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3,77

sur 4375 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pellerin lisait tous les ouvrages d'esthétique pour découvrir la véritable théorie du Beau, convaincu, quand il l'aurait trouvée, de faire des chefs-d'oeuvre. Il s'entourait de tous les auxiliaires imaginables, dessins, plâtres, modèles, gravures ; et il cherchait, se rongeait ; il accusait le temps, ses nerfs, son atelier, sortait dans la rue pour rencontrer l'inspiration, tressaillait de l'avoir saisie, puis abandonnait son oeuvre et en rêvait une autre qui devait être plus belle. Ainsi tourmenté par des convoitises de gloire et perdant ses jours en discussions, croyant à mille niaiseries, aux systèmes, aux critiques, à l'importance d'un règlement ou d'une réforme en matière d'art, il n'avait, à cinquante ans, encore produit que des ébauches. Son orgueil robuste l'empêchait de subir aucun découragement, mais il était toujours irrité, et dans cette exaltation à la fois factice et naturelle qui constitue les comédiens.

pp. 71-72.
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C'est exactement moi ce Pellerin.

Et un peu plus loin :
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Cependant, Frédéric n’était pas retourné chez les Dambreuse. Les capitaux lui manquaient. Ce seraient des explications à n’en plus finir ; il balançait à se décider. Peut-être avait-il raison ? Rien n’était sûr, maintenant, l’affaire des houilles pas plus qu’une autre ; il fallait abandonner un pareil monde ; enfin, Deslauriers le détourna de l’entreprise. À force de haine il devenait vertueux ; et puis il aimait mieux Frédéric dans la médiocrité. De cette manière, il restait son égal, et en communion plus intime avec lui.

p. 291.

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Les deux dernières phrases peuvent-elles, à elles seules, résumer l'idée qu'avait Flaubert de l'ère du temps ?
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ce livre je l'ai connu en bac et je l'ai lue et je peu vous dire que Flaubert et son livre son un grand classique de le littérature française je le conseille a tout ceux qui aime la littérature ancienne
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J'ai lu ce livre, il y a trente cinq ans environ et il reste dans mes livres cultes. Je recommande fortement !
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A la poursuite d'un idéal jamais atteint dans un monde crépusculaire, Frédéric Moreau se montre égoïste, généreux, lâche, courageux, enthousiaste ou désabusé.
Flaubert nous livre une métaphore universelle avec des caractères dessinés tout en finesse.
L'ensemble est rehaussé par des tableaux splendides, une puissance évocatrice hors pair et une maîtrise de la langue française qui atteint des sommets.
A lire sans hâte, en dégustant chaque page.
Un immense chef d'oeuvre.
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Frédéric Moreau est-il un héros ou un antihéros ?
La question mérite d'être posée car voilà un personnage qui n'agit pas, passant à côté des événements de son temps, de son amour, idéalisé pourtant à la manière romantique et anachronique, pour une femme plus âgée que lui. Mais Frédéric n'est pas Julien Sorel ; l'époque n'est plus la même ; les destins ne se ressembleront pas. Ce n'est plus le temps de l'exaltation.
Flaubert déclarait qu'il voulait, avec ce roman, faire l'histoire morale de sa génération ainsi qu'un « livre d'amour, de passion ; mais de passion telle qu'elle peut exister maintenant, c'est-à-dire inactive. » (Lettre du 6 octobre 1864)
Et, de fait, Frédéric est inactif, allant jusqu'à éconduire, affectueusement certes, Madame Arnoux lorsque celle-ci s'offre enfin à lui, dans un épisode à la grâce portée à la perfection, et qui sera leur dernière rencontre.
Appuyé par l'épisode de la révolution de 1848, pleine d'espoirs politiques avortés dans le sang au bout de quelques mois, L'Education sentimentale m'a toujours semblé un roman de la désillusion, plus encore que Madame Bovary, qui demeurait dans la sphère strictement intime et provinciale. Ainsi de la parenthèse enchantée de Fontainebleau, qui n'empêchera cependant pas le retour sanglant à la réalité : les Journées insurrectionnelles de Juin. Comme si l'évasion n'était plus qu'un rêve sans lendemain. Les exaltations sont éphémères.
Mais ce réalisme, renforcé par une distanciation entre l'auteur et son sujet, en fait l'un des romans majeurs de notre littérature, d'une incroyable modernité.
A propos de ce réalisme, Zola ne s'y est pas trompé, qui écrivait : Toutes les fois que le besoin me prend de lire quelques pages de Flaubert - et c'est là un de mes besoins fréquents -, je vais droit à L'Éducation sentimentale. J'ouvre le livre n'importe où, je suis satisfait. » (Revue le Voltaire, 9 décembre 1879)
Après sa lecture du roman, Hippolyte Taine écrivit ceci à Flaubert :
« Il me semble que vous vous êtes dit : “ Jetons un filet sur le boulevard et ramassons les individus qui passent. Les types très francs et très absolus sont faux, ils n'existent que dans l'esprit. Tout homme réel n'est qu'un à peu près, un hybride, un mélange de velléités et d'inconséquences.” » (Novembre 1869)
Pas mieux…
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Comment passer à côté de Flaubert ? Tout y est. L'homme vil, la femme éternelle insatisfaite. "Ce fut comme une apparition" Les amours déchues...
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L'Education sentimentale est un livre long à lire. Parfois le lecteur se surprend à sauter quelques paragraphes pour aller plus rapidement d'un point à l'autre du roman. Pourtant, et c'est là tout le talent de Flaubert, il est difficile de se décrocher de cette lecture.
Flaubert avait pour ambition d'écrire un roman sur rien, et il réussit superbement son défi, tout en suscitant l'intérêt du lecteur. On peut s'identifier à Frédéric désabusé du monde, mais le personnage devient vraiment agaçant lorsqu'il avorte tout ce qu'il entreprend, avant même de l'avoir entrepris. La plume de Flaubert nous empêche de refermer tout bonnement le roman et nous pousse à continuer la lecture dans l'attente (vaine?) d'un sursaut d'action.
Par ailleurs, il s'agit là d'un témoignage précieux de la jeunesse aux ailes brisées d'après la Révolution française et de la société du XIXème siècle qui se cherche.
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Un des chefs d'oeuvre de la littérature française !!!!il ne manque rien dans cette oeuvre magistrale: tous les thèmes de la littérature y sont racontés dans une élégance éblouissante sans que l'auteur n'y fasse de morale...il propose un sens de la vie tout en laissant au lecteur la possibilité de le choisir,compte tenu de son ambigüité....un roman exhaustif,qui touche le corps entier!!
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Roman d'apprentissage à l'envers, épopée de la désillusion et de l'occasion manquée, L'Education sentimentale recycle tous les clichés du dix-neuvième : le jeune homme qui monte à Paris pour réussir sa vie par les dames, par la politique et par les affaires, l'amour romantique et l'aventure galante, les barricades et les cafés où ça palabre. Pourtant, tout y est regardé avec ce sourire moqueur de Flaubert, cette distance ironique, cette gentille flagornerie d'un auteur qui désenchante ses personnages. Frédéric vit à la fois un grand amour platonique partagé mais où manque le dernier pas, celui que Mme Arnoux refuse obstinément, bêtement, par conformisme, un amour charnel et charmant avec une fille facile, trop facile, et un amour intéressé avec une grande dame, qu'il épouse, mais qui ne lui procure pas la fortune attendue. Il va d'échec en échec, se brouille avec ses amis pour des questions d'argent, mais il continue sa marche vers la désillusion, naïf mais cynique avec ses femmes, qui, une à une, l'abandonnent. Un blanc, puis des années plus tard, un retour de flamme inutile et des souvenirs du temps où l'on se croyait destiné à des grandes choses... Lire Flaubert, c'est sans cesse passer du dédain souriant pour des êtres empétrés dans leurs aventures sans queue ni tête à une bizarre compassion pour ces hommes communs qui renoncent à leurs rêves de gloire, pour devenir, comme nous, juste des gens.
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Lu il y a très longtemps, mais j'avais adoré cette balade parisienne au XIXème.
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L'Éducation Sentimentale

Fumichon, concernant la propriété, évoque les arguments d'un homme politique dont Flaubert parle en ces terme dans une lettre à George Sand: "Peut-on voir un plus triomphant imbécile, un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois! Non! Rien ne peut donner l'idée du vomissement que m'inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la Bourgeoisie!". De qui s'agit-il?

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