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EAN : 9782847202267
165 pages
Gaïa (04/04/2012)
3.56/5   44 notes
Résumé :
Cher Gabriel est une lettre intime et émouvante d’un père à son fils.
Gabriel et sa famille vivent dans une maison située sur la côte norvégienne, au coeur d’une nature sauvage et préservée. Cette côte rocheuse illuminée par des ciels changeants et balayée par les vents offre la quiétude, le grand air, éveille les sens et l’imagination, et chaque membre de la famille que le quotidien parfois malmène vient tour à tour s’y ressourcer.
Avec beaucoup d’amo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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D'emblée, l'auteur norvégien Halfdan W Freihow a investi les heures et les jours passés en compagnie de son fils Gabriel, une vie chronométrée par les enchaînements mystérieux de la vie au coeur d'une paisible la ville côtière de la Norvège, un site pittoresque illustrant le roman
Un journal intime, un album de famille et tant d'événements réinterprétés selon un code d'écriture romanesque d'une rare beauté, le pari tenté par l'écrivain était de saisir et de livrer un énoncé littéraire poétique tout en respectant l'exactitude des mots tel que l'exige l'univers lexical de Gabriel comme il le dit dans la page 11 «Mais papa ! Pourquoi est-ce que tu as dit que l'air était lourd au-dessus du hangar ?

Tu ne sais pas que les nuages et l'air ne présent rien du tout ? L'air c'est vraiment léger ! Regarde.» Ce récit réaliste tente également de dégommer les clichés concernant les capacités des autistes qualifiés par le sens commun d'exceptionnelles en se référant à des illustres personnalités scientifiques, comme Newton et Einstein, chose que réfute le romancier et l'éditeur Halfdan W Freihow.

Ce dernier rappelle qu'il n'y pas un seul autisme mais plusieurs types de troubles et chaque personne nécessite un rapport et une réponse adéquate. Une approche qui se dessaisit de «théories compliquées et exigeantes concernant régimes et alimentations» et une alternative toute naturel qui consiste à «combler l'enfant de sécurité, d'amour et de complément».





Ce roman construit, à partir des petites notes prises lors des différentes séquences de vie familiale, a réussi, grâce à une économie des mots, des phrases ciselées dans un langage dépouillé et épuré. Un livre d'une grande sensibilité au service du droit à la différence, une valeur trouvant tout son sens dans la page 72 «Tu arrives en quelque sorte à te réconcilier avec ta différence, mais le pourquoi est une énigme sans réponse avec laquelle tu es condamné à vivre.»


La trame romanesque souvent rythmée par les réactions intuitives du chien Baldar, un personnage bien adapté à son rôle de «figuration intelligente», un dispositif narratif qui nous plonge dans le rapport fusionnel entre un père soucieux de vivre une paternité heureuse, tout en donnant la chance à son fils Gabriel de voler de ces propres ailes, les dix chapitres de ce roman traduit du norvégien par Ellen Huse Foucher sont une réelle invitation pour suivre cette intense vie qu'a vécue le binôme représenté par le père et son fils Gabriel, toute une galerie de personnages s'est greffée aux différentes situations romancées par l'auteur, des situations qui vont de la scolarité de l'écolier à l'accident de la maman, aux grands questionnements existentielles sans oublier les importants moments bien pimentés par les ingrédients anecdotiques des lointains temples bouddhistes de Thaïlande et surtout ce grand sursaut d'altruisme suite a l'incendie de la voisine du coin.

Ces fragments de vie dépeints avec beaucoup d'ingéniosité traduisent l'engagement d'un père digne et fier pour réussir l'éveil, l'amour et l'épanouissement de son fils Gabriel, un roman thérapie qui nous a inculqué une pédagogie de la vie en nous comblant toute une constellation de câlins, des câlins scintillants dans la galaxie de la littérature.
Ce livre passionnant et rédigé dans l'un de ses chapitres dans un style proche de l'auteur du prophète Gibran Khalil Gibran.
Un roman épistolaire sur l'autisme
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Nommé grande cause nationale en France cette année, l'autisme peut enfin bénéficier d'un éclairage médiatique et surtout d'une sensibilisation à ce trouble, souvent méconnu, au plus grand nombre. Car beaucoup d'entre nous ignorent quels sont les troubles autistiques, leur origine, leurs manifestations, les différentes prises en charge. Les troubles affectent généralement l'autiste dans la communication verbale et/ou non verbale, dans l'interraction sociale et engendre des comportements stéréotypés et répétitifs. Pour plus d'informations, je vous invite à aller voir ces sites : http://www.autismegrandecause2012.fr/, et http://www.autisme-france.fr.
Gabriel, le fils d'Halfdan W. Freihow, est diagnostiqué autiste dans sa petite enfance. Ce livre, l'auteur voulait l'écrire depuis longtemps afin de partager son vécu et ses connaissances sur les troubles de celui-ci. C'est sous la forme d'une longue lettre adressée à ce fils tant aimé que paraît cet ouvrage. En son nom, il exprime donc son ressenti, ses impressions, son quotidien auprès de ce petit garçon différent.
On pénètre dans l'intimité du père et du fils dont l'existence est indéfectiblement liée. Gabriel va à l'école, part en vacances, a des amis, une famille qui l'entoure, joue aux pirates... comme n'importe quel enfant de son âge, seulement les relations avec les autres sont différentes, Gabriel a constamment besoin d'être rassuré et accompagné dans tous ses faits et gestes.
Avec pudeur, l'auteur évoque, sans pathos, la réalité au plus juste comme les difficultés éprouvées par son couple quand l'épuisement et l'impuissance surgissent. Ces moments-là sont inévitables mais le lien qui les unie au petit garçon est indestructible. L'abattement ne dure pas. Ils se doivent l'un et l'autre d'être là, toujours à ses côtés, le rassurer, ne pas lui mentir sur son avenir, l'aider à grandir, l'accompagner. La part de rêve n'est pourtant pas négligée dans la vie de Gabriel, elle lui est même nécessaire. le père entre donc très volontiers dans les histoires de pirates et de trésors de son petit garçon.
Une gestion familiale complexe faite de coups durs et de jolis moments. Des parents qui apprennent à connaître le fonctionnement de leur enfant « pas comme les autres », qui pas à pas lui invente un mode de vie. Un témoignage bouleversant et un message d'amour d'un père à son fils. À l'image du paysage norvégien qui les entoure – le vent souffle sur les vagues qui se cassent contre les rochers – rien n'est acquis, rien n'est figé, tout est à faire et refaire chaque jour. Un éternel recommencement. Mais, Gabriel est en vie, il est dans dans la vie, il est différent mais n'est pas en dehors d'elle. Garder l'équilibre. Savoir s'adapter aux autres, à la vie telle qu'elle est, et vice versa.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Lettre d'un papa norvégien à son fils autiste de sept ans. Il décrit le quotidien : les montagnes russes, entre moments de grâce et crises épuisantes, comme avec tout enfant (en bas âge notamment), mais décuplées ici, avec des progrès beaucoup plus lents. Il évoque également son amour pour lui, exprime à quel point il lui est précieux, et fait l'éloge des qualités de l'enfant.

Beaucoup de faits racontés, d'explications sur les comportements de ce petit garçon, mais surtout des réflexions personnelles de l'auteur sur cette maladie, sur le langage en général comme vecteur de communication... L'ingéniosité paternelle pour surmonter ces épreuves quotidiennes (ou les fuir de manière salutaire, de temps en temps), sa patience infinie, sa tendresse, sa douceur, et son dévouement sont absolument admirables, certes. Et l'enfant est touchant, quelques passages sont bouleversants (le repas de famille, les inquiétudes quant à l'avenir...), mais... Oserai-je le dire sur un sujet si sensible ? Oui, j'y vais : je me suis vraiment ennuyée dans cet ouvrage. Lenteurs, redondances, et trop de références aux croyances religieuses...

Peut-être éprouve-t-on un ras-le bol à l'égard des témoignages personnels, à trop en lire ? Ma "dose" est plus élevée que d'habitude : un par mois pour un jury, or ce n'est pas le genre d'ouvrage que je préfère, loin de là. Précisons aussi que j'ai souvent du mal à adhérer au style des auteurs nordiques, souvent lent.
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J'ai rarement lu un livre qui me touche autant.
C'est vrai qu'il est d'autant plus émouvant que l'on sait que ce n'est pas une fiction. Mais ce n'est pas seulement le sujet qui nous atteint si fort, l'écriture de Halfdan W. Freihow est centrale. Elle porte ce thème de l'autisme avec tact, pudeur et émotion.
Halfdan W. Freihow écrit à son fils et pour son fils autiste, il lui parle de leur relation, de la difficulté d'être parent d'un enfant si différent, si déroutant, de l'impuissance et de l'incompréhension.
Il écrit avec un amour inconditionnel et son écriture transmet ça merveilleusement.
Il ne fait pas un tableau édulcoré, il ne dramatise pas. le ton est juste et beau.
Ce n'est pas, selon moi un énième témoignage sur l'autisme, c'est une belle oeuvre littéraire qui parle d'un sujet délicat.
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Sur la côte norvégienne, dans un paysage battu par les vents, Gabriel vit avec son père, sa mère et sa soeur, Victoria. Gabriel est différent, il « a des problèmes », Gabriel est autiste.
Dans une longue lettre très émouvante, son père, Halfdan Freihow, s'adresse à Gabriel et dans une déclaration d'amour inconditionnel, essaie de comprendre qui est son fils, essaie de décoder ses réactions et sa personnalité, de comprendre ses propres réactions face à l'inconnu qu'est l'autisme.
En racontant par le menu quelques épisodes du quotidien, avec humour et ironie, quelquefois avec un grand chagrin, il parvient à nous faire partager la réalité de Gabriel, sa perception du monde, ses relations avec son père, le grand amour qui les unit dans les moments difficiles et dans les meilleurs moments et nous en apprend beaucoup sur les relations humaines en général. Avec une sincérité sans faille, il décrypte les difficultés quotidiennes qui jalonnent leurs vies, et on comprend sans peine l'amour qui unit cette famille mais aussi qu'il faut parfois prendre le large pour parvenir à supporter cette vie là.
Les passages les plus émouvants sont sans doute ceux dans lesquels le père découvre tout l'amour que suscite Gabriel auprès d'autres enfants…
Enfin, Haldan Freihow nous fait partager un texte extrêmement poétique dans lequel il se met à nu pour livrer un témoignage authentique et magnifique.
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critiques presse (1)
Actualitte
05 avril 2012
Un livre d'amour intense où l'émotion et la réflexion philosophique s'assistent et s'enrichissent réciproquement.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons besoin d'un mur pour nous adosser, toi et moi. Parfois, la caresse d'une main suffit, d'autres fois, il nous faut tout un échafaudage de perspicacité et de compréhension pour ne pas tomber, pour ne pas sombrer dans l'ignorance, le désarroi et l'angoisse. Nous sommes chacun le mur de l'autre : parfois tu es le mien, mais souvent c'est à moi qu'il revient d'être le tien, car tu trébuches, et tu tombes si facilement.
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Sur le faîte du hangar à bateaux, une mouette médite.
Son plumage gris et blanc se détache sur la mousse vert-de-gris ponctuée de taches de vieillesse marron. Ça fait bien cinquante ans que cette touffe de mousse s'agrippe là, à l'abri du vent du nord, juste pour donner couleur et texture au toit de fibrociment. C'est beau, et quelque part dans l'univers, cela doit avoir un sens.
L'oiseau a terminé sa réflexion et plonge vers la surface de l'eau, vers son garde-manger rempli de nourriture froide et dégoulinante. A part ça, je ne lui vois pas d'autres projets.
Aujourd'hui la mer est calme. Léthargique. Presque morte. L'horizon s'étire entre ciel et mer comme un pont à portée imprécise qui parfois me désarçonne : je sais mieux qui je suis quand mer et terre se distinguent clairement, quand il y a des obstacles et des limites, quand je vois ce qui est mien, quand je sais d'où je viens.
Cette nuit il a plu de nouveau, et je vois qu'il va falloir écoper le bateau. Je vois aussi que la peinture s'écaille sur le mur sud du hangar, là où la pluie ruisselle, coule et pénètre le bois, au contraire du mur nord où, chargée des embruns, elle le fouette et le mitraille de sel, le brosse à le rendre dur et lisse.
Je vais écoper le bateau. Je vais écoper le bateau aujourd'hui. Au printemps, il faudra s'occuper du hangar.

Toutes ces choses je les vois de mon bureau, Gabriel. Toutes ces choses qui arrivent seulement parce qu'elles ont lieu, parce que toutes les choses ont besoin d'un lieu pour arriver. Il y a d'autres paysages, des paysages sans racines où il ne se passe rien, ou bien tout se passe si vite, si simultanément, que les choses s'en trouvent comme apatrides. Mais ici, de mon bureau, je regarde l'appartenance. Non la tienne ou la mienne, mais une appartenance plus grande, qui habite ici et agit dans ce paysage lent et patient, et qui fait qu'on peut s'y adosser comme contre un mur, même s'il n'est question que d'air, d'eau et du cri des mouettes, qu'on peut s'y adosser quand notre propre appartenance - si fragile - lâche prise.
Nous avons besoin d'un mur pour nous adosser, toi et moi. Parfois, la caresse d'une main suffit, d'autres fois, il nous faut tout un échafaudage de perspicacité et de compréhension pour ne pas tomber, pour ne pas sombrer dans l'ignorance, le désarroi et l'angoisse. Nous sommes chacun le mur de l'autre : parfois tu es le mien, mais souvent c'est à moi qu'il revient d'être le tien, car tu trébuches, et tu tombes si facilement. Et alors, Gabriel, il m'arrive d'avoir peur, quand je n'ai rien à quoi m'agripper, rien à quoi me cramponner, à part le vent, la lumière et l'océan, quand toi, tu bascules hors de ma portée.
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On dit fréquemment, au sujet de gens comme toi [autistes], que vous vivez dans un monde clos, rien qu'à vous, mais ce n'est pas tout à fait vrai. Peut-être encore plus que les autres, tu ne te retrouves que dans la réciprocité. Sans nous autres, chez qui tes actes et ta spécificité se reflètent, tu es seul, dans le sens le plus solitaire du mot. (p. 25-26)
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C'est avec joie que nous te regardons grandir et t'endurcir, que nous voyons comment tu développes tes capacités et acquiers du savoir comme n'importe quel autre enfant, comment ta personnalité prend forme petit à petit. Mais nous ne savons pas, nous ne pouvons pas savoir si cela suffira. Si toi et le monde, vous allez apprendre à vous tolérer, à vous comprendre suffisamment pour pouvoir vivre ensemble en bonne entente. Nous ne pouvons pas savoir si tu seras tout seul, Gabriel, et nous ne pouvons pas non plus savoir si tu sauras être tout seul.
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Nous perdons ce que nous devons perdre, Gabriel – parce que c'est le moment, parce qu'il est temps, parce que rien ne dure quand c'est fini. Ni les maisons, ni les amis, ni les gens, même les vieux arbres ne durent pas plus longtemps que prévu, au-delà de leur temps. Parfois, tu me manques déjà.
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Videos de Halfdan W. Freihow (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Halfdan W. Freihow

Cher Gabriel de Halfdan W. Freihow (Gaïa Éditions).mov
Halfdan W. Freihow présente son livre Cher Gabriel, lettre intime et émouvante d'un père à son fils autiste. Gaïa Éditions, mars 2012.
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