Je n’ai pas eu de chance. J’ai joué à la loterie génétique, j’ai perdu.
Chaque seconde sur Terre, une femme met un enfant au monde... Il faut absolument la retrouver et lui dire qu'elle arrête, a ajouté l'humoriste.
J'espère quand même que, mises bout à bout, toutes leurs petites joies, Snoopy, un bain tiède, la caresse d'un chat, un rayon de soleil, un ballon, une promenade à Carrefour, les sourires des autres, les petites voitures, les frites... auront rendu le séjour supportable.
Nous pouvons beaucoup apprendre des enfants, par exemple jusqu'où va notre patience.
Un jour, Pierre Desproges est venu avec moi chercher Thomas dans son établissement. Il n'avait pas beaucoup envie, j'avais insisté. [...] Cette visite l’a beaucoup remué. Il a eu envie d’y retourner. Il était fasciné par ce monde étrange où des enfants de vingt ans couvrent de baisers leur ours en peluche, viennent vous prendre par la main ou menacent de vous couper en deux avec des ciseaux.
Lui qui adorait l’absurde, il avait trouvé des maîtres.
Ma fille Marie a raconté à ses camarades d'école qu'elle avait deux frères handicapés. Elles n'ont pas voulu la croire. Elles lui ont dit que ce n'était pas vrai, qu'elle se vantait.
J'ai fait castrer mon chat, sans le prévenir, sans lui demander la permission. Sans lui expliquer les avantages et les inconvénients. Je lui ai simplement dit qu'on allait lui retirer les amygdales. J'ai l'impression que depuis, il me fait la gueule. Je n'ose plus le regarder dans les yeux. J'ai des remords.
Je pense à une époque où on voulait castrer les enfants handicapés. Que le bonne société se rassure, mes enfants ne vont pas se reproduire.
Le plus beau cadeau qu'on puisse faire à un enfant, c'est de répondre à sa curiosité, lui donner le goût des belles choses. Avec Mathieu et Thomas, je n'ai pas eu cette chance.
Il y a un enfant cambodgien. Ses parents ne parlent pas très bien le français, les entretiens avec le médecin chef de l'établissement sont difficiles, parfois épiques. Ils en sortent souvent dépités. Ils contestent toujours avec force le diagnostic du médecin.
Leur fils n'est pas mongolien, il est cambodgien.
Au dixième " Où on va papa ? " je ne réponds plus…
Je ne sais plus très bien où on va, mon pauvre Thomas.
On va à vau-l’eau. On va droit dans le mur.
Un enfant handicapé, puis deux. Pourquoi pas trois…
Je ne m’attendais pas à ça.
Où on va papa ?