L'éducation sentimentale

Non sans dureté, Flaubert mêle ce roman sentimental, voire lacrymal, mais aussi une peinture du XIXe siècle. Les personnages enchainent les soirées où une atmosphère de constante dispute est à l'oeuvre. C'est un XIXe qui se caractérise par un bouillonnement tant politique que culturel, mais Flaubert s'attaque surtout à une société bourgeoise à laquelle ont accès que certains happy few. A côté de ça, une histoire d'une tragique mélancolie se joue, avec un personnage dont l'amour indéfectible pour la même personne n'a d'égal que sa déception de n'y avoir accès. Cela donne certains passages absolument tragiques tant on sent que les tourtereaux se tournent autour mais que finalement, la pression sociale est telle qu'ils ne concrétisent jamais leurs attentes l'un envers l'autre. le livre est fait de va et viens en espoirs déchus et rêves illusoires, une sorte de course contre la montre perdue, quand on se rend compte que l'on a tout simplement échoué. Flaubert écrit en fait que l'échec existe en amour, que nos actions ont des conséquences qui influent sur le long terme, et que ces jeux (il s'agit de jeux), ont des gagnants, mais surtout des perdants.

La dernière fois que j'ai lu du Flaubert c'était au lycée ( donc ça date un peu ) et le moins que l'on puisse dire c'est que je n'avais pas aimé.
Pour être plus précis, j'étais déjà un lecteur à l'époque ( je lis depuis que je suis tout petit ) mais Madame Bovary m'a laissé une impression de douleur à la lecture avec des pages qui s'étiraient à l'infini pour raconter une histoire qui me semblait sans intérêt.
Le temps a passé, je n'ai jamais relu ce livre et pour moi ça représentait une forme de dégout mais aussi une incompréhension. Pourquoi infliger une telle lecture alors que tant de jeunes ne lisaient pas ?

Bref, j'ai attaqué ce livre en disposition plutôt moyenne et pourtant rapidement j'ai trouvé qu'il avait un intérêt indéniable. Alors encore une fois, ce n'est clairement pas un livre que je mettrais dans le cursus scolaire. Celui ci repose sur un niveau de connaissance de l'histoire que l'on a pas au lycée. Il faut avoir un minimum lu sur la révolution, Bonaparte et la restauration pour comprendre ce qu'il se passe.
Pour ma part je dois avouer avoir de grandes lacunes sur le sujet mais m'y être un peu plongé tout de même.
Et là ce livre prends tout son intérêt. Car si l'intrigue n'est pas extraordinaire c'est bien tout un pan de la société dans sa normalité qui nous est révélé. Pas de destin transcendantal ici mais un personne simple : Frédérique.

Frédéric va ainsi se frotter au monde, à Paris d'abord et aux femmes en même temps puis aux affaires, à la politique, etc ...
Le personnage est d'abord niais puis juste idiot. Il se trompe, c'est humain certes, mais il se trompe tout le temps. Ses erreurs ne cessent de lui couter de l'argent, ses maladresses lui causent toute sorte de tort et s'il apprend c'est toujours contraint.

J'avoue avoir bien ri à certains passages. le duel est assez extraordinaire et représentatif de l'état d'esprit de personnes qui n'ont jamais combattues au moment de mettre leur vie en jeu. Il y a un côté un peu moqueur pour cette tradition mais si on remets cela sur un personnage qui est tout sauf un guerrier ça passe mieux.

Comme je l'écrivais un peu plus haut, l'époque est représentée tout en couleur et c'est le vrai point fort du livre. On a une tranche d'histoire sans compromis mais aussi l'état d'esprit qui anime la jeunesse de l'époque et ça n'a pas de prix.

Au final, j'ai apprécié cette lecture. Je ne pense pas que ça aurait été le cas plus jeune parce qu'il faut un peu de connaissance pour l'apprécier à sa juste valeur mais ça vaut le détour. Et il faut l'avouer, Frédéric est tout sauf un héro ce qui en fait un personnage drôle malgré lui.

Lu lycéenne.
"Etre dans l'être ou l'avoir" ?... C'est tout le paradoxe de Frédéric Moreau, un amoureux de l'amour, plus qu'un véritable chevalier de l'amour. Il souffre d'aimer platoniquement Mme Arnoux, une femme inaccessible, mais ne cessera jamais de l'aimer. Eternel dilemme ! (niveau 2nde)

C'est un roman d'apprentissage, il relate les échecs amoureux du jeune Frédéric Moreau dans une société du XIXe siècle en pleine ébullition sous la monarchie de Juillet (1830-1848) et jusqu'au coup d'Etat de 1851.
Son obsession et son amour inconditionnel pour Mme Arnoux l'amèneront à faire des choix de carrière, politiques ou pécuniaires pour le moins surprenants. Dans la lignée de Madame Bovary, Flaubert nous livre une oeuvre aboutie dans le style, l'intrigue, et l'exactitude des faits historiques, avec un final émouvant et pleins de rebondissements.. Bien que le début du roman ma paru assez lourd, j'avais extrêmement du mal avec le personnage principal, mais plus on avance dans l'histoire et plus on s'accroche au fil narratif, et cela on le doit au style remarquable de Flaubert.

Cet été, j'ai parcouru la France de long en large, des Alpes à la Bretagne. Retour dans les Alpes avant un séjour dans les Pyrénées Orientales. Pour accompagner ces longs trajets, j'ai choisi d'écouter L'éducation sentimentale de Flaubert. C'est le troisième audiobook de cet auteur que j'écoute ainsi. Après Madame Bovary, salammbô, j'ai accompagné Fréderic Moreau dans sa vie « sentimentale ».

Alors contrairement à salammbô où il y a beaucoup d'actions très exotiques, peu ou très peu d'actions dans ce roman.

Enfin ce n'est pas entièrement exact, il y a de l'action puisque ce sont des révolutions, des événements politiques qui s'enchainent… Mais le roman est écrit de telle façon que la grande Histoire parait sans effet sur l'histoire de Fréderic.

Il semble que Fréderic soit qualifié comme étant l'un des premier anti-héros.

Effectivement, extrêmement narcissique, il passe sa vie à passer à coté de différentes opportunités et à vouloir ce qu'il n'a pas et à ne plus en vouloir quand il obtient ce qu'il voulait. Il se rêve de multiples vies mais rêvant du résultat (gloire, succès, ..) il oublie qu'avant la récompense / le résultat, il y a tout un travail à accomplir.

Tout au long de ce roman, Fréderic va rêver d'un amour impossible. Il fantasme sur Mme Arnoult tout en ayant plusieurs maitresses. Chacune de ces / ses femmes finalement se servant de lui comme lui se sert d'elles.

Plus qu'une éducation sentimentale, c'est un chemin de vie fait de renoncements et de rêves avortés car Fréderic veut un destin mais ne veut pas accomplir les actions nécessaires pour le forcer ce destin.

Ce qui peut se comprendre pendant quelques années de jeunesse finit par être juste une vie banale.

Un roman écrit magistralement, mais qui m'a laissé une moins forte impression que salammbô (qui fait rêver malgré la faiblesse de certains personnages) ou Madame Bovary où l'écriture me parait plus aboutie.

J'ai lu L'Éducation Sentimentale de Gustave Flaubert chez les éditions Hugo Poche.
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Dans ce roman, on suit Frédéric Moreau, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui va tomber raide dingue amoureux d'une bourgeoise. S'en suit la dégringolade absolue du personnage, de son plus jeune âge à la maturité.
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L'histoire de cet homme à la poursuite du bonheur, à la poursuite de ses rêves et qui, pour le dire crûment, galère. Son éducation sentimentale -titre du roman- est clairement mise à rude épreuve. Son amour pour cette bourgeoise est sublime, quand il l'aperçoit pour la première fois, la description est tellement belle qu'on le vit à travers ses yeux. Malheureusement, ses amours déchus, la médiocrité des personnages en font une satire de la société comme sait si bien le faire Flaubert.
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Malgré les phrases de 3km de long ; un paragraphe pour une idée, c'est bourré de réalisme et on s'imagine parfaitement la psychologie des personnages, les lieux decrits.
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600 pages, une police d'écriture très petite, des chapitres de 20, 30 pages parfois et pourtant je n'ai rien vu passer. C'est un plaisir pour moi de lire du Flaubert 💙 il ne détrône bien évidemment pas Madame Bovary mais ce fût un plaisir de le découvrir.
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Et toi, les classiques ça te tente ?
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1840. Fréderic Moreau, un bachelier de 18 ans, aperçoit sur le bateau, qui le mène à sa ville natale de Nogent sur Marne, Mme Arnoux. Elle est la femme de Jacques Arnoux, un spéculateur débonnaire . Il échange avec elle quelques mots et un regard : c'est le coup de foudre. Cet instant le marquera à jamais.
Elle lui avouera, très tard, qu'elle a partagé son amour, mais jamais ne lui cédera. Peut-être lors de leur ultime entrevue, 27 ans plus tard, a-t-elle un regret ?
Entre temps Frédéric Moreau, devra d'abord se résigner à retourner vivre en province, en raison de la précarité de sa situation, avant qu'un héritage inespéré ne lui permette de vivre à nouveau à Paris.
Il fréquentera ensuite Rosanette, une femme légère rencontrée lors d'un bal masqué . Ils auront un enfant qui mourra. Frédéric aura également une liaison avec Madame Dambreuse, veuve d'un banquier opportuniste.
Deslauriers, son meilleur ami, épousera Louise Roque, qui aurait tant aimé épouser Fréderic.
C'est pourtant avec Deslauriers, lui aussi accablé de désillusions, que Fréderic tirera "l'ultime leçon de leur éducation sentimentale : rien ne vaut les souvenirs et les illusions de l'adolescence"

On suit Frédéric dans ses aventures dans une époque encore en révolution, où un héritage lui permet une vie oisive. Certains profitent d'ailleurs de cette situation.

On parle souvent de relire les classiques mais les lire tout simplement est souvent mon cas. Je me suis donc lancée avec le célèbre roman de Gustave Flaubert au doux titre de "L'éducation sentimentale" après avoir lu "L'année de l'Éducation sentimentale" de Dominique Barbéris, un roman récent qui montre que ce classique a marqué des générations d'étudiants et d'étudiantes en Lettres.
Comme souvent au 19ème siècle il s'agit d'un roman d'amour.
Frédéric Moreau a dix-huit ans quand il tombe éperdument amoureux de Madame Arnoux, une femme mariée et mère de famille. Toute sa vie il sera obsédé par cette passion.
Étudiant en droit à Paris il a une vie dissolue de dilettante. Il fréquente des bourgeois voire des aristocrates de tout bord et malgré sa fougue, on n'a peu d'empathie pour ce jeune homme qui ne s'intéresse qu'à lui-même.
Il passe à côté des émeutes révolutionnaires de 1848 et traite assez mal les femmes qui vont l'aimer, que ce soit Rosanette, Louise ou Madame Dambreuse.
Son désir inassouvi pour Madame Arnoux lui donne des allures de phallocrate et pourtant je trouve que Flaubert réussi à écrire sur la psychologie masculine en donnant corps à ce jeune héros désoeuvré, ce que je trouve intéressant.
J'écoutais récemment Frédéric Begbeider à la radio qui disait que de tout temps les hommes ont tenté de contrôler leurs désirs parce qu'il est effrayant. C'est probablement ce qui est arrivé au Frédéric de "L'éducation sentimentale" qui pense avoir raté sa vie.
Mais si je n'ai pas été séduite par le personnage de Flaubert son écriture m'a enchantée. Je suis encore sous le charme de belles phrases comme cet éloge de Madame Arnoux dont l'âge est avancé : "D'ailleurs, elle touchait au mois d'août des femmes, époque tout à la fois de réflexion et de tendresse, où la maturité qui commence colore le regard d'une flamme plus profonde, quand la force du coeur se mêle à l'expérience de la vie, et que, sur la fin de ses épanouissements, l'être complet déborde de richesses dans l'harmonie de sa beauté."


Challenge Entre-deux 2023
Challenge Coeur d'artichaut 2023
Challenge Multi-défis 2023
Challenge XIXème siècle 2023

Ce n'est pas une lecture si facile. Mais par contre, j'adore sa plume ! Ce n'est certes pas un coup de coeur pour moi, malgré tout, j'ai apprécié découvrir un nouvel ouvrage de Flaubert. Mon coup de coeur étant "Madame Bovary".

Il y a beaucoup de longueurs dans ce roman d'apprentissage (surtout sur ses sentiments). le texte est assez pessimiste et peint une toile sombre de la société, des liens, de la vie en général. Par ailleurs, le côté historique est vraiment très intéressant ! Mais en soit, il ne s'y passe pas grand-chose.

Les personnages, divers et variés, sont tous des concentrés de passions en tout genres. Ils vont essayer de réaliser leurs rêves, leurs fantasmes... Mais souvent, la désillusion vient pointer le bout de son nez.

Les deux amis, Frédéric et Deslauriers vont un jour se résumer leur vie : L'un et l'autre l'ont raté. Frédéric par sa recherche de l'amour impossible et Deslauriers par la recherche de pouvoir et de gloire.

J'aime énormément Frédéric et Mme Arnoux. J'aime beaucoup moins le Mari de cette dernière et Deslauriers. L'un me semble tellement sûr de lui, hautain, vicelard et l'autre est selon moi un éternel insatisfait caractériel.

Flaubert nous plonge au coeur d'une histoire d'amour en nous faisant également vivre un pan de l'Histoire de France. le titre de l'oeuvre, qui laisse perplexe avant la lecture, nous paraît plus clair durant cette dernière. Laissons-nous nous même guider à ce point par nos propres sentiments ? On a tous une part de Frederic Moreau en nous. Encore faudrait-il s'en rendre compte et justement la doser.

Un classique qui se lit facilement, le talent de l'écrivain aidant forcément.