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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le narrateur, qui n'est pas nommé, est un bavard obsessionnel. Même s'il n'a rien à dire, il a sans cesse besoin de parler. C'est là son vice. Il n'y a que très peu d'action dans ce roman à part l'une des premières scènes où il tente désespérément de draguer une superbe femme dans un bar avant d'être poursuivi dans la rue par un rouquin éperdument amoureux de la femme à laquelle il a tenté en vain de faire la cour. En fait, ce livre est plutôt une réflexion sur le langage et sur la valeur des mots. le protagoniste se rend parfaitement compte qu'il est atteint d'un mal qui le ronge car bien qu'à force de trop parler, ses mots en viennent à être dépourvus de sens, il ne peut s'en empêcher et surtout, il a besoin qu'une oreille attentive soit à son écoute. Réflexion philosophique, pourrait-on dire, sur la valeur et le sens des mots ainsi que sur celle du silence. Livre qui peut paraître contradictoire puisque, bien que le lecteur soit atteint du mal de trop parler, le lecteur, lui, en déduit une morale sur le sens du silence. Livre un peu difficile d'accès puisque, comme je viens de le démonter, il mélange plusieurs styles d'écriture mais rempli de richesses !
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J'éprouve la plus grande réticence à l'égard des littératures expérimentales et des romans de construction intellectuelle. Si Calvino ou Queneau me séduisent, l'un par son brio, l'autre grâce à l'humour, Butor en son érudition, Pérec par son génie, force est de reconnaître que les Nouveaux Romanciers m'ennuient, et tous leurs épigones. J'ai un peu l'impression que l'auteur y lâche la proie pour l'ombre, abandonnant les Lettres à une fausse vision de l'esprit. Joyce ou Faulkner transcendaient de telles tentatives dans des romans où l'émotion finalement emportait tout, où le lecteur se subjuguait de la beauté du texte. A moins de cela, j'aime mieux Simenon, dont Gide d'ailleurs écrivait : « Je trouve que votre oeuvre va très loin, sans en avoir l'air et comme sans le savoir. »
Le des Forêts du Bavard se met dans un cas intermédiaire : il bâtit une intrigue artificielle, qu'il sauve par la magnificence de la langue. Et déconstruit l'ensemble en semant le doute sur son authenticité même. Cet ouvrage témoigne du désarroi de la littérature après guerre ; il fut si novateur qu'il lui fallut attendre les années soixante pour trouver un accueil : les audaces de l'avant-garde l'exhumèrent d'un relatif oubli. S'il faut en retenir un aspect, ce serait sa valeur de signal, d'étape sur le parcours d'un véritable auteur ; Louis-René des Forêts donnerait bientôt d'autres fruits, moins aigres peut-être, en tout cas plus féconds, plus affirmés sur le champ d'une personnalité visionnaire. En attendant, le Bavard fut la graine déhiscente dont il convient de n'apprécier que les promesses. N'est-il pas significatif que le narrateur, à mi-roman, se dérobe à la paternité de son récit ? Nier sa propre tentative passait pour moderne au milieu du siècle dernier. L'affirmation, en des termes exquis, d'une trahison de la littérature l'est probablement encore. Serait-ce cela seul qui demeure aujourd'hui du Bavard ?
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Que de mots pour faire voeux de silence !

Il en faut des détours, des explications et des excuses pour fermer sa gueule !

Qu'il se taise enfin, que cesse ce monologue, cette logorrhée infernale!

Si la langue est agréable, le sujet lasse, et pour m'éviter le même travers, je suspends ici ma chronique !
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