Un roman d'apprentissage qui fleurte avec le fantastique, et qui nous emmène très loin en nous-mêmes. Nous découvrons également une partie du Canada, loin des clichés de joyeux lurons arrosés de sirop d'érable. Les loups hululent, les branches craquent, l'incendie intérieur grimpe de plus en plus. Comment tout cela va-t-il finir ?
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Je ne sais pas si l'auteure a abusé d'alcool et de joints, comme la narratrice, mais j'ai trouvé l'écriture très hermétique et embrouillée… J'ai abandonné à mi-parcours.
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Elle l'avoue: la forêt d'Inverness dans laquelle se réfugie le personnage central de Forêt contraire, roman aussi dense que le bois dans lequel il se déroule, est «une sorte de fantasme».
Lire la critique sur le site : LaPresse
Fuyant son ancienne vie, une jeune femme s’installe dans une cabane abandonnée dans une forêt canadienne. Un deuxième roman tout d’intensité d’Hélène Frédérick.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Certaines personnes endiguent étrangement leur mal-être: la phrase qu'elles choisissent pour vous rassurer contient le mal qu'elles vous feront subir. Inconsciemment mais de manière efficace, c'est une façon pour elles de se connaître, de diriger leur vie déjà rigide d'une main plus sûre. Si on vous dit ne t'inquiète pas tu sais je te laisserai libre de partir si un jour tu le souhaites puisque pour moi tu es la liberté même, méfiez-vous, car derrière l'évidence la phrase cache la prison dans laquelle on vous tiendra encore longtemps, le piège qui mord, où vous aurez glissé votre cheville sans méfiance. J'ai goûté une fois de ce poison doux, pensant qu'en me disant du bien on me voulait, sûrement, du bien. Ces paroles ont beau être faites de mots inoffensifs, on dirait qu'elles portent en elles, en négatif, tout l'enfer qu'elles vous feront vivre. On les retourne comme on retourne un gant et l'avenir est inscrit là, juste au bord de l'ourlet. Pareil au nom que votre mère y aurait cousu, il vous saute aux yeux, en noir sur blanc.
On a pensé : ceux qui se donnent la mort ont-ils succombé ou bien sont-ils victorieux ? Ceux qui ont porté la main sur eux-même ont-ils eu le sentiment d'avoir le choix ? Est-ce la solution d'un problème, ou plutôt la seule conclusion possible devant l'insoluble question de l'existence ? Est-ce un réel affranchissement de l'homme esclave de sa douleur, ou bien est-ce baisser les bras, faire l'aveu d'être vaincu devant un monde de chiffres et de froideur ? Est-ce donner raison à ceux qui voudraient nous faire croire que nous ne sommes pas libres d'exister dans les interstices, hors des cases formatées qu'on a prévues pour nous, mais pour servir l'intérêt d'un monde auquel on n'appartiendra jamais ?
Ce n’est pas le cœur c’est Je qui bat, je bats à petits coups réguliers, et je m’interroge : qu’arrive-t-on à glisser de si puissant dans un personnage fictif qu’il se mette à susciter en nous un désir de chair? On manipule l’argile de l’absence depuis si longtemps qu’on en obtient les formes d’un homme s’agitant, changeant, plus vivant qu’un homme.
Mon frère, je ne le vois plus, non. Il est vivant et mort en même temps. Vous savez, ces personnes qui ne se donnent pas le droit d'exister et qui, du coup, vous privent de les connaître, convaincues de ne pas en valoir la peine.
Le passé est fictif, qu’on le veuille ou non : il se tisse de ce qu’on en retient et se transforme à chacun de nos mouvements. On va jouer avec le temps et les souvenirs.