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EAN : 9782290366462
448 pages
J'ai lu (18/01/2023)
3.46/5   12 notes
Résumé :
Un document unique sur ce que représente le fait d’être l’enfant d’un des plus hauts dignitaires du IIIe Reich, dans une langue brutale.
Voici un livre d’une violence extrême, dirigée contre un père, mais pas n’importe lequel : Hans Frank, ministre d’Hitler, puis gouverneur général de la Pologne occupée par les nazis - responsable, à ce titre, de la majeure partie des camps d’extermination -, pendu à Nuremberg.
Niklas Frank, trop jeune à l’époque pour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Rayer la mention inutile :
- bienveillance
- résilience
- pardon

Oui, Niklas Frank va rayer tout ça d'un trait rageur, comme la photo de son père en couverture. Enfin, de plein de petits traits, comme un moyen d'extérioriser tout ce qui bouillonne à l'intérieur. La haine, avant tout.
La haine la plus pure. Celle que, finalement, on lit rarement. Comme l'amour fou, la haine folle ne se montre pas si facilement en plein jour. Si pour l'auteur l'exercice doit être extrêmement libérateur, il l'est tout autant pour le lecteur. Mais c'est aussi intense et éreintant. Une lecture qui demande d'être présent au texte et en même temps un peu de distance, tant la haine veut s'insinuer par tous les pores.

Niklas Frank est fils de nazi. Un nazi qui a profité d'un ministère en carton pâte et du gouvernement de la Pologne pour son enrichissement personnel. Des fourrures, des corsets, des oeuvres d'art, des...oeufs. Oui, tout est bon à spolier. Ce père est sans étoffe. Il n'a même pas vraiment d'idéologie, suivant ceux qui peuvent lui donner une place confortable dans la société. Finalement, mérite-t-il même que son fils parle de lui sur 350 pages ?

Cette entreprise de démolition est comme un moyen pour Niklas Frank, qui est né en 1939 et qui a donc connu son père (qui sera pendu en 1946) de se libérer d'une culpabilité qui le ronge. Il porte le poids d'une ascendance criminelle. Parce que sa mère n'est pas moins condamnable dans son désir de possession à tout prix. Et dans une sorte de tentative de réhabilitation de Hans Frank après sa condamnation à mort.

C'est un témoignage rare. Celui d'un enfant d'une famille nazi qui ne cherche aucune excuse à ses parents. Et qui le crache sur le papier. Un texte fort et percutant qui m'a saisi mais qui m'a aussi épuisée sur la longueur. Trop de haine répétitive. Cependant, je ne peux que le conseiller aux amateurs d'histoire, tant il est à part. Comme toujours, les éditions Plein Jour font un travail remarquable et audacieux qui est à saluer et à découvrir !
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Le père, un règlement de comptes de Niklas Franck
Difficile de parler de ce texte Je viens de le terminer : Sentiment de haine, de rage de colère permanente de l'auteur envers son père.
Effectivement, lecture coup de poing, règlement de compte, comment exorciser tout ce passé ? Je ne suis pas certaine que Niklas Franck ait réussi, mais au moins a t'il pu ‘sortir' à travers les mots ce rejet du père.
Son père, Hans Franck, sinistre personnage de l'histoire nazie, fidèle adorateur d Hitler dès les premières années. Ministre puis gouverneur général de la Pologne occupée, donc responsable de nombreux camps d'extermination.
Par des phrases percutantes, Niklas écrit la rapide ascension de ce père sans scrupule, puis la chute jusqu'au procès de Nuremberg.
de ses nombreuses lectures et recherches une fois adulte (lettres, discours, compte rendus, décrets, journal officiel de Hans, de ses souvenirs d'enfance aussi) il en ressort des anecdotes très dures, violentes de par les mots utilisés. Nous vivons l'histoire de ce haut dignitaire nazi et l'horreur est suggérée.
Chaque phrase de Niklas décrit ce père dans tout ce qu il a de mauvais : Faible, vaniteux, sans caractère, hypocrite, lèche bottes, menteur, voleur, escroc, mais beau parleur, de ces phrases vides que beaucoup ont pris pour argent comptant à l'époque.
Le ressentiment à chaque phrase, énoncer l'horrible réalité.
Sa mère n'est pas épargnée non plus, arriviste, souhaitant la richesse et la reconnaissance, quelle vie put être celle d un enfant de nazi sur ces années de guerre, et l'après…..
Niklas ne décrit pas vraiment les horreurs de la guerre, mais les anecdotes familiales sont glaçantes, (« faire son marché » au ghetto était pour la mère une activité passionnante) ce qui nous rend cette réalité encore plus dure ,raconter et suggerer.
Un sentiment de malaise à cette lecture donc, mais la question qu on se pose depuis tant d'années, comment des hommes ont-ils pu faire tout cela….
Ce livre est dur et bouleversant, mais attention, il faut quand même avoir quelques notions de tout ce pan d histoire (la montée du nazisme, l'idéologie qui s y tient, la guerre, les camps) car de nombreux personnages sont cités. Mais jamais rien de ‘lassant' car le style de l'auteur est vraiment incroyable.
Je vous recommande fortement cette lecture si cette période vous intéresse, car c'est un récit au plus près d'un homme et de son entourage. On en sort chamboulé.
Quand aux derniers chapitres, après le procès ils m'ont fait froid dans le dos car on sait que les admirateurs sont toujours là et que l'histoire est un éternel recommencement.
Mais peut être ne le percevrez vous pas de la même façon.
Merci à l'opération Masse critique de Babelio qui m'a permis de découvrir ce témoignage incroyable.


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Le fils de Hans Frank ( ce dernier gouverneur général de la Pologne occupée par les Nazis, lui-même haut dignitaire nazi) raconte ce dont il se souvient de son enfance auprès de son père et de sa mère.
C'est effectivement un règlement de compte : le fils dénonce le comportement de son géniteur : mensonges, vols, spoliations, décisions meurtrières, participation au génocide, mais aussi fatuité, esbrouffe, trahison de tous les principes du droit.
Sa mère à ses yeux ne vaut pas mieux qui a profité de la situation de son mari, fermé les yeux sur tous les meurtres, et après la chute des Nazis, a voulu maintenir l'honneur de son époux présenté comme le seul dignitaire nazi a avoir reconnu ses fautes et demandé pardon.
Niklas dénonce ici ces mensonges, ces faux regrets dans une langue directe, abrupte, violente, sans reconnaître aucune circonstance atténuante, sans concessions.
Un livre très fort sur le rapport au père sans doute, et surtout sur le langage et le réel.
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Connaissez-vous la haine à l'état pure ? C'est de cela dont il est question dans ce livre. La haine d'un fils envers son père. Celle de Niklas Frank envers Hans Frank, ministre d'Hitler et gouverneur général de la Pologne. Un fils, qui après toutes ces décennies, ne sort jamais sans la photo de son père prise après sa pendaison à Nuremberg (assez spécial il faut se l'avouer-photo que nous retrouvons dans le livre). Comment vivre en étant le fils d'un bourreau ? Bien que né en 1939, l'auteur possède de nombreux souvenirs de son enfance au coeur du château de Wawel à Cracovie. Une enfance heureuse, culpabilisante à présent alors qu'à quelques kilomètres, la solution finale était en marche. Ce livre c'est le portrait d'un homme lâche, orgueilleux, carriériste, menteur, un peu benêt même, porté sur les femmes et le luxe, et qui a toujours nié toute culpabilité dans les exterminations jusqu'à son exécution et qui paradoxalement était un grand défenseur du droit. Mais si le père est au coeur du récit, Niklas Frank n'en égratigne pas moins sa mère. Une femme perfide et vénale, qui ne vivait que pour ses fourrures, et qui continua a exploiter l'image de son mari même après sa mort… Malgré quelques longueurs, c'est une lecture que j'ai aimée, que je recommande, même si elle fut éreintante et exigeante !
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Un livre extrêmement dérangeant. le titre en français est extrêmement bien trouvé. J'ai eu du mal avec ce déversement de haine et de mépris. Non pas que Hans Frank, à l'instar de ses collègues, ne les mérite pas.
Dans ce livre, Niklas, l'enfant , l'ado, l'adulte, règle ses comptes avec ce père qui l'a rejeté et qu'il a toujours profondément méprisé.

Les autres enfants de nazis - dont sa fratrie si j'ai bien lu entre les lignes - n'ont généralement pas sa réaction : ils expliquent, excusent (ou partagent...) les idées de leurs parents et ce qu'ils ont fait. Pas là. Aucun de ses parents ne sort grandi de cette relation.

Un livre bouleversant, dur. Une source de l'intérieur sur cette terrible époque. Philippe Sands ne s'y est pas trompé.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
De nouveau s'étend sur l'Allemagne un manteau ouaté, malodorant, asphyxiant, d'autoritarisme politique. Le pouvoir montre exactement la même arrogance qu'autrefois, ils ont ton effronterie, ils sont hypocrites, détournent le droit, méprisent leurs semblables, comme toi. Non, ton époque n'a pas été emportée par les eaux du Konwentzbach, tes cendres maudite se sont déposées dans trop de plantes sur ses rives, elles en ont fait naître de nouvelles, ton Allemagne éternelle n'est pas tant menacée de l'extérieur que de l'intérieur par tes semblables, car ils sont comme tu étais, ils recommencent à s'enrichir, et ils recommencent à nous mentir comme tu le faisais, et leur conscience et comme la tienne : inexistante.
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Le craquement de ta nuque m'a évité une vie foutue, comme tu m'aurais empoisonné la cervelle avec tes conneries.
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Mais oui, tu m'implores de ne pas sortir les propos de leur contexte, c'est toujours ce que vous dites quand vous avez lâché ou écrit un truc effroyable, aujourd'hui encore, ici même, dans ce pays.
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[...] je peux rassembler les lambeaux de chair de ta vie grâce aux archives d'Europe et des États-Unis, je peux les examiner sans être entravé par des mensonges familiaux. Que je les travaille au scalpel ou au marteau, il en sort un monstre typiquement allemand.
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Vous étiez là, accablés par votre sort, dans cette salle volée de ce château volé de ce pays dont vous vous étiez emparés comme des voleurs, à réprimer vos larmes, vous qui n'en aviez jamais versé sur qui que ce soit.
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