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sur 917 notes
Durant le 17è S. en Ecosse une jeune fille, Corag, est arrêtée et accusée de sorcellerie. Dans la prison où elle attend le bûcher, elle raconte son histoire et celle de ses amis à un révérend venu d'Irlande qui souhaite avoir des renseignements sur le massacre des écossais par les anglais.
Après chaque visite que fait le révérend à Corag, celui-ci écrit à sa femme pour lui raconter les dernières nouvelles et lui dire qu'il s'attache de plus en plus de la prisonnière.
Susan Fletcher, l'auteur, nous raconte une belle histoire et nous fait découvrir une héroïne attendrissante qui ne souhaite qu'une chose, aider ses amis. Et qui est prête à donner sa vie pour les sauver.
C'est un beau roman à lire, pour découvrir l'Ecosse et ses habitants.
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Il y a des livres qui laissent un souvenir flou, voire aucun souvenir du tout. Et il y a des livres qui marquent, qui vous font ressentir tant d'émotions à la fois que vous savez que cette lecture vous aura marqué à tout jamais et restera dans votre mémoire pour longtemps, si ce n'est pour toujours. Un bûcher sous la neige, pour ma part, fait parti de la seconde catégorie. J'ai lu ce livre trop rapidement à mon goût mais en prenant tout mon temps pour le savourer, c'est assez contradictoire mais je me comprends...

Corrag est une jeune femme que j'admire et affectionne beaucoup. Elle fait preuve de tellement d'altruisme, a tellement d'amour à partager ainsi que des connaissances indispensables...Mais voilà, sa naissance, sa mère, sa vie n'est pas conventionnelle et fait donc d'elle une paria, une sorcière, en plus d'être une sassenach dans son pays d'accueil. Et pourtant, au vu des évènements qu'elle a vécu, je dirais plutôt qu'elle est une sorte d'ange et qu'encore une fois, la peur et la bêtise des autres font des victimes innocentes...
J'ai été bouleversé par le récit de Corrag. Susan Fletcher transmet tant d'émotions en parfois si peu de mots que cela en est presque magique...J'ai été coupé du monde durant cette lecture, j'ai chevauché aux cotés de Corrag, j'ai partagé sa vie dans sa cabane de fortune, je l'ai accompagné lors de ses ballades dans une nature écossaise finalement bien accueillante lorsque l'on sait l'appréhender comme il faut...J'ai également tremblé à ses cotés pour Alasdair et son clan, bref j'ai vécu cette lecture et cela ne m'était pas arrivé depuis très longtemps!

Susan Fletcher est une auteure que je connaissais pas, elle fait maintenant partie de mes auteurs fétiches, rien que pour ce roman qui m'a tant fait vibrer. Son style est tout simplement magnifique! Empreint de poésie, elle parle parfois de passages violents avec la justesse qu'il faut.

Attention risque de spoilers!

Je n'ai jamais douté une seconde de la fin du roman même si j'ai tremblé jusqu'au bout. Charles Leslie est également un personnage intéressant et attachant, qui a su aller au-delà de ses préjugés et des on-dits. A travers le récit de Corrag et bien qu'intéressé au départ, il s'est laissé emporter par cette jeune fille qui n'a commis d'autre crime que d'être libre et d'aimer ça...

Enfin bref, j'ai mis beaucoup de temps à sortir de cette douce bulle. Je recommande donc cette lecture, à tout le monde ! Laissez de côté vos lectures en cours et jetez vous sur ce roman, vous ne serez pas déçu !

Challenge ABC 2014 /2015 22/26
Challenge Variété catégorie "Endroit où j'ai toujours voulu aller"
Challenge PAL
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Au XVIIème siècle, au coeur de l'Ecosse, Corrag, une frêle jeune femme, croupit au fond d'un cachot en attendant d'être brûlée vive aux premiers jours du printemps.
Elle est accusée, comme tant d'autres, d'être une sorcière. Mais son véritable crime est d'avoir été le témoin gênant du massacre du clan MacDonald.
Le révérend Leslie, fervent partisan de Jacques II, roi déchu et exilé, vient interroger Corrag afin de prouver que le massacre a été orchestré par le nouveau souverain Guillaume d'Orange.
La jeune fille accepte de lui parler à la condition qu'il écoute son histoire.
D'abord réticent à écouter un allié du diable, le révérend est peu à peu subjuguer par les talents de conteuse de Corrag.

Susan Fletcher nous entraîne dans les Higlands avec un texte attachant d'une grande poésie. On sent le vent dans nos cheveux, l'odeur de la mousse et on se sent libre comme Corrag. Mais ce livre permet aussi de nous faire découvrir un pan de l'histoire du Royaume-Uni.
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Roman de Susan Fletcher.

"Dans un cachot, enchaînée" (p. 20), une femme se raconte. Quelle est sa faute? C'est d'être une sorcière. Corrag la sorcière. Sa peine? le bûcher. Il attend sous la neige que l'hiver laisse place au printemps. En cet hiver 1692, Corrag raconte son histoire à Charles Leslie, un homme de Dieu qui sert la cause jacobite dans une Écosse sous la coupe de Guillaume d'Orange, "le protestant à la perruque toute noire." (p. 73) Corrag n'est pas une sorcière. Instruite par sa mère, la sauvage et sagace Cora, elle connaît les plantes et leurs vertus. Toute petite femme mais robuste, fille de l'hiver, Corrag ne craint pas le froid de la nature mais redoute la haine qui se niche dans le coeur des hommes. Après la mort de sa mère, elle sait qu'elle doit se cacher, mener une vie discrète et quitter les terres anglaises qui ne lui ont apporté que du malheur. "Qu'y a-t-il de plus solitaire que celle qu'on traite de sorcière?" (p. 22) La vindicte populaire la pousse vers le nord-ouest du pays, vers les Highlands où les hommes sont restés fidèles à Jacques Stuart. À Glencoe, dans le clan des MacDonald, on l'accueille pour ce qu'elle est: une petite femme qui sait le pouvoir des plantes. le récit de Corrag peut aider la cause jacobite: à Charles Leslie, elle doit relater le massacre des MacDonald, sacrifiés au nom du respect de l'ordre royal. "Qui le croirait? Un homme d'Église et une sorcière capturée, s'entraider de cette manière? Mais c'est ainsi. le monde a ses merveilles et je tiens à vous en parler." (p. 48)

Le récit de Corrag est un long monologue que n'interrompent que les lettres que Charles Leslie envoie à Jane, son épouse restée en Irlande. Corrag parle comme on se libère: vite et beaucoup. "Je vais assembler tout ça comme si je cousais." (p. 76) La jeune femme fait de son récit une couverture sous laquelle se protéger. Dire lui permet d'échapper à l'inéluctable, à gagner quelques instants de vie en se racontant pour que subsiste une part d'elle après le bûcher.

Séparé de son épouse, Charles libère lui aussi son coeur en écrivant des épîtres tendres et nostalgiques. Époux aimant voire passionné, père indulgent mais ferme, il se désole d'être loin des siens. Mais la cause qu'il défend lui est si chère qu'il ne peut manquer aucune opportunité de la voir triompher.

Les monologues de Corrag et les lettres de Charles répondent aux questions que chacun pose à l'autre. À aucun moment, Charles et Corrag n'échangent un vrai dialogue ou ne se répondent immédiatement. Mais inexorablement, un lien se crée entre ces deux êtres isolés.

Les chapitres s'ouvrent sur des définitions de plantes, tirées de l'Herbier complet de Culpepper, qui sonnent comme des énigmes. Charles Leslie se laisse d'abord abuser par l'aspect repoussant de Corrag, par ses discours illuminés et précipités, par sa foi dans la nature et son refus d'un roi ou d'un dieu. " Il faut se garder du commerce des plantes et leurs prétendues vertus." (p. 81) Profondément convaincu que Corrag est un suppot du diable, il ne la côtoie initialement qu'avec répugnance. Mais le récit de la jeune femme le touche et ses paroles douces, sensées et pacifiques trouvent peu à peu un écho dans les pensées qui animent Jane, la femme du révérend. Corrag cesse la sorcière pour devenir la victime injuste de la politique, pour n'être qu'une femme d'une grande sagesse et d'une grande bonté.

Les gens ont besoin d'un ennemi. "Une femme sans entrave est cause de grands désordres." (p. 81) Voilà ce qu'on reproche à Corrag: sa liberté d'aller et venir dans les montagnes, de se promener la nuit, de n'appartenir à personne d'autre qu'elle-même. le mot sorcière recouvre toutes les craintes des hommes. Cora lui a enseigné que l'amour est mauvais, qu'il affaiblit. Si elle promet du bout des lèvres de ne jamais aimer, Corrag ne peut s'empêcher de s'attacher à sa jument grise et au cerf majestueux des Highlands qui vient brouter devant sa cabane. Et elle ne peut s'empêcher de s'attacher à Alasdair MacDonald, un homme qu'elle ne peut avoir.

Ce roman est une perle dans la rentrée littéraire 2010, à ne pas manquer! le récit de Corrag est envoûtant, émouvant, révoltant, poignant. Je n'ose en dire plus de peur de déflorer l'histoire, si belle, si belle!

Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Il y a eu une grosse vague de parution sur la figure des sorcières ces dernières années et comme à chaque fois les pépites cotoient les textes plus dispensables… Je voyais cependant souvent revenir un bûcher sous la neige dans les recommandations mais j'avais quelques appréhensions inexplicables. J'avais tort car je ressors émerveillée et toute chamboulée de cette lecture.

J‘avais déjà rencontré son autrice, Susan Fletcher, avec Un jardin de mensonges, histoire qui elle aussi m'avait comblée de surprises et d'émotion. C'est encore plus le cas ici avec une écriture encore plus belle, plus, profonde, plus poétique et plus âpre où entre nature writing et ode au devoir de mémoire, elle m'a convaincue être une grande autrice de romans historiques au féminin.

Cependant, le titre français est un peu trompeur, je trouve. On pense être au contact d'un roman sur la figure de la sorcière et sur ses derniers instants avant le bûcher, mais le roman est tellement plus que ça. Je trouve ainsi le titre originel : Corrag, prénom de l'héroïne qui représente le doigt levé, bien plus édifiant. Car au-delà de la peinture et de la dénonciation des violences faites à ces femmes différentes, c'est le récit d'une vie achoppé qu'on nous fait et le récit d'une rencontre puissante et dévastatrice.

Je ne pensais cependant pas ressortir aussi chamboulée de ma lecture. Dans les premiers temps du récit, celui étant avant tout un édifiant exemple de nature writing nous collant dans les pas d'une jeune femme obligée de vivre en symbiose avec celle-ci car rejetée de toutes parts du fait de sa naissance, j'avais l'impression de n'avoir que des descriptions bucoliques, certes très belles et poétiques, mais qui ne transportaient pas non plus mon coeur outre mesure. C'était beau de découvrir la forêt écossaise, ces lochs, ces vallées, ces plantes mais il me manquait quelque chose.

C‘est peu à peu au fil des échanges entre la voix de Corrag et celle de son geôlier, qui recueille sa parole et écrit en parallèle à son épouse restée loin de lui, que la métamorphose va s'opérer. En effet, toute cette lecture se fait un peu en apnée, l'apnée de la peur d'aller à la rencontre de ce moment tragique fatidique qui va faire basculer Corrag de sa vie tranquille dans la nature à cette vie enchaînée au fond d'une cage. Comment en est-elle arrivée là ? Pourquoi ? Pourquoi ne parle-t-on d'elle que comme une sorcière alors que c'est plus l'image d'un joli farfadet que nous avons ? Ce fut fort astucieux de la part de l'autrice de bâtir ainsi son récit sur ce compte à rebours et cette double, voire triple narration.

Je me suis ainsi laissée peu à peu pénétrer par la voix si douce et lumineuse de la jeune Corrag et comme Charles, son geôlier, mon rapport à elle s'est peu à peu métamorphosé. Je me suis fait surprendre par cette héroïne en apparence si simple mais tellement résiliente et empathique. J'ai été charmée par son rapport à la nature, au souvenir de sa mère et au clan avec lequel elle va entrer en contact avant d'en faire pleinement partie sans s'en rendre compte, à sa façon. J'ai découvert à travers elle une autre vision des Highlands, des clans et de cette figure de « la sorcière ». Tout en ayant l'impression d'être au coeur d'un vieux conte oral raconté au coin du feu, j'ai pénétré de plus en plus au coeur de sa réalité, une réalité faite d'âpreté avec cette vie dans la nature et ses hommes et femmes parfois rudes avec elle, mais une réalité pleine d'amour et de magie également. Et la puissance des émotions qui naissent peu à peu en elle m'a emportée progressivement.

C‘est cependant réellement dans le dernier quart de ma lecture que la révélation s'est faite et que mon coeur a chaviré. L'autrice mêlant ce portrait de femme à un terrible et tragique événement de l'Histoire des Highlands, nous transporte en plein coeur de celui-ci et nous le fait revivre comme si on y était. D'habitude quand on fait ce genre de choix, c'est souvent un peu artificiel car les auteurs cherchent à trop nous en montrer. L'autrice n'a pas fait ce faux pas et s'est réellement collée à ceux de Corrag pour le vivre, certes imparfaitement, mais à travers ces yeux, le rendant encore plus dramatique et ravageur. Tout a alors pris sens et cette petite fée est devenue une femme unique, forte, courageuse, téméraire, altruiste et tellement d'autres adjectifs à nos yeux. Ces pages si douloureuses furent une merveille d'écriture !

Susan Fletcher s'attaque ainsi avec sa propre vision des choses à la figure de la sorcière. Corrag, qui est un personnage qui a réellement existé comme nous le fait comprendre la postface, l'incarne et la transcende, montrant plutôt ce que c'est d'être une femme seule, sans appui, mais avec des connaissances et beaucoup d'altruisme au coeur de ces montagnes des Highlands. le parcours de Charles qui s'ouvre à elle et déconstruit sa vision des sorcières est un modèle du genre, porté par une émotion bouleversante transmise grâce à la plume de l'autrice. J'avais des a priori sur ces textes sur « les sorcières », les trouvant un peu caricaturaux et toujours pareils. Susan Fletcher a su me montrer qu'avec des bases communes on peut proposer tout autre chose. Une grande histoire. de grandes rencontres. SPOILER : Ah, cette romance avec Alastair ! ❤

On peut ne considérer ce roman que comme une énième histoire sur une figure de sorcière mais ce serait passer à côté de tellement de choses. C'est une superbe ode à la vie dans les Highlands, aux familles de coeur qu'on se crée, à l'altérité et à la puissance des sentiments qu'on les trouve dans la foi, la famille, l'amour, la nature, la perte et le renouveau. Cette revisite d'un épisode tragique de l'Histoire écossaise est incarnée ici par une figure féminine à qui l'autrice a donné une telle réalité qu'on ne peut sortir que chamboulé de ce récit au coin du feu faisant appel à notre devoir de mémoire pour les victimes de ce massacre. Elle redéfinit merveilleusement la vie dans ces terres, leurs solidarités, leurs trahisons, leurs amours comme leurs espérances et ça touche en plein coeur.
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Je suis sans voix. Ce roman est d'une beauté incroyable, nous plongeant aux côtés de Corrag, peut-être la plus belle et réaliste figure de sorcière dans toute sa bonté, sa lumière.

Alors qu'elle est emprisonnée et attend le dégel pour être brûlée, un révérend jacobiste vient la voir pour en savoir plus sur le massacre de Glencoe. Commence alors l'alternance entre le récit que Corrag fait de sa vie et les lettres que Charles Leslie envoie à sa femme, où l'on constate son évolution, revenant sur ses premières impressions. Corrag, c'est la nature à l'état brut, la beauté et le sublime d'une toile d'araignée, d'un coucher de soleil, de la neige, du vent, dans les paysages incroyables des Highlands. C'est un peuple, un clan, une magnifique histoire. Terrible aussi, pris dans la tourmente de la politique et des rois. C'est un récit de bonté, de préjugés, de haine et de colère, d'espoir et d'amour.

Une merveille à lire pour voyager par la plume de Susan Fletcher, et s'éprendre de ce lieu magique.
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Depuis toutes ces années où j'ai vu ce roman sur les réseaux sociaux, il était plus que temps que je me plonge dans l'univers de Corrag et de Charles, un prêtre venu chercher des informations auprès de la prisonnière. Cette prisonnière qui s'est fait traiter toute sa vie de sorcière pour des motifs ridicules. Nous ne sommes pas à la même époque, les moeurs ont changé, heureusement on ne brûle plus les femmes sur les bûchers!

Je dois avouer que le début du roman est quelque peu pénible. Je lui trouvais des longueurs et je n'arrivais pas à m'attacher au personnage de Corrag et encore moins à celui de Charles. Au fil de ma lecture, j'ai découvert un univers merveilleux à travers les yeux de cette «sorcière». Comment une telle personne si émerveillée par la vie pourrait être néfaste pour la société? Ces passages où elle voit la vie dans toutes choses sont si magnifiquement écrits! C'est presque de la poésie.

Ce n'est que vers la moitié du roman que j'ai réalisé à quel point le roman est magnifique, et ce, malgré les événements sanglants commis par les Anglais dans les Highlands. Je n'arrive pas à comprendre comment on peut en arriver au point de tuer des femmes et des enfants! C'était tout simplement horrible!

Les descriptions de la vie de Corrag sont remplies de petites choses du quotidien qui deviennent presque des miracles à ses yeux et cela change notre regard sur son personnage, mais également sur la vie qui nous entoure. Cela m'a fait comprendre à quel point nous sommes toujours à courir d'un côté et de l'autre alors qu'il faudrait prendre le temps d'admirer la magie de la vie. Ces passages où Corrag voit la vie autrement m'ont terriblement touchée. C'était magnifique!

Je ne peux pas dire que j'ai ressenti un coup de coeur pour ce roman en raison du début qui fut quelque peu long et pénible, mais la deuxième moitié du roman est sublime. L'auteure a su écrire un roman touchant et tout à fait merveilleux.

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Comment être complètement emportée dans une Écosse en pleine tourmente politique ? En lisant ce magnifique roman.

Corrag du fond de son cachot, attend de périr brûlée vive. Quelques jours avant cette tragique destinée, un révérend vient écouter son témoignage et Corrag va alors lui narrer sa vie, celle de sa mère, de sa grand mère, son respect et l'amour qu'elle porte envers la nature, les animaux, et envers un homme inaccessible, son désir de vivre seule, tranquille dans la vallée des Highland, son implication avec le clan MacDonald puis, enfin, son lien avec le tristement célèbre massacre de Glencoe.

Ode aux femmes, aux Highlanders, à l'Ecosse, à la nature et aux plantes qu'elle nous donne et qui peuvent nous soigner mais aussi nous condamner pour sorcellerie, ce roman est un vrai bijou.

La plume est ciselée, extrêmement poétique et nous emmène aux côtés de Corrag.
Comment ne pas être touchée par cette jeune femme vivant en harmonie avec son environnement mais n'ayant ni Dieu ni allégeance envers un roi et sera nommée sorcière pour cela.

L'autrice mêle parfaitement faits historiques et légendes autour de Corrag et construit son histoire avec beaucoup de maîtrise. La tension monte crescendo et les derniers chapitres sont lus en apnée.
C'est révoltant de bien des façons.
Corrag devient la personnification de toutes ces femmes accusées de sorcellerie.

Brillant, instructif et poignant.
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Un livre enchanteur à bien des égards.
Je suis passé par une phase légèrement dubitative au départ : la structure semblait déroutante avec cette narration à la 1ère personne entrecoupée de dialogues en italique, le contexte historique me semblait aussi lourd à digérer.
Mais au bout de 2 ou 3 chapitres, le charme a opéré. Difficile de ne pas s'attacher à Corrag, de ne pas trembler en voyant les pages défiler et s'approcher une fin inéluctable.
Poétique et enivrant, un récit que j ai savouré et que je saurai relire à l'occasion.
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Un bûcher sous la neige par Susan Fletcher

On rencontre Corrag jeune femme accusée de sorcellerie. Depuis sa geôle elle raconte sa vie, et nous la revivons grâce à ses souvenirs. Sa vie est entendue et consignée par le révérend Charles Leslie, qui cherche à en savoir plus sur le massacre d'un peuple de Glencoe. En attendant que Corrag brûle dans les flammes du bûcher érigé pour elle.

Dès sa naissance sa mère l'a nommé par le mot '' sorcière '', et ce nom l'a poursuivie au gré des rencontres. Cela malgré les centaines de lieues parcourue. Elle ressent la nature, les choses, les gens. Elle est douée de compassion, d'altruisme. Et donc loin de l'image courante de la sorcière à cette époque, qui considère la sorcière comme l'acolyte du Diable. le révérend va au fil des visites dans sa cellule doucement changer sa vision d'elle, malgré tout.

Un récit double puisqu'il y a Corrag qui raconte et qui vit. Et le révérend qui correspond avec sa femme sur ce que Corrag lui raconte. Nous voyons leurs transformations. Celle de Corrag qui a pris beaucoup de temps, toute une vie. Et celle du révérend qui le frappe en plein coeur. Bien que doué de la raison et de la foi, il sent la sincérité de cette athée

J'ai beaucoup apprécié cette histoire, qui se déroule en cinq temps (il y a 5 parties). Nous y voyons beaucoup de haine mais aussi beaucoup d'amour. Et c'est bien ce qui compte au final.
Page 382-383 : 'Je l'ai reçu de chaque ciel étoilé, de chaque abeille qui se cognait contre moi en s'envolant hors d'une fleur. Je l'ai reçu de la bonté, la mienne et celle des autres. Je l'ai reçu de mes poils qui se dressaient quand j'entendais un clan chanter autour du feu, de mes yeux remplis de larmes devant des choses belles et simples. Car c'est en ces moments-là que le coeur parle. '

Ce roman est une ôde à l'amour. de l'amour de soi à l'amour des autres, qui passe toujours par une phase d'acceptation. Nous avons besoin des autres, les autres ont besoin de nous également. Il est très agréable de lire ce genre de récit. Ça change beaucoup de ce que j'ai lu récemment et ça fait du bien. Il y a quelques longueurs mais c'est totalement acceptable.
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