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3,51

sur 192 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sourire puisque c'est grave.

C'est un domaine dans lequel Jean-Louis Fournier excelle. La gravité qui fait sourire. Je me souviens avoir lu, avec beaucoup d'émotions, deux de ses ouvrages, Où On Va Papa ? et Veuf .

Ici, il va évoquer la solitude. Celle du grand âge. Celle des hommes qui deviennent vieux.

Jean-Louis Fournier offre une plume tendre et délicate et se raconte, encore, avec cette nonchalance étudiée qui fait mouche, chez moi, à chaque fois !
Il contemple ainsi sa propose déchéance, pose un regard mordant sur ce qu'il est, sur ce qu'il ne sera pas. Sur l'absence de l'autre, cette solitude de l'espace et du temps qui passe. Dans de courts chapitres, il évoque une vie faite de moments de solitude.

Jamais affecté, ni condescendant avec lui-même, il évoque la vie, la sienne et la nôtre.

Un récit comme une rencontre. Une entrevue pour entrevoir. Des bribes. Des confidences. Entre un auteur et son lecteur. On écoute Jean-Louis Fournier. On sourit. On s'émeut. On s'étonne. On se retrouve dans ces mots.
La solitude comme drapeau, comme fil conducteur. Celle de l'enfance, celle de l'amour. Celle qui brûle, plus ou moins fort, à certains moments de l'existence. Une compagne, amère et étonnamment réconfortante à l'occasion.

Essai autobiographique et universel d'une réalité parfois douloureuse. Mordante. J'ai aimé cette façon de ne pas s'apitoyer tout en étant parfois terriblement émouvant.

Cette fameuse solitude revêt des couleurs différentes, un peu bouleversantes. L'isolement lorsqu'on vieillit. L'éloignement avec ceux que l'on aime. La perte définitive. L'exil pour se trouver. La joie de ne pas être multiple. le choix de ne pas faire comme tout le monde. de s'abriter de l'autre. La différence, qui isole.

J'avais en tête, comme souvent, une chanson, tout au long de ma lecture.
Les uns contre les autres.

« Mais au bout du compte, on se rend compte, qu'on est toujours tout seul au monde. »

Mais nous ne sommes pas les seuls. A être seuls.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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C'est le bandeau du livre qui a d'abord attiré mon oeil puis le titre qui m'a plu. Je n'ai jamais rien lu de l'auteur, donc c'était le moment de le découvrir.
Je ne m'attendais pas à ce type de lecture, je pensais trouver un roman, or, il s'agit plus de pensées, de petites réflexions sur la solitude.
Il y a de l'humour, un humour à la Desproges, cela a donc rattrapé un peu ma déception.
Jean-Louis Fournier nous livre donc ses réflexions sur la solitude sous différentes formes. La solitude de l'enfant qui attend sa maman à la caisse, celle du veuf qui se retrouve à vivre seul mais aussi la solitude appréciée, celle qui delivre , celle qui donne une liberté.
Humour mais aussi tristesse, mélancolie, ressortent de ce livre qui ressemble à un recueil de pensées.
C'est agréable à lire mais ce n'est pas "une forme de littérature" que j'affectionne particulièrement.
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De Jean Louis Fournier, j'avais, comme beaucoup de monde dévoré "Où on va papa?" , Prix Fémina 2008, qui retraçait une terrible et tragique épreuve de sa vie (le handicap de ses deux fils), sur un ton à la fois très optimiste et plein d'humour, un humour qui est pour lui un reflexe un peu comme cette fameuse "politesse du désespoir" chez cette brillante plume de Pierre Desproges.

Depuis, à intervalles réguliers, Jean Louis Fournier nous donne de ses nouvelles littéraires avec sa façon bien à lui de dire les choses les plus graves et les plus personnelles avec beaucoup d'humour, d'ironie et ce ton qui pourrait paraitre parfois féroce, mais qui en fait cache énormément de tendresse et de pudeur.

"Je ne suis pas seul à être seul," le titre du nouveau livre de Jean Louis Fournier, qui vient juste de sortir chez JC Lattès a fortement résonné en moi, car il ressemble quasiment à la copie parfaite de ce que je chantais gamin dans la cour de récéré, sauf que contrairement à Fournier, je clamais à qui voulais l'entendre que j'étais le seul à être seul, ayant le sentiment qu'autour de moi, tout le monde réussissait à trouver son partenaire de jeu.

Si depuis mes jeunes années, j'ai réussi à lutter contre cette solitude dévorante, celle ci revient de temps en temps me hanter, et comme le livre de Fournier nous le montre, il est essentiel de réussir à l'accompagner pour ne pas en avoir peur et vivre avec elle avec harmonie.

L'ex plume de Desproges nous montre aussi qu'il est nécessaire de déterminer quand la solitude est imposée et quand elle est choisie, disctinction non faite par la langue française contrairement à la langue anglo saxonne.

" Dans ma maison à la campagne, j'ai des chambres d'amis, mais je n'ai plus d'amis."

C'est le propos de Jean Louis Fournier qui, veuf depuis dix ans, évoque sa solitude par touches délicates, et nous amène dans un séjour en solitude, avec ses chagrins et ses petites joies, avec les souvenirs que l'on se retrouve seul à conserver, faute de pouvoir les partager avec quelqu'un qui se souvient.

Le facétieux Jean Louis Fournier se fait sans doute plus grave que dans ses précédents romans, mais la sincèrité et la légereté qui échappent de son livre permettra à ses lecteurs de mieux le connaître avec une façon originale et ludique de déjouer la peur de la solitude.

Jean-Louis Fournier nous raconte son quotidien, ses silences, ses inquiétudes d'homme seul, mais n'oublie pas par ailleurs de narrer des moments de vie à plusieurs et nous montrer que la solitude c'est aussi réussir à désirer entre deux moments collectifs et forcément plus bruyants le retour au calme solitaire.

Léonard de Vinci a écrit : " si tu es seul, tu seras tout à toi.".

Jean-Louis Fournier conserve le goût des mots, le sens de l'épure et de la fantaisie et sait comme toujours convoquer l'espièglerie de l'enfance.

Ainsi, les souvenirs de solitude qu'il egrène par petites touches ont quelque chose de profondément poignants. On mesure bien à quel point ce n'est pas toujours facile pour l'auteur de prendre les choses avec la légereté qu'il aimerait tant avoir en toute occasion.

Mais cette sincérité et cette absence de faux semblants , et cette volonté malgré tout de ne jamais plomber le lecteur, rend le propos encore plus déchirant.

Et une fois refermé le livre de Jean Louis Fournier, on a envie de rendre visite aux gens de notre entourage qu'on sait seuls et ce le plus vite possible.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un livre succin mais à force de solitude on a une tendance à la synthèse.

Des réflexions un peu décousues mais à force de solitude on a tendance à oublier que les autres n'ont pas accès à ses propres associations d'idées.

Il n'empêche, le ton reste celui du Jean-Louis Fournier.
Il ne cherche pas à nous apprendre quoi que ce soit, il nous fait constater. Il est désabusé, il relève l'absurde des situations, il se moque de ses propres contradictions.

Ça se lit vite et bien.
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Comme d'habitude, Jean-Louis Fournier se sert de l'humour noir et de la dérision pour parler de lui. Lui, seul, veuf (voir son précédent livre...), dans une société de plus en plus connectée mais où les gens sont de plus en plus isolés. Parfois choisie, la solitude peut être agréable. Mais quand il n'y a pas d'alternative, que les gens que l'on aime ne sont plus là, il faut se résoudre à être face à soi-même, ce que Fournier sait bien analyser, en bon disciple de Pierre Desproges... Un petit livre grave et mélancolique, ironique et désespéré, à lire par petites touches.
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- Allo, c'est la Noiraude, je voudrais parler au vétérinaire...
- Ne quittez pas je vous le passe !
- Allo docteur, la Noiraude à l'appareil...
- Bonjour la Noiraude, qu'est ce qui ne va pas encore ?
- Je suis indignée parce que je viens d'apprendre une chose terrible… La solitude pèserait davantage dans un monde peuplé de huit milliards d'individus que lorsqu'il n'en comptait que quatre !?

Ce petit recueil de pensées desprogiennes aborde ironiquement le thème de la solitude ; un sujet grave et mélancolique mais traité légèrement par le père d'Antivol et de la Noiraude.
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« Les Anglais ont deux mots pour parler de la solitude : Loneliness « seul, sans l'avoir choisi » et Solitude « seul, quand on a choisi de l'être ». Pour désigner la pire et la meilleure des choses, le Français n'a qu'un mot, pas besoin de deux, on lit sur son visage . Il n'a pas le flegme britannique.»


Jean-Louis Fournier partage ses pensées sur la solitude. Il reproche à ceux qui le laissent seul de ne pas être plus attentif à lui, mais il semble, en même temps, chérir ce temps passé avec lui-même. Plus que le fait d'être isolé, c'est d'être oublié qui lui fait peur.


Le texte est épuré, il n'y a pas un mot de trop et il n'en manque pas, chaque caractère a son importance, jusqu'aux points de suspension. Toutes les phrases expriment un sentiment ou provoquent une réaction parfois tendre, parfois agacée ou encore émue. C'est cruel de vérité sur notre monde individualiste, mais écrit avec humour, c'est la patte de Jean-Louis Fournier. L'ironie est, certaines fois, cinglante et j'ai souvent souri même lors des passages graves, tant la formulation est irrésistible.


Les chapitres sont très courts et sont ponctués par l'énervement que ressent l'auteur au sujet de ses voisins : les volets sont souvent fermés, cela le fait pester. « Je vais inviter mes voisins à dîner samedi soir, comme ça ils ne pourront pas partir en week-end. » Il aimerait que l'on s'inquiète pour lui. Même son aigreur le rend touchant.


Il y a beaucoup d'autodérision dans Je ne suis pas seul à être seul. L'auteur livre ses expériences pour dérouler ses idées : depuis la petite enfance jusqu'à un âge plus avancé.


« Toute ma jeunesse, je me suis entendu dire que j'étais le seul et je l'ai cru.
Tu es le seul à ne pas avoir la moyenne. Regarde ton frère.
Tu es le seul à ne pas avoir fait ton lit.
[…]
Tu es le seul à ne pas faire comme tout le monde. »


Il veut être un « libre penseur ». Comme « Montaigne, Descartes, Voltaire et Florent Pagny »


Les confidences de Jean-Louis Fournier me donnent envie de lui demander, avec sincérité : « Comment allez-vous, Monsieur ? »

Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Après la lecture de « Je ne suis pas tout seul à être seul », j'ai eu envie d'écrire une lettre à Jean-Louis Fournier :
Vous expliquez dans ce livre au titre particulier « Je ne suis pas tout seul à être seul » votre choix de solitude ! Vous expliquez revendiquer votre liberté, votre indépendance pour avoir le temps de lire, d'écrire et de regarder le monde, tranquillement sans être dérangé.
Vous vous moquez des relations de convenance avec votre dérision et votre humour habituels. Les conversations qui vous entourent, vous ne les écoutez plus. Alors ne vous étonnez pas d'avoir personne autour de vous !
Comme d'habitude, vous dézinguez les idées reçues faisant s'en indigner plus d'un. Ils déclarent offusqués « On ne parle pas ainsi de la mort », « On ne parle pas ainsi du handicap », « Il y a des choses dont on ne doit pas se moquer ». Ils n'ont pas compris votre posture digne de choisir le rire même noir plutôt que les larmes.
Vous racontez que vous êtes esseulé à guetter les fenêtres de vos voisins qui restent définitivement fermées. Plus personne pour dire bonjour. Alice, votre femme, ne partage plus une bouteille de bon vin avec vous. Vos fils qui ne savaient pas lire mais pour qui vous écriviez, ne peuvent plus découvrir celui-là. Votre éditeur, et complice, s'en est allé aussi.
La vraie solitude, c'est celle qu'on ressent lorsque ceux qu'on aime ne sont plus là. Vous confiez que tous ces moments de solitude vous rappellent le premier : ce gosse perdu qui cherche désespérément sa mère. Et, en citant Roland Barthe, votre propos d'un coup, devient triste et mélancolique. Mais, comme d'habitude d'une pirouette, le rire s'envole…
Votre ironie du désespoir que j'aime tant, ne m'a pas fait éclater de rire, comme les autres fois, juste sourire et encore. Car, moi aussi, j'ai peur qu'un jour, il n'y ait plus personne pour dire « bonjour, comment ça va? « et que je me retrouve derrière une fenêtre à guetter la vie qui passe trop loin pour que je la suive.
J'ai encore dévoré votre « Je ne suis pas tout seul à être seul » touchée toujours par le ton décalé de votre plume même si le sujet est grave et que la solitude pèse certains jours. La mélancolie n'est jamais loin. Mais, je suis rassurée : vous ne virez pas vieux con, Monsieur Fournier ! Heureusement car j'ai tant besoin de votre sensibilité à l'humour décalé.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Jean-Louis Fournier aborde un sujet grave celui de la solitude lorsqu'on est âgé mais il sait le faire avec ironie. Il a 80 ans quand il écrit ce livre en 2019.
Avec "Je ne suis pas seul à être seul" il est centré sur sa personne. le titre est très bien et montre une grande lucidité. Il admet qu'il l'a emprunté à stéphanie Janicot qui a écrit un recueil de nouvelles intitulé "Tu n'es pas seul(e) à être seul(e)".
Je trouve que ses propos sont beaucoup plus profonds qu'il n'y paraît.
Et puis, si parfois on le surprend à râler, il montre bien que dans la solitude il y a d'immenses moments de joie qui alternent avec d'immenses moments de tristesse.
Jean-Louis Fournier est veuf, vieux et ne cherche pas ce qu'il appelle la multitude mais aimerait qu'on lui demande plus souvent comment il va.
Il égrène ses années d'enfance et de jeunesse en se rappelant tous les moments où il a pu se sentir seul dans la vie. J'ai aimé notamment l'association qu'il fait entre la solitude et la mer.
Et puis il ponctue son récit de petites phrases en italique décrivant les volets de ses voisins d'en face toujours fermés comme le refus d'une vie sociale et solidaire. S'il n'a pas tort, je l'ai trouvé un peu trop amer même s'il explique que quand ça va mal il écrit ses malheurs pour essayer de rire.


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Ce récit autobiographique est rempli de tendresse, de sensibilité et d'humour.
Cet auteur me touche toujours autant et me procure beaucoup d'émotions.
Jean-Louis Fournier nous livre ses réflexions sur sa solitude, ses joies et ses peines... Il nous confie ses états d'âme dans son quotidien, tout en nous faisant passer un message important...
C'est un roman très court et qui se lit très rapidement.
Sa plume est fluide, tendre, et concise, il utilise l'autodérision et l humour pour masquer sa souffrance et dédramatisé la situation.
J'ai dévoré ce roman malgré la thématique qu'aborde l'auteur.
C'est un roman à découvrir !
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