Autrefois on prenait son temps
on ne le lâchait plus
il nous suivait
par force
il n'était plus devant
à être poursuivi,
alors
on ne courait pas pour mourir
on attendait qu'elle vienne
et par derrière
c'était le temps qui l'amenait doucement
ou d'un coup
mais c'était dans les temps
et on prenait sa mort
comme on avait pris son temps,
dans ses mains.
Sous le langage déchiré
un horizon perce
mais si lointain,
les lèvres écoutent pour survivre
loin des vergers clos rassurants.
Devant la glace de vieillesse
la lampe encrassée faiblit
on y voit de moins en moins,
tu poursuis des aiguilles hagardes à la face d'une horloge
dans une ville gonflée de pluie
où la forteresse antique tremble aussi
de la force insaisissable qui la mine.
Un frêne rêve parmi des mots.