- Coraline? Ah, tu es là. Mais enfin, où étais-tu passée?
- J'ai été enlevée par des extraterrestres. Ils ont débarqué de l'espace avec des désintégrateurs, mais je les ai eus en mettant une perruque et en riant avec un accent étranger, ce qui fait que j'ai pu m'enfuir.
- Mais oui, ma chérie. Dis donc, tu ne crois pas que tu aurais besoin de barrettes? p.28
Elle a besoin de quelqu’un à aimer, je crois. Quelqu’un d’autre qu’elle-même. Ou alors, elle a besoin de se nourrir. Difficile à dire, avec ce genre de créature.
Coraline se demandait pourquoi les grandes personnes tenaient toujours des propos incompréhensibles. A qui croyaient-elles donc s'adresser ?
Je ne tiens pas à obtenir tout ce que je veux, moi ! Personne n’y tient. Enfin, pas vraiment. Ce ne serait pas drôle si tout tombait tout cuit, sans que ça veuille rien dire. Qu’est-ce qu’on ferait ?
Le courage, c'est quand on a peur mais qu'on y va quand même.
Elle préférait savoir où se trouvait l'autre mère, car si on ne la voyait plus nulle part, elle pouvait se trouver n'importe où. Et ce qu'on ne voyait pas, ça faisait toujours plus peur.
Parfois, Coraline oubliait qui elle était quand elle rêvait qu'elle explorait l'Arctique, la forêt amazonienne ou le cœur de l'Afrique ; alors il fallait lui taper sur l'épaule en l'appelant par son nom pour qu'elle franchisse d'un bond un million de kilomètres et reviennent en sursaut dans la réalité. En un quart de seconde elle devait se remémorer qui elle était et comment elle s'appelait, et constater qu'elle était là et pas ailleurs.
L'espace d'un instant, elle se sentit complètement désorientée. Elle ne savait plus où elle était ; elle n'était même pas tout à fait sûre de savoir qui elle était. Il est étonnant de constater à quel point notre personnalité dépend du lit dans lequel nous nous réveillons le matin.
Il ne se trouvait pas particulièrement courageux d'être resté là, à se faire piquer, continua-t-elle d'expliquer au chat. Ce n'était pas courageux parce qu'il n'avait pas eu peur. Il savait qu'il n'y avait rien d'autre à faire, voilà tout. En revanche, retourner chercher ses lunettes en sachant qu'il y avait des guêpes, ça, ça faisait peur. Ça, c'était courageux.
Le courage, c'est quand on a peur mais qu'on y va quand même.