De bonnes idées sur le rapport au deuil... et c'est à peu près tout. Impossible d'aller jusqu'au bout, je jugerai donc sur le premier quart lu (et le reste parcouru transversalement en 4e vitesse). Je retiendrai de ce livre son début : un concentré de beaufitude à un niveau rarement égalé dans l'ensemble de mes lectures à ce jour. Les vingt premières pages notamment sont une salve de propos problématiques, de la romantisation de la drague de rue ("[elle] aimait l'idée d'être ainsi accostée" ; "quand un homme vient voir une inconnue, c'est pour lui dire de jolies choses" -> celle-ci en particulier est vraiment collector) à celle du harcèlement de rue ("il se souvenait même d'avoir été une sorte d'adolescent romantique capable de suivre des jeunes filles […] jusqu'à la porte de leur appartement" -> une certaine idée du romantisme...) aux idéologies essentialistes, dont certaines expressions font franchement mal au derrière ("de l'alcool ? […] On pourrait avoir peur d'une femme qui se met à boire comme ça, d'un coup […] le coca cola ? […] pas possible, ça ne faisait pas du tout femme"), l'auteur étant de surcroît tellement persuadé de son bon goût (ou ayant tellement le melon, c'est au choix) qu'il se permet de s'approprier l'outil de la note de bas de page, histoire de nous étaler sur la figure sa vision nauséabonde - et volontairement ou non, aveugle aux réalités sociales - pour être sûr qu'on ne la rate pas.
Une sortie de route au sein de l'oeuvre complète de Foenkinos ? Je ne saurais le dire, n'ayant pas lu les autres romans, mais l'intitulé de l'un d'eux, "
le potentiel érotique de ma femme", suffit à me mettre sur la voie. le reste du roman semble nettement plus digeste mais trop tard, le début a tué chez moi la motivation nécessaire pour continuer.
Le fait que "
la délicatesse" soit multi-titré, traduit à l'internationale et objet d'un succès conséquent me laisse pantoise et presque inquiète : une preuve supplémentaire qu'au 21e siècle, les idéologies de genre ont encore bien trop la vie dure pour se passer de regards alternatifs.