nous marchons derrière
tous ceux que nous avons été
le cœur se remet à compter
d’abord les heures puis les promesses
la suite nous obsède chaque seconde
ralentit nos pas dans les montées
connaîtrons-nous d’autres patiences?
un autre lieu que le jardin
pour différer nos chutes?
un matin comme les autres
avec ses repères maladroits
ses sourires ses miracles
avec la horde des pleurs et des mensonges
le bonheur est une si petite chose
un matin sans foi
tremble dans la lumière
nous levons la main sur lui
nous avons acheté des montres
à nos poignets soudain
le poids insensé du monde
nos regards se sont durcis
nous commençons à durer
sur la plage
les traces confondues des pas
se taisent
au loin l’appel des vagues
impose son secret
rien d’autre qu’une sterne
sa vie foudroyante
jetée à la mer
tous tes orages ont fini
par se trouver un ciel
les jours astucieux t’oublient
toujours devant
le vide l’horizon
la vieillesse comme prime au bonheur
tu te réveilles un matin avec l’envie
de risquer ta vie entière
pour un seul poème