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sur 917 notes
Ecosse, terre de légendes et de mystères…

Cette terre t'avait adoptée, toi, la fille du vent et de l'hiver. L'immensité de ses contrées, ses collines sauvages et ses landes tapissées de bruyère, l'obscurité de ses entrailles rocheuses vieilles comme le monde et l'éclatante lumière des soleils d'été se noyant dans les lochs le soir venu, la rudesse de son climat et la douceur de ses eaux bouillonnantes abreuvant le fond des glens bienveillants où tu avais appris à revivre…

Tu aimais la richesse de sa tourbe noire, la caresse de ses vents sur ta joue, le reflet des gouttes de pluie s'accrochant à la toile d'araignée après l'averse, le souffle chaud et humide du cerf se repaissant de quelques herbes fraîches dans le creux de ta main…

Tu avais appris de Cora le savoir pour apprivoiser les plantes et leurs vertus. La potentille rampante, la patte-de-loup, la bourse-à-pasteur, le botryche lunaire, la consoude, la pivoine… Elles n'avaient plus de secrets pour toi et te permettaient de glaner quelques semences, un oeuf ou un ruban pour tes cheveux lorsque ta route croisait paysan ou voyageur en souffrance avec une rage de dent ou une mauvaise toux que tes plantes apaisaient.

Oui cette terre t'avait adoptée, elle se mariait avec ta solitude, tes cheveux de fougère mouillée, ta force tranquille et ta fragilité réunies, ta sensibilité et ta perpétuelle recherche de lumière… Cette lumière, tu la trouvais dans l'envol des cigognes noires, dans l'odeur de la menthe fraîche, dans la courbe d'une coquille d'escargot accroché à tes cheveux, dans le clapotis de l'eau vive sur les rochers… Tu avais appris des Highlands l'humilité et le silence, tu avais appris à te fondre dans cette nouvelle vie…

Mais les Terres hautes, en cette année 1691, offraient peu de répit pour celles que l'on avait jugées sur de simples mauvais présages. Pour des yeux trop bleus, pour une chevelure de feu, pour un chat noir qui leur tenait compagnie ou pour une épaule déboitée, elles étaient sorcières ou le devenaient par simple filiation… Cora t'avait enfantée en solitaire, t'avait juré de fuir et de ne jamais aimer…

Tu t'appelais Corrag…

Tu souhaitais seulement pouvoir suivre paisiblement ton chemin, continuer à voir les beautés négligées du Monde, vivre de terre sauvage et d'air libre. Tu aimais la neige, tu aimais le vent, tu aimais les pluies d'été et, plus que tout, tu voulais trouver l'amour…

Mais, par une nuit glacée, tu étais née sorcière. Tu étais la femme aux mille noms, la gueuse, la créature du diable, la guérisseuse, la putain, la Sassenach, l'anglaise… L'insoumise, sans religion et sans roi auquel porter allégeance…

Et du fond de ce cachot obscur où, pour quelques jours, tu gis encore, c'est ton histoire que tu conteras avec la voix du coeur, celle de tes quatre vies, celle qui mène à la lumière… Sur le bûcher, dès la fonte des dernières neiges, tu seras brûlée vive…

***

Ce roman est une pure merveille, lumineux et contemplatif !

Un roman qui ouvre le coeur sur les beautés simples et cachées du monde et sur la nature qui nous entoure, avec les terres sauvages et mystérieuses d'Ecosse en toile de fond où les clans d'Highlanders, en cette fin de XVIIe siècle, doivent choisir leur camp entre catholicisme et protestantisme, entre jacobites et orangistes, entre le souverain déchu Jacques II et le nouveau roi proclamé Guillaume d'Orange… Un roman qui s'en va crescendo, où cette confession faite jour après jour par Corrag à un homme d'église irlandais venu l'écouter dans sa cellule la conduira du statut de sorcière bonne à pendre à celui d'ange lumineux…

Un roman assurément destiné à tous les amateurs de Rob Roy et de Braveheart, d'histoire, des paysages d'Ecosse, de nature sauvage ou tout simplement à toutes les âmes sensibles aux petits moments de bonheur éphémère qui nous entourent.
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Il y a des romans que je regrette d'avoir commencé parce que quand vient le moment de les refermer, je me sens si triste, si seule, si vide que c'en est insupportable. Des romans qui vous font ressentir tant de choses que se lancer dans une autre lecture, dans un autre voyage vous semble impossible, fade et douloureux à la fois. Cela n'arrive pas souvent mais cela arrive tout de même et je suis tellement heureuse de pouvoir, parfois, ressentir ça, une telle déflagration!..
La dernière fois, c'était avec le somptueux "Betty" de Tiffany McDaniel. Aujourd'hui, c'est avec "Un Bûcher sous la Neige".
Et me voilà, à l'aube d'un mois d'août caniculaire, rêvant de neige et de tempête, des Highlands, de grand vent et du parfum des tourbières.

Bien sûr que le roman de Susan Fletcher avait tout pour me plaire: l'Ecosse, le XVII°siècle, un contexte historique violent et passionnant, une accusation de sorcellerie, un fond sans doute féministe mais parfois, ça ne prend pas, malgré la perfection de la recette et la beauté des paysages.
Là, ça a pris, ça m'a pris. le roman m'a happée, capturée, renversée, bousculée. Il m'a piégée et je m'y suis noyée. Parce qu'il est beau, sublime même et parce qu'il est bien plus que que ce qu'en dit sa quatrième de couverture.

En ce temps-là, à la fin du XVII°siècle, l'Ecosse et les îles britanniques de manière plus globale sont déchirées par une crise politique violente qui oppose les partisans de Guillaume d'Orange, monarque nouvellement intronisé et d'obédience protestante et ceux de Jacques II, catholique issue de la lignée Stuart qui prend sa source glorieuse en Ecosse. Comme toujours, le sang et les larmes accompagnent le conflit qui fauche des vies comme d'autres fauchent les blés en été et L Histoire gardera en mémoire de cette page noire la massacre de Glencoe, où des soldats orangistes massacrèrent sans pitié tout un clan des Highlands qui leur avait pourtant offert l'hospitalité. Oui mais la politique... Et il paraît que les ordres sont les ordres...
En ce temps-là, aussi, on brûlait des sorcières. Il arrivait parfois qu'on les noie, voire qu'on les massacre sans autre forme de procès. Ce n'était que des sorcières après tout, un détail...

"Un bûcher sous la neige"; c'est la rencontre de ces deux histoires, le mariage du sang et du feu et c'est un magnifique hymne à la nature et à liberté, le genre de roman qui blesse autant qu'il émerveille. le tranchant des lames ou des pierres qui écorchent les pieds nus et la lumière des étoiles.

Vous la voyez, là, pelotonnée dans un coin de sa misérable cellule? Ses yeux immenses et sa chevelure brune étoilée de toiles d'araignées? Elle est toute petite, fragile et menue comme une elfe… Bien sûr, sa figure, ses bras et sa robe sont crasseux mais pas autant que sa cellule… Bien sûr, elle sent mauvais, mais pas autant que l'air vicié de sa prison… Bien sûr, son corps est meurtri, bleui et ses blessures ont laissé des croutes sur sa peau pâle…
Elle semble si petite, si fragile, vous ne trouvez pas?
"Elle" c'est Corrag et, dans sa geôle putride, elle attend la mort. Accusée de sorcellerie et dans le noir, elle entend chaque jour traîner les bois qui serviront à dresser son bûcher. Oh, elle n'y montera pas tout de suite. L'hiver n'est pas terminée, la neige tombe encore. Les feux ne prennent pas bien en hiver… Mais bientôt, le dégel et le printemps. Quelle ironie, mourir quand renaît la nature...
Mais peut-être que sa solitude la tuera avant... Sa petite vie, comme elle dit, a été pétrie de solitude, mais avant, elle avait sa jument, ses chèvres, l'eau des sources et les arbres, les fleurs et le vent pour se sentir moins seule... Là, elle n'a plus rien. Si, peut-être... Il y a ce révérend, Charles Leslie qui lui rend visite chaque jour et qui accepte de l'écouter raconter son histoire.
Ce dernier vient d'Irlande. C'est un jacobite convaincu qui vient enquêter sur le massacre de Glencoe qui vient de défrayer la chronique. On lui a dit que la sorcière était là la nuit de la tragédie, qu'elle est le seul témoin, alors l'homme de dieu fait fi de ses préventions contre la sorcière pour l'écouter. C'est alors la voix de source de Corrag qui s'élève et qui raconte: sa grand-mère torturée puis exécutée parce que convaincue de sorcellerie, son enfance en Angleterre auprès d'une mère libre, fantasque mais aimante, les plantes pour soigner, guérir et soulager, la petite maison près de l'eau et les écailles argentées des poissons sur le toit..
Et puis la haine, la fuite éperdue à travers la lande, les bossmen, l'arrivée en Ecosse.
L'amour d'une jument qui réchauffe, le chant des pierres et de l'eau. La peur, les soldats qui ne sont que soudards, le manteau de la nuit qui protège, l'ineffable beauté des clairs de lune, la mousse et les ombres des bois.
Le clan, les chèvres, l'amour, l'espoir, la grâce des oiseaux et des cris des enfants. La noblesse de l'hiver, sa beauté froide et le blancheur immaculée des premières neiges, quand à l'intérieur flambent des feux de joie.
La politique, la traîtrise, la peur, les coups, les coeurs qui se brisent, la douleur physique.
Face au révérend incrédule, c'est la voix de Corrag qui s'élève, enfin. La voix de la sorcière, de la putain, du diable et qu'on écoute enfin. Sans fard, avec une poésie incroyable, une sensibilité à fleur de peau et des images tantôt âpres et tantôt cristallines, tantôt cruelles et tantôt pétries de grâce, la jeune femme nous livre son récit et avec lui celui de toutes les sorcières. C'est doux-amer et sans haine. Un chant de liberté, un hymne à la nature qui rend toute leur beauté aux ailes des papillons et à la fraîcheur des galets qui transforme le roman historique -très, très réussi au demeurant- en véritable récit initiatique. C'est à la fois doux et puissant, douloureux et galvanisant... Il y a longtemps qu'une héroïne ne m'avait pas touché à ce point et elle prend sur elle toute l'incroyable lumière de ce roman dont les personnages secondaires ne sont pourtant pas en reste quoique esquissés un peu légèrement pour certains.
La narration qui alterne la voix de Corrag et les lettres du révérend à son épouse est intelligente, bien menée et elle ménage un suspense prenant, tendu qui contribue aussi à l'envoutement opéré par "Un Bûcher sous la Neige", comme un sort dont on ne voudrait pas être délivré, comme la beauté des Highlands qu'on ne peut pas oublié après les avoir vus.








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La magie des mots, des phrases ont été sublimés par la traduction de Suzanne V. Mayoux.
Cette histoire racontée par Corrag, du fond de sa geôle, au Révérend Charles Leslie m'a littéralement envoûtée.
Les Higlands enneigés où la nature est magnifique et omniprésente à chaque page a été un enchantement.
Quelle lecture ! Quel plaisir !
Histoire bouleversante et tellement magnifiée qu'il n'y a pas de mots suffisamment élogieux pour dire mon ressenti.
Un baume de lumière et de grâce pour le coeur et l'âme.
Un inattendu et véritable coup de coeur.
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Il y a longtemps que ce bouquin traîne dans ma PAL. Merci les pioches, parce que je sais pas quand je l'aurai sorti... Et ce fut une lecture magnifique. Une écriture quasi poétique. Un univers captivant. Les paysages de l'Écosse. La neige. Et le sujet, qui est traité avec beaucoup d'émotions. Je me suis laissé porter par la plume, par l'ambiance... Une lecture émouvante. Une très belle lecture.
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J'ai commencé ma lecture d'Un Bûcher sous la neige dubitative et avec des à priori négatifs, car je n'avais pas été particulièrement séduite par le style de l'auteure, Susan Fletcher, dans son autre roman, Les Reflets d'Argent. Les premières pages ont confirmé mes craintes, car je ne savais pas ce qui allait m'attendre lors de ma lecture. Quelle erreur ! Une fois entrée dans l'histoire, j'ai été totalement envoûtée par ma lecture à un tel point que j'ai refermé le livre avec tristesse et regret !

Un Bûcher sous la neige nous plonge en Ecosse, au 17ème siècle, aux côtés de Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, qui reçoit la visite en prison d'un ecclésiastique, Charles Leslie, venu l'interroger sur le récent massacre du clan MacDonald à Glencoe. L'Ecosse est alors le siège d'une « guerre » féroce entre deux clans, d'un côté les soutiens du Roi Guillaume installé sur le trône et de l'autre, les jacobites, souhaitant le retour d'un Stuart sur le trône. Outre l'aspect politique de l'époque, ce sont les us et coutumes du 17ème siècle qui nous sont contés par Corrag et en particulier le sort réservé aux femmes jugées « sorcières » parce qu'elles sont libres, indépendantes et intelligentes. Corrag évoque ses quatre vies, périodes de sa vie synonymes de changements, mais elle décrit avec tendresse, justesse et simplicité son Amour pour sa maman, Cora ; pour la Nature et les cadeaux qu'elle nous offre au quotidien ; pour l'Hiver, sa saison ; pour sa jument ; pour Alasdair, écossais aux cheveux roux et aux yeux bleus qui sera son grand amour ; pour la Liberté ; pour les autres à travers ses dons de guérisseuse et pour tant d'autres choses encore…

J'ai énormément apprécié Corrag, sa vision de la vie et des hommes, son mode de vie, son caractère. C'est une héroïne forte et courageuse, en dépit de son physique enfantin. Malgré les nombreuses épreuves qu'elle a endurées, Corrag est restée fidèle à elle-même, optimiste, aimante. Je me suis fortement identifiée à elle et ai ressenti beaucoup d'empathie à son égard. J'ai également été touchée par sa maman, Cora ; Charles et sa femme Jane ; le clan MacDonald avec une préférence pour Alasdair, le ténébreux et vaillant écossais. Les passages en Ecosse restent mes préférés, pour la brillante description des paysages sauvages mais ô combien sublimes des Highlands, pour les relations se nouant entre les protagonistes et tout particulièrement le lien fort unissant Corrag à Alasdair qui a fait battre mon coeur…

Susan Fletcher a su me transmettre toutes les émotions ressenties par Corrag et Charles, jusqu'au final magnifique, émouvant, ouvert mais plein d'espoir et de sagesse.

Une de mes plus belles lectures de l'année 2021, assurément !

A lire !
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Ecosse, hiver 1692 à Edimbourg.
Le révérend Charles Leslie se prépare à faire un long voyage depuis l'Irlande pour obtenir des informations sur le massacre de Glenco qui s'est produit dans les Highlands. le seul témoin vivant de ce terrible évènement est une jeune femme nommée Corrag.

Corrag est emprisonnée dans une geôle putride d'Inverlochy. Elle est accusée de sorcellerie et doit mourir sur le bûcher. Or, l'hiver humide et glacial qui sévit est rude. Il faut encore attendre que le temps se radoucisse. Elle reçoit la visite du révérend Leslie qui souhaite la questionner sur les circonstances de la tuerie des membres du clan MacDonald dont Corrag était une proche. Ce jour-là, elle a tout vu et tout essayé pour les sauver, jusqu'à son arrestation et sa condamnation à mort, sans procès.

Le révérend craint cette rencontre. Cette jeune femme l'intrigue et l'effraie. de son côté, Corrag est heureuse de pouvoir enfin parler. Elle raconte alors son histoire et celle des Highlands. C'est le récit de sa vie.

Très bavarde, elle se lance dans de grands monologues chaque jour. Elle lui parle de son enfance, des accusations injustifiées envers elle-même et sa famille, de son parcours, des Lowlands, des Highlands, des légendes, de sa fuite et de sa rencontre avec les MacDonald. Elle décrit la solitude, les paysages enneigés, la forêt et l'océan, sa connaissance des plantes et des animaux.

Corrag est née en hiver. C'est une petite personne au corps enfantin et à la voix toute douce. Elle représente une proie facile pour les hommes et les personnes malveillantes. Sur les conseils de sa mère, elle a pris la fuite en direction de la route des Highlands pour trouver une vie nouvelle, "une vie à l'abri".

Le révérend l'écoute chaque jour, sans l'interrompre, prend des notes. Il ne pose aucune question et laisse Corrag se dévoiler. le massacre, elle en parlera mais il faut d'abord qu'il comprenne qui elle est car lui seul pourra en parler et rétablir la vérité.

"Un bûcher sous la neige" c'est l'histoire d'une vie, d'une survie mais aussi d'un évènement historique : le massacre de Glencoe qui plonge le lecteur au coeur de la royauté britannique, du jacobisme et de la sorcellerie. C'est finalement tout un pan de l'histoire écossaise qui est relaté sur près de 500 pages à travers le récit de Corrag.
Le style est particulier. Seule la jeune femme raconte. Son récit est entrecoupé de ses propres questionnements, de ses pensées, de son ressenti. On se projette bien dans son univers. C'est une spécialiste des plantes et de leurs bienfaits qu'elle utilise pour aider et sauver.

Un roman passionnant, historiquement riche, humainement touchant, à l'ambiance sombre et glaciale. On suit Corrag dans sa survie, on frissonne lorsqu'elle est en danger et on se régale de découvrir les coutumes et l'histoire des Highlanders.
Un livre que j'ai adoré et que je recommande fortement.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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C'est le premier roman de Susan Fletcher que je lis et je suis enchantée, éblouie par l'écriture et le style de l'autrice.
Ce roman est tout simplement magnifique, sublime par sa poésie. L'histoire m'a captivé du début à la fin. On a l'impression d'être une petite souris et de vivre au coté des personnages tout au long de cette histoire.
Le récit de Corrag est magnifique, prenant mais triste aussi. On s'attache à cette héroïne tout au long du roman. On a aussi de l'empathie pour les nombreux personnages, je pense au révérend Charles Leslie, aux habitants des highlands.
Les descriptions de la nature, des immensités de l'écosse, des plantes, des animaux qui y vivent est à couper le souffle.
Le récit et le style de ce livre est empreint d'une poésie qui m'a envoûté, j'avais du mal à le lâcher et j'espérais toujours avoir un moment pour reprendre ma lecture.
Je vais poursuivre mes lectures de cette auteure tellement j'ai été emporté par cette écriture pleine d'humanité.
J'étais tant impressionnée que j'aurai aimé qu'il ne finisse jamais.
C'est mon premier coup de coeur de l'année 2022 et je suis sûre que je le relirais.
C'est un roman narré à deux voix. D'une part, Corral nous raconte son histoire et de l'autre le révérend Charles Leslie écrit à sa femme son point de vue sur sa rencontre avec Corrag, emprisonnée pour sorcellerie, attendant son exécution.
Peu à peu, au fil de l'histoire raconté par Corrag, le ressenti du révérend évolue et une complicité se noue entre les 2 protagonistes.
C'est beau et poétique.



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C'est l'histoire d'une sorcière. Mais c'est aussi un formidable roman historique où la confrontation entre deux êtres, que rien ne devait réunir, se transforme peu à peu en un chemin vers la tolérance et la justice. Dans l'écosse du XVIII° siècle, règne de Guillaume II d'Angleterre aux prises avec les soulèvements jacobites, on pratique la chasse aux sorcières. Corrag, comme sa mère pendue pour faits de sorcellerie, attend la mort. Elle est destinée au bûcher. Dans son cachot, quelqu'un viendra écouter l'histoire de sa vie : le Révérend Charles Leslie. Avec l'attention d'en savoir plus sur le carnage de Glencoe, où le clan écossais des MacDonald a été massacré par les soldats auxquels ils avaient offert l'hospitalité, l'homme de Dieu devra vaincre sa répulsion et ses préjugées pour entendre la voix de Corrag.
L'histoire d'une sorcière, donc, mais pas de celles qui vont au sabbat et forniquent avec le Diable. Non, celle d'une dépositaire d'un savoir ancestral, familière des herbes et de leurs vertus, qui vit en symbiose avec la nature et possède la « double vue ». Condamnée depuis son plus jeune âge à vivre en marge de la société, elle devra fuir sans cesse pour préserver sa vie, trop libre et trop savante, malgré sa discrétion, trop différente. Elle trouvera son havre de paix en Ecosse mais, hélas, son don de divination ne lui permettra pas de sauver complétement le clan qui fut seul à lui apporter quelques considérations, ni l'homme qu'elle ne voulait pas aimer.
La force du récit de Susan Fletcher est dans cette bouleversante confession, menée d'un écriture à la fois simple, poignante et poétique. Avec ce genre de personnage que l'on ne peut croire que réel et qui marque à jamais. Après avoir lu Un Bûcher sous la neige, il est inimaginable de concevoir autrement la légende de la sorcière Corrag (dont on aurait retrouvé la tombe dans les années 30), protégeant le clan Glencoe. Aussi, parce que cette magie-là parle à la connaissance intuitive de toutes les femmes.
Chronique parue dans Gandahar n°26 "Massif Central".
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La chevauchée

Ce roman possédait tous les éléments pour me plaire : l'Ecosse, l'histoire d'une femme accusée de sorcellerie au XVIIe siècle, les luttes politiques. ..

Mais la rencontre tant attendue ne s'est pas réalisée...

Au coeur de l'écosse du XVIIe siècle, Corrag est une jeune fille accusée de sorcellerie qui attend le bûcher dans la prison.
Un révérend irlandais, Charles Leslie traverse le pays afin de l'interroger sur des massacres dont elle a été le témoin...
Convaincu de sa culpabilité, il écoute tout de même Corrag lui raconter sa vie...
Cette rencontre va-t-elle modifier leurs sentiments, leurs vies ?

Même si les descriptions des paysages sont merveilleuses et l'ambiance de ce XVIIe est bien rendue, je me suis ennuyée...

Une déception due peut être au caractère partiellement épistolaire du roman, Charles raconte les différentes rencontres à sa femme par courriers, sûrement par le manque de dialogues : car ces deux personnes ne se parlent jamais... Corrag raconte sa vie et Charles écrit. Ce roman est constitué des monologues de chaque personnage, à part, quelques très brefs échanges avec l'aubergiste. ..

Ainsi malgré la belle plume de l'auteure emplie de poésie et de solides connaissances historiques, une technique narrative originale, je n'ai pas apprécié ce roman.




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Les deux thème annoncés de ce livre - les luttes religieuses entre jacobites et orangistes dans les Highlands écossais à la fin du XVIIe siècle, et le sort réservé à certaines femmes de cette époque (les sorcières) m'ont incités à lire ce livre. Plus la bonne note sur Babelio.
Malheureusement j'ai trouvé l'histoire un peu trop romanesque et avec pas mal d'invraisemblances. Beaucoup de lenteurs aussi, le récit de Corrag la sorcière tourne souvent en rond, et comme le dit celui qui note son histoire "Ses mots coulent comme un fleuve, ruisselant et se dispersant en moindres rivières qui ne mènent nulle part, de sorte qu'elle revient à son point de départ." J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, donc.
Mais la face historique de ce récit sur le massacre de Glencoe que je ne connaissais pas, et de très belles descriptions de ce coin sauvage des Highlands (qui a l'air vraiment magnifique) ont sauvé ma lecture :)
Une belle balade en Écosse.
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