Wahou ! La claque de la fin, j'adore !
Toujours aussi surprenant
David Foenkinos. Et si doué.
Oui, ouvrir un Foenkinos est chaque fois une promesse de bonheur. On parle toujours de
Charlotte ou
La délicatesse mais tout est bonheur chez lui.
Chaque livre.
Ce que j'ignorais, c'est cette haine (il n'y a pas d'autres mots pour décrire l'agressivité folle de certains à son encontre), mais haine aussi pour
Yann Moix,
Houellebecq ou bien Angot (que des auteurs que j'adore). Pour quelles raisons ? Mystère.
Et on s'en moque en fait, tant pis pour les grincheux, ils manquent un vrai moment de littérature.
Ils sont plus à plaindre qu'autre chose.
L'essentiel est le moment fabuleux de la lecture qui nous apporte tant, qui nous remplit de bien et de beau.
Livre sur l'échec, la réussite, les parents, la figure du père, le destin aussi.
J'ai lu il y a peu que le bonheur était destiné aux plus courageux, à cause de la probabilité de le perdre. Effectivement, c'est logique, il faut plonger de très haut dans cette promesse de bonheur, au risque de le perdre un jour certes, mais parfois aussi de le garder bien au chaud contre soi.
Bon. Revenons à nos moutons.
Moi qui n'a jamais ouvert un Harry Potter, j'ai été un peu décontenancée.
J'ignorais le succès interplanétaire de ces ouvrages.
C'est l'histoire triste et tragique d'un
numéro deux, Martin, le perdant à peu de choses, l'éternel second, celui qui ne va pas jouer au cinéma Harry Potter. (D'ailleurs, j ai tout de suite pensé à l'éternel second du Tour de France,
Raymond Poulidor, qui n'a jamais pu remporter la première place, d'ailleurs on ne sait pas comment il l'a vécu, ce serait intéressant de la savoir mais bon, je n'ai pas ses coordonnées là maintenant, tout de suite...).
J'étais à mille lieues de m'imaginer cette force de cet échec dans la vie du petit bonhomme.
Effrayant.
Cet échec lui a gâché une bonne partie de sa vie. Il développe une véritable phobie d'Harry Potter, que ce soit en livre ou en film, il ne peut pas. C'est au-dessus de ses forces.
Sans parler du harcèlement sadique de son beau-père, qui lui fait vivre un enfer.
J'ai été surprise et j'adore ça (d'être surprise). Je ne m'attendais pas à ça, cette souffrance aussi aiguë à cause de la seconde place.
Le style est toujours aussi beau, l'auteur écrit d'une façon fluide et harmonieuse.
Il est question du destin ; peut-on le contrôler ?
Un mot me vient à l'esprit, résilience (employé à tout bout de champ, c'est agaçant d'ailleurs ces modes pour un mot), la vraie, l'unique, la salvatrice, celle qui répare et qui console.
Ce n'est qu'à l'âge adulte que Martin l'entreverra, la rencontrera, l'apprivoisera et pourra enfin se vautrer dans la vraie vie, pas celle de l'échec et de la honte, mais celle de l'amour et de la joie.
Pessimiste au départ, et pendant une bonne partie du livre, il finit sur une note optimiste et c'est tant mieux car on s'attache à Martin et je n'aurai pas compris que la fin soit sombre.
Il le mérite bien, Martin.
Oui, il le mérite bien.
Sacré petit bonhomme.