Coraline est une petite fille qui vient d'aménager avec ses parents dans une ancienne et grande maison de trois niveaux, qu'ils partagent avec trois autres locataires. Toute seule, elle chasse son ennui en visitant la bâtisse biscornue, son jardin abandonné, et en rencontrant ses nouveaux voisins extravagants, deux vieilles demoiselles et un vieux monsieur. C'est la fin des grandes vacances, le temps de septembre se montre capricieux et ses parents ne sont guère disponibles.
Coraline part donc à l'aventure de ce microcosme étouffé, semblant être déconnecté de l'extérieur, pour découvrir un jour de mauvais temps, une porte condamnée qui l'attire comme un aimant. Curieuse, elle ne peut s'empêcher de l'ouvrir et d'en franchir le seuil... Comme Alice de
Lewis Carroll, elle traverse ce passage pour pénétrer un monde parallèle, un monde prisonnier d'un sortilège macabre qui cherche à la retenir.
Est-ce que
Coraline acceptera l'étrange proposition qu'on va lui faire ou combattra-t-elle la noirceur qui y règne ?
Je retrouve dans les bases de ce conte celles d'un autre roman de l'auteur, "
L'océan au bout du chemin". Une enfant solitaire livrée à elle même, un peu perdue sans ses parents, une atmosphère plombante, et une réalité qui se tend vers un monde chimérique et obscur, un monde clandestin qui n'a rien de séduisant et qui voudrait vampiriser celui ou celle qui le perçoit, ou qui voudrait pervertir l'innocence. On ne sait si c'est authentique ou rêvé. On se laisse facilement submerger par l'imaginaire en visualisant cette porte secrète, interdite, et cette dimension tirée de nos cauchemars.
Cette lecture qui suscite l'angoisse a un côté malsain, terriblement effrayant, et je ne la conseillerai pas à tous les enfants !