Apres avoir lu ‘le numéro un ‘ de Michail Chevelev il y a peu, je referme aujourd'hui ‘
Numéro deux' de
David Foenkinos et je suis totalement désappointé, ça n'a rien à voir !!
Rien à voir en effet entre l'univers mafieux qui entoure Poutine (Vladimir pour les rares intimes) et le pauvre gamin qui est arrivé numéro 2 au casting pour le rôle titre de la saga Harry Potter (qui lui, répond au doux prénom de Martin).
Rassurez-vous, je le savais, un peu naïf mais pas complètement idiot quand même !!!
Avant de faire connaissance avec le pauvre numéro 2, ses parents nous sont présentés par un
David Foenkinos fidèle à son style doux amer ou l'humour pointe toujours son nose (on est en Angleterre) même pour décrire des scènes quelques fois à la limite du pathétique.
Légère et profonde sa prose nous cause et nous pose un couple franco-britanique improbable qui finira par sombrer.
Un brexit avant l'heure !
Seulement ce couple a un petit garçon (Martin, donc) dont on détecte la myopie juste après la séparation de ses parents (relation de cause à effet pour le père) et surtout pendant la grève des camionneurs ce qui explique la pénurie de montures chez l'opticien sollicité.
Il aura dont le seul modèle disponible : une paire de lunettes rondes et noires.
Ha, le bazar fait bien les choses d'autant que le père travaille dans le cinéma et qu'il trimballe parfois son bambin bigleux sur les plateaux londoniens.
Tout est en place pour le conte défait d'autant que vient de sortir le premier tome de Harry Potter qui fait un carton et dont en envisage une adaptation cinématographique.
Au passage, nous avons droit et à la savante genèse des romans et à celles des films, des histoires comme celles là, on ne les planque pas sous le tapis (même magique), surtout que c'est une jeune et petite maison de production qui a flairé la bonne affaire à la barbe des grandes majors. En quelque sorte, l'éternelle combat du Potter contre le pot de fer !
La magie semble opérer quand le fameux néo-producteur se rend sur un tournage qui emploie le père du jeune Martin présent lui aussi exceptionnellement pour défaut de baby-sitter.
Bien sûr les regards se croisent et bien sûr, ça matche !
Et ça matche encore mieux quand le bambin badin fait un bout d'essai dont il se sort incroyablement bien.
On tient le bon bout !!
On le croit d'autant plus qu'un autre Harry potentiel a été approché par le producteur mais ce dernier a fait chou blanc auprès des parents refroidis par l'idée de déscolariser leur fils durant toute la durée du tournage de la saga.
Ce deuxième gamin se prénomme Daniel !
Mais, on sait comment l'histoire se finit.
On sait que Harry sera Daniel dont les parents ont finalement changé d'avis et qui aux ultimes essais aura un petit quelque chose en plus qui aura fait la différence.
Nous terminons le premier tiers du livre sur ce couperet qui tombe sur le destin du pauvre Martin qui n'a alors que onze ans.
Terrible désillusion, le rêve s'évanouit, le destin se fracasse contre un ‘non, ce ne sera pas toi.'
Comment ingérer cela à onze ans quand l'espoir a été si vif et prégnant et que lui n'avait rien demandé, on était simplement venu le chercher ?
La force de cette première partie réside dans l'impression que l'on ressent de lire un article de presse spécialisée restituant une expérience vécue alors que nous sommes au coeur d'un roman, une histoire certes inspirée de faits réels pour ce qui est de deux prétendants pour l'interprétation de personnage charismatique mais rien de Martin et de ses parents n'est vrai.
C'est un roman qui me rappelle la désolation qu'a du connaître Valérie Kaprisky quand elle a du céder sa place à Isabelle Adjani qui avait finalement décidé de faire ‘l'été meurtrier' pourtant initialement rejeté !
Durant les deux autres tiers du roman nous allons suivre les autres pauvres misères du pauvre Martin que ce désaveu pris pour un échec personnel va obséder jusqu'à lui faire connaître l'Hôpital Psy, HP, comme Harry Potter.
Des fulgurances narratives mais également des passages avides d'un peu plus d'intérêt se succéderont jusqu'à la scène finale où les deux faces d'une même pièce s'uniront pour disserter sur le succès.
De bons moments, d'autres moins magique pour cependant un bon cru Foenkinos qui ne sera cependant pas mon préféré !