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sur 17464 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme beaucoup de jeunes femmes à l'époque ( au XIXe siècle ), Emma Bovary a été éduquée au sein d'un couvent jusqu'à la fin de son adolescence. Vivant au rythme des prières et des leçons dispensées par les soeurs, protégée dans ce cocon loin de toutes les vicissitudes de la vie, elle n'a trouvé d'autre refuge pour s'évader que les charmes de la religion et le romantisme exacerbée des romans pour dames.
Lorsqu'elle quitte enfin le couvent pour rejoindre la demeure familiale, dans la campagne normande, l'idée qu'un grand amour l'attend quelque part, à l'image de l'ardente ferveur des nonnes et des histoires d'amour qui peuplaient ses lectures, ne la quitte plus. Elle se rêve en amoureuse transie, en amante passionnée, avec à ses côté un homme de qualité, digne de ses sentiments et capable de donner un sens à sa vie.
De son côté, Charles Bovary a été un élève passable, pas vraiment à sa place au milieu de ses camarades que sa taille et son air de paysan mal dégrossi ont toujours tenus à distance. Devenu un médecin médiocre, il est poussé par sa mère à épouser une veuve prétendument riche.
Tous deux se rencontrent alors que Charles est appelé au chevet du père d'Emma, Monsieur Rouault, qui s'est brisé la jambe. le médecin, appliqué, fait forte impression auprès du malade et s'en retourne charmé par la beauté et l'allure de sa fille. Finalement libéré de son mariage sans amour par la mort de sa femme, qui le laisse en fait sans le sous, il retourne avec joie auprès d'Emma et de son père. Ce dernier, qui ayant bien compris l'intérêt que Charles porte à sa fille, le pousse à se déclarer et la noce est rapidement organisée et les jeunes mariés partent s'installer dans un petit village.Emma touche enfin du doigt ce à quoi elle a toujours rêvé mais, devant le vide de sa vie conjugale et la platitude de la personnalité de son mari, déchante rapidement. Rien n'éveille de passion en elle et elle aspire plus que jamais à une histoire d'amour qui la ferait vibrer, grâce à laquelle elle se sentirait enfin vivante.

« Madame Bovary » est l'histoire d'un désenchantement, d'une profonde désillusion.
C'est le récit d'une femme qui, par de trop grandes espérances, a fait de sa vie une tragédie.
Emma, qui a grandit loin de tout, dans une ambiance de profonde ferveur, s'est nourrie des grandes passions littéraires qui ont croisé sa route et, une fois rendue à la ( vraie ) vie, s'est naïvement attendue à ce que son existence y ressemble trait pour trait. Désireuse d'expérimenter le meilleur, notamment sur le plan amoureux, elle s'est malheureusement rapidement confrontée au manque de sel du quotidien d'épouse d'un homme sans envergure qui était, dans la précipitation, devenu le sien.
Comment faire face à une telle déception? Comment trouver un quelconque intérêt à vivre quand tout autour de soi respire la médiocrité et l'ennui?
Emma qui, bien loin de partager le goût de Charles pour les petites joies de la vie à deux et totalement incapable de se satisfaire de sa situation, a pensé à tort trouver la solution en se jetant à corps perdu dans une aventure, puis une autre, rêvant à chaque fois que ce soit la bonne, et s'est finalement perdue dans des désirs sans fin.

La plume de Flaubert, sublime de style, de précision et de ( cruel ) réalisme, se fait sans concessions pour décrire les sentiments, les attentes et les travers de cette femme qui n'a jamais su accepter la destinée qui était la sienne. Son personnage principal m'a sensiblement fait pensé à celui De Maupassant dans « Une vie », Jeanne, qui partage les mêmes aspirations et se confronte également douloureusement à la réalité.
Toutes deux inspirent au lecteur aussi bien l'envie de compatir à leurs déboires que la condamnation de leur trop grande candeur, leur incessant mécontentement et, particulièrement pour Emma, la dénonciation de leurs choix irréfléchis et égoïstes. On peut en effet les accuser d'avoir confondu rêve et réalité et de s'être complu dans cette illusion, mais elles n'en sont qu'en partie responsables, n'ayant pas choisi de se construire loin du monde et de sa dure réalité. Nombre de jeunes femmes ont dû à l'époque, comme elles, sévèrement déchanter en découvrant que la vie d'épouse et de femme au foyer n'avait rien d'un conte de fée.
Lien : https://mllejuin.wordpress.c..
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A chaque fois que je relis ce roman, je le perçois différemment. La première fois, Mme Bovary m'était apparue comme une héroïne romantique, la seconde fois comme une bourgeoise qui s'ennuie, aujourd'hui comme une femme légère. Peut-être que ce sont ces multiples aspects qui font d'elle un personnage intemporel.
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Ah, Madame Bovary... Comme beaucoup de monde, j'ai découvert cette oeuvre à l'école grâce à quelques extraits (je me souviens notamment de la fameuse scène du fiacre qui déambule dans les rues sans jamais s'arrêter). Cela m'avait donné envie de découvrir le livre mais j'ai attendu bien des années avant de m'y atteler.

L'écriture est vraiment parfaite. Les descriptions sont extrêmement riches. Aucun mot n'a été écrit au hasard, on sent dans chaque phrase tout le travail investi par Flaubert.

Au contraire de l'écriture, les personnages sont pleins d'imperfections. A commencer par Emma Bovary, je n'ai jamais pu m'attacher à cette femme. Elle consent à se marier pour le regretter quasi immédiatement. Elle a le goût de l'argent mais ne sait point le cultiver, elle dépense même bien plus que ce que son foyer possède. Elle rêve d'amour mais n'est même pas capable d'en donner à sa fille. Ce qu'il y a de plus terrible, c'est qu'elle n'est déjà pas très tendre et gentille envers son mari, Charles, de son vivant ; mais elle parvient à le faire encore plus souffrir après sa mort ! Même sous la terre, son emprise malfaisante sur lui perdure. A chaque fois que j'étais sur le point de lui accorder un peu de respect, Emma se débrouillait pour me décevoir au plus haut point ! Je pense, par exemple, au moment où elle refuse de se vendre à un homme pour, quelques minutes plus tard, courir le faire chez un deuxième.

J'éprouve un peu de pitié pour Charles mais je pense qu'il est en partie responsable de son propre malheur. Trop mou, trop passif et trop naïf, l'officier de santé n'a jamais remis en doute le comportement étrange de son épouse... En réalité, le seul personnage pour lequel j'éprouve de la compassion c'est ce pauvre Hippolyte, le garçon d'écurie qui a un pied bot. Il s'accommode très bien de sa malformation et exécute toutes ses tâches sans problème. Malheureusement, à cause des envies de célébrité du pharmacien Homais et de la naïveté de Charles Bovary, on va lui infliger une opération qui sera une véritable catastrophe. Vous devinerez parfaitement la morale à retenir de tout cela...

C'est un roman qui ne laisse pas insensible, je comprends parfaitement qu'il ait acquis une telle célébrité !

PS : il y a une seule chose qui m'a intriguée... Flaubert portait une grande attention aux détails, et pourtant... Il donne des yeux bruns très foncés à Emma. Mais dans une autre description (juste après son mariage), ses yeux sont décrits comme "noirs à l'ombre et bleu foncé au grand jour". Il y a pourtant une certaine différence entre le brun et le bleu foncés. Les nuances de couleurs étaient-elles différentes à l'époque, lol ?
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Incroyable fantaisie d'une femme qui va se laisser submerger par des rêves bâtis à travers la lecture de romans. Elle va vivre deux passions dévorantes qui ne la satisferont pas et la conduiront finalement au suicide. Elle oubliera le bonheur à sa porte, en finira par négliger son mari dévoué et sa fille même. La réalité n'est finalement pas la poésie des romans.
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Un grand roman qui n'a pas besoin de nous pour être présenté tant son influence demeure évidente. C'est une oeuvre culte et intemporelle qu'il faudrait avoir lue au moins une fois.
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Je n'ai jamais vu un tel écart entre une forme et un fond.Le fond n'est pas très intéressant,honnêtement,l'on s'y ennuie souvent.Le personnage principal est plutôt bien écrit,génialement futile,mais l'intrigue tient en quelques lignes et nous perd en chemin.
Mais la forme!Que dire de la forme!L'écriture est tellement travaillée,tellement belle!Je me souviens de la description du bal qui m'avait marquée,l'insidiosité avec laquelle il se moque de certaines personnes,la fluidité de la description,le velours des sens laissent imaginer ce que ça aurait pu donner si il avait écrit quelque chose de plus intéressant.Mais ce serait ridicule de lui en vouloir.Il a voulu écrire un roman sur la médiocrité emballé dans une prose poétique,et le pari est réussi.
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Madame Bovary est un très grand roman de la littérature française du 19e siècle. Un grand classique qu'il faut lire. On y trouve des descriptions parfaites, l'exploration de l'âme humaine y est à son paroxysme. Ceci étant dit, c'est d'un ennui total. Les escapades de Madame Bovary m'ont laissé totalement indifférent. Je trouve d'ailleurs que cette dame souffre d'un égoïsme incommensurable. Que dire de son mari: plus cocu que ça, tu meurs. C'est d'ailleurs ce qui lui arrive à la fin ...
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Je ne ferais pas l'affront de critiquer ce chef-d-'oeuvre de littérature écrit par Flaubert, j'ai juste moins bien accroché qu'à un autre livre !

Livre intemporel et classique de la littérature, à découvrir !
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La fluidité et la simplicité de l'écriture nous permet de dévorer le roman d'une seule traite. Néanmoins, ce n'est pas le meilleur (et pas le pire non plus) classique que j'ai lu. J'ai envie de résumer les contenus comme un gentil petit roman tragico-sentimental. Emma n'est pas heureuse, Emma n'est pas riche, Emma cherche la présence des hommes... elle finit par se détruire. Son mari n'y voit que du feu.
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Ce roman, je l'ai lu ado, à l'école, et je garde le souvenir d'une bonne femme chichiteuse et chiante. Mes souvenirs étaient exacts, Emma est une gourgandine de province qui s'ennuie avec un mari un peu balourd et s'évade de sa médiocrité domestique en prenant des amants. Loin de la passion d'Anna Karénine, c'est tout bêtement pour des dettes qu'Emma se suicide. Bon d'accord, elle a ruiné son ménage et la saisie est proche mais, quand même, c'est une fin crapuleuse, pas très romantique et plutôt pitoyable.

En revanche, quel plaisir de lecture ! Flaubert a un style superbe et ses descriptions ou ses analyses psychologiques sont fines, précises. Les personnages sont très vivants, leurs motivations bien analysées et exposées avec justesse. le sous-titre annonce Moeurs de province et cette « comédie humaine » est vraiment ce qui m'a fait apprécier et continuer ce livre.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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