Juillet, révolution de 1848, journées de Juin, puis coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte, … le personnage principal, Frédéric Moreau, est un antihéros, à la fois parfaitement romantique et capable de comportement d'un cynisme à la limite de la goujaterie. Lui et son ami, à la fin du roman, se remémorent quelques souvenirs de leur adolescence, souvenirs si piètres que cela revient à un constat d'échec. Pas un personnage secondaire ne vaut véritablement mieux, même pas finalement Louise Roque. Ce sont tous des gens ou sans grand intérêt ou totalement dépravés, cyniques, intéressés, déloyaux, sauf peut-être le personnage de Dussardier, le seul dont on peut au moins dire qu'il reste fidèle à lui-même tout au long du roman. Par contre il faut bien avouer que c'est très bien écrit, avec tout plein de pages dignes d'anthologie mais, avec le contexte, quel pensum ! le titre devrait être « Comment rater sa vie » !
Bref, un classique que l'on peut zapper.
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Autant j'ai aimé passé quelques heures avec Madame Bovary, autant les journées passées en compagnie de Frédéric Moreau et l'évocation de son Éducation Sentimentale m'ont paru assez fastidieuses même si je restais accrochée à ses aventures à la fois amoureuses mais également au contexte dans lesquelles elles se déroulaient.
Reflet d'une époque avec ses troubles politiques, des personnages représentatifs des différentes classes sociales, les hésitations, revirements d'un jeune homme partagé entre ses ambitions et son amour pour une femme mariée et fidèle, tout cela est parfaitement restitué mais a manqué, pour moi, d'un peu d'intérêt peut-être parce que le sujet fut souvent traité.
Révolution et émois sentimentaux m'ont intéressée mais pas passionnée même si l'écriture, la restitution historique et les personnalités font de l'ensemble un récit de qualité.
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Quatrième de couverture de L'Education sentimentale, Flaubert, édition Maxi-Livres 2005 :
Roman de l'échec, où Gustave Flaubert a mis beaucoup de son expérience de la vie et de son pessimisme désespéré, L'Education sentimentale est considéré, par beaucoup de critiques, comme son chef - d'oeuvre, et le pendant masculin de Madame Bovary.
Il a fallu longtemps pour que ce livre maudit, à la fois étude de moeurs et confession, soit reconnu comme un ouvrage essentiel. Son influence a été capitale sur la littérature moderne.
Nombreux ont été les héros romanesques inspirés par le portrait du mélancolique Frédéric Moreau, qui, comme Flaubert, préférait les exubérances de la vie intérieure aux exigences de la vie pratique.
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De 1840 à 1867, Flaubert nous conte la destinée d'un jeune homme, Frédéric Moreau.

Dix-huit ans, jeune bachelier faisant ses études de droit à Paris, il prend le bateau qui le ramène pour quelques mois dans sa ville natale de Nogent-sur Marne. A son bord, il croise le regard d'une femme, Madame Arnoux, épouse du directeur d'un grand quotidien et mère de famille, avec qui il échange quelques mots. Immédiatement, il tombe éperdument amoureux de cette femme inaccessible. Les années passent, les émeutes révolutionnaires de 1848 éclatent. Frédéric traverse ces années au bras de plusieurs femmes, les unes frivoles, les autres argentées, certaines amoureuses. Mais le jeune homme se joue d'elles, par intérêt ou par attirance charnelle, laissant son coeur abandonné aux mains de la fameuse Madame Arnoux.

Récit sentimental piqué d'un fond historique très riche, on suit ici l'éducation sentimentale du jeune Frédéric, entre amour frustrant et découverte du pouvoir de séduction, entre angoisse de l'impossible et délectation du sentiment d'être aimé.
Dans cette époque de transition sociale et de remous politiques, Flaubert met en avant un personnage qui se cherche lui aussi. L'aspiration romantique est finie, elle s'est brisée aux exigences terre à terre de la petite bourgeoisie. Argent et spéculation ont bon vent. Alors dans cette société chamboulée où le paraître et le pouvoir comptent avant tout, où malgré la lutte les idéaux ne se concrétisent pas, Frédéric passe d'une relation décevante à une autre sans se donner les moyens d'assouvir son véritable amour. Incapable de s'engager dans les changements de son époque, il est également incapable d'accomplir la vie sentimentale qu'il aurait souhaitée.
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Un roman d'amour sans romantisme aucun, toute la banalité d'une vie commune sans un XIX° siècle dominé par l'argent et le conformisme, mais toujours le style incomparable de Flaubert.
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Avec l'éducation sentimentale nous avons en Frédéric Moreau un personnage principal peu attachant, une sorte de nigaud avec lequel il est difficile de s'identifier, visiblement avec des ambitions sociales peu affirmées mais dépassant ses capacités, évoluant dans un entourage de personnes intéressées telles qu'on les conçoit dans certaines régions de France, et notamment la Normandie dont est originaire Flaubert, même si l'action se passe entre Paris et Nogent. En ce sens on pense bien sûr à un autre écrivain naturaliste, savoir Guy de Maupassant. de plus l'action se passe dans un monde, ou plutôt un demi-monde, aisé et plein de femmes entretenues par des hommes pour lesquels il est naturel d'avoir des maîtresses : cette société apparaît bien datée de nos jours.
Mais heureusement les amours impossibles fournissent le ressort d'une grande partie de la littérature et Frédéric tombe amoureux de Marie Arnoux, femme mariée et fidèle à son mari (qui pourtant ne le mérite pas), et cet amour nous donne le fil conducteur du roman, même si Frédéric fréquente par ailleurs des maîtresses. Au fil de l'oeuvre il gagne d'ailleurs de l'expérience et évolue mieux dans le milieu mentionné : nous sommes aussi dans un roman d'apprentissage.
Le tout nous est raconté par Flaubert dans un style classique plutôt agréable mais sans beaucoup de relief. Heureusement que Flaubert sait parfois, mais pas souvent, être drôle (lors de la première réunion politique où Frédéric voulait se lancer) ou sentimental et romantique (lors des retrouvailles de Frédéric avec Rosanette).
Au final, bien que ce roman soit aussi connu que Madame Bovary, il ne semble pas si marquant : sans doute a-t'il vieilli. Question de goût sans doute.
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La volonté de Flaubert était, à travers son anti-héros Frédéric Moreau, de faire le portrait d'une génération passive, vivant dans le rêve, le souvenir et la nostalgie des époques passées mais incapable d'agir réellement. Et Flaubert y est tellement bien parvenu que l'on arrive avec un livre de plus de 500 pages dans lesquelles il ne se passe presque rien, à l'image de la vie du personnage. C'est une lecture très longue et lente, mais malgré tout intéressante car cela reste un grand classique de la littérature française...
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